Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien ( 9-15 août 2017)

Manifestations, affrontements et émeutes

• Les tirs de pierres et de cocktails Molotov se sont poursuivis. Les forces de sécurité israéliennes ont continué leurs activités antiterroristes en Judée-Samarie, arrêtant plusieurs dizaines de Palestiniens soupçonnés d’activité terroriste et saisissant des armes et des objets utilisés dans les émeutes. Ci-après les principaux événements :
  • Le 15 août 2017 – Des Palestiniens ont lancé un tuyau piégé contre les forces de sécurité israéliennes opérant à Jénine. Il n’y a pas eu de victimes (Page Facebook Red Alert, 15 août 2017).
  • Le 14 août 2017 – Des Palestiniens ont lancé des pierres sur les forces de sécurité israéliennes opérant près de Jéricho, blessant un soldat de Tsahal (Page Facebook Red Alert, 14 août 2017).
  • Le 14 août 2017 – Le procureur de Jérusalem a déposé un acte d’accusation contre trois résidents de Jérusalem-Est qui envisageaient de mener une attaque terroriste. Selon l’accusation, entre Mars et Juillet 2017 (date à laquelle ils ont été arrêtés), les trois se sont rencontrés et ont discuté des plans pour tirer sur des véhicules israéliens et placer des engins piégés sur la route contournant Naplouse. Ils ont également participé à plusieurs émeutes et ont lancé des pierres sur les forces de sécurité israéliennes (Nana10, 14 août 2017).
  • Le 10 août 2017 – Dans le cadre d’une opération des forces de sécurité israéliennes, cinq Palestiniens de Hébron ont été arrêtés alors qu’ils tentaient d’effectuer une attaque terroriste. Ils ont été détenus à al-‘izariya à Jérusalem Est. Selon l’enquête initiale, ils ont quitté Hébron le matin du 10 août 2017, laissant un testament dans lequel ils décrivaient en détail leur intention d’effectuer une attaque terroriste en territoire israélien. Ils avaient cinq armes en leur possession (Nana10, 10 août 2017).
  • Le 9 août 2017 – Des Palestiniens ont tiré sur les forces de sécurité israéliennes chargées d’arrêter des terroristes recherchés dans le camp de réfugiés de Dheisheh, près de Bethléem. Un soldat a été grièvement blessé et évacué à l’hôpital (Ynet, 9 août 2017).

Principaux attentats de l’année écoulée^[1]

Tirs de roquettes en Israël

• Le 8 août 2017, une roquette a été identifiée dans un terrain non-habité du Conseil régional de Hof Ashqelon. Il n’y a eu ni blessés ni dégâts.

Répartition mensuelle des tirs de roquettes

Répartition annuelle des tirs de roquettes

Réaction israélienne aux tirs de roquette

• En réponse au tir de roquette, l’armée de de l’air israélienne a attaqué deux objectifs du Hamas dans le Nord de la bande de Gaza. Les médias palestiniens ont déclaré que la position “Badr” et la position “Filastin” de la force du Hamas chargées d’activités sécuritaires de routine le long de la frontière à Beit Lahia avaient été attaquées (Samaa News et compte Twitter Paldf, 9 août 2017).
• Le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum a qualifié l’attaque d’Israël de “sérieuse” et d’intrusion, et a affirmé qu’Israël serait responsable des conséquences. Il a souligné qu’il était inacceptable que la bande de Gaza soit transformée en un “terrain d’expérimentation” pour les armes d’Israël (Palinfo, 9 août 2017). Le porte-parole du Fatah Hazem Abu Shanab a affirmé que l’attaque était “incompatible” avec l’accalmie dans la région (Wafa, 9 août 2017).

Affrontements à la frontière de la bande de Gaza

• Le 11 août 2017, plusieurs centaines de manifestants ont affronté les forces de sécurité israéliennes à quatre endroits le long de la frontière de la bande de Gaza avec Israël : à l’Est de Jabaliya, à l’Est de la ville de Gaza, à l’Est du camp de réfugiés d’al-Bureij et à l’Est de Khan Yunis. Quatre manifestants ont été blessés par les forces de sécurité israéliennes. Un porte-parole du ministère de la Santé dans la bande de Gaza a signalé qu’un adolescent de 16 ans a subi une blessure à la tête, causée par une bombe lacrymogène. Un autre jeune a été grièvement blessé par un projectile à la jambe ; la fusillade est survenue à l’Est du camp de réfugiés d’al-Bureij (Palinfo, 11 août 2017).

Le terminal de Rafah

• Le 14 août 2017, le terminal de Rafah a été ouvert pour permettre aux pèlerins de quitter la bande de Gaza pour La Mecque. Environ 800 l’ont emprunté le premier jour. Au cours des prochains jours, le nombre total de pèlerins en partance pour La Mecque devrait atteindre 2 500 (Wafa, 14 août 2017).
• Avant l’ouverture du terminal, Mahmoud al-Zahar, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré que le Hamas a mis en place de nombreuses mesures pour soulager le siège de la bande de Gaza. Il a affirmé que le terminal de Rafah serait également ouvert dans les jours à venir aux civils et au commerce (Dunia al-Watan, 11 août 2017).

La crise de l’électricité dans la bande de Gaza

• Le service des relations publiques de l’administration de la compagnie d’électricité de Gaza a déclaré qu’aucun calendrier ne pouvait être fixé pour la fourniture d’électricité, à cause d’un problème constant avec les lignes égyptiennes qui dure depuis plus d’un mois. Il a indiqué que le flux d’électricité dans la bande de Gaza s’élève à 94 mégawatts (70 mégawatts d’Israël et 24 mégawatts produits par la centrale électrique de Gaza, où une seule unité est opérationnelle). Pour fournir de l’électricité à tous les habitants de la bande de Gaza, il est nécessaire de produire 600 mégawatts (Palinfo, 13 août 2017).

Israël construit une barrière le long de la frontière avec la bande de Gaza

• Le général Eyal Zamir, le responsable du Commandement Sud de Tsahal, a organisé une conférence de presse à la frontière entre la bande de Gaza et Israël. Il a dit qu’Israël pourrait accélérer la construction d’une barrière le long de la frontière de Gaza. Il a ajouté que l’édifice serait profond de plusieurs dizaines de mètres et aurait des capteurs capables de détecter le creusement de tunnels. En outre, il a précisé qu’une digue serait construite sur une langue de terre artificielle équipée d’une haute clôture et de systèmes de capteurs. Il a estimé que la construction de la barrière était de nature à déboucher sur une nouvelle confrontation avec le Hamas, et avait un potentiel d’escalade.
• Au cours de l’exposé, il a révélé un exemple de l’augmentation de la construction des tunnels du Hamas, projet qui est en cours depuis l’opération Bordure Protectrice. Il a donné des informations sur deux tunnels d’attaque construits dans le Nord de la bande de Gaza au cours des deux dernières années, à environ un kilomètre de la frontière israélienne. Les deux tunnels étaient situés sous des maisons à la périphérie de Beit Hanoun et du camp de réfugiés de Shati (où réside Ismaïl Haniyeh). Un tunnel était situé dans un bâtiment de six étages et disposait d’un parking connecté à l’entrée d’un réseau de tunnels du Hamas. L’autre tunnel se trouvait sous la maison du responsable du Hamas Imad Hamad et de sa famille élargie.

• D’après le général Zamir, le plan d’Israël de construire une barrière et de détruire les tunnels a provoqué l’ire des porte-parole et des responsables du Hamas et du Jihad islamique palestinien (JIP) :
  • Le porte-parole du Hamas Ismaïl Radwan a déclaré que le Hamas ne permettra pas la destruction de ses tunnels, qui sont destinés à être utilisés pour combattre Israël, parce que le peuple palestinien a le “droit légal” de se défendre. Il a dit que les tunnels étaient nécessaires aussi longtemps qu’Israël demeure dans les territoires palestiniens. Il a également affirmé que le Hamas surmontera le mur et qu’il ne sera pas un obstacle (Dunia al-Watan, 14 août 2017).
  • Le porte-parole du Hamas Hazem Qassem a déclaré que la résistance” [cf., les organisations terroristes] dans la bande de Gaza continuera à contrôler tout ce qui pourrait être utilisé pour défendre le peuple palestinien contre les attaques d’Israël. Il a affirmé que le Hamas n’est pas en faveur de l’escalade mais n’a pas peur d’une confrontation. Il a également ajouté que la “résistance” fait face à Israël avec courage (RT en arabe, 10 août 2017). En ce qui concerne les photographies aériennes rendues publiques par le général Zamir, il a nié la validité des images montrant les tracés des tunnels sous des maisons de la ville de Gaza. Il a dit qu’elles faisaient partie d’une série de mensonges israéliens visant à baisser le moral du peuple palestinien. Il a appelé les médias à ne pas coopérer avec les “mensonges d’Israël” et a exigé des institutions internationales qu’elles remplissent leurs obligations et exposent les intentions d’Israël et les complots contre les Palestiniens (Site Internet du Hamas, 14 août 2017).
  • Le porte-parole du Hamas Abd al-Latif al-Qanu‘ a déclaré qu’Israël doit supporter les conséquences de la construction d’un mur en béton le long de la frontière de Gaza. Il a dit que sa construction était illégale et que son objectif était d’intensifier le siège sur la bande de Gaza. Selon al-Qanu’, il n’accordera pas la sécurité à Israël, parce que la “résistance” est un droit inscrit dans la loi, et le Hamas a le droit de détenir tout type d’arme (Al-Anadolu News, 15 août 2017).
  • Le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum a déclaré que les photographies aériennes publiées par Israël étaient fausses. Il a dit qu’Israël diffusait des mensonges visant à détruire la réputation du Hamas, et qu’Israël cherchait à les utiliser comme prétexte pour tuer des milliers de Palestiniens dans la bande de Gaza (al-Arabiya al-hadath, 10 août 2017).
  • Le responsable du Hamas Salah al-Bardawil a déclaré que les mesures prises par Israël à la frontière de Gaza, y compris la décision de construire un mur très coûteux, sont “des messages vides” destinés au peuple israélien. Il a dit que ces mesures n’aboutiront pas à une guerre. Il a indiqué que le coût élevé de la construction du mur a été une tentative pour convaincre le public israélien de payer des impôts pour le bien de sa sécurité (Palinfo, 10 août 2017).
  • Le responsable du JIP Ahmed al-Mudallal a déclaré que les tunnels sont un moyen de lutte et d’auto-défense, et que le fait de les utiliser comme prétexte pour une nouvelle guerre ou pour intensifier le siège de la bande de Gaza aurait de graves conséquences. Il a ajouté que la “résistance” ne restera pas les bras croisés tandis qu’Israël tente de détruire les tunnels avec une clôture et un mur de béton. Il a affirmé que la “résistance” répondra au moment opportun, et pourrait déclencher une nouvelle guerre (al-Khaleej Online, 13 août 2017).

Le programme politique du Hamas

• L’agence de presse Anadolu a cité une source du Hamas déclarant que la direction de la branche armée du Hamas avait remis à la direction politique une proposition pour faire face à la crise humanitaire dans la bande de Gaza. Les principaux points du plan prévoient que le Hamas abandonne son rôle d’administration et de contrôle de la bande de Gaza ; l’autorité compétente pour la sécurité sur le terrain et les questions concernant Israël restera aux mains la branche armée du Hamas et les forces de sécurité du ministère de l’Intérieur seront uniquement responsables des affaires civiles (al-Anadolu News, 10 août 2017).

Réactions du Hamas

• Salah al-Bardawil, membre du bureau politique du Hamas, a nié le rapport, affirmant qu’il était faux et que le Hamas n’aurait pas laissé un vide politique dans la bande de Gaza. Il a dit que les rapports étaient mensongers et que bureau politique du Hamas n’en savait rien (Dunia al-Watan, 11 août 2017). Toutefois, une source au sein du Hamas a confirmé la véracité du rapport (al-Mayadeen, 11 août 2017). Apparemment, après les rapports de l’initiative, le chef de département d’information du Hamas a chargé le directeur de la chaîne al-Aqsa d’ouvrir une chaîne à ce sujet. La plupart des participants ont confirmé que l’initiative était authentique et que la branche armée avait en effet proposé l’idée trois mois auparavant, maintenant divulguée par et en coordination avec Yahya al-Sinwar, chef du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza (AMAD, 13 août 2017).
• Khalil al-Haya, un membre du bureau politique du Hamas, a également confirmé l’existence d’une telle proposition. Il a dit que malgré le fait que la branche armée s’occupe de la “résistance”, loin de la vie politique et civile de la bande de Gaza, la population souffre de crises qui influencent la “résistance.” Par conséquent, la branche armée a proposé de renoncer à ses responsabilités et a appelé la communauté internationale, Israël et toutes les autres forces à prendre des responsabilités envers la population de la bande de Gaza. Al-Haya a souligné qu’il s’agit d’une proposition interne et que la direction du mouvement est celle qui décide de l’accepter ou de la refuser (Page Facebook Paltoday, 14 août 2017).

Réactions du Fatah

• Le Fatah a qualifié la proposition de “non sérieuse.” Ahmed Majdalani, membre du comité exécutif de l’OLP, l’a qualifiée de suggestion vide lancée en l’air (Dunia al-Watan, 11 août 2017). Le porte-parole du Fatah Oussama al-Qawasmeh a déclaré que la demande de la branche armée du Hamas était un stratagème politique conçu comme une monnaie d’échange (Dunia al-Watan, 11 août 2017).

Visite d’une délégation du Hamas en Egypte

• Le 11 août 2017, une délégation de 18 membres a quitté la bande de Gaza pour l’Egypte, avec Salah al-Bardawil et Rawhi Mushtaha, membres du bureau politique du Hamas ; des partisans de Muhammad Dahlan dans les rangs du Fatah dans la bande de Gaza ; des représentants du Jihad Islamique Palestinien dirigés par Khaled al-Batash ; Fathi al-Cheikh Khalil, le président du comité de l’énergie de la bande de Gaza et d’autres. Ils sont allés en Egypte pour rencontrer le “comité de garantie mutuelle.” Selon ‘Issam Abou Daqqa, membre du comité central du Front Démocratique de Libération de la Palestine (FDLP), le comité de garantie mutuelle existe depuis quatre ans et est de nature sociale et humanitaire (Dunia al-Watan, 12 août 2017).
• En même temps, le porte-parole du Hamas Khazem Qassem a signalé que, le 11 août 2017, une délégation du Hamas s’est rendue au Caire pour donner suite à l’accord conclu avec l’Egypte il y a quelques semaines. Il a dit que la délégation et les Egyptiens avaient discuté des moyens d’atténuer l’influence du siège israélien sur la bande de Gaza et les mesures prises par l’Autorité Palestinienne en ce qui concerne la bande de Gaza. Il a également indiqué que la délégation était accompagnée par des professionnels dirigés par Fathi al-Cheikh Khalil, Président de l’autorité de l’énergie (Shehab, 12 août 2017).
• En Egypte les membres de la délégation de Gaza ont rencontré des membres d’une délégation de l’eau. Il a été convenu qu’une subvention de 15 millions de dollars par mois serait allouée à des projets dans la bande de Gaza (al-Quds al-Arabi, 14 août 2017).

La coordination sécuritaire avec Israël

• De hauts responsables de l’Autorité Palestinienne ont souligné que Mahmoud Abbas reste attaché à sa décision de fermer tous les canaux de communication avec Israël, même si la crise du Mont du Temple a pris fin. Le comité exécutif de l’OLP a publié une déclaration après une réunion présidée par Mahmoud Abbas. Il a souligné la nécessité de poursuivre la mise en œuvre de la décision du conseil central pour limiter les relations avec Israël (Wafa, 12 août 2017).
• Des responsables palestiniens ont rapporté que Mahmoud Abbas a proposé un certain nombre de conditions pour le rétablissement de la sécurité coordination avec Israël, dont la restauration du statu quo d’avant 2000 (cf. avant la seconde intifada) ; le démantèlement de l’administration civile israélienne et le transfert de son autorité à l’AP ; un examen de tous les documents d’un accord entre Israël et les Palestiniens, y compris leur sécurité économique et l’élargissement de l’autorité de l’Autorité Palestinienne aux zones B et C (al-Sharq al-Awsat, 9 août 2017).

Nouveaux manuels d’éducation de l’AP

• Mahmoud Abbas s’est entretenu avec une délégation du ministère de l’Education de l’Autorité palestinienne, dirigée par son ministre, Sabri Sidam. Il a reçu les premiers exemplaires de la nouvelle édition de manuels scolaires pour les élèves des classes de CM2 à la Première. Sidam a indiqué que des centaines d’équipes pédagogiques avaient travaillé “jour et nuit” pour terminer le projet à temps. Son objectif, dit-il, a été d’élaborer un programme scolaire palestinien moderne conforme aux systèmes d’éducation internationale les plus modernes (Wafa, 12 août 2017).