Principaux événements de la semaine
- En Syrie, les combats continuent entre les forces syriennes et le Siège de Libération d’Al-Sham, dans le cadre de la campagne de libération d’Idlib. Dans le Nord du Golan, un accord de cession a été atteint. Selon l’accord, les membres du Siège de Libération d’Al-Sham doivent quitter les villages sur les pentes du mont Hermon (région de Mazraat Beit Jann) près de la frontière avec Israël et seront évacués vers la région d’Idlib (les autres organisations rebelles seront évacuées vers la région de Daraa). L’accord devrait être mis en œuvre dans les jours à venir. En Irak, les affrontements se poursuivent entre les forces de sécurité irakiennes et les membres de l’Etat islamique opérant dans diverses régions du pays. À la lumière de cette “routine”, l’Etat islamique a cette semaine concentré principalement son activité à l’étranger.
- En Afghanistan, la série d’attaques de la Province du Khorastan de l’Etat islamique (Afghanistan/Pakistan) s’est poursuivie. Cette semaine, un terroriste suicide s’est fait exploser près d’un bureau de la Direction de la sécurité nationale à Kaboul. L’organisation a également procédé à une attaque parmi des civils chiites dans la ville de Herat, dans l’Ouest de l’Afghanistan. Zamir Kabulov, chef du département des pays d’Asie au ministère russe des Affaires étrangères, a déclaré que l’organisation a considérablement élargi sa force en Afghanistan. Selon lui, les membres de l’Etat islamique, y compris ceux venus de Syrie et d’Irak, sont concentrés dans le Nord de l’Afghanistan, dans les provinces limitrophes au Tadjikistan et au Turkménistan. Cela pose selon lui une grave menace à la sécurité des pays d’Asie centrale et des régions du Sud de la Russie.
- Cette semaine, l’Etat islamique a annoncé la création de sa province du Cachemire en Inde, dans le cadre de l’établissement futur d’un califat islamique dans le sous-continent indien. La Province du Cachemire de l’Etat islamique est la première province à être établie à la suite de la chute de l’organisation. Elle a été établie dans le contexte du conflit de longue date qui règne entre l’Inde et le Pakistan au sujet du contrôle de la région du Cachemire musulman et de la rivalité entre les membres de l’Etat islamique et Al-Qaïda qui a elle aussi mis en place une organisation opérant au cachemire il y a environ six mois. La rivalité entre les deux organisations et les tensions politiques actuelles dans la région sont susceptibles de conduire à des efforts de la part de ces organisations d’exécuter des actes terroristes. Selon nous, ces attaques seront principalement menées contre l’Inde.
- Le 26 décembre 2017, l’agence de presse de l’Etat islamique a publié une vidéo de ses membres en Somalie appelant les fidèles de l’organisation dans le monde entier à effectuer des massacres contre les chrétiens (“croisés”) dans leurs lieux de résidence. La vidéo détaille une série de méthodes possibles, y compris des attaques à la voiture bélier, des déraillements de trains, des attaques contre des discothèques, contre des marchés, des tirs isolés du toit d’un gratte-ciel, et plus encore.
La Russie et les Etats-Unis
Résumé de la campagne contre l’Etat islamique dans un discours du Président russe
- Le Président russe Vladimir Poutine a prononcé un discours lors d’une réunion de hauts fonctionnaires du ministère russe de la Défense et de l’armée russe. Les questions abordées par Poutine portaient notamment sur la campagne en Syrie. Le Président Poutine a remercié les soldats russes qui ont combattu en Syrie et a déclaré qu’au cours des combats en Syrie, l’armée russe a fait preuve de beaucoup de courage et d’innovation et a joué un rôle décisif dans l’éradication de l’activité de l’Etat islamique, une organisation terroriste dotée d’une capacité de combat de haut niveau. Il a noté que l’organisation était une menace directe pour la Russie et le monde entier et qu’elle agit comme une armée régulière. Selon lui, les membres de l’Etat islamique sont bien organisés, unifiés, entraînés et armés. Le Président Poutine a souligné que les forces russes, en coopération avec les Syriens, ont libéré la quasi-totalité de la Syrie des organisations terroristes, sauvé des centaines de milliers de vies, conservé le statut politique de la Syrie et préparé la voie à un processus de règlement politique (Site Internet du Kremlin, 22 décembre 2017).
Rapport du ministre russe de la Défense au sujet du retrait des forces russes de Russie
- Lors d’une réunion de hauts fonctionnaires du ministère russe de la Défense et de l’armée russe, le ministre russe de la Défense Sergueï Shoygu a annoncé la fin du retrait des forces russes de Syrie. Selon lui, les forces de l’armée de l’air et du génie, le personnel médical, la police militaire et les forces spéciales sont retournés en Russie, ainsi qu’un total de 36 avions, quatre hélicoptères et six bombardiers stratégiques Tu-22.
- Le ministre russe de la Défense a fourni des détails sur la portée de la présence militaire russe restante en Syrie. Selon lui, il reste deux bases russes permanentes : à Hmeymim, où une force de l’armée de l’air sera en poste, et une base navale permanente dans le port de Tartous[1], où il y aura une présence de navires et sous-marins équipés d’armes de précision à longue portée. En outre, trois bataillons de la police militaire continueront de superviser la désescalade des zones, ainsi que le centre russe de réconciliation des parties, qui est destiné à faciliter le processus de règlement politique et à rétablir la stabilité dans le pays (Site Internet du ministère russe de la Défense, 22 décembre 2017).
Résumé américain au sujet de la campagne contre l’Etat islamique
- Le New York Times a interviewé de hauts fonctionnaires américains qui ont résumé la campagne contre l’Etat islamique et ont fait référence à sa poursuite (24 décembre 2017) : [2]
- Selon les responsables américains, les trois ans de la campagne américaine en Syrie et en Irak ont largement atteint l’objectif de vaincre l’Etat islamique et de libérer les territoires conquis. Cependant, ils ont prévenu que l‘organisation constituait toujours une menace en Syrie, en Irak et dans le monde. Selon leurs estimations, au moins 3 000 membres de l’Etat islamique se cachent encore en Syrie.
- Le général Joseph L. Votel, commandant de l’United States Central Command (CENTCOM), a prédit que l’Etat islamique adoptera des méthodes de guérilla après la perte de ses territoires. Selon lui, malgré le coup dur qu’elle a subi, il s’agit d’une organisation très souple. Selon Nicholas J. Rasmussen, directeur du National Counterterrorism Center, malgré sa situation actuelle, l’Etat islamique reste une force mondiale mortelle qui est encore capable de diriger et d’inspirer des attaques. Il a noté qu’à son avis, la menace actuelle la plus commune (à l’étranger) reste le terrorisme solitaire par des individus agissant de leur propre initiative, sur les conseils de l’Etat islamique.
- Même après la défaite de l’Etat islamique, les États-Unis continuent leurs opérations aériennes contre l’organisation à l’Est de l’Euphrate, près de la frontière irakienne. Un total de 300 avions, y compris des drones et des avions de reconnaissance, agissent avec les forces kurdes et arabes pour localiser les membres de l’organisation en fuite, notamment les gradés. Certains des membres sont cachés dans des enclaves sunnites le long de l’Euphrate, tandis que d’autres ont fui à travers les déserts de la Province d’Anbar en Irak, vers les régions au Sud de Damas, et la Turquie.
- Selon des sources officielles américaines, le nombre de frappes aériennes des États-Unis en cours est significativement plus faible que durant la campagne, et ces frappes sont plus ciblées et sélectives. Selon le lieutenant général Jeffrey L. Harrigian, commandant de l’US Air Force en Syrie et en Irak, la grande quantité de forces (aériennes) dans une petite zone d’exploitation rend l’opération en Syrie plus complexe, car en plus des forces américaines, les forces russes, syriennes et iraniennes opèrent dans un petit espace, et cela peut conduire à des incidents aériens.
Principaux développements en Syrie
Poursuite des combats entre le Siège de Libération d’Al-Sham et l’Etat islamique
- Les combats se poursuivent entre le Siège de Libération d’Al-Sham (anciennement le Front Al-Nusra) et l’Etat islamique, dont les membres sont situés dans une enclave au Nord-Est de Hama. Les forces du Siège de Libération d’Al-Sham ont repris plusieurs sites contrôlés par l’organisation à l’Est et au Nord-Est de l’enclave. L’Etat islamique aurait subi neuf décès (Baladi ; agence de presse Ibaa, affiliée au Siège de Libération d’Al-Sham, 22 décembre 2017). Compte tenu de leur succès, les membres du Siège de Libération d’Al-Sham ont continué d’avancer afin de reprendre l’ensemble de l’enclave. Il semble que le Siège de Libération d’Al-Sham aspire à reprendre l’enclave actuellement contrôlée par l’Etat islamique, comme étape intérimaire avant la campagne de reprise d’Idlib.
Membres du Siège de Libération d’Al-Sham luttant contre l’Etat islamique, à l’Est de l’enclave de l’Etat islamique (Agence de presse Ibaa, 22 décembre 2017)
La campagne de reprise d’Idlib
- L’armée syrienne a indiqué que ses forces ont repoussé une tentative des membres du Siège de Libération d’Al-Sham d’avancer vers les positions des troupes syriennes sur la route entre Khan Touman et Al-Mustawda’at (cf., les dépôts d’armes au Sud d’Alep). Selon le rapport de l’armée syrienne, plus de 40 membres ont été tués, et de nombreuses armes ont été détruites. La route où les batailles ont eu lieu est la principale voie d’approvisionnement pour les membres du Siège de Libération d’Al-Sham. À partir de cette route, il est également possible d’arriver à l’aéroport militaire d’Abu Ad-Duhur, qui représente l’objectif provisoire des forces syriennes dans leur campagne de reprise d’Idlib (Butulat Al-Suri Al-Jaysh, blog affilié à l’armée syrienne, 24 décembre 2017).
La zone entre Al-Mayadeen et Abu-Kamal
- Au cours de la semaine, des affrontements se sont poursuivis entre les membres de l’Etat islamique et les FDS sur la rive Est de l’Euphrate, à environ 46 km au Nord d’Abu-Kamal.
- La campagne dans la région de l’Euphrate continue de faire des victimes parmi les membres des Gardiens de la révolution iranienne opérant dans la région ainsi que les milices chiites. Il a été signalé que Mohammad Akram Ebrahimi, alias Raouf Mohammad Akram, a été tué dans les affrontements avec l’Etat islamique dans le secteur d’Abu-Kamal. Ebrahimi était un haut commandant de la Brigade afghane Fatemiyoun et chef instructeur dans le camp de formation de la Force Quds des Gardiens de la révolution iranienne.
Droite : Mohammad Akram Ebrahimi avec le commandant de la force Qods Qassem Soleimani (Tasnim, 20 décembre 2017).
Gauche : Combattants afghans de la Brigade Fatemiyoun portant le cercueil de Mohammad Akram Ebrahimi (Orient News, 22 décembre 2017)
Accord d’évacuation des membres du Siège de Libération d’Al-Sham et des organisations rebelles des villages sur les pentes du Hermon
- La chaîne Al-Mayadeen, affiliée au Hezbollah libanais, a indiqué que le Siège de Libération d’Al-Sham et d’autres organisations rebelles s’étaient rendus à l’armée syrienne après avoir été encerclés par les troupes syriennes. Le bureau d’information de l’armée syrienne a indiqué que l’armée syrienne avait cessé ses opérations militaires sur la route entre Maghar Al-Mir et Mazraat Beit Jann (Al-Mayadeen, 26 décembre 2017). L’accord conclu comprend la zone de Mazraat Beit Jann, Al-Mir Maghar et Tal Marwan. L’armée syrienne et les forces de police devraient entrer dans les zones évacuées (Butulat Al-Suri Al-Jaysh, 26 décembre 2017).
- Le bureau d’information de l’armée syrienne a déclaré que, selon l’accord, les “membres armés” du Siège de Libération d’Al-Sham seront transférés vers la région d’Idlib et ceux de l’Armée syrienne libre vers la région de Deraa. L’accord sera mis en œuvre dans les prochains jours. Une journaliste de la chaîne Al-Mayadeen a noté qu’à la suite des exploits militaires de l’armée syrienne, les membres du Siège de Libération d’Al-Sham ont demandé un accord. Des négociations ont eu lieu entre une délégation composée de dignitaires des localités (où séjournent les rebelles) et des officiers de l’armée syrienne (Al-Mayadeen, 26 décembre 2017 ; Al-Hadath Suriya, 26 décembre 2017).
- Des sources sur le terrain ont informé un journaliste du journal Al-Ahed (affilié au Hezbollah) que des membres du Siège de Libération d’Al-Sham avaient accepté de quitter la zone de Mazraat Beit Jann et de se rendre dans la région d’Idlib (qui est sous le contrôle du Siège de Libération d’Al-Sham). Leur transfert sera effectué en plusieurs phases, à partir du 27 décembre 2017, à condition que les membres armés s’engagent à un cessez-le-feu qui comprendra leur retrait de tous les villages de la région du mont Hermon (Al-Ahed, 26 décembre 2017). Il a été convenu que les membres armés qui seront évacués seront autorisés à porter leurs armes personnelles (Al-Ahram, 27 décembre 2017). Un haut responsable du Siège de Libération d’Al-Sham a déclaré que les membres de l’organisation à Mazraat Beit Jann avaient atteint un point de rupture. Il a précisé que les organisations rebelles ont subi des dizaines de victimes et que l’armée syrienne avait fait plusieurs prisonniers (Site Internet de Hossein Mortada, 26 décembre 2017).
Principaux développements en Irak
Activités de guérilla et de terrorisme de l’Etat islamique et opérations antiterroristes des forces irakiennes
La semaine dernière, les affrontements ont continué entre les forces de sécurité irakiennes et les membres de l’Etat islamique œuvrant dans de petites poches de résistance dans les différentes provinces d’Irak. Les membres de l’Etat islamique ont poursuivi leurs opérations de guérilla et de terrorisme principalement contre les forces de sécurité et les milices chiites, mais aussi contre la population civile.
- Ci-après les principaux incidents de la semaine :
- Province de Diyala : Neuf membres d’une milice sunnite appelée la Mobilisation tribale ont été abattus par des membres de l’Etat islamique dans le village d’Al-Asakrah, à environ 60 km au Nord d’Aquba (Haqq, 21 décembre 2017).
- Province de Salah al-Din :
- Des membres de l’Etat islamique se sont infiltrés dans un avant-poste de la Mobilisation tribale dans la zone d’Al-Samum, au Nord-Ouest de Samarra, et ont y mis le feu. Selon l’organisation, la Mobilisation tribale a subi au moins cinq morts (Haqq, 22 décembre 2017).
- L’Etat islamique a indiqué que ses membres avaient effectué une embuscade contre une patrouille des forces de sécurité irakiennes dans le secteur de Jillam al-Dawr, à environ 25 km au Sud-Est de Tikrit. Une force de l’armée irakienne venue à leur rescousse a échangé des coups de feu avec les membres de l’Etat islamique. Des membres de la Mobilisation populaire et des soldats de l’armée irakienne ont été tués et blessés, et des armes ont été saisies (Akhbar Al-Muslimeen, 24 décembre 2017).
- Dans la nuit du 24 décembre 2017, des membres de l’Etat islamique ont attaqué une force de la Mobilisation populaire dans le secteur de Jillam al-Dawr. Six membres de la Mobilisation populaire ont été tués et six autres ont été blessés. Les assaillants ont pris la fuite (Sawt Al-Iraq, 24 décembre 2017).
- La Province d’Al-Anbar : Des membres de l’Etat islamique ont tiré des missiles sur des positions de la police des frontières irakienne à la frontière entre l’Irak et la Syrie. La Mobilisation populaire a envoyé des renforts. Des forces de la 13ème brigade de la Mobilisation populaire ont tiré des roquettes et des obus de mortier sur des positions de l’Etat islamique (Al-Sumaria News, 22 décembre 2017).
L’Egypte et la péninsule du Sinaï
Tir de missiles sur l’aéroport d’Al-Arish (mise à jour)
- Le 19 décembre 2017, un missile antichar, probablement un missile Qornet, a été tiré sur l’aéroport d’Al-Arish au cours de la visite du ministre de la Défense Sedki Sobhy et du ministre de l’Intérieur Magdy Abdel Ghaffar. Deux officiers égyptiens – un lieutenant-colonel et un colonel – ont été tués dans l’explosion. L’Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l’attaque et a publié une courte vidéo (33 secondes) montrant le tir du missile par un membre de l’Etat islamique et l’impact près du cockpit de l’hélicoptère (Akhbar Al-Muslimeen, 21 décembre 2017).
Le ministre de la Défense (au Centre) et le ministre de l’Intérieur (Gauche) à leur
retour de l’aéroport d’Al-Arish (Chaîne Youtube du ministère égyptien de la Défense, 19 décembre 2017)
Selon un rapport publié dans le journal égyptien Al-Masry Al-Youm, les membres de l’Etat islamique dans la péninsule du Sinaï possèdent un arsenal d’environ cinquante missiles anti-char de type Qornet. Selon le rapport, les systèmes appartenaient à l’origine à l’armée libyenne. Après la chute du régime Kadhafi, ils sont tombés entre les mains de divers partis et ont été transférés en Égypte, puis dans la péninsule du Sinaï. Les systèmes ont été transférés dans la région en 2011-2013 en plusieurs phases et étaient destinés à la bande de Gaza. Environ les deux tiers ont atteint la bande de Gaza, et environ un tiers est resté aux mains de l’Etat islamique dans la péninsule du Sinaï. L’organisation a fait usage des missiles à neuf reprises, la dernière en date contre l’aéroport Al-Arish. Les systèmes de missiles de l’Etat islamique sont stockés dans des caches souterraines dans la zone de Sheikh Zuweid (Al-Masry Al-Youm, 22 décembre 2017).
Activités de l’Etat islamique dans d’autres pays
Attentat suicide de l’Etat islamique contre un bureau de la Direction de la sécurité nationale à Kaboul
- Le 25 décembre 2017, un terroriste suicide s’est fait exploser près du bureau de la Direction de la sécurité nationale afghane à Kaboul. Au moins quatre civils et deux membres du personnel de sécurité ont été tués dans l’attaque (Afghanistan Times, 26 décembre 2017).
- Le 25 décembre 2017, l’Etat islamique a annoncé que Mohsen al-Khorasani s’était fait exploser avec un gilet d’explosifs au siège de l’agence des renseignements afghans. Al-Khorasani a franchi l’entrée principale, a identifié un rassemblement de personnes et s’est fait exploser. En conséquence, plus de 30 personnes ont été tuées, et d’autres blessées (Note : le nombre de morts est apparemment exagéré, comme cela a été le cas avec les récentes revendications de responsabilité de l’organisation) (Haqq, 25 décembre 2017).
Attaque contre des civils chiites
- Une moto piégée a explosé dans le quartier chiite de la ville de Herat, dans l’Ouest de l’Afghanistan. Selon la police d’Herat, quatre civils ont été tués et six autres blessés (The Washington Post, 22 décembre 2017). Selon un communiqué de l’Etat islamique, ses membres ont fait exploser une moto piégée lors d’un rassemblement de chiites de la ville de Herat, tuant et blessant 25 personnes (Twitter, 21 décembre 2017).
Consolidation de l’Etat islamique dans les pays d’Asie centrale
Zamir Kabulov, chef du département des pays d’Asie au ministère russe des Affaires étrangères, a déclaré que l’Etat islamique a considérablement élargi sa force en Afghanistan. Selon les données russes, il y a maintenant plus de 10 000 membres de l’Etat islamique en Afghanistan. D’autres membres continuent d’arriver dans la région, y compris des membres de Syrie et d’Irak qui ont acquis une vaste expérience au combat. Kabulov a souligné que les terroristes sont principalement concentrés dans le Nord de l’Afghanistan, dans les provinces limitrophes du Tadjikistan et du Turkménistan. Selon lui, la Russie est particulièrement inquiète au sujet des provinces de Jowzjan et de Sar-e Pol dans le Nord de l’Afghanistan, où des membres de l’Etat islamique ressortissants d’Algérie et de France ont récemment été vus. Selon Kabulov, l’organisation aspire clairement à étendre son influence au-delà de l’Afghanistan, ce qui pourrait représenter une grave menace pour la sécurité, principalement pour les pays de l’Asie centrale et les régions du Sud de la Russie (RIA, 23 décembre 2017).
L’Etat islamique annonce la création de sa province du Cachemire en Inde
Le 25 décembre 2017, l’Etat islamique a annoncé la création de sa province du Cachemire en Inde. L’annonce a été faite dans une vidéo diffusée par l’organisation. Un terroriste masqué présenté comme étant Abu al-Baraa al-Kashmiri revêtu d’une chemise avec un drapeau de l’Etat islamique sur fond d’un drapeau de l’organisation et l’inscription Province du Cachemire.
- Abu al-Baraa al-Kashmiri appelle les musulmans et les combattants du jihad au Cachemire qui ont quitté leurs foyers pour combattre pour Allah et pour mettre en œuvre la charia à établir le califat dans le sous-continent indien. L’orateur attaque ceux qui, selon lui, appartiennent à des groupes gérés par les renseignements pakistanais. Il appelle ces groupes à se dissocier des renseignements pakistanais et à prêter allégeance au calife Abu Bakr al-Baghdadi (Haqq et site Internet de partage de fichiers, 25 décembre, 2017). Abu al-Baraa semble représenter un groupe de membres qui se sont séparés de l’organisation du jihad au Cachemire et ont prêté allégeance à Abu Bakr al-Baghdadi.
Droite : Membres de l’Etat islamique dans la vidéo annonçant la création de la Province du Cachemire de l’Etat islamique.
Gauche : Le logo d’Al-Qarar Médias, le média qui a produit la vidéo (Haqq et site Internet de partage de fichiers, 25 décembre 2017)
- L’Etat islamique a appelé l’organisation Ansar Ghazwat al-Hind (“les partisans du raid sur l’Inde”), qui a été créée par Al-Qaïda dans la région du Cachemire à la fin Juillet 2017, à coopérer avec lui (Al-Masdar News, 23 décembre 2017.) Fin Juillet 2017, Al-Qaïda a publié un manifeste déclarant que Zakir Rashid Bhat Musa, leader islamiste local dans la région du Cachemire, entraînerait Ghazwat Ansar al-Hindi, [3] une nouvelle organisation d’Al-Qaïda au Cachemire. Cette organisation a été créée dans le but “d’expulser les forces indiennes de la région” (Aram News, 30 juillet 2017 ; Global Daily Tribune, 28 juillet 2017).
Activités de propagande
L’Etat islamique publie une infographie résumant les activités terroristes de la province du Khorasan
- L’hebdomadaire de l’Etat islamique Al-Nabā’ (numéro 111, page 2) présente une infographique résumant l’activité de l’Etat islamique dans la province de Khorasan (Afghanistan et Pakistan) entre le 21 septembre 2017 et le 18 décembre 2017. Selon l’infographie, au cours de cette période de trois mois, l‘organisation a effectué 12 attaques suicide, tuant et blessant 1 088 personnes, dont des membres des forces de sécurité, des chiites, des sunnites et des chrétiens (Akhbar al-Muslimeen, 22 décembre 2017). L’infographie reflète l’intense activité de la province de Khorasan, au cours des derniers mois.
Une vidéo de l’Etat islamique en Somalie appelle à commettre des attaques à l’étranger contre les “ennemis des musulmans”
- Le 26 novembre 2017, l’agence de presse Haqq de l’Etat islamique a publié une vidéo intitulée “Chassez-les, O vous qui croyez en l’unicité de Dieu.” La vidéo appelle à des attaques contre les “ennemis des musulmans”, notamment les chrétiens, partout dans le monde. Ci-après les principaux points :
- La vidéo débute par des images des célébrations de Noël. L’orateur appelle les fidèles de l’Etat islamique à chasser les “croisés” (cf., les chrétiens) alors qu’ils sont ivres. L’orateur appelle à choisir une “cible précieuse” comme une fête, un club ou un rassemblement quelconque.
- La vidéo combine des segments qui simulent une attaque à la voiture bélier, le sabotage de voies de chemin de fer dans le but de causer un déraillement, et de provoquer un accident délibéré. Plus tard dans la vidéo, un membre de l’Etat islamique appelé Abu Muharib al-Muhajir apparaît, et s’adresse en anglais aux musulmans vivant parmi les Chrétiens (“infidèles”) : “Tuer un Kafir est votre billet de sortie de l’enfer.” L’orateur ajoute que l’État islamique continuera à se battre jusqu’à ce qu’il contrôle le monde entier, de Washington à Moscou, et de l’Europe à la Chine.
Abu Muharib al-Muhajir de l’Etat islamique s’adresse en anglais aux musulmans vivant
parmi les infidèles : “Tuer un infidèle [Kafir] est votre billet de sortie de l’enfer”
(Haqq et site Internet de partage de fichiers, 26 décembre 2017).
- Ensuite, un passage montre le pape avec une cible au-dessus de sa tête. L’orateur précise : “N’hésitez pas à nuire à leurs réunions, même s’il y a des enfants […] Augmentez les raids sur les marchés […] Si vous n’êtes pas assez fort [pour mener une attaque] pour la grande cause, n’oubliez pas que même un croisé [suffit] […]” Le passage suivant montre un sniper équipé d’un fusil sur le toit d’un gratte-ciel, visant des civils.
[1] L'accord entre la Russie et la Syrie sur l'agrandissement du port de Tartous a été approuvé par la Douma (chambre basse du parlement russe). En vertu de l'accord, la Russie pourrait déployer jusqu'à 11 navires de guerre et du personnel à la base (Agence de presse, 21 décembre 2017). ↑
[2] Dans le cadre de l'article intitulé : "The Hunt for Isis Pivots to Remaining Pockets in Syria". ↑
[3] Le terme Ghazwat al-Hind ("le raid de l'Inde") est tiré d'un hadith (tradition orale attribuée à Muhammad) selon lequel le jour viendra où les musulmans ne supporteront plus l'oppression des Indiens et s'acquitteront du jihad contre l'Inde. Le terme ghazwa (raid) fait référence à une campagne à laquelle le prophète Mahomet a lui-même participé. Bien que le prophète Mahomet savait qu'il ne serait pas vivant quand le raid indien aurait lieu, il a néanmoins reçu le nom de ghazwa parce que ce futur jihad était considéré comme important (Site Internet Daily Hadith, 26 décembre 2017). ↑