Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (6-12 mars 2019)

“La marche du retour”

• Le 7 mars 2019, des Palestiniens de la bande de Gaza ont organisé la 50^ème “marche du retour”. Son thème était “La femme palestinienne”, puisqu’elle se déroulait à l’occasion de la Journée internationale de la femme. Environ 8 500 manifestants et émeutiers se sont réunis à cinq endroits situés le long de la frontière avec la bande de Gaza. Au cours des événements, les émeutiers palestiniens ont manifesté un niveau de violence élevé, similaire à celui de ces dernières semaines. Les émeutiers ont lancé des engins piégés et des grenades sur les forces de Tsahal, ont brûlé des pneus et lancé des ballons incendiaires. Un certain nombre d’individus ont franchi la barrière mais sont immédiatement rentrés dans la bande de Gaza. Les médias palestiniens ont rapporté que plusieurs manifestants avaient traversé la barrière de sécurité à l’Est du camp de réfugiés d’al-Bureij (Paldf, 8 mars 2019).
• Le ministère palestinien de la Santé dans la bande de Gaza a annoncé la mort d’un manifestant et 48 blessés (Compte Twitter d’Ashraf al-Qidra, 8 mars 2019). Selon certaines informations, Ahmed Bahar, vice-président du Conseil législatif du Hamas, a participé à tous les événements de la “marche du retour” et a été blessé lorsqu’il a inhalé des gaz lacrymogènes dans l’Est de Khan Yunis (Paltoday, 8 mars 2019). 

• L’autorité nationale suprême a appelé le public palestinien à se préparer pour la Journée de la terre (30 mars 2019) et à participer à la 51^ème “marche du retour”, dont le thème sera “les marches sont notre choix” (Paldf, 8 mars 2019). Un haut responsable du Hamas, Ismaël Radwan, a déclaré que la “marche du retour” n’aurait pas lieu le vendredi 29 mars 2019 et qu’elle aurait eu lieu le lendemain 30 mars (Télévision al-Aqsa, 10 mars 2019) afin de marquer le premier anniversaire des “marches du retour” et aura lieu peu de temps avant les élections en Israël (9 avril 2019).

Lancers de ballons incendiaires et d’engins piégés

• La semaine dernière, les Palestiniens ont continué à lancer des ballons incendiaires en territoire israélien, ce qui témoigne de la montée de la violence. Israël a répondu à certains lancers par des tirs d’artillerie et des attaques de l’aviation israélienne contre des cibles militaires du Hamas. Le 6 mars 2019, l’unité de harcèlement de nuit “les fils d’Al-Zouari” a annoncé la reprise du lancer de ballons en direction des localités israéliennes proches de la bande de Gaza à l’Est de Rafah (Page Facebook des “fils d’Al-Zouari”, 6 mars 2019). Selon Maher Musheir, membre du bureau politique du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), le lancer de ballons incendiaires se poursuivra et augmentera, et ils disposent de nombreux autres moyens [soi-disant] populaires pour lutter contre les localités proches de la bande de Gaza (Dunia al-Watan, 6 mars 2019).
• Certains des événements dominants ont été les suivants :
  • Le 9 mars 2019, les forces de sécurité israéliennes ont été appelées à la suite d’un signalement selon lequel un ballon suspect aurait atterri dans une zone boisée du Néguev occidental. Les experts en démolition ont examiné le ballon et ont découvert qu’il était attaché à une ogive RPG. L’appareil a été neutralisé. Aucune victime n’a été signalée. La veille, un groupe similaire de ballons avait été lancé, mais il n’a apparemment pas atterri en territoire israélien.
  • Le 8 mars 2019, les forces de sécurité du Néguev occidental ont localisé trois groupes de ballons. L’un d’entre eux était associé à une figure modèle de Ziyad al-Nakhalah, secrétaire général du Jihad islamique palestinien (JIP).
  • Le 7 mars 2019, un certain nombre de ballons incendiaires et d’engins piégés ont été lancés vers Israël. En réponse, des forces d’artillerie israéliennes ont tiré sur un poste lié aux “défenseurs de la frontière” du Hamas à l’Est de la ville de Gaza. Les médias palestiniens ont rapporté qu’un certain nombre de Palestiniens ont été blessés par des coups de feu à l’Est du camp de réfugiés d’al-Bureij et dans la région de Khan Yunis (Palinfo, 7 mars 2018).
  • Le 6 mars 2019, trois groupes de ballons incendiaires ont été lancés vers le territoire israélien. L’un des engins piégés a explosé près d’une localité israélienne dans le Néguev occidental. Aucune victime ou dommage n’a été signalé. En réponse, des avions de l’armée de l’air israélienne ont attaqué plusieurs cibles terroristes dans la bande de Gaza. Parmi eux se trouvait un complexe militaire du Hamas dans le Nord de la bande de Gaza. Les médias palestiniens ont rapporté que les forces de Tsahal avaient attaqué une cible dans la région du nouveau port à l’Ouest de Khan Yunis (Palinfo, 6 mars 2019).
  • Le 11 mars 2019, un objet suspect a été trouvé attaché à un groupe de ballons dans une zone dégagée dans le Néguev occidental. On ignore à quelle date les ballons ont été lancés (Unité du porte-parole de la région du Néguev occidental, 11 mars 2019).

Activités violentes pendant la semaine entre les marches du retour

• Outre la “marche du retour”, dans les jours qui ont suivi, des activités violentes se sont poursuivies près de la barrière de sécurité à la frontière entre la bande de Gaza et Israël. Selon des informations rapportées, les activités des unités de harcèlement de nuit à Rafah se sont soudainement arrêtées (Page Facebook “les fils d’Al-Zouari”, 9 mars 2019). Il a été signalé que l’Autorité nationale suprême avait arrêté temporairement ces activités après que les Égyptiens eurent demandé à exercer une pression sur Israël pour qu’il mette en œuvre les accords (al-Araby al-Jadeed, 10 mars 2019).
• Ci-après les principaux événements :
  • Le 9 mars 2019, une balle tirée inopinément de la bande de Gaza a touché une maison d’une localité israélienne de Netiv HaAsara, située près de la frontière Nord de la bande de Gaza. Elle a fait un trou dans le toit et a été trouvée sur le sol. Aucune victime n’a été signalée (Unité du porte-parole de la région du Néguev occidental, 9 mars 2019).
  •  Le 8 mars 2019, quelques heures avant la “marche du retour”, des soldats de Tsahal ont aperçu deux suspects palestiniens qui avaient franchi la barrière de sécurité dans le Nord de la bande de Gaza et atteint le territoire israélien. Ils ont réussi à atteindre les champs d’une des localités proches de la bande de Gaza. Une fouille de leurs biens a révélé une grenade et un couteau. Ils ont été emmenés pour interrogatoire. Plus tôt, deux Palestiniens avaient franchi la barrière. Trois couteaux ont été trouvés en leur possession (Porte-parole de Tsahal, 8 mars 2019).
  • Le 6 mars 2019, pendant les activités des unités de harcèlement de nuit, un engin piégé a été placé près de la barrière de sécurité dans le Nord de la bande de Gaza. Il a explosé à l’intérieur de la bande de Gaza, ce qui a entraîné le déclenchement des sirènes de l’alerte rouge dans la région (Porte-parole de Tsahal, 6 mars 2019).

Préparatifs en vue du 30 mars 2019

• Un haut responsable du Hamas, Ismail Radwan, a déclaré que le Hamas tiendrait une conférence de presse la semaine prochaine pour faire connaître les activités prévues pour le 30 mars. Il a appelé le peuple palestinien à se préparer pour participer à ces activités. Il a ajouté qu’ils travaillaient également à organiser des marches en Cisjordanie et dans les “territoires de 1948” [c.-à-d. Israël], dans les camps de réfugiés de la dispersion palestinienne et dans les arènes européenne et occidentale. Il a lancé un appel spécial au mouvement Fatah pour qu’il rejoigne les activités de “résistance” tout au long de la semaine et plus particulièrement lors de la Journée de la terre (Télévision al-Aqsa, 10 mars 2019).
• Talal Abu Zarifa, membre du bureau politique du Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP), a déclaré que les marches se poursuivraient jusqu’à ce que leurs objectifs soient atteints. Il a ajouté que la “résistance” [c.-à-d. Les organisations terroristes] ne limiterait pas les méthodes de lutte contre Israël. Il a ajouté que les Palestiniens devaient réagir chaque fois qu’Israël tirait sur les manifestants. Il a ajouté que plus Israël poursuivait ses [prétendus] “crimes” contre les Palestiniens, plus ils ressentaient le besoin de plus en plus grand de participer à la marche. Concernant le 30 mars, Abu Zarifa a déclaré que beaucoup viendraient participer à la marche, qui serait “pacifique”. Il a averti Israël de ne pas agir contre les manifestants, et a menacé Israël de payer un prix inattendu (Télévision Al-Aqsa, 9 mars 2019).

Tirs de roquettes en Israël

• La semaine dernière, un certain nombre de roquettes et d’obus de mortier ont été tirés sur Israël, trois d’entre eux ont atterri à l’intérieur du territoire israélien. Aucune victime ou dommage n’a été signalé. Les forces de Tsahal ont réagi en attaquant des cibles du Hamas dans la bande de Gaza :
  •  Dans la soirée du 9 mars 2019, une roquette a été lancée sur Israël depuis la bande de Gaza (Porte-parole de Tsahal, 9 mars 2019). La fusée a atterri dans une zone dégagée du Néguev occidental. Aucune victime ou dommage n’a été signalé. En réponse aux tirs de roquettes, des avions de l’armée de l’air israélienne ont attaqué un certain nombre de cibles terroristes dans un complexe militaire dans le Nord de la bande de Gaza et contre deux navires du Hamas (Porte-parole de Tsahal, 10 mars 2019). Les médias palestiniens ont annoncé l’attaque d’un “poste de résistance” à l’Ouest de Beit Lahia, dans le Nord de la bande de Gaza (Compte Twitter de Shehab, 10 mars 2019). Une attaque contre un poste naval à l’Ouest de Deir al-Balah (Compte Twitter Shabakat Qods, 10 mars 2019) aurait également été signalée. Aucune victime n’a été signalée (Shehab, 10 mars 2019).
  • Dans la soirée du 8 mars 2019, deux roquettes ont été lancées sur Israël depuis la bande de Gaza. Une des roquettes a explosé dans une zone dégagée entre deux localités israéliennes du Néguev occidental. L’autre roquette est apparemment tombée dans la bande de Gaza. En réponse, des avions de l’armée de l’air israélienne ont attaqué plusieurs cibles dans un complexe militaire du Hamas dans le Sud de la bande de Gaza et une installation souterraine dans le Nord de la bande de Gaza (Porte-parole de Tsahal, 8 mars 2019).
  • Le 6 mars 2019, deux roquettes ont été lancées sur Israël depuis la bande de Gaza. L’un est tombé en territoire israélien et l’autre dans la bande de Gaza. En réponse, des avions de l’armée de l’air israélienne ont attaqué des cibles des forces navales du Hamas dans la région de Khan Yunis. Les médias palestiniens ont annoncé une attaque dans la région du nouveau port au Nord-Ouest de Khan Yunis (Shehab, 7 mars 2019).

Tirs de roquettes et d’obus de mortier de l’année écoulée

Répartition annuelle des tirs

Attaques et tentatives d’attaques

• Le 12 mars 2019, un Palestinien armé d’un couteau a couru vers les soldats de Tsahal qui se trouvaient entre Kiryat Arba et la Grotte des Patriarches à Hébron. Ils l’ont repoussé et il a couru vers une structure civile proche. Ils ont été abattus par des soldats (Porte-parole de Tsahal, 12 mars 2019). Les médias palestiniens ont annoncé qu’il était Yasser Fawzi al-Shweiki, 27 ans, originaire de Hébron, qui travaillait comme greffier au tribunal de la charia (Ma’an, Wafa, 12 mars 2019). 

• Dans la soirée du 11 mars 2019, des tirs ont visé un véhicule israélien près du village d’Iskaka (à l’Est d’Ariel). Aucune victime n’a été signalée. Le véhicule a été endommagé. Les forces de sécurité israéliennes ont effectué des perquisitions dans le village d’Iskaka, où elles ont trouvé une arme à feu et deux autres armes (Porte-parole de Tsahal, 12 mars 2019).

Autres évènements sur le terrain

• Les Palestiniens ont continué à lancer des pierres et des cocktails Molotov sur les forces de sécurité israéliennes et des cibles civiles. Les forces de sécurité israéliennes ont mené des activités de lutte contre le terrorisme dans toute la Judée-Samarie. Elles ont arrêté des Palestiniens soupçonnés d’activités terroristes, saisi des armes et confisqué des fonds utilisés pour financer leurs activités. Certains des événements dominants ont été les suivants :
  • Le 12 mars 2019 – Des pierres ont été lancées sur un bus israélien près de Teqoa (au Sud de Bethléem). Le conducteur était légèrement blessé; le bus était vide. Le pare-brise avant a été brisé (Rescue Without Borders, 11 mars 2019).
  • Le 12 mars 2019 – Des pierres ont été lancées sur un véhicule israélien sur la route reliant Gush Etzion à Hébron, près de Bayt Umar. Aucune victime n’a été signalée. Le véhicule a été endommagé (Rescue Without Borders en Judée-Samarie, 11 mars 2019).
  • Le 11 mars 2019 – Des pierres ont été lancées sur un véhicule au nord d’Hébron. Un motocycliste a été légèrement blessé (Rescue Without Borders en Judée-Samarie, 11 mars 2019).
  • Le 10 mars 2019 – Les forces de sécurité israéliennes ont effectué des perquisitions dans le village de Yatta (au Sud d’Hébron), à la recherche d’armes illégales. Elles ont trouvé deux armes de poing, des couteaux et des munitions. Des milliers de shekels destinés à financer des activités terroristes ont également été confisqués (Porte-parole de Tsahal, 10 mars 2019).
  • Le 9 mars 2019 – Un tuyau piégé a été lancé sur un véhicule sur la route Jérusalem-Gush Etzion entre le barrage routier des Tunnels et al-Khader Junction (Sauvetage sans frontières en Judée-Samarie, 9 mars 2019).
  • Le 8 mars 2019 – Des affrontements opposant des Palestiniens aux forces de sécurité israéliennes ont eu lieu dans la région de Bayt Sira (Ouest de Ramallah). Les émeutiers ont saboté la barrière de sécurité (Compte Twitter Palinfo, 8 mars 2019). Un cocktail Molotov a été lancé sur un jeep de Tsahal (Page Facebook Qudsn, 9 mars 2019).
  • Le 7 mars 2019 – Les forces de sécurité israéliennes ont détruit la maison du terroriste palestinien Issam Barghouti dans le village de Qobar (Nord-Ouest de Ramallah) (Porte-parole de Tsahal, 8 mars 2019). Issam Barghouti a dirigé le groupe terroriste qui a mené les attaques à la jonction d’Ofra (le 9 décembre 2018) et à Givat Asaf (le 13 décembre 2018). Le Hamas a condamné la démolition de la maison, affirmant que le châtiment collectif n’affaiblira pas la volonté du peuple palestinien de “résister” à Israël (Dunia al-Watan, 7 mars 2019).

• Le 6 mars 2019 – Les forces de sécurité israéliennes ont effectué des perquisitions à Naplouse et dans les environs, saisissant des armes et des munitions (Porte-parole de Tsahal, 6 mars 2019).

Décision d’un tribunal israélien concernant la Porte d’Or

• Un tribunal israélien a annulé la demande de l’État de fermer la structure de la Porte d’Or à Jérusalem-Est, ouverte sans autorisation du waqf. Selon la décision du tribunal, l’ordonnance de fermeture de la zone demandée par l’État pour des raisons de sécurité n’entrera pas en vigueur la semaine prochaine. Le complexe restera ouvert pour permettre l’achèvement des négociations avec la Jordanie (Israel Today, 12 mars 2019).  
• Vendredi, avant que la décision de la cour ne soit rendue, le Hamas a appelé le public palestinien à Jérusalem et en Cisjordanie à se rendre à la mosquée Al-Aqsa pour empêcher les activités israéliennes dans la région. Il a également appelé les fidèles musulmans à élargir le rassemblement dans la mosquée et à se manifester en masse vendredi (Site Internet du Hamas, 6 mars 2019). De nombreux Palestiniens ont répondu à l’appel et sont allés à la prière du vendredi, mais aucune activité spéciale n’a été organisée.
• Le 12 mars 2019, un cocktail Molotov a été lancé sur un poste de la police israélienne à la Porte des Lions à Jérusalem-Est. En réponse, les forces de police sont entrées dans la zone du mont du Temple et ont fermé les portes d’entrée et de sortie. Trois suspects ont été arrêtés. Des émeutes ont ensuite éclaté et des fidèles ont été évacués (Unité de Jérusalem du porte-parole de la police israélienne, 12 mars 2019).

Principales attaques de l’année écoulée en Judée-Samarie ^[1]

Détention d’un Palestinien auteur d’une attaque à l’arme blanche dans la localité d’Efrat

• En Février 2019, les forces de sécurité israéliennes ont capturé le Palestinien qui a perpétré l’attaque à l’arme blanche dans la localité d’Efrat. L’attaque a eu lieu le 23 décembre 2016. Un civil israélien avait été légèrement blessé. Selon une enquête de l’Agence de sécurité israélienne, Ayman Muhammad Ali Fawajra, membre du Hamas, a acheté le couteau qu’il avait utilisé pour mener à bien l’attaque et s’est rendu à la Efrat pour assassiner des Israéliens. Il a poignardé la première personne qu’il a rencontrée (Unité de presse de l’Agence de sécurité israélienne, 11 mars 2019).

Transfert de l’aide dans la bande de Gaza

• Mohammed al-Emadi, président du comité qatarien pour la reconstruction de la bande de Gaza, et Nikolay Mladenov, émissaire de l’ONU au Moyen-Orient, sont arrivés dans la bande de Gaza pour une nouvelle visite (Dunia al-Watan, 10 mars 2019). La raison de la visite est le projet des Nations Unies de commencer à mettre en œuvre un projet d’emploi pour les chômeurs de la bande de Gaza au cours de la semaine à venir. Après la signature d’un accord de financement du projet, le Qatar s’est engagé à verser 20 millions de dollars. Selon le porte-parole de l’UNRWA, Adnan Abu Hasna, dans les prochains jours, l’UNRWA offrira 6 400 places de travail à des universitaires et à des travailleurs qualifiés de tous les secteurs (Filastin al-Yawm, 10 mars 2019).
• Yusuf Ibrahim, vice-ministre du Développement social de l’AP, a déclaré que 55 000 familles nécessiteuses dans la bande de Gaza recevraient chacune 100 dollars. L’argent sera distribué dans les succursales de la banque postale dans la bande de Gaza (Dunia al-Watan, 10 mars 2019). La distribution des fonds a débuté le 11 mars 2019 (Dunia al-Watan, 11 mars 2019).

   
Droite : Mohammed al-Emadi rencontre Nikolay Mladenov (Page Facebook du Comité qatarien pour la reconstruction de la bande de Gaza, 10 mars 2019). Gauche : Distribution des fonds du Qatar aux familles dans le besoin (Compte Twitter Palinfo, 10 mars 2019)

Poursuite des tentatives d’accalmie

• Le 5 mars 2019, une délégation des services de renseignements généraux égyptiens est arrivée dans la bande de Gaza par le terminal d’Erez. Alors qu’ils se trouvaient dans la bande de Gaza, ils ont rencontré Ismaël Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, Yahya al Sinwar, chef du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza, des représentants d’organisations palestiniennes et des membres de l’Autorité nationale suprême de la marche du retour (Dunia al-Watan, 8 mars 2019). Les membres de la délégation ont visité les deux côtés du terminal de Rafah, accompagnés de membres des forces de sécurité de la bande de Gaza. Ils ont également examiné les méthodes de travail du terminal de Kerem Shalom. Parmi les publications, des moyens de faciliter le passage des Palestiniens par le terminal de Rafah dans les deux sens ont été discutés (Site Internet du Hamas, 8 mars 2019).

   
Droite : Des membres de la délégation de sécurité égyptienne rencontrent les dirigeants du Hamas dans la bande de Gaza (Compte Twitter Shehab, 6 mars 2019). Gauche : Membres de la délégation égyptienne visitant le terminal de Rafah (Ma’an, 7 mars 2019)

• Des sources palestiniennes ont évoqué publiquement les conditions des accords conclus avec Israël et les arrangements dont elles ont discuté avec la délégation égyptienne :
  • La chaîne al-Ghad a diffusé un reportage donnant des détails sur cet accord. Selon le rapport, les informations sur les accords seront précisées après la nouvelle visite de la délégation égyptienne dans la bande de Gaza. Citant “des sources palestiniennes bien informées”, le rapport indique qu’Israël a déjà accepté un certain nombre de questions, notamment l’extension des limites des eaux de pêche; la mise en place de projets; augmenter l’approvisionnement en électricité; l’établissement de deux zones industrielles, l’une à Beit Hanoun et l’autre à l’Est de la ville de Gaza; la livraison d’argent et l’expansion des régions agricoles proches de la frontière orientale de la bande de Gaza (al-Ghad, 11 mars 2019).
  • Khalil al-Haya, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré que les relations entre le Hamas et l’Egypte étaient “fermes” et qu’il espérait que les efforts de l’Egypte porteraient leurs fruits. Il a ajouté que la semaine à venir marquerait un tournant dans les relations avec Israël en ce qui concerne la levée du “siège”. L’extension des eaux de pêche se développera et une solution à la crise de l’électricité, ainsi que pour les projets de reconstruction des infrastructures de la bande de Gaza (al-Istaqlal, 9 mars 2019).
  • Selon “une source au sein des organisations palestiniennes”, le médiateur égyptien a présenté trois conditions liées aux Palestiniens : les Palestiniens se distanceront à 300 mètres de la frontière, ils arrêteront de lancer des ballons incendiaires et des engins piégés, et arrêteront les activités de la mini-flottille (alresala.net, 11 mars 2019).

La chaîne Al-Aqsa déclarée organisation terroriste

• Suite à la révélation de l’utilisation faite par la télévision al-Aqsa du Hamas dans le recrutement de terroristes^[2], l’Agence de sécurité israélienne et le siège national israélien pour la guerre économique ont recommandé de déclarer la chaîne organisation terroriste. Le 6 mars 2019, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a officiellement déclaré que cette chaîne était une organisation terroriste en vertu de la loi sur la lutte contre le terrorisme (Israel Today, 6 mars 2019).
• La déclaration a provoqué une vague de réactions palestiniennes, en particulier de la part du Hamas. La chaîne de télévision Al-Aqsa a diffusé une annonce en signe de protestation selon laquelle elle fonctionnerait conformément aux lois internationales et a condamné l’attaque israélienne qui a frappé les bureaux de la chaîne. La chaîne a également remercié la nation arabo-musulmane pour son soutien financier (Télévision al-Aqsa, 6 mars 2019). Un rassemblement de protestation s’est tenu dans la bande de Gaza devant les ruines du bâtiment al-Aqsa (Compte Twitter Shabakat Quds, 7 mars 2019). Une campagne a également été lancée sur Twitter pour soutenir la chaîne (Paldf, 8 mars 2019). La soi-disant “organisation démocratique des journalistes” a appelé tous les journalistes à participer à la campagne de solidarité avec la chaîne (Safa, 7 mars 2019).
• Le porte-parole du Hamas Abd al-Latif al-Qanua a condamné la décision prise par le Premier ministre israélien, affirmant que les “tentatives d’agression” menées contre le peuple palestinien et contre les institutions médiatiques palestiniennes seraient vaines (Filastin al-Yawm, 6 mars 2019). Mus’ab al-Brim, porte-parole du JIP, a nié la conception israélienne de la télévision al-Aqsa en tant qu’organisation terroriste, affirmant que les attaques israéliennes contre les médias palestiniens ne les empêcheraient pas de défendre les droits du peuple palestinien et de révéler les “crimes” israéliens, 6 mars 2019).

Tentative d’élimination d’un responsable du Fatah à Gaza

• Des assaillants inconnus ont tiré sur le véhicule d’Ahmed Hiles, membre du Comité central du Fatah et chef de la commission de recrutement du Fatah dans la bande de Gaza. Les balles ont touché l’avant du véhicule, mais Hiles n’a pas été blessé (Filastin al-Yawm, 8 mars 2019). Le porte-parole du Hamas Hazem Qassem a condamné l’attaque et a appelé les forces de sécurité du Hamas à retrouver les tireurs et à les traduire en justice. Il a déclaré que le Hamas ne permettrait à personne de détruire l’atmosphère de la lutte nationale commune. Yahya Musa, haut responsable du Hamas, a déclaré que le ministère de l’Intérieur de la bande de Gaza enquêtait sur la question (Dunia al-Watan, 9 mars 2019). Iyad al-Bazam, porte-parole du ministère de l’Intérieur du Hamas dans la bande de Gaza, a déclaré que les forces de sécurité détenaient deux suspects (Dunia al-Watan, 9 mars 2019).
•  Ahmed Hiles a déclaré que le Hamas était responsable de l’attaque contre sa vie parce qu’il était souverain sur le terrain. Il a ajouté que cette tentative d’assassinat était un nouveau palier dans le manque de contrôle du Hamas dans la bande de Gaza (Télévision palestinienne, 8 mars 2019). D’autres membres de l’AP ont accusé le Hamas. Mahmoud Abbas a condamné l’attaque et déclaré que le crime constituait un danger pour l’unité nationale et populaire (Wafa, 8 mars 2019). Salim Za’noun, président du Conseil national palestinien, a condamné la fusillade et déclaré que c’était l’aboutissement du schisme palestinien en cours (Wafa, 9 mars 2019). Saeb Erekat, secrétaire du comité exécutif de l’OLP, a déclaré que le Hamas était entièrement responsable de la tentative d’assassinat (Wafa, 9 mars 2019).

Formation d’un nouveau gouvernement palestinien

• L’Agence de presse Wafa a publié un document signé par Mahmoud Abbas nommant Muhammad Ashtiya, membre du Comité central du Fatah, au poste de nouveau Premier ministre palestinien. Dans le document, Mahmoud Abbas a appelé Muhammad Ashtiya à défendre les intérêts du peuple palestinien lors de la formation du gouvernement. Selon le document, le nouveau gouvernement doit commencer à agir le plus rapidement possible pour réaliser l’unité nationale et ramener la bande de Gaza au sein de l’Autorité Palestinienne. Le document appelle également à prendre toutes les mesures nécessaires pour organiser des élections au Conseil législatif palestinien et à apporter un soutien aux “victimes de l’occupation” et à leurs familles (Wafa, 10 mars 2019). (Le gouvernement de consensus national dirigé par Rami Hamdallah a démissionné en Janvier 2019 et, depuis lors, il y a eu un gouvernement intérimaire.) Politicien et économiste palestinien, Muhammad Ibrahim Ashtiya est né en 1958 dans le village de Tell, dans le district de Naplouse. Il est titulaire d’une licence en économie et en administration des affaires de l’université de Bir Zeit et d’un doctorat en étude du développement économique de l’université de Sussex en Grande-Bretagne. Il a enseigné à l’université de Bir Zeit et a été ministre du Logement et des Travaux publics de l’AP et a été élu au Comité central du Fatah en 2009 et 2016. Ashtiya avait auparavant dirigé la délégation économique palestinienne dans les négociations avec Israël. Il a écrit de nombreux livres sur l’économie et la politique (Wafa, 10 mars 2019).

• Le Hamas a vivement critiqué la décision, affirmant que la formation d’un nouveau gouvernement sans accord national n’était pas légitimée et violait les accords de réconciliation. Les critiques ont déclaré qu’ils ne reconnaîtraient pas le nouveau gouvernement. Les principales réactions du Hamas sont les suivantes :
  • Le haut responsable du Hamas, Ismail Radwan, a déclaré qu’il s’agissait d’un “gouvernement séparatiste” qui n’était pas légitime aux yeux des organisations palestiniennes et qui séparait la Cisjordanie de la bande de Gaza. Il a ajouté que le Hamas n’était pas disposé à reconnaître le nouveau gouvernement (Télévision al-Aqsa, 10 mars 2019).
  •  Ahmed Bahar, vice-président du Conseil législatif du Hamas, a déclaré que le nouveau gouvernement dirigé par Ashtiya n’était pas légal et qu’il a échoué politiquement. Il a ajouté que Mahmoud Abbas avait ainsi ignoré les résultats des dernières élections au Conseil législatif (Filastin al-Yawm, 11 mars 2019).
  • Abd al-Latif al-Qanua, porte-parole du Hamas, a déclaré que tout gouvernement ou institution palestinien composé sans accord mutuel aboutissait à la violation des accords signés sous l’égide de l’Égypte. Il a déclaré que les mesures prises pour former un nouveau gouvernement violaient le discours sur les élections. Il a ajouté que le Hamas ne reconnaîtrait aucun organisme gouvernemental formé par Mahmoud Abbas sans un consensus national (Sawa, 10 mars 2019).

Caricature critiquant la nomination de Muhammad Ashtiya sur l’affirmation selon laquelle le gouvernement provoquerait une fracture interne (jeu de mots arabe non traduisible) (Al-Quds, 11 mars 2019)

Détresse financière au sein de l’AP

• Suite à la décision palestinienne de ne pas accepter de recettes fiscales d’Israël, les difficultés financières de l’AP se sont aggravées. Cependant, Nabil Abu Rudeina, porte-parole de Mahmoud Abbas, a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a déclaré que, conformément à la décision de Mahmoud Abbas, l’Autorité Palestinienne ne cesserait de payer les salaires des prisonniers, des blessés et des familles de chahids. Shukri Bishara, ministre des Finances de l’AP, a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a déclaré que l’AP commencerait à verser les salaires de Février 2019 aux employés de l’AP le 10 mars 2019, selon le format suivant: travailleurs dont le salaire était inférieur à 2000 shekels [par mois] [environ 550 dollars], environ 40% des effectifs de l’Autorité Palestinienne, recevraient leur salaire intégral. Les employés de l’AP qui gagnaient plus de 2 000 shekels par mois toucheraient 50% de leur salaire, mais pas plus de 10 000 shekels [environ 2 750 dollars]. Pendant le ramadan (mai-juin 2019), l’Autorité Palestinienne paierait entre 60% et 70% des salaires. En outre, Bishara a annoncé une série de mesures visant à limiter la crise économique, notamment en mettant un terme aux nominations, en augmentant les salaires ou les promotions, en achetant des bâtiments ou de nouveaux véhicules. Il a dit qu’ils fonctionnaient actuellement sur le format d’un budget d’urgence (Wafa, 10 mars 2019).

Problème des déductions israéliennes des recettes fiscales palestiniennes

• Le Conseil de sécurité des Nations Unies s’est réuni à huis clos pour débattre de la question du transfert d’impôt mensuel à la demande du Koweït et de l’Indonésie. L’envoyé de paix du Président américain Donald Trump, Jason Greenblatt, représentait Washington à la réunion. Il a déclaré aux diplomates réunis: “Il est tout à fait approprié de se focaliser sur Israël en tant que source de cette crise. L’ambassadeur du Koweït auprès de l’ONU a déclaré qu’il s’agissait “d’une décision unilatérale contraire à l’accord bilatéral existant”. Selon les diplomates présents à la réunion, Greenblatt a déclaré que les paiements palestiniens aux familles des militants avaient créé “des incitations à de nouveaux actes de terrorisme”. Il aurait appelé les autres membres du conseil à se joindre aux États-Unis pour exhorter l’Autorité Palestinienne à mettre fin aux paiements (Reuters, 9 mars 2019).
• Riyad Mansour, représentant de l’AP à l’ONU, a déclaré que la question du “vol de fonds” du peuple palestinien commis par Israël était à l’ordre du jour d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies. Il a dit que l’ONU avait pris la responsabilité de l’affaire. Il a ajouté qu’ils continueraient d’exercer des pressions sur l’ONU afin qu’elle assume ses responsabilités et condamne les “crimes” [des accusés] contre le peuple palestinien (Télévision palestinienne, 9 mars 2019).