Pleins feux sur le jihad mondial (22-28 mars 2018)

Otages libérés par l'armée syrienne (Chaîne Youtube Sana, 26 mars 2018)

Otages libérés par l'armée syrienne (Chaîne Youtube Sana, 26 mars 2018)

Soldat syrien saluant les résidents syriens évacués de la Ghouta orientale (Sana, 24 mars 2018).

Soldat syrien saluant les résidents syriens évacués de la Ghouta orientale (Sana, 24 mars 2018).

Véhicule et hélicoptère de l'armée irakienne durant l'opération contre l'Etat islamique (Al-Sumaria, 27 mars 2018)

Véhicule et hélicoptère de l'armée irakienne durant l'opération contre l'Etat islamique (Al-Sumaria, 27 mars 2018)

Membres de la Mobilisation populaire durant une activité sécuritaire dans la région désertique (Agence de presse irakienne, 26 mars 2018)

Membres de la Mobilisation populaire durant une activité sécuritaire dans la région désertique (Agence de presse irakienne, 26 mars 2018)

Principaux événements [1]
  • Le régime syrien et ses partisans ont marqué des points sur les deux fronts principaux des combats en Syrie :
    • Les forces de sécurité syriennes ont pris le contrôle de la quasi-totalité de la Ghouta orientale des organisations rebelles. L’enclave Sud des rebelles est sur le point de tomber et le dernier bastion est la ville de Duma, au Nord-est de Damas. En parallèle, dans le cadre des accords de retrait, plus de 100 000 civils et des milliers de membres des organisations rebelles ont été transférés vers Idlib.
    • Au Nord, l’armée turque et les forces syriennes qui la soutiennent achèvent la conquête de l’enclave d’Efrin. Les médias syriens ont annoncé qu’elles étaient entrées dans la ville de Tal Rafat, à vingt kilomètres à l’Est d’Efrin, afin de la reprendre aux forces kurdes (apparemment sous égide russe). Dans la vallée de l’Euphrate, l’Etat islamique exploite le transfert des forces des FDS vers Efrin pour mener des activités de guérilla contre l’armée syrienne et ses partisans, selon les médias syriens.
  • En plus des combats menés par l’Etat islamique en Syrie et en Irak, ses partisans à l’étranger poursuivent leurs attaques dans les pays occidentaux, prouvant que l’idéologie jihadiste et le label de l’organisation restent très attrayants. Un terroriste français d’origine marocaine a perpétré cette semaine une fusillade dans le Sud de la France. Quatre personnes ont été tuées. L’Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l’attentat. A l’étranger, en particulier dans les pays occidentaux, une campagne d’incitation a été lancée par l’organisation, appelant les activistes musulmans du monde entier à mener des attaques terroristes. Une campagne identique a été lancée par Al-Qaïda, dont le responsable a appelé cette semaine les musulmans à poursuivre le jihad contre les États-Unis dans le monde entier.
Attaque au Sud de la France inspirée par l’Etat islamique
Résumé des événements[2]
  • Le 23 mars 2018, un terroriste français d’origine marocaine a perpétré une attaque inspirée par l’Etat islamique dans le Sud de la France. Quatre personnes ont été tuées, dont trois lors de l’assaut d’un supermarché dans la ville Trèbes, près de Carcassonne. 15 autres personnes ont été blessées. L’attaque a débuté dans la ville de Carcassonne, lorsque le terroriste a ouvert le feu sur le conducteur d’un véhicule et sur quatre policiers et grièvement blessé l’un d’entre eux.
  • Le terroriste a continué vers la ville de Trèbes (huit kilomètres à l’Est de Carcassonne), où il est entré dans un supermarché en criant “Allah Akbar” et “vengeance pour la Syrie”. Le terroriste était armé d’un pistolet, d’un couteau et peut-être d’engins explosifs improvisés. Une fois à l’intérieur, il a tiré sur un client et sur un employé du supermarché. Des dizaines de personnes se sont échappées et une vingtaine de personnes se sont cachées dans une salle de réfrigération derrière le supermarché.

Le supermarché Super U Trèbes (Compte Twitter The Crime Terror Nexus@CrimeTerror, 23 mars 2018)
Le supermarché Super U Trèbes (Compte Twitter The Crime Terror Nexus@CrimeTerror, 23 mars 2018)

  • Au supermarché, le terroriste a pris une femme en otage. Il a ensuite accepté l’offre de l’officier de gendarmerie Arnault Beltrame de la remplacer. Après la permutation, le policier a laissé son téléphone allumé pour que les forces de sécurité puissent suivre les événements en direct. L’officier de gendarmerie a été blessé et est décédé de ses blessures lorsqu’une force de police spéciale a fait irruption dans le supermarché. Le terroriste a été tué.
  • Le terroriste était Radwan Lakdim, 25 ans, un Français d’origine marocaine, résident de la ville de Carcassonne. Il a demandé à libérer Saleh Abd al-Salam, qui avait participé à l’attaque du Bataclan à Paris (Novembre 2015, 89 morts), actuellement emprisonné en France. L’agence de presse Amaq de l‘Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l’attaque, qualifiant le terroriste de “soldat de l’Etat islamique” (Hamas, 24 mars 2018).

Radwan Lakdim, l'auteur de l'attaque de Trèbes (Haq, 24 mars 2018)
Radwan Lakdim, l’auteur de l’attaque de Trèbes (Haq, 24 mars 2018)

Syrie
La campagne de la Ghouta orientale
  • Selon des sources syriennes, l’armée syrienne a occupé plus de 90% des zones de contrôle des rebelles dans la Ghouta orientale. Les forces syriennes ont pris le contrôle de quelques-uns des bastions rebelles dans l’enclave Sud, qui semble sur le point de s’effondrer. L’Observatoire syrien des droits de l’homme a signalé que depuis le début de l’opération dans la Ghouta, 1 644 personnes ont été tuées, dont 344 enfants et 213 femmes, dont la plupart ont été tuées par des frappes aériennes et par des tirs d’artillerie de l’armée syrienne (Observatoire syrien des droits de l’homme, 25 mars 2018).

Carte de la situation dans la Ghouta orientale. L'armée syrienne entoure deux enclaves rebelles (Site Internet proche du régime syrien, Youtube, 23 mars 2018)
Carte de la situation dans la Ghouta orientale. L’armée syrienne entoure deux enclaves rebelles (Site Internet proche du régime syrien, Youtube, 23 mars 2018)

  • Ci-après les principaux incidents dans l’enclave Sud :
    • La plus grande partie de la résistance dans l’enclave Sud se déroule dans la ville de Douma. L’armée syrienne aurait assiégé la ville et préparerait sa conquête, après que les négociations n’ont pas mené à une “solution pacifique” en raison des “demandes inacceptables” de l’Armée de l’Islam, qui contrôle la ville (Marasalun, 27 mars 2018).
    •   Au cours de recherches menées par les forces syriennes dans la ville d’Ain Tarma, à environ 3,5 kilomètres à l’Est de Damas, occupée par les rebelles, un atelier de fabrication de roquettes et d’engins explosifs a été découvert, ainsi qu’un réseau de tunnels destinés au transfert et au stockage des armes (Agence de presse syrienne, 23 mars 2018). Dans la ville, l’armée syrienne a libéré 28 otages détenus par les organisations rebelles pendant un an et demi, et l’armée syrienne a pris le contrôle de la ville de Harasta.
Evacuation de civils et de membres des organisations rebelles
  • Dans le même temps, des arrangements locaux prévoient que des civils, ainsi que les rebelles et leurs familles, seront évacués de divers endroits de la Ghouta orientale. Le 22 mars 2018, Gus al-Rahman (l’un des groupes rebelles) a annoncé un cessez-le-feu dans la région après la signature d’un accord avec la Russie. L’accord est entré en vigueur dans la nuit du 22-23 mars 2018 pour évacuer les militants au Nord de la Syrie et permettre également aux citoyens qui le souhaitent d’être évacués (Aldrar al-Shami, 23 mars 2018).
  •  L’agence de presse syrienne a rapporté que l’armée syrienne avait assuré le départ de plus de 105 000 habitants de la Ghouta orientale. Les résidents ont emprunté quatre terminaux humanitaires (Sanaa, 24 mars 2018). Avant la prise de contrôle par l’armée syrienne de la ville de Harasta, il a été rapporté que 5.000 membres des forces rebelles et leurs familles ont été évacués vers Idlib (Butulat Al-Jaysh al-Suri, 24 mars 2018).
Libération de huit membres de l'armée syrienne détenus par les rebelles, remis aux Russes dans la ville d'Arabin (Page Facebook Furat Post, 24 mars 2018)   Autobus évacuant les rebelles et leurs familles via le terminal d'Arabin vers Idlib (Al-Hadath Syria, 25 mars 2018).
Droite : Autobus évacuant les rebelles et leurs familles via le terminal d’Arabin vers Idlib (Al-Hadath Syria, 25 mars 2018). Gauche : Libération de huit membres de l’armée syrienne détenus par les rebelles, remis aux Russes dans la ville d’Arabin (Page Facebook Furat Post, 24 mars 2018)
Le secteur du camp de réfugié de Yarmouk au Sud de Damas
  • Suite au succès de l’Etat islamique dans la reprise du quartier Al-Qadem, à l’Ouest du camp de réfugiés d’Al-Yarmouk, des centaines de résidents ont quitté le camp et ont fui vers des zones hors du contrôle de l’organisation au Sud de Damas, suite aux attaques massives qui ont frappé le camp pendant les combats entre l’armée syrienne et les militants de l’Etat islamique (Télévision Al-Aqsa, 24 mars 2018). En outre, l’Etat islamique et le régime syrien ont conclu un accord pour évacuer les corps des membres de l’organisation au Sud du Damas, vers Bir al-Qasab, dans le désert syrien, à une cinquantaine de kilomètres au Sud-Est de Damas (Orient News, 25 mars 2018).
  • On estime à 6 000 le nombre de citoyens palestiniens/syriens qui restent dans le camp de réfugiés de Yarmouk (en 2002, le nombre de résidents du camp était estimé entre 112 000 et 120 000). Les résidents, qui sont restés dans le camp, souffrent d’une pénurie de nourriture et de services médicaux. Il semble que le camp de réfugiés d’Al-Yarmouk et ses environs, contrôlés par l’Etat islamique, seront “ciblés” par le régime syrien à la fin de l’occupation de la Ghouta orientale.
Le secteur d’Abu Kamal et de Deir ez-Zor
  • Les médias de l’Etat islamique ont annoncé que les membres de l’organisation ont attaqué les positions des forces du régime syrien et fait exploser une voiture piégée dans la banlieue Al-Mayadeen (Page Facebook Farat Post, 24 mars 2018). Le reportage qui a été diffusé sur la chaîne Al-Mayadeen précise que l’organisation a récemment renouvelé ses attaques contre les bases militaires en Syrie à Al-Mayadeen et Abu Kamal (Al-Mayadeen, 22 mars 2018). Dans l’une des attaques à la périphérie d’Abu Kamal, de nombreux combattants de la Division Fatamiyun, une unité afghane-chiite gérée par l’Iran qui soutient l’armée syrienne, ont été tués (Page Facebook Deir ez-Zor, 26 mars 2018).
  • La chaîne Al-Manar a cité des sources de l’opposition syrienne qui ont rapporté que l’Etat islamique a repris l’entraînement des enfants à Deir ez-Zor. A cette fin, il a fondé une base militaire pour les “lionceaux” du califat (désignation de l’unité des enfants de l’organisation). Un grand nombre d’enfants syriens et étrangers auraient été recrutés pour effectuer des attaques suicide (Spoutnik, 23 mars 2018).
  • Des sources américaines ont fait part de leurs préoccupations face à la présence de l’Etat islamique dans le secteur évacué par les forces des FDS (cf., la vallée de l’Euphrate) Selon des sources kurdes, 1.700 combattants des FDS se sont enrôlés pour lutter contre la Turquie à Efrin. Ci-dessous les déclarations américaines :
  • La porte-parole du département d’Etat américain Heather Nauert a appelé toutes les forces présentes dans l’arène syrienne à continuer de se concentrer sur la lutte contre l’Etat islamique parce que l’organisation parvient à se réhabiliter dans les différentes régions de Syrie (Département d’État des États-Unis, 19 mars 2018).
  • Ryan Dylan, porte-parole des forces de la coalition internationale, a déclaré que les opérations militaires de la Turquie dans la région d’Afrin au Nord de la Syrie ont poussé de nombreuses forces des FDS à se rendre dans la région d’Afrin et à retarder les combats contre l’Etat islamique. Dylan a également noté que les opérations aériennes des forces de la coalition contre l’organisation en Syrie avaient considérablement diminué et que le nombre d’attaques sur le terrain était beaucoup plus faible. Il a ajouté que l’arrêt des activités a permis à l’organisation de se rétablir dans la région (Radwa, site Internet kurde, 24 mars 2018)
Principaux développements en Irak
Opération de l’armée irakienne contre l’Etat islamique dans le désert à l’Ouest de la province d’Al-Anbar
  • L’armée irakienne a lancé une opération contre l’Etat islamique dans le désert à l’Ouest de la province d’Al-Anbar. Dans cette opération, qui vise à localiser les cachettes des activistes de l’organisation, les forces de la Mobilisation sunnite-chiite dans la province d’Al-Anbar, l’armée de l’air irakienne et les avions appartenant à la coalition internationale participent également. L’activité est réalisée sur deux axes : le premier dans la zone désertique du Sud d’Al-Rutba ; et le second dans la zone à l’Ouest d’Al-Rutba, près de la frontière de Terbil, entre l’Irak et la Jordanie (Al-Sumaria, 27 mars 2018).
Activités des forces de sécurité irakiennes contre l’Etat islamique
  • Dans toute l’Irak, les forces de sécurité irakiennes ont poursuivi leurs activités contre les organisations locales de l’Etat islamique cette semaine :
    • La Province de Diyala : Les Forces de la Mobilisation populaire ont annoncé le lancement d’une opération sécuritaire contre l’Etat islamique à environ 63 km au Nord d’Aquba. Des rapports irakiens ont annoncé que dans la province de Diyala, quatre repaires de l’Etat islamique ont été localisés et un engin explosif, des obus de mortier, des bateaux en caoutchouc, des réservoirs de carburant et de vieux uniformes de l’armée ont été trouvés (Agence de presse irakienne, 25 mars 2018).
    •  La ville de Mossoul : La police du district a arrêté 20 membres de l’Etat islamique, y compris un commandant de l’organisation (Agence de presse irakienne, 25 mars 2018) dans la région d’A-Ansar, au Sud-Est de Mossoul. Une source de sécurité irakienne a rapporté qu’Abu Seif al-‘Aqqi, rédacteur en chef de l’hebdomadaire de l’Etat islamique al-Sanaa, avait été arrêté à Mossoul. Avant son arrestation, plusieurs membres de l’organisation travaillant pour l’agence Amaq de l’organisation ont été arrêtés (Agence de presse irakienne, 25 mars 2018).
    • Est de Ninive : Deux membres de l’Etat islamique ont été tués et des armes ont été détruites dans une opération des forces de sécurité irakiennes à 72 km au Sud de Mossoul. Douze membres ont été tués dans une frappe de l’armée de l’air irakienne (Agence de presse irakienne, 26 mars 2018).
Réaction de l’Etat islamique
  • Les médias de l’Etat islamique ont fait état de plusieurs attaques des membres de l’organisation contre les forces de sécurité irakiennes, en particulier contre les combattants de la Mobilisation populaire (milices chiites) :
    • Quatre soldats de l’armée irakienne ont été tués et un véhicule Hummer a été détruit lors d’une attaque lancée par des membres de l’Etat islamique contre un camp militaire à environ 7,5 kilomètres à l’Ouest de la frontière irako-iranienne (Amaq, 23 mars 2018).
    • Neuf combattants de la Mobilisation populaire ont été tués et trois véhicules militaires ont été touchés par l’explosion de trois engins explosifs improvisés à trois endroits différents dans la province de Diyala, dans le Nord du pays (Haaq, 24 mars 2018).
    •  Cinq combattants de la Mobilisation populaire ont été tués et un véhicule militaire a été détruit dans une embuscade tendue par l’Etat islamique à environ 48 km au Sud-Ouest de Kirkuk (Aamaq, 23 mars 2018).
    • Six soldats de la police des frontières irakiennes ont été tués et un véhicule militaire a été détruit dans une embuscade tendue par les membres de l’organisation près du poste frontalier de Tarbil entre l’Irak et la Jordanie (Aamaq, 22 mars 2018).
    • L’Etat islamique a tendu une embuscade aux militants de la Mobilisation populaire dans le sous-district d’al-Sa’diya, au Nord-Est d’Akuba. Trois membres de la Mobilisation populaire ont été tués et deux autres ont été blessés (Amaq, 26 mars 2018).
La péninsule du Sinaï
Incertitudes au sujet des annonces égyptiennes
  • Les forces de sécurité égyptiennes continuent de rapporter les succès de la campagne contre la présence de l’Etat islamique dans la péninsule du Sinaï dans le cadre de l’opération Sinaï 2018. D’un autre côté, diverses sources continuent de s’interroger sur les rapports des forces de sécurité égyptiennes sur leurs succès. Selon les observateurs, les rapports égyptiens sur le succès de l’opération sont exagérés. Dans ce contexte, un spécialiste en mouvements islamiques s’est demandé où se trouvent les membres de l’organisation, puisqu’à chaque annonce de révélation de la découverte d’un centre terroriste ou de cachettes d’armes, aucun rapport d’arrestation active ou d’élimination n’est souligné. Un autre chercheur a noté que sur les images publiées par les forces de sécurité égyptiennes, la plupart des armes saisies par les armes des forces de sécurité sont des armes légères et veillottes, qui ne sont pas utilisées par la province du Sinaï de l’Etat islamique (Al-Arabi Al-Jadid, 22 mars 2018).
  • La province du Sinaï de l’Etat islamique a publié une vidéo intitulée “Une confrontation échouée” qui montre ses succès dans la lutte contre les forces de sécurité égyptiennes. Selon un orateur de la vidéo, la propagande égyptienne sur le succès de l’opération est fausse. À la fin de la vidéo, les soldats de l’armée égyptienne sont appelés à quitter l’armée et rejoindre les rangs de l’organisation (24 mars 2018).
Sécurisation des élections présidentielles
  •  Le colonel Tamer Al-Rafai, porte-parole de l’armée égyptienne, a annoncé que les forces de sécurité égyptiennes assurent la sécurité des centres de vote lors des élections présidentielles en Egypte à travers le pays et dans la péninsule du Sinaï et a publié des photos qui illustrent ses dires (Porte-parole de l’armée égyptienne, 25 mars 2018). À ce jour (27 mars 2018), les élections se sont déroulées sans incident sécuritaire exceptionnel.
Activités dans d’autres pays[3]
Fusillade en Tchétchénie
  • Le 20 mars 2018, un suspect est arrivé à un poste de police dans le quartier de Stropromyslovsk à Grozny, la capitale de la République tchétchène. Après avoir refusé de montrer ses documents à un policier qui était là, le suspect a ouvert le feu et blessé le policier. D’autres policiers sur les lieux ont tiré sur lui et l’ont tué. L’enquête est en cours (Site Internet du ministère tchétchène de l’Intérieur, Tass, 20 mars 2018, Compte Telegram du Comité des enquêtes de la Fédération de Russie, 22 mars 2018).
  • L’agence de presse Amaq de l’Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l’attaque. L’agence a publié une courte vidéo dans laquelle l’auteur a prêté allégeance au chef de l’organisation Abu Bakr al-Baghdadi en russe avant l’attaque. Dans la vidéo, le terroriste était vu tenant un couteau devant une petite banderole en papier de l’Etat islamique accrochée au mur derrière lui. Voici des extraits de son discours (Amaq, 21 mars 2018):
  • Attaque contre des militants musulmans dans les réseaux sociaux, qui s’abstiennent d’agir, tout en “insultant l’honneur de vos frères et en bombardant vos frères [musulmans] en Syrie”. Le terroriste les a appelé à “Pratiquer le jihad, kidnappez-les et tuez ceux qui ont été retirés de la religion (martadin) partout où vous les trouvez.” Il a cité une déclaration du prophète Mahomet: “Une rançon et son meurtrier ne rencontreront jamais le feu de l’enfer. 
  • Une menace pour tuer ceux qui ont abandonné la religion : “Par Allah, nous voyons votre expression. Par Allah, vous ne vous sentirez pas en sécurité là où vous êtes. Que vous soyez dans l’hérésie jusqu’à ce que vous retourniez à la religion d’Allah … ” (Amaq, 21 mars 2018).
Afghanistan

Attentat contre des cibles chiites en Afghanistan

  • Des membres de l’Etat islamique en Afghanistan (province de Khorasan) ont effectué cette semaine deux attentats contre des cibles chiites :
  • Le 21 mars 2018, un terroriste suicide s’est fait exploser dans un centre de prière chiite à Kaboul, la capitale, alors que beaucoup célébraient le Nouvel An perse. Selon les autorités afghanes, au moins 31 personnes ont été tuées et 65 autres blessées (Afghanistan Times, 21 mars 2018). La Province de Kharasan de l’État islamique a revendiqué la responsabilité de l’attentat suicide. Selon la déclaration, 100 personnes ont été tuées ou blessées dans l’attaque. Le terroriste, qui s’est fait exploser avec un gilet explosif, était Talha al-Fachuri (Haaq, 21 mars 2018). Selon son surnom, le terroriste était originaire du Pakistan.
  • Le 24 mars 2018, une explosion a eu lieu à la mosquée Nabi Akram dans la ville de Herat, dans l’Ouest de l’Afghanistan (Khama Peres, 25 mars 2018). Au moins trois personnes ont été tuées et au moins neuf ont été blessées. Selon un communiqué publié par la province de Kharasan, deux membres de l’organisation, Abdullah al-Kharasani et Bilal al-Kharasani, ont attaqué les fidèles de la mosquée avec des armes automatiques et des grenades, tuant et blessant 12 fidèles.
Destruction de la mosquée (Compte Twitter Voa Dari, 25 mars 2018)    Deux auteurs de l'attentat dans la mosquée de Nabi Akram. Les deux semblent jeunes (Haq, 25 mars 2018).
Droite: Deux auteurs de l’attentat dans la mosquée de Nabi Akram. Les deux semblent jeunes (Haq, 25 mars 2018). Gauche : Destruction de la mosquée (Compte Twitter Voa Dari, 25 mars 2018)
Activités de contreterrorisme
Daghestan : Arrestation du chef d’une cellule locale de l’Etat islamique
  • Durant une opération des forces de sécurité russes dans la république du Daghestan, des informations ont été reçues sur un homme armé responsables de plusieurs actes terroristes, caché dans une maison dans la localité d’Andi, à environ 100 km de Makhatchkala (la capitale). Sur la base de ces informations, les forces de sécurité ont pris d’assaut la maison où se dissimulait, l’ont appelé à rendre les armes et à se rendre. Il a refusé. Ils ont ouvert le feu et l’ont tué. Un fusil d’assaut, des munitions, une grenade, du matériel de communication et des moyens de vision nocturne ont été trouvés sur place.
  •   L’individu tué était Yunes Habibov, qui figure sur la liste des terroristes recherchés par la Russie. Habibov avait prêté serment à l’Etat islamique et se trouvait à la tête d’une cellule locale qui opérait en terrain montagneux du Daghestan (site Internet des services de sécurité russes, 24 mars 2018).
Yémen : Arrestation de membres de l’Etat islamique et découverte de charges explosives et d’armes
  • Les forces de sécurité yéménites ont arrêté une cellule de la branche information de l’Etat islamique à Eden. Des armes ont été découvertes sur place, dont des armes à déclenchement à distance, des ceintures piégées, des explosifs, des mines, des roquettes et des munitions. Un membre important de l’Etat islamique a été arrêté et a reconnu être responsable de deux explosions réalisées par l’organisation à Eden et une attaque contre des officiers de la direction sécuritaire d’Eden (Anaba Yamania, 25 mars 2018).
Algérie : Découverte d’une cellule de l’Etat islamique
  • Les forces de sécurité algériennes ont démantelé une cellule terroriste de 11 membres baptisée “les loups solitaires”. Les membres de la cellule étaient en relation avec la direction de l’Etat islamique et leur objectif était de recruter des jeunes dans leurs rangs. Le représentant du procureur général a déclaré que les membres de la cellule ont salué les terroristes sur les réseaux sociaux et ainsi la police a réussi à les arrêter. L’interrogatoire a révélé qu’ils avaient utilisé des applications codées utilisées par les groupes terroristes. Le représentant du procureur a ajouté que neuf personnes ont été identifié et arrêtés et qu’un drapeau de l’Etat islamique et des matériaux de liaison ont été trouvés à leur domicile (Akhbar Libya24, 22 mars 2018).
Malaisie : Arrestation de membres de l’Etat islamique qui prévoyaient de commettre des attaques
  • La police malaisienne a arrêté sept membres de l’Etat islamique qui prévoyaient de commettre des attaques contre des lieux saints (non musulmans) et d’autres cibles du pays. Six membres sont des citoyens malais et le septième un citoyen philippin proche de l’organisation terroriste Abu Saif proche de l’Etat islamique. L’état d’alerte a été déclaré en Malaisie depuis Janvier 2016, après que des membres proches de l’Etat islamique ont effectué une série d’attaques à Jakarka, la capitale (Reuters, 24 mars 2018).
Afghanistan : Arrestation d’un ressortissant russe recherché
  • Les forces de sécurité russes en coopération avec leurs homologues afghans ont arrêté un citoyen russe recherché qui se cachait en Afghanistan. L’arrestation a été effectuée dans le cadre d’une enquête sur le financement des activités terroristes et le recrutement de terroristes dans les organisations terroristes internationale. Le 19 mars 2018, avec le soutien de représentants russes d’Interpol, le suspect a été transféré en Russie pour la suite de l’enquête et pour être jugé (Site Internet des services de sécurité russes, 20 mars 2018).
Activités de propagande d’Al-Qaïda
Le chef d’Al-Qaïda critique les Etats-Unis et appelle à les combattre
  • Al-Qaïda a publié le 20 mars 2018 le discours d’Ayman al-Zawahiri, sous le titre “les Etats-Unis sont l’ennemi numéro 1 des musulmans“. Dans son discours, al-Zawahiri affirme que le Président Trump est un “croisé brutal” qui a révélé le vrai visage des Etats-Unis et la position de la majorité du peuple américain envers les musulmans. Selon lui, le seul moyen de lutter contre les Etats-Unis passe par le jihad et le sermon puisque tout autre moyen s’est avéré être un échec. Il a appelé la nation musulmane à accomplir le jihad contre les Etats-Unis partout comme les Etats-Unis frappent les musulmans dans le monde entier.
  • Par la suite, al-Zawahiri souligne la nécessité d’unité et de coopération entre les musulmans du monde entier au sujet de la lutte contre les Etats-Unis. Il prévient contre une scission et des divisions, puisque la nation musulmane est une nation qui ne connaît pas de limites ou de cartes. Il souligne que les tentatives de présenter la lutte contre les Etats-Unis comme étant liée à la question de Jérusalem Est comme capitale de l’Etat palestinien laïc est une erreur, puisque toute la Palestine est aux musulmans. Grozny, Manille et Andalous (Espagne) sont des pays musulmans (Al-Sahab, institut d’information d’Al-Qaïda, 21 mars 2018).
Appel à cesser les conflits internes dans les rangs d’Al-Qaïda
  • Al-Sahab, l’institut d’information d’Al-Qaïda, a publié le 23 mars 2018 un numéro d’un nouveau journal intitulé al-Nafir. L’éditorial fait référence à la guerre en Syrie entre les diverses organisations. Selon le journal, les conflits entre les organisations au Nord de la Syrie ne fait que desservir le régime de Bashar al-Assad et ses supporters. Selon l’auteur, les conflits se suivent et les déclarations des organisations ne font que soutenir les différends. Al-Qaïda appelle ses partisans à cesser les guerres internes, à appliquer les lois de la charia et à combattre ensemble (Al-Nafir, 23 mars 2018).

[1] Le prochain bulletin sera publié après les fêtes de Pessah. Nous souhaitons de bonnes fêtes à nos lecteurs.
[2] A ce sujet, voir notre article (en anglais) du 26 mars 2018 intitulé "ISIS-inspired Terrorist Attack in the South of France", à l'adresse http://www.terrorism-info.org.il/en/isis-inspired-terrorist-attack-south-france/

[3] Au sujet de la fusillade en France, voir pages 1-2