Principaux événements
- A la lumière des difficultés rencontrées par l’Etat islamique en Syrie et en Irak, l’organisation a, au cours du dernier mois, accru la portée de ses attaques à l’étranger, tant en termes de «qualité» que de quantité. Cela s’est manifesté lors de l’attaque terroriste au Sri Lanka (21 avril 2019); la vague d’attentats coordonnés et soigneusement chronométrés après la chute d’Al-Baghouz (8-11 avril 2019); la guérilla intensive et les activités terroristes au Nigéria et dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest; et les attentats terroristes perpétrés dans de nouvelles arènes où l’Etat islamique n’a pas de provinces (Tunisie, Congo, Bangladesh et Arabie Saoudite). À ce jour, de telles attaques n’ont pas eu lieu dans les pays occidentaux, mais on peut supposer que l’Etat islamique et ses partisans s’efforceront également de mener des attaques dans ces pays, qu’il s’agisse d’attaques inspirées de l’Etat islamique ou dirigées par l’organisation.
- Les attaques terroristes et de guérilla de l’Etat islamique à travers le monde étaient axées sur une série d’attaques suicide simultanées dans trois villes et sept endroits au Sri Lanka. Quatre hôtels et trois églises ont été attaqués, la plupart dans la capitale Colombo et deux au Nord et au Nord-Est de la capitale. Au moins 253 personnes ont été tuées et 500 autres ont été blessées, dont une quarantaine de ressortissants étrangers (originaires pour la plupart des pays occidentaux). Les attaques ont été perpétrées par un groupe de huit terroristes sri-lankais manipulés et soutenus par l’Etat islamique. Sur la base des informations disponibles, l’attaque terroriste au Sri Lanka aurait été menée avec un grand professionnalisme et aurait été précédée d’une planification minutieuse et de préparatifs opérationnels et logistiques de haut niveau (l’analyse détaillée de l’attaque terroriste au Sri Lanka apparaitra dans un document séparé).
- En Syrie, l’Etat islamique poursuit son activité de guérilla. L’activité de la seconde moitié d’Avril 2019 s’est concentrée dans la zone désertique située entre la vallée de l’Euphrate et les villes de Palmyre et Al-Sukhnah. L’armée syrienne aurait subi des dizaines de pertes lors d’une série d’embuscades et d’attaques menées par des membres de l’Etat islamique contre les forces et les convois de l’armée syrienne. L’armée syrienne et le Hezbollah auraient envoyé des renforts dans la région d’Al-Sukhnah en vue d’une opération militaire contre l’Etat islamique.
- Dans l’arène irakienne, la guérilla et les activités terroristes de l’organisation se sont poursuivies, principalement sous la forme d’explosions d’engins piégés, de tirs isolés et d’exécutions de membres des forces de sécurité irakiennes et de leurs prétendus collaborateurs. Cette activité n’inclut pas encore les opérations de démonstration, mais elle est menée dans de nombreuses régions des provinces du Nord et de l’Ouest de l’Irak et les forces de sécurité irakiennes ne sont pas en mesure de déraciner les réseaux de l’Etat islamique.
- Les attaques terroristes de l’organisation à l’étranger ont été accompagnées d’une campagne médiatique qui a abouti à la diffusion d’une nouvelle cassette par le dirigeant de l’organisation, Abu Bakr al-Baghdadi. La vidéo est d’actualité et mentionne des événements survenus récemment (les attaques terroristes au Sri Lanka et les élections en Israël). Selon nous, la vidéo a été diffusée afin de réfuter les rumeurs selon lesquelles Al-Baghdadi aurait été tué, afin de souligner que l’Etat islamique est toujours vivant et que ses provinces continuent leur activité partout dans le monde; et pour élever le moral de ses membres et de ses partisans (une analyse détaillée du contenu de la vidéo a été distribuée dans un document séparé).
La région d’Idlib
- Au cours des deux dernières semaines, des incidents intenses se sont poursuivis entre l’armée syrienne et les organisations rebelles jihadistes dans la région d’Idlib. Les organisations rebelles jihadistes ont lancé des attaques au sol contre l’armée syrienne et tiré des roquettes sur la base aérienne russe Hmeymim, alors que l’armée syrienne a attaqué des positions rebelles. L’armée de l’air russe a mené des frappes aériennes contre des cibles rebelles, principalement autour de la ville d’Idlib et dans la partie Sud de la région contrôlée par les rebelles (au nord de Hama).
Les organisations rebelles jihadistes
- Le Siège de Libération d’Al-Sham et la salle des opérations “Réveillez les croyants” (affiliée à Al-Qaeda) ont annoncé une série d’attaques contre des cibles de l’armée syrienne. En voici les principales:
- Frappes terrestres : Le Siège de Libération d’Al-Sham a annoncé qu’il avait mené une attaque contre une force de l’armée syrienne dans un village au Sud d’Alep. L’attaque a commencé par des tirs de mortier sur la force syrienne. Selon cette annonce, l’armée syrienne aurait fait au moins vingt morts (Ibaa, 27 avril 2019). Le 29 avril 2019, le Siège de Libération d’Al-Sham a annoncé avoir mené une attaque de nuit contre les positions de l’armée syrienne à l’Ouest de Hama. Selon cette annonce, au moins 13 soldats ont été tués (Telegram, 29 avril 2019). Le 30 avril 2019, des membres du Siège de Libération d’Al-Sham ont attaqué des positions de l’armée syrienne à un poste de contrôle dans la partie Sud-Est de la plaine d’Al-Ghab (Ibaa, 30 avril 2019).
- Des tirs de roquettes sur la base aérienne russe de Hmeymim : La salle des opérations “Réveillez les croyants” a lancé des roquettes Grad sur la base aérienne de Hmeymim, la principale base des Russes en Syrie (26 avril 2019). La salle des opérations a annoncé que la base aérienne avait été touchée. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, les Russes ont activé leur système de défense aérienne. En outre, le système de défense aérienne a également été activé contre les UAV rebelles volant autour de la zone de Hmeymim (Observatoire syrien des droits de l’homme, 27-28 avril 2019).
Photos publiées par la salle des opérations “Réveillez les croyants”, documentant les tirs de roquettes sur la base aérienne de Hmeymim (Telegram, 27 avril 2019)
- Attaque au sol contre une force de l’armée syrienne : La salle d’opération “Réveillez les croyants” a annoncé le 27 avril 2019 que ses membres avaient attaqué pendant la nuit des positions de l’armée syrienne dans le village de Harisha, au Sud d’Alep. Selon cette annonce, au total 25 soldats de l’armée syrienne ont été tués et blessés lors de l’attaque (Telegram, 27 avril 2019). La salle des opérations a également annoncé que ses membres avaient attaqué des positions de l’armée syrienne dans la plaine d’Al-Ghab, faisant dix victimes à l’armée syrienne (Telegram, 27 avril 2019).
L’armée syrienne et l’armée de l’air russe
- Le 20 avril 2019, l’armée syrienne a tiré des tirs d’artillerie sur les positions du Siège de Libération d’Al-Sham au Sud-Est d’Idlib (Butulat Al-Jaysh Al-Suri, 20 avril 2019). Le 27 avril 2019, l’armée syrienne a annoncé qu’elle avait tiré des tirs d’artillerie sur les positions rebelles au Nord de Hama (Butulat Al-Jaysh Al-Suri, 27 avril 2019). L’armée syrienne a également annoncé avoir tiré de l’artillerie sur des cibles «terroristes» au Nord d’Idlib. Selon le rapport, l’artillerie aurait été tirée sur des cibles du Siège de Libération d’Al-Sham et du Parti islamique du Turkistan (Ouïghours venus de Chine) (SANA, 27 avril 2019).
- Le 23 avril 2019, le Siège de Libération d’Al-Sham a signalé que des avions de combat russes avaient attaqué le village de Tell Al-Zaman à l’Ouest d’Idlib, causant des dégâts importants aux bâtiments du village (Ibaa, 23 avril 2019). Des frappes aériennes de l’armée de l’air russe ont également été rapportées au Nord de Hama le 26 avril 2019 (peut-être en réponse à des tirs de roquettes à Hmeymim). Cinq civils auraient été tués et huit autres blessés.
Droite : Fumée à la suite de l’une des frappes aériennes russes dans le Sud de l’enclave des rebelles à Idlib (Youtube, 26 avril 2019). Gauche : Destruction provoquée par la frappe aérienne russe contre le village de Tell Al-Zaman, à l’Ouest d’Idlib (Ibaa, 23 avril 2019)
Syrie orientale
Série d’attaques menées par l’Etat islamique contre l’armée syrienne dans les zones désertiques de Palmyre et d’Al-Sukhnah
- A la mi-Avril 2019, des membres de l’Etat islamique ont mené une série d’attaques contre l’armée syrienne dans les régions désertiques de Palmyre et d’Al-Sukhnah, où l’Etat islamique s’était livré à une intense activité de guérilla. Voici les principaux événements (selon les rapports de l’Etat islamique sur Akhbar al-Muslimeen, Amaq et Telegram) :
- Le 18 avril 2019 : Attaque de l’Etat islamique dans le village d’Al-Koum (à environ 25 km au Nord d’Al-Sukhnah). Selon l’Etat islamique, l’armée syrienne a subi au moins 15 morts, dont quatre officiers, et de grandes quantités d’armes et d’équipements ont été saisies.
- 18-19 avril 2019 : L’Etat islamique a lancé une embuscade contre l’armée syrienne et les forces qui la soutiennent dans la région de Jabal Bashari, à 52 km au Nord-Est d’Al-Sukhnah. Selon le rapport de l’Etat islamique, 17 soldats syriens au total ont été tués, dont trois officiers. Des armes et sept véhicules ont été saisis.
- Le 25 avril 2019 : L’Etat islamique a lancé une embuscade contre des soldats de l’armée syrienne sur une route située à environ 90 km à l’Est de Palmyre. Trois soldats de l’armée syrienne ont été tués et deux autres blessés. Des véhicules militaires ont été saisis.
- Le 25 avril 2019 : L’Etat islamique a attaqué des véhicules transportant des soldats à la base d’Al-Atshana (de l’armée syrienne) dans la zone désertique. Trois soldats syriens ont été tués, deux autres blessés et des armes et du matériel ont été saisis.
- Le 27 avril 2019 : Deux soldats de l’armée syrienne sont capturés et exécutés près de la ville d’Al-Sukhnah. De grandes quantités d’armes et d’équipements ont été saisis.
- Le 29 avril 2019 : L’Etat islamique a lancé une embuscade contre l’armée syrienne dans la zone rurale d’Al-Sukhnah (selon Amaq, près de la ville d’Al-Sukhnah). Huit soldats de l’armée syrienne ont été capturés et exécutés.
- Le 29 avril 2019 : Un engin piégé a été activé contre un camion de l’armée syrienne près de la base d’Al-Atshana dans la zone désertique. Un officier et deux soldats ont été tués.
Camion de l’armée syrienne attaqué par des membres de l’Etat islamique (Telegram, 30 avril 2019)
Renforts de l’armée syrienne et du Hezbollah envoyés à Al-Sukhnah
- Les médias syriens ont rapporté que l’armée syrienne et le Hezbollah avaient envoyé d’importants renforts dans le désert syrien de la région d’Al-Sukhnah. Des renforts ont également été envoyés dans la vallée de l’Euphrate (zones d’Al-Mayadeen et d’Abu Kamal). Cela a été fait dans le cadre des préparatifs d’une opération à grande échelle contre l’Etat islamique (Baladi, un site d’informations syrien affilié aux rebelles, 25 avril 2019). Dans ce contexte, il a été signalé que le Hezbollah avait envoyé environ 150 membres dans la région d’Al-Sukhnah dans le cadre des préparatifs de l’activité de l’armée syrienne dans la zone désertique (Zaman Al-Wasl, 25 avril 2019).
Renforts de l’armée syrienne envoyés dans la région d’Al-Sukhnah (Baladi, 25 avril 2019)
Attaque contre des positions des forces syriennes à l’Est de Deir ez-Zor
- Une agence de presse syrienne a rapporté que le 22 avril 2019, des membres de l’Etat islamique ont attaqué des positions de l’armée syrienne et de milices (chiites) affiliées à l’Iran autour du village d’Al-Siyal, à l’Est de Deir ez-Zor. Cinq personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées. Les assaillants auraient porté l’uniforme des milices chiites (Khotwa, 24 avril 2019).
Nord de la Syrie
Attaques contre des positions de l’Etat islamique dans la région de Manbij
- Dans la région de Manbij, l’Etat islamique a mené une intense activité de guérilla au cours des dernières semaines. La province d’Al-Sham de l’Etat islamique dans la région d’Alep a revendiqué la responsabilité de l’explosion d’un engin piégé contre un véhicule des FDS à l’Est de la ville de Manbij. Selon le rapport de l’Etat islamique, quatre combattants auraient été tués et blessés et le véhicule aurait été détruit (Site Internet de partage de fichiers Pastethis.to, 27 avril 2019).
Principaux développements en Irak
- La guérilla et les activités terroristes de l’Etat islamique se sont poursuivies dans les provinces du Nord et de l’Ouest de l’Irak. Les attaques ont principalement pris la forme d’explosions d’engins piégés, de tirs de tireurs d’élite et d’exécution de membres irakiens des forces de sécurité et de leurs collaborateurs.
- Les principales attaques perpétrées par l’Etat islamique sont les suivantes (selon les déclarations de responsabilité de l’Etat islamique) :
- Province de Ninive : Deux collaborateurs des forces de sécurité irakiennes ont été exécutés dans un village situé au Sud de Mossoul (Shumukh Al-Islam, 25 avril 2019).
- Province de Kirkouk : Un engin piégé a explosé à environ 35 km au Sud-Ouest de Kirkouk, tuant un policier et un policier.
Droite : Un policier (à gauche) et un policier (à droite) tués dans une explosion d’engin piégé (Shumukh Al-Islam, 25 avril 2019). Gauche : Deux collaborateurs des forces de sécurité irakiennes exécutés par l’Etat islamique (Shumukh Al-Islam, 25 avril 2019)
- Province de Diyala : Des tireurs d’élite ont tiré sur un membre de la Mobilisation populaire dans le district de Khanaqin, à environ 95 km au Nord-Est de Baqubah. L’individu a été tué (Agence de presse Mu’ta, Shumukh Al-Islam, 26 avril 2019).
- Province de Ninive : Un engin piégé a explosé dans le district de Tal Afar, à environ 60 km à l’Ouest de Mossoul, tuant un commandant de la Direction de la Mobilisation populaire (Shumukh Al-Islam, 26 avril 2019).
Droite : Membre de la Mobilisation populaire tué dans un tir de tireur d’élite de l’Etat islamique au Nord-Est de Baqubah (Rapport de l’agence de presse Mu’ta publié dans Shumukh Al-Islam, 26 avril 2019). Gauche : Un commandant de la Mobilisation populaire tué dans une explosion d’engin piégé à l’Ouest de Mossoul (Shumukh Al-Islam, 26 avril 2019)
- Province d’Al-Anbar : Exécution d’un membre du renseignement militaire irakien capturé par l’Etat islamique près de la ville d’Al-Qaim, près de la frontière syrienne (Telegram, 27 avril 2019).
- Province de Dijla (Tigre) : Un Peshmerga (kurde) capturé et exécuté à environ 75 km au Sud-Est de Mossoul (Telegram, 30 avril 2019).
Activités antiterroristes et préventives des forces de sécurité irakiennes
- Les principales activités antiterroristes et préventives menées par les forces de sécurité irakiennes sont les suivantes:
- Province de Ninive : Dans la nuit du 26 avril 2019, une force de police de la province de Ninive a tué un terroriste suicide de l’Etat islamique portant une ceinture d’explosifs dans le quartier d’Al-Intisar, au Sud-Est de la ville de Mossoul. La force l’a poursuivi, lui a tiré dessus puis sa ceinture d’explosif s’est détachée. Il n’y a pas eu de victimes. L’un de ses frères était un membre de l’Etat islamique qui avait été arrêté pour activité terroriste. Le père du terroriste a été condamné à deux ans d’emprisonnement pour délit de drogue (Al-Sumaria, 27 avril 2019).
- Province de Ninive : La Direction du renseignement militaire irakien a arrêté un membre de l’Etat islamique dans le quartier de New Mossoul, dans l’Ouest de la ville. À l’époque de l’État du califat, il était actif dans la police de la moralité (Al-Hisba) de la ville de Mossoul (Al-Sumaria, 27 avril 2019).
- Province de Diyala : La Direction des services de renseignements militaires irakiens a arrêté un membre de l’Etat islamique dans le district de Khanaqin, à environ 95 km au Nord-Est de Baqubah. À l’époque de l’État du califat, le terroriste avait pris part aux combats contre les forces de sécurité irakiennes (Iraqi News Agency, 28 avril 2019).
- Province d’Irbil : Le Service de la lutte contre le terrorisme irakien (CTS) a arrêté trois membres de l’Etat islamique à environ 40 km à l’Est d’Irbil. Ils étaient recherchés pour avoir perpétré des attaques terroristes contre les forces de sécurité irakiennes, ainsi que pour avoir extorqué des fonds et terrorisé des civils (Agence de presse irakienne, 28 avril 2019).
- Province de Ninive : Au centre-ville de Mossoul, les forces de sécurité irakiennes ont arrêté le propriétaire d’un magasin vendant des téléphones portables et quatre de ses employés. Le propriétaire du magasin transférait des fonds de familles d’agents de l’Etat islamique à des membres situés en dehors de l’Irak, et inversement. Des millions de dinars irakiens ont été trouvés dans le magasin, ainsi que 1 351 dollars américains et 6 980 livres turques (Al-Sumaria, 29 avril 2019).
L’Egypte et la péninsule du Sinaï
Attaques au Nord du Sinaï
- Voici les principales attaques menées dans le nord de la péninsule du Sinaï fin Avril 2019 :
- L’Etat islamique a annoncé que ses membres avaient fait exploser un engin piégé contre un véhicule transportant des miliciens opérant pour le compte du gouvernement égyptien au Sud de Rafah.
- Des terroristes auraient assassiné un religieux chrétien qui se rendait d’Al-Arish à Qantara (Shahed Sinaa, 22 avril 2019). Un engin piégé a explosé près d’une force de sécurité égyptienne dans l’ouest d’Al-Arish, tuant et blessant plusieurs soldats (Al-Araby Al-Jadeed, 24 avril 2019).
- Un engin piégé a explosé près d’un véhicule militaire sur la route internationale à l’Ouest d’Alarish. Un autre engin piégé a explosé alors que des soldats tentaient de le désactiver. Plusieurs soldats égyptiens ont été tués et blessés (Shahed Sinaa, 25 avril 2019).
Attaques de l’Etat islamique dans les diverses provinces
Arabie saoudite
- Le matin du 21 avril 2019, quatre membres de l’Etat islamique armés d’armes automatiques et munis d’engins piégés ont attaqué une installation appartenant à l’appareil de sécurité de l’État dans la ville d’Al-Zulfi, à 237 km au Nord-Ouest de Riyad, la capitale. Le personnel de sécurité sur le site a empêché les membres de l’organisation de pénétrer par effraction dans l’établissement. Lors d’un affrontement entre les parties, les quatre assaillants ont été tués et trois des gardes de sécurité du bâtiment ont été légèrement blessés (Al-Arabia, 21 avril 2019).
- L’Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l’attaque. L’agence Amaq News Agency de l’organisation a publié une vidéo montrant quatre individus masqués de l’organisation, affirmant se lancer dans un jihad contre l’État tyrannique, les fils de la famille des infidèles Saoud. Ils ont également affirmé que l’attaque visait à venger les prisonniers musulmans détenus dans les prisons saoudiennes et à venir en aide aux musulmans d’Irak, de Syrie et du monde entier. Les quatre membres sont montrés renouvelant leur engagement d’allégeance (bay’ah) au chef de l’Etat islamique Abu Bakr al-Baghdadi[1] (Akhbar al-Muslimeen, 21 avril 2019, rapport de la province du Najd de l’État islamique – Naba, 25 avril 2019).
La ville d’Al-Zulfi, au Nord-Ouest de Riyad (Google Maps)
Afghanistan
Attaque suicide à Kaboul
- Le 20 avril 2019, quatre terroristes armés de gilet pare-balles ont procédé à un attentat suicide contre le bâtiment du ministère des Communications à Kaboul. Sept personnes ont été tuées – trois membres des forces de sécurité et quatre civils. Huit autres ont été blessés. Selon la police locale, l’un des terroristes s’est fait exploser à l’intérieur du bâtiment. Les autres auraient été tués par les forces de sécurité locales. Environ 2 000 civils ont été évacués du site au moment de l’incident (VOA News, 20 avril 2019; compte Twitter du ministère de l’Intérieur afghan, 20 avril 2019). Selon le porte-parole du ministère afghan de la Santé, deux personnes auraient été tuées et six autres blessées (Al-Jazeera, 20 avril 2019).
- L’Etat islamique a revendiqué la responsabilité de l’attaque. Selon la revendication de responsabilité, quatre terroristes de la province de Khorasan ont attaqué le bâtiment du ministère des Communications à Kaboul. L’attaque a commencé par la détonation d’un engin piégé qui a entraîné l’effondrement de la clôture du bâtiment. Les terroristes sont entrés dans le bâtiment, ont échangé des coups de feu et fait exploser des engins piégés. L’attaque a duré environ six heures et a pris fin lorsque les quatre terroristes ont été tués. Selon l’organisation, une trentaine de membres des forces de sécurité et de fonctionnaires du ministère afghan des Communications ont été tués et blessés (Akhbar al-Muslimeen, 21 avril 2019).
Etablissement de l’Etat islamique en Afghanistan
- Le ministre russe de la Défense, Sergueï Shoygu, a déclaré lors d’une réunion des ministres de la Défense de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) que l’Etat islamique se renforçait sa présence en Afghanistan, utilisant ce pays comme tête de pont pour poursuivre son expansion dans la région. Le ministre Shoygu a déclaré: «Il est important de noter qu’après la déroute du soi-disant État islamique, des terroristes se déplacent de la Syrie et de l’Irak vers d’autres régions, y compris l’Asie centrale et du Sud-Est. En conséquence, la criminalité transfrontalière augmente, un terreau est en train de se constituer pour les mouvements extrémistes et séparatistes et des cellules terroristes sont en train de naître. La situation la plus complexe se développe en Afghanistan” (Agence de presse TASS, 29 avril 2019).
Libye
- La province libyenne – Fezzan a annoncé la capture et l’exécution d’un prédicateur appelé Mas’ud, affilié aux hommes du général Haftar. La province a publié des photos de sa capture et de son exécution (Akhbar al-Muslimeen, 25 avril 2019).
Droite : Le prédicateur capturé par des membres de l’Etat islamique en Libye. Gauche : L’exécution (Akhbar al-Muslimeen, 25 avril 2019)
Yémen
- Le 26 avril 2019, deux terroristes de l’Etat islamique ont attaqué une force de l’armée yéménite et des membres d’Al-Qaïda dans la région de Qifa. Selon l’annonce de l’Etat islamique, huit soldats et membres d’Al-Qaïda ont été tués au cours de ces attaques (Annonce de la province du Yémen – Al-Bayda, via Telegram, 26 et 29 avril 2019)
Afrique de l’Ouest
Nigéria
- Le nombre d’incidents entre l’armée nigériane et des membres de l’Etat islamique dans l’État de Borno[2], dans le Nord-Est du Nigéria, continue d’augmenter. Borno est l’un des plus grands États de la fédération nigériane et compte plus de quatre millions d’habitants. La population musulmane et chrétienne vivant dans le pays souffre de graves problèmes socio-économiques depuis l’indépendance du Nigéria (Wikipedia). Cette situation a entraîné la croissance de l’extrémisme islamique antichrétien qui a conduit à la création de Boko Haram et d’autres organisations islamiques qui cherchent apparemment un nettoyage ethnique dans le but de déraciner le christianisme.
- Voici quelques incidents récents dans cette région :
- Selon une annonce de l’agence de presse Amaq de l’Etat islamique, des membres de la province d’Afrique de l’Ouest de l’Etat islamique auraient attaqué des positions du groupe multinational (MNJTF) dans la ville de Cross Kauwa (Akhbar al-Muslimeen, 20 avril). , 2019). Il s’agit d’une ville importante en raison de sa proximité avec la région des trois frontières entre le Nigeria, le Tchad et le Cameroun. Selon une annonce du porte-parole du MNJTF, le 16 avril 2019, des membres de Boko Haram ont attaqué une position de la force dans la ville de Cross Kauwa (à environ 47 km à l’Ouest de la zone frontalière entre le Nigéria, le Tchad et le Cameroun) et l’attaque a été repoussée. Au total, 39 terroristes ont été tués dans les affrontements et 20 soldats ont été blessés (The Nigeria Guardian, 19 avril 2019).
La ville de Cross Kauwa, située à proximité du lieu de l’incident entre des membres de l’Etat islamique et la force multinationale (Google Maps)
Province d’Afrique centrale
- La province d’Afrique occidentale de l’Etat islamique a revendiqué l’embuscade de véhicules appartenant à la force opérationnelle multinationale commune dans la ville de Baga, dans l’État de Borno (29 avril 2019). Selon la revendication de responsabilité, des membres de l’Etat islamique auraient échangé des coups de feu avec des membres du groupe multinational. Au total, 33 soldats de la Force opérationnelle multinationale interarmées ont été tués et blessés lors de l’attaque et cinq véhicules ont été détruits (Telegram, 30 avril 2019).
- La province d’Afrique de l’Ouest de l’Etat islamique a revendiqué l’attaque d’un poste de l’armée nigériane le 29 avril 2019 dans la ville de Sabon Gari, dans l’État de Borno. Selon la revendication de responsabilité, 10 soldats nigérians auraient été tués et plusieurs autres blessés. En outre, trois chars ont été détruits et de grandes quantités d’armes et d’équipements ont été saisis (Telegram, 30 avril 2019).
Burkina Faso
- Selon des sources militaires et locales, cinq personnes (un prêtre et quatre fidèles) ont été tuées le 29 avril 2019 lors d’une attaque contre une église dans la ville de Silgadji, dans le Nord du Burkina Faso. Quatre autres personnes ont été portées disparues. L’attaque a été perpétrée par quatre terroristes sur des motos qui ont tiré en l’air avant de tirer sur les fidèles (AFP, 29 avril 2019). Cette attaque a peut-être été menée par des membres de l’Etat islamique.
Le site de l’attaque d’une église au Nord du Burkina Faso (Google Maps)
République démocratique du Congo
- Le 18 avril 2019, l’Etat islamique a publié une revendication de responsabilité, la première du genre, au nom de la province d’Afrique centrale. L’annonce se réfère à une attaque perpétrée en République démocratique du Congo (Site Internet affilié à l’Etat islamique Amjad News, 18 avril 2019). À ce stade, il est difficile de savoir si l’organisation dispose de la capacité opérationnelle pour maintenir une province indépendante au Congo qui mène des opérations militaires efficaces de manière routinière. Il convient de noter que l’organisation a récemment publié des déclarations dans des régions où elle ne comptait pas de provinces, afin de démontrer son expansion dans le monde entier (Tunisie, Sri Lanka et Bangladesh).
- La province d’Afrique centrale de l’Etat islamique a annoncé que le 18 avril 2019, ses membres avaient attaqué une base de l’armée congolaise dans le village de Bovata, dans le Nord-Est de la province du Nord-Kivu, dans le Nord-Est de la République démocratique du Congo (à environ 8 km à l’Ouest de la frontière avec l’Ouganda). Selon certaines informations, il s’agissait de la première attaque menée par des membres de l’Etat islamique en République démocratique du Congo. Deux soldats et un civil ont été tués lors d’un échange de coups de feu entre les parties le 18 avril 2019 (Reuters, 19 avril 2019). Selon l’organisation, trois soldats auraient été tués et cinq autres blessés (Site Internet affilié à l’Etat islamique, Amjad News, 18 avril 2019).
Droite : La base militaire congolaise attaquée. Gauche : République démocratique du Congo (Google Maps)
Bangladesh
- Le 29 avril 2019, l’Etat islamique a publié une déclaration de responsabilité, la première du genre, au nom de ses membres au Bangladesh. Selon ses dires, l’organisation aurait fait exploser un engin piégé contre la concentration des forces de police du Bangladesh sur la route principale menant au marché du Golestan, dans la ville de Dhaka, la capitale du Bangladesh. Trois policiers ont été blessés (Telegram, 29 avril 2019). Jusqu’à présent, l’existence d’une province de l’Etat islamique au Bangladesh n’était pas connue. Il est nécessaire d’attendre de voir s’il s’agit d’un réseau local ou d’une nouvelle province mise en place ou envisagée par l’organisation.
Activités de contreterrorisme
Retour des combattants étrangers en Europe
- Lors d’une conférence sur le terrorisme international organisée par l’Assemblée interparlementaire de la Communauté des États indépendants, Alexander Bortnikov, directeur du Service de sécurité fédérale (FSB), a déclaré les combattants étrangers qui avaient pris part aux combats au Moyen-Orient étaient maintenant en Europe. Selon les estimations des experts, environ 1 500 terroristes sur 5 000 sont arrivés dans l’Union européenne. Un nombre important d’entre eux sont des hommes armés qui ont été envoyés par les chefs en Europe pour poursuivre leurs attaques terroristes (Agence de presse TASS, 18 avril 2019).
La guerre de propagande
Nouvelle vidéo du chef de l’Etat islamique Abu Bakr al-Baghdadi[3]
- Le 29 avril 2019, Al-Furqan, la principale fondation de production de l’Etat islamique, chargée de la diffusion de clips vidéo et de cassettes audio de responsables de l’organisation, a publié une vidéo montrant Abu Bakr al-Baghdadi (Akhbar al-Muslimeen 29 avril 2019). La vidéo dure environ 18 minutes. La vidéo est d’actualité et mentionne des événements survenus récemment (les attaques terroristes au Sri Lanka et les élections en Israël).
- Il s’agit de la première vidéo dans laquelle Al-Baghdadi est apparu depuis Juin 2014, lorsqu’il est apparu dans une mosquée à Mossoul et a annoncé la création de l’État du califat. Alors qu’en 2014, l’organisation était à l’apogée de sa puissance, la vidéo actuelle a été réalisée à un moment où le califat s’est effondré et après le récent coup porté à l’organisation en Syrie. Selon nous, Al-Baghdadi a choisi de figurer dans la vidéo principalement pour réfuter les rumeurs selon lesquelles il aurait été tué, pour encourager les membres de l’organisation à continuer de suivre la voie du jihad et à présenter l’Etat islamique comme une organisation viable et non va disparaître, mettre en évidence les activités des provinces de l’Etat islamique à travers le monde et solliciter le soutien de ses partisans et de l’ensemble de la nation islamique. Son apparition fait partie d’une campagne médiatique lancée par l’Etat islamique après la chute d’Al-Baghouz, accompagnée d’une importante vague d’attaques à l’étranger, qui a abouti à l’attaque terroriste au Sri Lanka.
- Contrairement à la vidéo précédente, dans laquelle Al-Baghdadi est bien habillé, relativement soigné, avec une belle barbe, calme et béat, dans la vidéo actuelle, Al-Baghdadi a l’air un peu fatigué et épuisé, assis par terre, les jambes croisées Il porte une veste militaire et a l’air négligé: sa barbe est en désordre, une partie est grisonnante et il est vêtu négligemment de vêtements plus caractéristiques des membres de l’organisation que de son chef. Tout au long de la vidéo, il y a un fusil à côté de lui pour démontrer qu’il est également un combattant qui participe à une activité de jihad et peut-être aussi à des fins d’autodéfense.
Abu Bakr al-Baghdadi dans la vidéo (Akhbar al-Muslimeen, 29 avril 2019)
[1] Récemment, des membres de l’Etat islamique qui se lancent dans des attaques terroristes ont renouvelé leur serment d’allégeance au chef de l’Etat islamique. Selon nous, il s’agit de démontrer la loyauté des membres à l’égard du dirigeant et d’améliorer son image au lendemain du choc subi par l'organisation en Syrie. De tels engagements d'allégeance ont été identifiés parmi des groupes de membres du Sinaï, d'Irak, du Sri Lanka et d'Arabie saoudite. ↑
[2] “Lutte contre le terrorisme: problèmes socioéconomiques, Boko Haram et l'insécurité dans la région du Nord-Est du Nigéria", Institut d'études sur la sécurité nationale (INSS), Affaires militaires et stratégiques, vol. 8, n ° 1 (Juillet 2016), pages 97-116; www.haaretz.co.il, 14 janvier 2015. ↑
[3] Une analyse détaillée du contenu vidéo a été publiée séparément (en hébreu) et paraîtra bientôt en anglais. ↑