Principaux événements
- Dans la Ghouta orientale, l’armée syrienne a continué à attaquer les trois enclaves des groupes de rébellion, dont le territoire diminue. Selon des sources syriennes, environ 75% de la zone de la Ghouta orientale a été reprise par l’armée syrienne. À la lumière de ces succès, le Président syrien Bashar Assad a mené une tournée très médiatisée parmi les troupes de l’armée syrienne dans la Ghouta orientale. L’Etat islamique, de son côté, qui contrôle la zone du camp de réfugiés de Yarmouk au Sud de Damas, a lancé une attaque contre le quartier d’Al-Qadam à l’Ouest du camp. Cette mesure vise à prendre avantage du fait que l’attention des forces syriennes et des organisations rebelles est centrée sur la Ghouta orientale, afin d’étendre la zone de contrôle de l’Etat islamique au Sud de Damas.
- Le 18 mars 2018, le Président turc Tayyip Erdoğan a annoncé que l’armée turque et les forces syriennes qui la soutiennent avaient achevé la reprise de la ville d’Afrin, dans le Nord-Ouest de la Syrie. Il a ajouté que la plupart des “terroristes” (cf., kurdes) avaient fui la ville (AP, 18 mars 2018). Dans une autre annonce, Erdoğan a déclaré qu’après la victoire d’Afrin, la Turquie étendrait son activité à d’autres régions contrôlées par les Kurdes en Syrie et en Irak. Selon lui, la Turquie se concentrera sur les villes de Manbij et Ayn al-Arab (la ville de Kobane, à la frontière syro-turque). Il a ajouté que si le gouvernement irakien ne parvient pas à retirer les forces terroristes (à savoir, les forces kurdes) de la région de Sinjar, la Turquie y entrera également (AP, 19 mars 2018).
- Les combattants kurdes des forces des FDS ont quitté la vallée de l’Euphrate pour l’enclave d’Afrin afin de prendre part aux combats contre l’armée turque. Selon un officiel américain, le rythme de leurs combats contre l’Etat islamique (qui a établi une présence dans la vallée de l’Euphrate, au Nord d’Abu Kamal) a ralenti. Après la reprise d’Afrin, il reste à savoir si les forces des FDS vont reprendre la lutte contre l’Etat islamique dans la vallée de l’Euphrate (ce que les Américains aimeraient) ou si elles seront transférées pour défendre les zones sous contrôle kurde, soit dans la ville de Manbij (qui est dans l’objectif de la Turquie) ou dans la zone sous contrôle kurde à l’Est de l’Euphrate.
L’implication russe
La Russie
- Le ministère russe de la Défense a accusé les Etats-Unis de retarder l’arrivée de représentants d’organisations humanitaires et d’une délégation de l’ONU à Al-Raqqah, touchée par une crise humanitaire. Selon le ministère russe de la Défense, des engins piégés n’ont pas encore été neutralisés et constituent une menace pour les résidents. Selon le ministère russe de la Défense, une situation similaire prévaut dans le camp de réfugiés de Rukban dans la région d’Al-Tanf, à la frontière entre l’Irak et la Syrie, [1]qui est également sous contrôle américain, malgré l’engagement des Etats-Unis d’envoyer une délégation d’aide humanitaire à Al-Tanf (Agence de presse TASS, site Internet Zvezda TV, propriété du ministère russe de la Défense, 17 mars 2018).
- Les accusations russes s’expliquent par la situation difficile à Al-Raqqah, l’ancienne capitale de l’État islamique, qui est tombée entre les mains des forces kurdes soutenues par les Etats-Unis il y a environ cinq mois (17 octobre 2017). L’infrastructure de la ville n’a pas encore été réparée, et de nombreux engins piégés n’ont pas encore été neutralisés. Le travail de réparation a déjà commencé mais il semble être minime, avance lentement et devrait prendre beaucoup de temps. De nombreux résidents de la ville ont peur de retourner dans la ville dévastée et préfèrent donc rester dans les camps de réfugiés en dehors de la ville où ils affirment que la situation est meilleure (Jorf News, 28 mars 2018; Smart News, 28 février 2018; page Facebook Raqqa is Being Slaughtered Silently).
Photos d’Al-Raqqah
Droite : Reconstruction du pont menant à la périphérie Nord d’Al-Raqqah, qui a commencé début Mars 2018 et devrait se terminer le 3 avril 2018 (Jorf News, 19 mars 2018). Gauche: Travaux de reconstruction à Al-Raqqah, qui avancent lentement (Smart News, 28 février 2018)
Syrie
La campagne de la Ghouta orientale
- Cette semaine, les forces syriennes, avec le soutien aérien, ont continué à avancer et à reprendre le contrôle de la Ghouta orientale. Les zones de contrôle des rebelles sont maintenant divisées en trois enclaves, dont le territoire rétrécit. Cette semaine, les troupes syriennes se sont apparemment concentrées sur le Sud de l’enclave, qui comprend les villes de Douma et Harasta. Selon des sources syriennes, plus de 70% du territoire de la Ghouta orientale a été repris par les forces syriennes. Le régime syrien a déjà commencé à tirer parti de ses réalisations dans la campagne par une visite du Président syrien Bashar Assad à ses troupes dans la Ghouta orientale. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, depuis le début de l’opération dans l’Est de la Ghouta, 1 517 personnes ont été tuées, dont 311 enfants de moins de 18 ans et 191 femmes (18 février 2018). La plupart ont été tuées dans des frappes aériennes et par des tirs d’artillerie de l’armée syrienne (Observatoire syrien des droits de l’homme, 20 mars 2018).
Déploiement des forces dans la Ghouta orientale (exact au 20 mars 2018) : L’armée syrienne et ses forces sont marquées en rouge ; les territoires récemment repris sont en bleu ; les enclaves rebelles sont marquées en vert (Mourassiloun, 20 mars 2018)
- Le 15 mars 2018, l’armée syrienne a obtenu le départ d’environ 12 000 résidents de la Ghouta orientale via le terminal d’Hamouriyah, situé à environ 7 km à l’Est de Damas, à côté de la ville de Saqba, qui a été reprise cette semaine par l’armée syrienne (Observatoire syrien des droits de l’homme, 15 mars 2018). Apparemment, il s’agit d’une étape préliminaire avant une opération militaire pour la reprise totale de la région. Le Centre de coordination russe de Hmeymim a signalé que depuis le début de la pause humanitaire, environ 77 000 civils ont quitté la Ghouta orientale (Site Internet du ministère russe de la Défense, 19 mars 2018).
Les soldats de l’armée syrienne dans la ville de Saqba, qui a été reprise des rebelles (Chaîne YouTube Sana, 18 mars 2018)
- Compte tenu du succès de son armée dans la Ghouta orientale, le Président syrien Assad a mené une visite très médiatisée parmi les soldats de l’armée syrienne et les habitants de la région. Une vidéo de la visite a été publiée sur Youtube (PresidentSy, chaîne Youtube du Président syrien, 18 mars 2018).
Vidéo de la visite publiée sur Youtube (PresidentSy, chaîne Youtube du président syrien, 18 mars 2018). Visite du président Bashar Assad aux soldats et aux officiers de l’armée syrienne dans la région de Jisrin, dans la Ghouta (Mourassiloun, 18 mars 2018)
Le camp de réfugiés de Yarmouk, au Sud de Damas
- Les 19 et 20 mars 2018, les membres de l’Etat islamique ont lancé une attaque contre le quartier d’Al-Qadam, à l’Ouest du camp de réfugiés de Yarmouk, au Sud de Damas. L’Observatoire des droits de l’homme, ainsi que d’autres organes de presse, ont signalé que le quartier de Qadam avait été repris par l’Etat islamique. Nous estimons que par ce mouvement, l’organisation a l’intention de tirer parti du fait que l’attention des forces syriennes et des organisations rebelles se concentre sur la Ghouta orientale pour étendre ses zones de contrôle au Sud de Damas, dans les quartiers adjacents au camp de réfugiés de Yarmouk (dont la plupart sont contrôlé par l’Etat islamique).
Droite : Membres de l’Etat islamique dans le quartier d’Al-Qadam, dans le Sud de Damas, après des affrontements avec des soldats de l’armée syrienne. Gauche : Un char de l’armée syrienne détruit par des membres de l’Etat islamique dans le quartier d’Al-Qadam (Akhbar Al-Muslimeen, 17 mars 2018)
- Dans l’intervalle, il a été signalé qu’Al-Qadam est tombé entre les mains de l’Etat islamique (Al-Marsad et autres médias, 20 mars 2018). Selon une annonce de l’Etat islamique publiée le 16 mars 2018, 173 soldats de l’armée syrienne ont été tués et deux chars et un APC ont été détruits dans une attaque menée par des membres de l’Etat islamique contre le quartier général de l’armée syrienne dans le quartier d’Al-Qadam (Akhbar Al-Muslimeen, 20 mars 2018). Selon nous, l’annonce du nombre de décès dans le quartier d’Al-Qadam est exagérée. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (19 mars 2018), l’armée syrienne et les forces qui la soutiennent ont perdu au moins 23 combattants et plus de 43 ont été blessés ou faits prisonniers par l’Etat islamique.
Quartier d’Al-Qadam, à l’Ouest du camp de réfugiés de Yarmouk, au Sud de Damas (Akhbar Al-Muslimeen, 15 mars 2018)
La région d’Abu Kamal et de Deir ez-Zor
L’attaque de la station T-2
- Cette semaine, il a été signalé que des membres de l’Etat islamique ont repris la station de pompage de pétrole T2, à environ 70 km à l’Ouest d’Abu Kamal, qui était détenue par l’armée syrienne. Les membres de l’organisation ont fait exploser quatre voitures piégées, causant 23 morts parmi les forces syriennes. Dix-sept soldats syriens ont été faits prisonniers. L’Etat islamique a subi neuf morts et plus de 15 blessés. Les troupes syriennes, soutenues par l’armée de l’air syrienne, ont échoué dans leur tentative de reprendre la station T2 (Akhbar Al-Souriyeen, 19 mars 2018, Enab Baladi, 18 mars 2018).
Station de pompage T2 et la ville d’Abu Kamal (Google Maps)
La question du retour des membres des FDS qui avaient été transférés de l’Euphrate à la région d’Afrin
- Selon les médias russes, un commandant des forces des FDS a déclaré que l’opération contre l’Etat islamique dans la zone de Deir ez-Zor a été suspendue en raison des combats à Afrin. Selon lui, cela va à l’encontre de la demande des Etats Unis. Selon le commandant, les États-Unis sont conscients de la grande contribution des forces des FDS dans la lutte contre l’Etat islamique, qui doivent à présent se concentrer sur Afrin (Spoutnik, 14 mars 2018).
- La porte-parole du Pentagone, Dana W. White, et le directeur de l’état-major interarmées des États-Unis Kenneth F. McKenzie ont organisé une conférence de presse conjointe dans laquelle McKenzie a noté la connexion entre les combattants des FDS à Afrin et les combats dans la vallée de l’Euphrate. Ci-après les principaux points :
- À la lumière des combats dans la région d’Afrin au Nord de la Syrie, le rythme des combats contre l’Etat islamique dans la région de l’Euphrate a ralenti. Certaines des forces des FDS qui ont lutté contre l’Etat islamique jusqu’à présent se battent actuellement dans la zone au Sud d’Afrin. Selon lui, il y a maintenant plusieurs dirigeants des FDS dans la région d’Afrin.
- Le transfert de forces affecte la capacité des forces de la coalition dirigées par les États-Unis de mettre fin aux combats contre l’Etat islamique dans la région de l’Euphrate et ralentit le progrès des forces. Cependant, McKenzie a noté que l’Etat islamique n’est pas touché par ce ralentissement et que ses membres n’en profitent pas (Site Internet du Département américain de la Défense, 15 mars 2018).
- La prise de contrôle de l’enclave d’Afrin par l’armée turque et l’Armée syrienne libre devrait poser un dilemme aux forces des FDS. En tant que forces kurdes, leurs intérêts principaux sont la ville de Manbij à l’Ouest de l’Euphrate, qui est dans l’objectif de la Turquie, et la zone contrôlée par les Kurdes à l’Est de l’Euphrate. Selon nous, dans ces circonstances, il n’est pas du tout certain que les forces des FDS déplacées à Afrin seront enthousiastes à l’idée de retourner à leurs combats précédents contre l’Etat islamique dans la vallée inférieure de l’Euphrate, malgré la pression attendue des États-Unis. L’Etat islamique, pour sa part, a profité de l’épuisement des forces des FDS afin d’étendre son activité dans la zone au Nord d’Abu Kamal.
Mort d’un membre de l’Etat islamique d’origine française
- Un membre français de l’Etat islamique nommé Maxime Hauchard alias Abu Abdullah le Français a été tué en Syrie dans des circonstances inconnues. Maxime Hauchard a été vu en novembre 2014 dans une vidéo dans laquelle il est montré tenant la tête tranchée de Peter Kassig, un otage américain détenu par l’Etat islamique depuis Octobre 2013. Il a également participé à l’exécution de 18 captifs de l’armée syrienne. Un mandat d’arrêt international a été lancé contre Hauchard le 26 décembre 2014. Le 15 septembre 2015, son nom figurait sur la liste noire de terroristes étrangers publiée par les États-Unis. Il est né et a grandi en tant que chrétien dans une petite ville de Normandie, dans le Nord de la France, et s’est converti à l’islam en 2009. Il a ensuite subi un processus de radicalisation. Entre Octobre 2012 et Mai 2013, il a fait deux voyages en Mauritanie, séjournant dans des centres d’études salafistes. Le 17 août 2013, il s’est rendu en Syrie via la Turquie (Al-Nahar, 15 mars 2018).
Maxime Hauchard, alias Abu Abdullah le Français qui a été tué en Syrie dans des circonstances inconnues (Al-Arab Al-Youm, 15 mars 2018)
Principaux développements en Irak
Poursuite du nettoyage de la présence de l’Etat islamique en Irak
- L’activité des forces de sécurité irakiennes contre les réseaux locaux de l’Etat islamique s’est poursuivie cette semaine en Irak. Des membres de l’Etat islamique ont été tués ou arrêtés et des armes ont été saisies. En coordination avec les services antiterroristes, l’armée de l’air irakienne a réalisé une opération à grande échelle, la plus grande de son genre depuis un an et demie, dans le désert à l’Ouest de la province d’Al-Anbar. Les forces, qui sont arrivées dans dix avions, ont atterri près de la cible, à environ 87 km au Nord-Ouest de Ramadi, et ont arrêté plusieurs individus recherchés (Agence de presse irakienne, 19 mars 2018).
- Ci-après d’autres activités antiterroristes et préventives des forces de sécurité irakiennes :
- Dans la province de Kirkuk, un commandant local de la Mobilisation populaire a signalé que 80 membres de l’Etat islamique, y compris des terroristes suicide, ont été tués pendant 20 jours d’activité sécuritaire (Al-Sumaria News, 15 mars 2018).
- Le général Maan al-Saadi, chef de la sécurité de Kirkuk, a rapporté que six membres de l’organisation, dont deux commandants, ont été tués dans deux frappes de la coalition internationale. L’un des morts était le commandant militaire de l’Etat islamique dans le district, et l’autre était en charge de la préparation des voitures piégées et de leur envoie à Kirkuk et sa banlieue (Al-Sumaria News, 15 mars 2018).
- La direction du renseignement militaire irakien a annoncé qu’autour de la ville de Ramadi dans la province d’Al-Anbar, trois ceintures explosives prêtes à être activées ont été trouvées dans une cachette de membres de l’Etat islamique (Agence de presse irakienne, 15 mars 2018).
- Au nord de Mossoul, le personnel des services de renseignements militaires irakiens a arrêté l’ex-commandant de la police de la province de Ninive de l’Etat islamique (Iraqi News, 17 mars 2018).
- Sur la base de renseignements précis, l’armée irakienne a localisé un dépôt de munitions dans la région d’Al-Shura, à environ 34 km au Sud de Mossoul. Le dépôt incluait notamment plusieurs centaines d’obus de mortier de fabrication artisanale, qui étaient prêts à être utilisés, des engins piégés et des bouteilles de gaz utilisées pour fabriquer des engins piégés (Agence de presse irakienne, 19 mars 2018).
- Le ministère irakien de la Défense a rapporté qu’un camp d’entraînement de l’Etat islamique avait été retrouvé la zone désertique de la province d’Al-Anbar, où des explosifs ont également été trouvés (Agence de presse irakienne, 19 mars 2018).
- Il semble que l’Etat islamique a augmenté la portée de son activité cette semaine et a réussi à frapper les forces de sécurité irakiennes à plusieurs reprises :
- Une source de la province d’Al-Anbar a rapporté que sept soldats de l’armée irakienne avaient été tués et sept autres blessés dans des affrontements avec des membres de l’Etat islamique au Sud-Est de Rutba. L’Etat islamique a également subi plusieurs décès (Al-Sumaria News, 15 mars 2018).
- La Province Nord de Bagdad de l’Etat islamique a annoncé que ses membres avaient effectué plusieurs attaques contre les forces de sécurité irakiennes, y compris des attaques contre les domiciles d’officiers supérieurs de l’armée irakienne à Al-Dejail, à environ 50 km au Nord de Bagdad. L’organisation a signalé que quatre soldats avaient été tués dans cette activité et huit avaient été blessés. Des membres de l’organisation ont également fait exploser une tour d’observation de la Mobilisation tribale à environ 30 km au Nord de Bagdad.
- Un terroriste suicide de l’Etat islamique, Abu Furqan al-Ansari, a fait exploser une ceinture explosive dans une zone de rassemblement de l’armée irakienne dans la zone d’Al-Tarimiyah, à environ 30 km au Nord de Bagdad. Plusieurs soldats ont été blessés, dont un commandant de brigade. Le 15 mars 2018, les membres de l’Etat islamique ont fait exploser les appartements de plusieurs fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, de l’armée irakienne, et de la police fédérale à Al-Tarimiyah (Akhbar Al-Muslimeen, 17 mars 2018).
Découverte d’une fosse commune de travailleurs indiens tués par l’Etat islamique au Nord-Ouest de Mossoul
- Selon le ministre indien des Affaires étrangères, Sushma Swaraj, une fosse commune contenant les corps de 39 travailleurs indiens qui ont été enlevés à Mossoul en 2014 et tués par l’Etat islamique a été trouvée à Badush, à environ 10 km au Nord-Ouest de Mossoul. Des tests ADN ont vérifié l’identité des victimes. Leurs corps seront rendus à leurs familles en Inde. Au total, quarante travailleurs ont été enlevés. L’un d’eux, Harjit Masih, a réussi à échapper à l’Etat islamique déguisé en musulman bangladais. Masih a affirmé qu’il avait été témoin du massacre des travailleurs le 15 juin 2014, mais le gouvernement indien ne l’a pas cru (Hindustan Times, 20 mars 2018).
- Plusieurs fosses communes ont été trouvées dans la région de Mossoul, contenant les corps de civils exécuté par l’Etat islamique après la prise de Mossoul en Juin 2014. L’une de ces fosses fosse profonde est appelée Al-Khasfah (en arabe, une fosse, un trou dans le sol), est située dans une zone désertique au Sud de Mossoul. Un militaire à la retraite a déclaré avoir assisté à six exécutions sur ce site (Al-Sumaria News, 7 mars 2018).
Droite: Deux des enlevés indiens tués par l’Etat islamique. Gauche : Harjit Masih, travailleur indien, qui affirmé avoir réussi à échapper à l’Etat islamique après s’être déguisé en Bangladais musulman (Chaîne Youtube Hindustan Times, 20 mars 2018)
La péninsule du Sinaï
Opération “Sinaï 2018”
- Les forces de sécurité égyptiennes continuent de faire état de succès dans la campagne contre la l’Etat islamique dans la péninsule du Sinaï dans le cadre de l’opération Sinaï 2018. Les principales réalisations de l’opération ont été détaillées par le porte-parole de l’armée égyptienne Tamer al-Refai (19 mars 2018) : L’armée de l’air a détruit des voitures piégées, y compris une voiture qui essayé d’entrer dans une zone de rassemblement des forces égyptiennes au Sud-Ouest d’Al-Arish ; 30 membres de l’Etat islamique ont été tués dans le Nord et le Centre du Sinaï lors d’affrontements avec les forces de sécurité égyptiennes ; une équipe de six terroristes ont été tués par la police égyptienne à Al-Arish ; une station radio a été trouvée à Rafah ; 345 personnes ont été arrêtées pour participation à des activités terroristes ou activités criminelles ; 386 entrepôts contenant des armes, des munitions, des engins piégés et du matériel ont été détruits ; 93 engins piégés ont explosé de manière contrôlée et 17 voitures et 67 motos ont été détruits. Des “sources de sécurité” ont rapporté la mort d’Awad Abu Dan, un haut responsable de l’Etat islamique dans la province du Sinaï, dans une opération menée par les forces armées égyptiennes (Al-Bawaba News, 16 mars 2018).
- Se référant aux annonces de l’armée égyptienne, des “sources tribales”, ont déclaré qu’il était vrai que l’armée a mené des dizaines d’attaques et que l’artillerie égyptienne a tiré des centaines de divers domaines. Cependant, selon elles, la plupart des cibles étaient des terres agricoles et montagneuses et des maisons abandonnées. Selon ces sources, l’Etat islamique ne possède pas de centres organisés ou de caches d’armes comme le prétend l’armée. Selon des sources de l’hôpital militaire d’Al-Arish, environ 65 membres des forces de sécurité égyptiennes ont été tués et des dizaines ont été blessés, plus que les chiffres égyptiens officiels (Al-Araby al-Jadeed, 16 mars 2018).
Droite : La police égyptienne pénétrant par effraction dans un bâtiment d’Al-Arish utilisé comme cachette par une cellule terroriste qui a été éliminée. Gauche : Station de radiodiffusion sans fil trouvée par l’armée égyptienne (Page Facebook officielle des forces armées égyptiennes, 18 mars 2018)
Réaction de l’Etat islamique
- Les membres de la Province du Sinaï de l’Etat islamique ont continué à mener des attaques contre les forces de sécurité. Des sources médicales de l’hôpital Al-Arish ont signalé qu’un officier et un soldat de l’armée égyptienne ont été tués et plusieurs soldats blessés dans une attaque contre un véhicule de l’armée égyptienne à l’Ouest d’Al-Arish (Al-Araby al-Jadeed, 14 mars 2018). Des sources médicales de l’hôpital militaire d’Al-Arish ont rapporté que le 16 mars 2018, sept soldats, dont quatre officiers, ont été tués dans l’explosion d’un appartement piégé à Rafah. Dix autres soldats ont été blessés dans l’incident (Al-Araby al-Jadeed, 16 mars 2018).
Droite : Un membre de l’Etat islamique tire sur un policier et un soldat de l’armée égyptienne après qu’ils ont été arrêtés à un point de contrôle temporaire mis en place par l’organisation dans l’Ouest d’Al-Arish. Gauche : Carte d’identité du policier Muhammad al-Sayyid Hassan Suleiman, l’un des deux membres des forces de sécurité égyptiennes tués par des membres de l’Etat islamique dans l’Ouest d’Al-Arish (Akhbar al-Muslimeen, 16 mars 2018)
Implication massive de combattants étrangers dans la Province du Sinaï de l’Etat islamique
- Dans un article publié sur le site du Centre Al-Ahram d’études politiques et stratégiques, Iman Rajab, chercheuse en sécurité régionale, affirme que le Nord du Sinaï est l’une des zones les plus attrayantes pour les combattants étrangers quittant l’Irak et la Syrie. Ceci est principalement dû à l’activité intense et continue de la province du Sinaï par rapport à l’activité relativement peu dense de l’Etat islamique en Irak et en Syrie. Le chercheur mentionne des estimations selon lesquelles le nombre de combattants étrangers dans la péninsule du Sinaï à la fin de 2017 était de 500-1 000. Elle s’adresse aussi aux annonces faites par le porte-parole de l’armée égyptienne lors de l’opération Sinaï 2018 concernant la détention de combattants étrangers pendant l’opération. Il est évident que l’organisation ne base pas son infrastructure uniquement sur les résidents locaux, mais aussi sur les combattants étrangers qui viennent de l’extérieur du Sinaï. Il ressort également de son étude que des Palestiniens occupent des postes à responsabilité dans les rangs de l’organisation, et il existe des informations indiquant que les membres de l’Etat islamique de Libye ont réussi à s’infiltrer en Égypte et y mener des attaques (Al-Ahram, 13 mars 2018).
Activités préventives
Russie
- Le Service fédéral de sécurité russe (FSB) a arrêté quatre membres d’une cellule dormante de l’Etat islamique dans la province de Kalouga (environ 150-200 km au Sud-Ouest de Moscou). Les détenus sont des résidents de la province de Yamalo-Nenets, située dans la partie Nord de la Sibérie. Le chef de la cellule est un membre de l’Etat islamique qui a passé du temps en Syrie et a été formé par l’organisation. Il est arrivé en Russie pour organiser des activités terroristes. Durant leur interrogatoire, ils ont admis qu’ils avaient planifié une attaque terroriste. L’enquête est toujours en cours (Site Internet du Service fédéral de sécurité russe, 15 mars 2018).
- Le Service fédéral de sécurité russe et le ministère russe de l’Intérieur ont contrecarré l’activité d’une équipe dans la région de Moscou qui recrutait des membres pour les envoyer en Syrie et en Irak afin de se battre aux côtés de l’Etat islamique. En outre, l’équipe a aidé des immigrants d’Asie centrale à obtenir un statut légal. Au cours de l’opération, 17 résidences ont été fouillées et 60 résidents étrangers ont été détenus. En outre, pendant l’opération, trois ateliers de fabrications de faux documents ont été trouvés, avec une grande quantité de tampons en caoutchouc (y compris des tampons de frontières), des formulaires d’immigration, et des passeports étrangers (Site Internet du Service fédéral russe de sécurité, 13 mars 2018).
[1] Rukban est un camp de réfugiés syrien situé sur le territoire jordanien à environ 25 km au sud-ouest du terminal d'Al-Tanf. ↑