Pleins feux sur le jihad mondial (12-17 avril 2018)

Syriens célébrant à Douma sur fond du drapeau syrien (Betoulat al-Jaysh al-Suri, 12 avril 2018)

Syriens célébrant à Douma sur fond du drapeau syrien (Betoulat al-Jaysh al-Suri, 12 avril 2018)

Bus dans lesquels les derniers membres de l'Armée de l'Islam ont été évacués avec leurs familles de Douma (Sanaa, 13 avril 2018)

Bus dans lesquels les derniers membres de l'Armée de l'Islam ont été évacués avec leurs familles de Douma (Sanaa, 13 avril 2018)

Renforts militaires en route vers la périphérie du camp de réfugiés d'Al-Yarmuk et le quartier d'Al-Qadam en préparation du début de la campagne contre l'Etat islamique (Betulat al-Jaysh al-Suri, 12 avril 2018).

Renforts militaires en route vers la périphérie du camp de réfugiés d'Al-Yarmuk et le quartier d'Al-Qadam en préparation du début de la campagne contre l'Etat islamique (Betulat al-Jaysh al-Suri, 12 avril 2018).

Cache d'armes de l'Etat islamique, trouvée par les forces de sécurité irakiennes (Agence de presse irakienne, 15 avril 2018)

Cache d'armes de l'Etat islamique, trouvée par les forces de sécurité irakiennes (Agence de presse irakienne, 15 avril 2018)

Scène de l'explosion de la voiture piégée (Alsumaria News, 15 avril 2018).

Scène de l'explosion de la voiture piégée (Alsumaria News, 15 avril 2018).

Formation de membres de l'Etat islamique dans le camp d'entraînement (Site de partage de fichiers, 15 avril 2018)

Formation de membres de l'Etat islamique dans le camp d'entraînement (Site de partage de fichiers, 15 avril 2018)

Principaux événements
  • Avec la conquête de la ville de Douma et l’évacuation des derniers combattants de son territoire, l’armée syrienne a effectivement terminé la prise de contrôle de la Ghouta orientale. L’armée syrienne déplace à présent ses forces vers le camp de réfugiés d’Al-Yarmouk au Sud de Damas, qui reste une enclave contrôlée par l’Etat islamique. L’armée syrienne a envoyé des renforts dans la région et a commencé à attaquer des positions de l’Etat islamique.
  • Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont attaqué le 14 avril 2018 trois objectifs en Syrie utilisés pour la production et le stockage de matériaux et d’armes chimiques. Les trois pays ont souligné que la frappe a été menée en réponse à une attaque chimique effectuée par le régime syrien le 7 avril 2018 à Douma et ont précisé qu’elle visait à dissuader le régime syrien, en vertu du droit international, d’utiliser des armes chimiques. Les États-Unis ont clairement indiqué que l’opération ne représente pas un changement de politique des États-Unis, et que le but des opérations militaires américaines en Syrie est toujours de défaire l’Etat islamique.
  • En Irak, les forces de sécurité ont continué à opérer contre un certain nombre de zones où demeurent des poches de l’Etat islamique. L’organisation a poursuivi les opérations de guérilla contre les forces de sécurité irakiennes, en particulier contre les combattants de la “Mobilisation populaire” (milices chiites). C’est la deuxième semaine que les activistes de l’Etat islamique mènent des attaques contre les candidats aux élections en Irak le mois prochain.
  • Les forces de sécurité égyptiennes, qui œuvrent depuis deux mois à éliminer la présence de l’Etat islamique dans la péninsule du Sinaï, ont subi des pertes lors d’une tentative d’infiltration de militants de l’Etat islamique dans l’une des bases militaires du Sinaï.
Implication des Etats-Unis et des pays de la coalition en Syrie
Attaque de cibles du régime syrien en réponse à la frappe chimique d’Assad
  • Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont attaqué le 14 avril 2018 trois objectifs en Syrie utilisés pour la production et le stockage de matériaux et d’armes chimiques. Les trois pays ont souligné que l’attaque était une réponse à la frappe chimique menée par le régime syrien, le 7 avril 2018 à Douma (Est de Damas) et visait à dissuader le régime syrien en vertu du droit international sur l’utilisation d’armes chimiques. 
  • Un briefing du Pentagone a indiqué que l’attaque navale impliquait une frégate française, un sous-marin américain et des destroyers américains. L’attaque a été soutenue par des avions français Rafael et Mirage, un avion américain B-1, des Tornades et un Typhon britannique. 105 missiles de divers types ont été tirés. Le général Kenneth Mackenzie, chargé des forces combinées de l’armée américaine, a énuméré les cibles touchées : un centre scientifique de Damas qui étudie, développe et produit des armes biologiques et chimiques et une installation de stockage d’armes chimiques à l’Ouest de Homs, qui selon les estimations du Pentagone, contenait du sarin et de l’équipement pour sa production, une installation de stockage d’armes chimiques et un poste de commandement près de Homs (Site Internet du Département américain de la Défense, 14 avril 2018). Dana Wight, porte-parole du Pentagone, a déclaré que toutes les précautions ont été prises pour s’assurer que l’attaque a été menée contre les cibles définies. Elle a ajouté que toutes les cibles avaient été touchées avec succès et avec une grande précision. Les États-Unis ont clairement fait savoir que cela ne représente pas un changement de politique des États-Unis, ni une tentative de renverser le régime en Syrie et que l’objectif des États-Unis est de défaire L’Etat islamique (Site Internet du département américain de la Défense, 14 avril 2018). La France a annoncé qu’elle n’a aucune intention de nuire aux alliés et aux citoyens de la Syrie, mais plutôt au régime d’Assad après avoir utilisé des armes chimiques. Le Premier ministre britannique a souligné que l‘activité militaire n’était pas destinée à intervenir dans la guerre civile en Syrie ni à remplacer le régime (The Guardian, 16 avril 2018).
  • Sergei Rodeskoy, chef des opérations à l’état-major russe, a rapporté que les systèmes de missiles syriens ont intercepté 71 missiles sur les 103 qui ont été tirés par les pays occidentaux. Selon lui, le personnel militaire n’a pas été blessé dans l’attaque. La Russie a fermement condamné l’attaque. Le Président russe Vladimir Poutine l’a qualifiée de “violation du droit international” qui risque d’aggraver la catastrophe humanitaire en Syrie (Tass, 14 avril 2018). Sergei Rodeskoy a déclaré que la Russie pourrait reconsidérer sa décision, à la demande des pays occidentaux, de ne pas vendre de systèmes de missiles air-sol S-300 à la Syrie (Rhea Novosti, 14 avril 2018).
Syrie
Principaux événements
  • Avec la reprise de la ville de Douma et l’évacuation des derniers combattants de son territoire, l’armée syrienne a effectivement achevé la reprise la Ghouta orientale. L’armée et les forces qui la soutiennent concentrent désormais leurs activités sur le camp de réfugiés d’Al-Yarmouk au Sud de Damas, où demeure une enclave contrôlée par l’Etat islamique.
Achèvement de la reprise de la Ghouta orientale
  • Des sources officielles syriennes ont annoncé le 12 avril 2018, que la ville de Douma et toute la Ghouta orientale, la dernière enclave rebelle dans la région, sont maintenant en plein contrôle du régime militaire (Batulat al-Jaysh al-Suri, 12 avril 2018).
  • Le général Yuri Yevtushenko, chef du centre de coordination russe à la base de Hmeymim, a rapporté que des unités de la police militaire russe avaient commencé à opérer à la Douma. Yevtushenko a souligné que l’action militaire ne concerne pas la ville, mais vise à éviter les provocations, à favoriser l’application des lois, en assurant la sécurité et l’organisation de l’assistance à la population civile dans la ville (TASS, 13 avril 2018).
  •   La ville a été déclarée désarmée après l’évacuation des membres de l’Armée de l’Islam et de leurs familles le 14 avril 2018, de Douma, le dernier convoi, vers Jarabalus (Syrie Al-Khadat, 14 avril 2018). Le Centre russe de réconciliation a signalé la fin de l’opération d’évacuation des hommes armés et de leurs familles. Le 13 avril, les 3 976 derniers hommes armés ont été évacués par 107 autobus. Au total, 21 455 hommes armés et leurs familles ont été évacués de Douma pendant l’opération. Depuis le début de l’opération humanitaire dans la Ghouta orientale, 67 680 hommes armés et leurs familles ont été évacués avec l’aide du Centre russe de réconciliation (Site Internet du ministère russe de la Défense, 14 avril 2018).
Bus dans lesquels les derniers membres de l'Armée de l'Islam ont été évacués avec leurs familles de Douma (Sanaa, 13 avril 2018)   Bus dans lesquels les derniers membres de l'Armée de l'Islam ont été évacués avec leurs familles de Douma (Sanaa, 13 avril 2018)
Bus dans lesquels les derniers membres de l’Armée de l’Islam ont été évacués avec leurs familles de Douma (Sanaa, 13 avril 2018)
Sud de Damas – Préparatifs pour la reprise de la zone de contrôle de l’Etat islamique
  • Après la reprise de la Ghouta orientale par le régime syrien, les forces du régime syrien se préparent à éliminer la présence de l’Etat islamique au Sud du camp de réfugiés de Yarmouk à Damas. Dans ce contexte, des renforts ont été envoyés dans la région. Les forces projettent d’encercler la zone adjacente au camp de réfugiés d’Al-Yarmouk et les quartiers d’Al-Qadem et d’al-Aswad occupés par l’Etat islamique (Butulat al-Jaysh al-Suri, 12-13 avril 2018). Pour faciliter l’entrée des chars et d’autres équipements militaires, les forces du régime syrien ont débuté le retrait des ruines du camp de réfugiés d’Al-Yarmouk (Compte Twitter d’Al-Yarmouk, 11 avril 2018).
  • Dans le camp de réfugiés, dans les zones contrôlées par L’Etat islamique, il a été signalé qu’en vue de la bataille prévue, les membres de l’Etat islamique contrôlant la région d’Al-Shadaa ont renforcé leurs lignes de défense et ont creusé des tunnels, après avoir forcé tous les résidents à évacuer la zone et la transformant en une zone complètement militaire (Compte Facebook d’Al-Yarmouk, 11 avril 2018). L’Etat islamique a également distribué des dépliants aux habitants les appelant à se préparer à une situation d’urgence et à préparer des aliments et des médicaments en quantité suffisante pour durer deux semaines (Compte Facebook du 11 avril 2018).
  • Les forces du régime syrien et les forces qui les soutiennent ont commencé à assouplir la zone. Dans ce contexte, les forces ont attaqué les positions et les avant-postes de l’Etat islamique en plusieurs endroits dans le camp (Compte Facebook Al-Yarmouk, 16 avril 2018).
  • La Province de Damas de l’Etat islamique a publié une vidéo dans laquelle elle accuse le Siège de Libération d’al-Sham (anciennement Jabbat al-Nasrra) ‘”d’abandonner l’islam” et de “défaitisme”. Le mois dernier, ils avaient conclu un accord avec le régime syrien pour évacuer les zones du quartier d’Al-Qadam (à l’Ouest du camp de réfugiés Al-Yarmuk), tandis que les membres de l’Etat islamique ont choisi de continuer à se battre. Dans la vidéo, les combat de l’Etat islamique contre dans l’armée syrienne dans le quartier d’Al-Qadam le mois dernier ont été filmés (Nasir, 11 avril 2018).
Deir ez-Zor
  • Après quelques semaines d’un cessez-le-feu non déclaré, les affrontements ont repris dans la région. Le 13 avril 2018, les forces des FDS ont attaqué avec le soutien aérien de la coalition internationale, dirigée par les Etats-Unis, la ville de Hajin, qui est une place forte de l’Etat islamique, située à environ 24 km au Nord d’Abu Kamal. En réponse, les membres de l’organisation ont attaqué la périphérie d’Al-Bahrah, contrôlée par les forces des FDS (environ 2 kilomètres au Nord-Ouest de Hajin), et quatre voitures piégées ont explosé dans la région (Farhat Post, 14 avril 2018).
  •  Presque en même temps, les forces syriennes ont attaqué la ville d’Al-Sha’fah, au Nord d’Abu Kamal, sur la rive orientale de l’Euphrate, qui est contrôlée par l’Etat islamique (Page Facebook Deir ez-Zor 24, 15 avril 2018). L’agence Aamaq de l’Etat islamique a publié une vidéo montrant le tir d’un missile antichar par l’un des membres de l’organisation frappant un bulldozer de l’armée syrienne dans la banlieue d’Abu Kamal (Aamaq, 13 avril 2018).
Tir d'un missile antichar par l'un des membres de l'organisation frappant un bulldozer de l'armée syrienne dans la banlieue d'Abu Kamal (Aamak, 13 avril 2018).    Tir d'un missile antichar par l'un des membres de l'organisation frappant un bulldozer de l'armée syrienne dans la banlieue d'Abu Kamal (Aamak, 13 avril 2018).
Tir d’un missile antichar par l’un des membres de l’organisation frappant un bulldozer de l’armée syrienne dans la banlieue d’Abu Kamal (Aamak, 13 avril 2018).
  • Dans la région d’Al-Shaba, des luttes internes ont été signalées dans les rangs de l’Etat islamique. Dans ce contexte, des affrontements ont eu lieu entre des militants étrangers combattant dans les rangs de L’Etat islamique et des activistes irakiens. Les affrontements se sont déroulés dans le contexte d’une demande des militants étrangers de prêter serment d’allégeance à un nouveau dirigeant car Abu Bakr al-Bagdadi n’est pas apparu en public depuis l’été 2017. Les activistes irakiens, qui considèrent le geste comme une trahison, ont appelé à la liquidation des militants étrangers. Les affrontements entre les parties se sont terminés par la médiation de deux dignitaires religieux qui ont appelé à ne pas être entraînés dans une guerre civile (Farhat Post, 14 avril 2018).
Région de Palmyre
  • L’armée syrienne, les forces du Hezbollah et la brigade afghane ont lancé une contre-offensive visant à retirer les militants l’Etat islamique de leurs positions près de la ville d’Al-Sajna, à 61 kilomètres au Nord-Est de Palmyre (Al-Masdar News, 12 avril 2018).
Principaux développements en Irak
Activités des forces de sécurité contre l’Etat islamique
  • Partout en Irak, les forces de sécurité irakiennes poursuivent leurs activités contre les organisations locales de l’Etat islamique :
    • La province d’Al-Anbar : Plusieurs engins explosifs ont été trouvés dans la zone industrielle dans le Sud-Ouest d’Al-Ramadi. Les charges ont été détruites. Les forces de sécurité irakiennes ont également nettoyé une zone d’environ quatre kilomètres (Agence de presse irakienne, 15 avril 2018).
    • Province de Kirkuk : Les forces de la Mobilisation populaire (une milice chiite) ont attaqué un lieu de rassemblement de l’Etat islamique dans les secteurs environnant Al-Ratchi, à environ 45 kilomètres au Sud-Ouest de Kirkuk. Plusieurs membres de l’Etat islamique ont été blessés et les autres se sont enfui (Agence de presse irakienne, 15 avril 2018). Les forces de sécurité irakiennes ont trouvé un entrepôt d’armes de l’Etat islamique à environ 54 kilomètres à l’Ouest de Kirkuk (Agence de presse irakienne, 15 avril 2018).
    • Province de Ninive : Le ministère irakien de l’Intérieur a annoncé que les forces de police ont arrêté six membres de l’Etat islamique, deux dans la région de Tel Afar et quatre autres dans la ville de Mossoul. Parmi eux, se trouvait une femme (Alsumaria News, 13 avril 2018).
    • Province de Salah al-Din : Les forces de la Mobilisation populaire ont déclaré la fin de la première phase de nettoyage de la région d’Al-Siniyah à environ neuf kilomètres au Sud-Ouest de Beiji, (Agence de presse irakienne, 15 avril 2018).

Les forces de la Mobilisation populaire lors des opérations de sécurité (Agence de presse irakienne, 15 avril 2018)
Les forces de la Mobilisation populaire lors des opérations de sécurité (Agence de presse irakienne, 15 avril 2018)

Activités de l’Etat islamique
  • Les membres de L’Etat islamique en Irak ont continué à mener des attaques contre les forces de sécurité irakiennes, en particulier contre les combattants de la Mobilisation populaire. Ci-après le détail selon l’agence de presse de l’Etat islamique Aamaq :
    • Province de Ninive : La province de Dajla de l’Etat islamique a rapporté que les membres de l’organisation ont tendu une embuscade au cimetière de Sudayrah, au Sud de Mossoul, contre les combattants de la Mobilisation populaire qui participaient aux funérailles de leurs camarades tombés au combat. Selon les rapports de l’Etat islamique, dix-sept combattants ont été tués et trente blessés (Site Internet de partage de fichiers, 12 avril 2018).
    • La province de Salah al-Din : La Province du Nord de Bagdad de l’Etat islamique a annoncé la mort et les blessures de six combattants de la Mobilisation populaire après des coups de feu tirés dans le village d’Al Mahshiyat, au Sud de Tikrit. En même temps, une autre force a attaqué le camp d’entraînement à proximité de la Mobilisation populaire causant la mort et les blessures de quatre combattants (Site de partage de fichiers /iarchives.name.ng, 12 avril 2018).
    •  Province de de Diyala : Plusieurs soldats de l’armée irakienne ont été tués dans une attaque menée par des membres l’Etat islamique contre un camp militaire au Nord de la province, à environ 58 km au Nord de Ba’qubah (Aamaq, 13 avril 2018). Le lendemain, il a été annoncé que l’Etat islamique a tué un policier irakien dans la région au Sud de Ba’qubah (Aamaq, 14 avril 2018).
    •  Province de Kirkuk : Quatre policiers fédéraux irakiens ont été tués et leur véhicule détruit dans une embuscade tendue par les militants sur la route de Kirkuk, à environ 47 kilomètres au Sud de Kirkuk (Aamaq, 12 avril 2018).
Tentative d’assassinat d’un candidat aux élections
  • Le 15 avril 2018, une tentative d’assassinat contre Ammar Kahyah, membre du Front progressiste et son entourage, a eu lieu. Kahyah est l’un des candidats aux prochaines élections en Irak le mois prochain. La voiture piégée a explosé dans le Centre de Kirkuk. Une personne a été tuée et onze autres ont été blessées. Kahyah n’a pas été blessé (Télévision Al-Ahad, 15 avril 2018). La Province de Kirkuk de l’Etat islamique a revendiqué la tentative d’assassinat (Nasir, 15 avril 2018).
  • C’est la deuxième fois que l’Etat islamique tente de perturber le cours des élections en Irak. Le 7 avril 2018, deux terroristes suicide de l’organisation ont perpétré un attentat-suicide et une fusillade contre le siège du parti irakien Al-Hilal au centre-ville de Hit, dans la province d’Al-Inbar.
Amar Kahaya, membre du Front progressiste [au centre] (Chaîne Youtube d'Ammar Kahiya, 22 avril 2014)    Scène de l'explosion de la voiture piégée (Alsumaria News, 15 avril 2018).
Droite : Scène de l’explosion de la voiture piégée (Alsumaria News, 15 avril 2018). Gauche : Amar Kahaya, membre du Front progressiste [au centre] (Chaîne Youtube d’Ammar Kahiya, 22 avril 2014)
L’Egypte et la péninsule du Sinaï
  • L’opération Sinaï 2018 visant à éradiquer la présence de l’Etat islamique dans la péninsule du Sinaï continue. Le siège des forces de sécurité égyptiennes continue de publier des annonces sur les succès de l’opération. Dans une déclaration datée du 14 avril 2018, la mort de plusieurs dizaines de terroristes a été annoncée, ainsi que l’arrestation de plus d’une centaine de suspects. En outre, un camp d’entraînement a été détruit, notamment des champs de tir, un parcours d’obstacles et un tunnel menant à des pièces souterraines et à plusieurs cachettes d’armes. Pendant l’opération, des armes ont également été saisies, d’autres ont été confisquées et des engins explosifs ont été découverts (Facebook, 14 avril 2018).
  • Un porte-parole des forces armées égyptiennes a rapporté que les forces de sécurité égyptiennes avaient réussi à déjouer un grand attentat terroriste prévu par un groupe de 14 terroristes, dont quatre armés de ceintures explosives, tous armés de mitrailleuses et de RPG. Les terroristes ont tenté de pénétrer dans le camp d’Al-Qasima, au Centre du Sinaï. Selon lui, les forces ont réussi à empêcher l’attaque et dans la confrontation, les 14 terroristes ont été tués. Ceux qui portaient des ceintures explosives se sont précipités pour se faire exploser autour du camp. Il a également rapporté que 20 soldats de l’armée égyptienne avaient été tués et plusieurs autres blessés dans l’attaque (Porte-parole des forces armées égyptiennes, 14 avril 2018 Mada Masr, 15 avril 2018).
  • Une source médicale de l’hôpital militaire de Suez a rapporté que le nombre de soldats tués dans l’attaque militaire d’Al -Qasima était passé à trente et que le nombre de blessés à quarante. Parmi les personnes tuées figurent le commandant du camp et son adjoint (Al-Arabi Al-Jadid, 14 avril 2018).
  • Le Province du Sinaï a revendiqué la responsabilité de l’attaque. L’attaque a été menée par deux frères, Abu Hamza al-Muhajir et Abu Bakr al-Muhajir, armés de fusils automatiques et de ceintures explosives. Ils ont attaqué un camp militaire égyptien dans la région d’Al-Qasima dans le Centre du Sinaï. Selon l’annonce, l’opération a pris fin lorsque les deux se sont fait exploser avec des ceintures explosives (Aamaq, 14 avril 2018).
Gestion de l’Etat islamique
  • Le Centre Daw’ah et des mosquées du Sud de Damas ont annoncé l’ouverture d’une nouvelle campagne Da’wah à partir du 14 avril 2018, au cours de laquelle des cours religieux intensifs seront organisés pour tous les résidents. Les cours dureront dix jours et à la fin du cours, un examen aura lieu. De tels cours existent depuis un certain temps, ainsi que des cours pour les femmes, mais cette fois, il s’agit d’un programme complet qui s’adresse à tous les hommes au Sud de Damas (Al-Naba, 12 avril 2018). Il est à noter que pendant des mois, l’Etat islamique n’a pas publié de registre de la vie quotidienne dans ses territoires, comme il le faisait souvent avant la campagne lancée à son encontre, et n’avait pas encore perdu la plupart des territoires qu’il contrôlait.
Activités dans d’autres pays
Afghanistan
  • L’Etat islamique a revendiqué la responsabilité d’un certain nombre d’attaques que ses hommes avaient menées en Afghanistan :
    • L’agence de presse Aamaq a rapporté que des membres de l’organisation ont assassiné un officier et un policier afghan devant l’entrée de l’université de Nangarhar à Jalalabad, dans l’Est de l’Afghanistan (Nasir, 15 avril 2018).
    • La province de Khorasan de l’Etat islamique a rapporté que deux chrétiens ont été tués et sept autres blessés dans une attaque perpétrée s contre un lieu de culte chrétien dans la ville de Quetta, dans l’Ouest de l’Afghanistan (Nasir, 15 avril 2018).
Camp d’entraînement de l’Etat islamique en Afghanistan
  • La Province de Khorasan de l’Etat islamique a publié des photos montrant un groupe de membres de l’organisation en formation dans un camp d’entraînement dans le secteur de Sheikh Abu Malik al-Tamimi. Les images montrent des membres formés à l’utilisation d’armes, notamment des mortiers et de lance-roquettes (Site de partage de fichiers, 15 avril 2018).
Formation de membres de l'Etat islamique dans le camp d'entraînement (Site de partage de fichiers, 15 avril 2018)    Formation de membres de l'Etat islamique dans le camp d'entraînement (Site de partage de fichiers, 15 avril 2018)
Formation de membres de l’Etat islamique dans le camp d’entraînement (Site de partage de fichiers, 15 avril 2018)
Tunisie
  • Al-Qaïda au Maghreb a fait une déclaration aux habitants de la Tunisie, signée par le bataillon Akaba, dans laquelle elle soulignait que malgré la révolution en Tunisie, le régime reste corrompu et subordonné à l’Occident et surtout à la France. Par conséquent, selon l’annonce, les résidents de Tunisie doivent prendre part aux manifestations et protestations contre le régime qui est un outil pour l’Occident. Le message appelle également les citoyens de Tunisie à mener le jihad selon leurs capacités. Selon l’annonce, l’Occident doit savoir que tous ses intérêts et toutes les formes de présence dans les pays islamiques sont des cibles légitimes et qu’Al-Qaïda au Maghreb ne les autorisera pas (Agence de presse Andalouse, 7 avril 2018).
Activités de contre-terrorisme
Activités de contre-terrorisme de la Grande-Bretagne dans le domaine du cyber
  • Lors de la cyberconférence CyberUK 2018 à Manchester, en Grande-Bretagne, Jeremy Fleming, chef du siège des médias du gouvernement britannique, a évoqué l’exploitation des technologies par les organisations terroristes, notant qu’un exemple frappant est l’utilisation par l’Etat islamique. Selon Fleming, l’Etat islamique comprend la valeur des communications stratégiques et le pouvoir des réseaux sociaux et des applications de messagerie pour la radicalisation et la menace. L’organisation a donc investi beaucoup de temps et d’énergie dans la technologie pour produire des contenus médiatiques mieux que toute autre organisation terroriste.
  • Selon lui, un contenu non filtré peut être téléchargé et visualisé sur les téléphones mobiles. Fleming a noté que ces dernières années, l’influence de l’utilisation de la technologie de l’Etat islamique dans toute l’Europe a été prouvée principalement dans sa capacité à diriger et à inspirer des attaques. Il a noté que les tactiques simples de l’organisation font qu’il est très difficile de contrecarrer les attaques terroristes.
  • Selon Fleming, l’augmentation de la menace du terrorisme a conduit à une plus grande concentration de la Grande-Bretagne dans la lutte contre les activités numériques de l’Etat islamique. Dans ce contexte, le siège des communications du gouvernement britannique, en collaboration avec le ministère de la Défense, a mené une cyber-opération contre l’Etat islamique. Fleming a noté que l’opération a contribué de manière significative aux efforts de la coalition pour réprimer la propagande de l’organisation, pour empêcher sa capacité à coordonner les attaques et pour protéger les forces de la coalition sur le champ de bataille.
  • L’opération a également à plusieurs reprises en 2017 empêché l’Etat islamique de diffuser ses enseignements sur internet et d’utiliser ses canaux habituels. Fleming a noté que c’était la première fois que la Grande-Bretagne avait mené une cyber-opération systématique dans le cadre d’une opération militaire plus vaste.
  • Fleming a toutefois averti que l’efficacité des cyberattaques contre l’Etat islamique n’était pas permanente et que l’organisation réussirait éventuellement à les surmonter[1]. Il a souligné que l’organisation continue d’aspirer à mener des attaques terroristes et à inciter à mener des attaques. Selon lui, l’Etat islamique cherche maintenant de nouveaux endroits dans lesquels un vide gouvernemental sera créé pour lui permettre d’établir son activité. Fleming prédit que d’autres organisations terroristes adopteront les méthodes de fonctionnement de l’Etat islamique, car son héritage devrait rester en ligne (Site Internet du Bureau de presse du gouvernement britannique, 12 avril 2018).

Jeremy Fleming, chef du siège des médias du gouvernement britannique, a évoqué l'exploitation des technologies par les organisations terroristes (Site Internet du Bureau de presse du gouvernement britannique, 12 avril 2018)
Jeremy Fleming, chef du siège des médias du gouvernement britannique, a évoqué l’exploitation des technologies par les organisations terroristes (Site Internet du Bureau de presse du gouvernement britannique, 12 avril 2018)

Allemagne
  • La police allemande a arrêté trois réfugiés syriens dans la région de la Sarre, dans l’Ouest de l’Allemagne, à la frontière franco-allemande, après un an et demi d’enquête sur leurs liens avec des organisations terroristes. L’enquête a été ouverte après qu’un employé du centre de réfugiés a rapporté avoir vu l’un des suspects apparaître dans la vidéo, armé de grenades à main et d’autres armes. Les enquêteurs ont signalé que l’un des suspects avait tenté de recruter par l’intermédiaire d’Internet des activistes allemands qui se joindraient aux combats en Syrie aux côtés d’Ahrar al-Sham. Les deux autres suspects étaient des activistes L’Etat islamique en Syrie. Selon les responsables, au cours de l’enquête, de nombreuses preuves ont été trouvées les reliant à des activités terroristes via leurs téléphones portables et leurs ordinateurs. Les trois suspects, qui vivaient dans la Sarre, sont venus en Allemagne en tant que réfugiés de Syrie en 2015 et ont demandé l’asile en Allemagne (Deutsche Welle, 13 avril 2018).
Turquie
  • Des sources officielles turques ont rapporté que la police turque avait arrêté soixante-dix étrangers soupçonnés d’appartenir à l’Etat islamique. Cinquante et un ressortissants étrangers ont été arrêtés à Istanbul. Dix autres Irakiens, y compris un activiste de l’Etat islamique, ont été arrêtés à Askiyah. Huit suspects ont été arrêtés dans la province d’Izmir et un autre suspect dans la province de Malatya. Il a également été rapporté que lors des raids à Istanbul, de nombreux documents et matériels numériques proches de l’Etat islamique ont été trouvés (Agence de presse Anatol, 14 avril 2018).
Afghanistan
  • Les forces de sécurité afghanes avec l’aide américaine continuent à opérer contre les centres de l’Etat islamique dans le pays. Il a été rapporté qu’au moins 16 membres de l’Etat islamique ont été tués et plus de 20 autres blessés dans des frappes aériennes d’avions américains et afghans contre des cachettes de l’Etat islamique dans la région de Darzab, dans le Nord de l’Afghanistan. Il a été rapporté que Muhammad Yusuf AKA Khangar, l’un des commandants les plus importants de l’organisation, figure parmi les victimes. Parmi les blessés se trouve Shabir Ahmad, qui était également commandant dans l’organisation. Dans le district de Khogyani, au Sud-Ouest de Jalalabad, dans l’Est de l’Afghanistan, au moins six membres de l’Etat islamique ont été tués dans l’attaque d’avions américains sans pilote (Khama Peres, 14 avril 2018).
Philippines
  • L’armée philippine a annoncé que 12 activistes de l’Etat islamique avaient été tués dans des attaques aériennes et terrestres sur l’île de Mindanao dans le Sud du pays. Cette activité antiterroriste avait pour but d’empêcher les attaques contre diverses villes des Philippines (Al-Bawaba, 11 avril 2018).

[1] Récemment, la Russie a signalé à plusieurs reprises que des terroristes, y compris des membres de l'Etat islamique, sont devenus de plus en plus actifs dans les pays d'Asie centrale en général, et en Afghanistan en particulier.