- La semaine écoulée a été marquée par une attaque à l’arme blanche à Arad. Un soldat de Tsahal a été poignardé en se rendant à sa base. L’attaque a été effectuée par deux hommes qui l’ont poignardé dans le dos avant de s’enfuir. Les forces de sécurité israéliennes ont arrêté deux suspects bédouins. Ils ont remis l’arme volée au soldat.
- Le 30 novembre 2017, une salve de 10 à 12 obus de mortier a été tirée sur une position de Tsahal et des soldats de Tsahal au Nord de la bande de Gaza. Selon les forces de sécurité israéliennes, le Jihad Islamique Palestinien (JIP) a tiré les engins en réponse à la destruction d’un tunnel, il y a un mois qui a causé la mort de 12 terroristes. Les porte-parole du JIP ont déclaré que l’organisation mène “une guerre ouverte contre l’occupation [israélienne],” et que “les comptes avec Israël n’ont pas encore été réglés.”
- Les difficultés d’application de la réconciliation palestinienne interne se poursuivent. Les deux principaux problèmes à l’ordre du jour sont la demande de l’Autorité Palestinienne de permettre le transfert d’autorité sur la bande de Gaza au gouvernement de consensus national et la demande du Hamas de lever les sanctions imposées par l’AP sur la bande de Gaza. Les médiateurs égyptiens tentent de combler le fossé entre les deux parties et de les motiver à faire des progrès.
- Suite aux rapports selon lesquels le Président des États-Unis envisage de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et de déplacer l’ambassade américaine, l’Autorité Palestinienne a lancé une campagne pour faire pression sur les Américains. Son principal message est que si les Etats-Unis prennent des mesures au sujet de Jérusalem, ils ne seront pas en mesure de continuer en tant que médiateur dans le processus de paix. Le Hamas a également demandé aux Palestiniens d’adopter une position ferme contre la proposition américaine et de réveiller “l’intifada de Jérusalem” [cf., le terrorisme populaire].
Attaques et tentatives d’attaques
- Dans la soirée du 30 novembre 2017, un soldat a été poignardé à mort à Arad, alors qu’il se rendait à sa base quand deux hommes l’ont poignardé dans le dos, ont volé son arme et se sont enfuis. Les forces de sécurité ont érigé des barrages routiers et se sont lancées à la recherche des suspects.
- Quatre jours plus tard, le 4 décembre 2017, les médias ont été autorisés à signaler que le lendemain de l’attaque, deux bédouins israéliens âgés d’une vingtaine d’années ont été arrêtés sous l’inculpation de meurtre. L’interrogatoire a révélé que le motif était apparemment nationaliste. Ils ont dit qu’ils ont choisi un site de regroupements de soldats. Ils ont également remis l’arme volée au soldat (médias israéliens).
Attaque d’un groupe de randonneurs israéliens près du village de Qusra
- Le 30 novembre 2017, un groupe de jeunes randonneurs israéliens a été attaqué près du village de Qusra (près de Naplouse) par des dizaines de Palestiniens qui ont lancé des pierres et des rochers. L’un des Palestiniens a saisi l’arme d’un des gardes de sécurité du groupe et a menacé de tirer sur les jeunes Israéliens. Les Israéliens ont fui vers une grotte à proximité et ont été secourus par Tsahal. Deux Israéliens ont été blessés. En réponse à l’attaque, l’un des adultes présents a ouvert le feu, tuant Muhammad Z’al Awda, 47 ans, qui se trouvait dans un champ à proximité. Les Palestiniens affirment qu’il n’a pas participé à l’événement.
Muhammad Z’al Awda, tué par des tirs israéliens sur des Palestiniens qui s’étaient attaqués à un groupe de randonneurs israéliens (Palinfo, 1er décembre 2017)
- L’Autorité Palestinienne a condamné l’action des “colons” contre les villageois palestiniens de Qusra. L’AP a affirmé que l’événement nécessite l’intervention immédiate de la communauté internationale. L’AP a aussi précisé que le gouvernement israélien était responsable et devait punir les auteurs de l’incident (Wafa, 30 novembre 2017). Le Fatah a qualifié l’événement de “véritable terrorisme [israélien]” et a ajouté que le sang du Palestinien (“chahid”) qui a été tué n’aura pas été versé en vain et qu’il intensifiera la “résistance populaire” dans sa lutte contre Israël (Wafa, 30 novembre 2017).
- Husam Badran, membre du bureau politique du Hamas, a affirmé que le nombre d’attaques menées par des résidents de Judée-Samarie a récemment augmenté. Il a dit que la meilleure réponse aux attaques est “la résistance et ses armes” [cf., le terrorisme], et que l’AP doit défendre la “résistance” et l’appuyer au lieu de pratiquer l’oppression et la persécution. Badran a appelé les membres de la “résistance” en Judée-Samarie à venger la mort des chahids (Safa, 30 novembre 2017).
Manifestations, émeutes et troubles de l’ordre
- La semaine dernière, les Palestiniens ont continué à lancer des pierres et des cocktails Molotov. Ci-après les principaux incidents :
- Le 4 décembre 2017 – Des dizaines de Palestiniens se sont révoltés près du village de Qusra (région de Naplouse). Ils ont lancé des pierres et des roches, ont brûlé des pneus et ont lancé des cocktails Molotov. Les forces de sécurité israéliennes ont fermé la zone et ont utilisé des mesures visant à contenir les émeutiers. Les médias palestiniens ont déclaré qu’un Palestinien a été blessé (Wafa, 4 décembre 2017).
- Le 1er décembre 2017 – Les forces de sécurité israéliennes ont détruit la maison de Muhammad Abd al-Rab dans la ville de Qabatiya. Il était l’un des assassins de Reuven Shmerling, qui a été tué dans une attaque à l’arme blanche dans le village de Qassem en Octobre 2017. Au cours de la destruction de la maison, des dizaines de Palestiniens ont lancé des pierres sur les forces de sécurité israéliennes et ont brûlé des pneus. Aucune victime n’a été signalée (Page Facebook Red Alert, 1er décembre 2017).
- Le 30 novembre 2017 – Des Palestiniens ont lancé des pierres sur un véhicule de Tsahal entre Migdalim et le carrefour d’Alon en Samarie. Une soldate israélienne a été blessée (Page Facebook Red Alert, 30 novembre 2017).
- Le 29 novembre 2017 – Des policiers israéliens à Tel-Aviv ont arrêté deux Palestiniens séjournant illégalement dans le pays qui ont essayé d’entrer dans la gare routière. Un couteau a été trouvé en leur possession. Ils ont été transférés pour être interrogés (Page Facebook Red Alert, 29 novembre 2017).
- Le 28 novembre 2017 – Un cocktail Molotov a été lancé contre un bus au Nord de Halhul (Gush Etzion). Aucune victime n’a été signalée (Page Facebook Red Alert, 28 novembre 2017).
Principaux attentats de l’année écoulée[1]
Tirs d’obus de mortier sur Israël
- Le 30 novembre 2017, une salve de 10 à 12 obus de mortier a été tirée sur une position et des soldats de Tsahal près de la localité d’Erez, au Nord de la bande de Gaza. Les obus de mortier se sont abattus dans des zones inhabitées. Il n’y a eu aucune victime et aucun dégât n’a été signalé. Des sources de sécurité israéliennes ont déclaré que les obus de mortier ont été tirés par le JIP, en représailles de l’explosion de l’un de ses tunnels et de la mort de 12 terroristes (30 octobre 2017). [2]
- En réponse aux tirs d’obus de mortier, des chars et des avions de Tsahal ont attaqué quatre cibles terroristes du Hamas et du JIP. Israël a souligné que bien que les mortiers ont été tirés par le JIP, Israël considère le Hamas comme responsable de tout ce qui se passe dans la bande de Gaza (Porte-parole de Tsahal, 30 novembre 2017). Sur les ordres des services de sécurité, le service ferroviaire a été interrompu entre Ashkelon et Sderot, et les agriculteurs ont été invités à ne pas travailler leurs champs.
- Les médias palestiniens ont déclaré que des avions de l’air israélienne ont attaqué plusieurs positions du Jihad Islamique Palestinien et du Hamas dans la bande de Gaza. La branche information de la branche armée du JIP a indiqué qu’il n’y a pas eu de pertes. Un porte-parole du ministère de la Santé dans la bande de Gaza a annoncé que trois Palestiniens ont été légèrement blessés dans une frappe contre la position “Abu Jarad” au Sud de la ville de Gaza (Site Internet des Bataillons de Jérusalem, Paltoday et Shehab, 30 novembre 2017).
- “Des sources bien informées” ont déclaré qu’un haut responsable des renseignements égyptiens s’est entretenu au téléphone avec Ziad al-Nakhaleh, le secrétaire général adjoint du JIP qui séjourne au Liban, pour empêcher une escalade des hostilités avec Israël. Dans l’intervalle, la délégation égyptienne dans la bande de Gaza a rencontré les dirigeants du JIP pour discuter de l’accord de réconciliation (Filastin al-Yawm, 30 novembre 2017). Nafez Azzam, membre du bureau politique du JIP, a déclaré que la réunion avec la délégation égyptienne avait été “positive” et qu’il y avait une confiance mutuelle (al-Sharq al-Awsat, 2 décembre ; Paltoday, 1er décembre 2017)
- Le porte-parole du JIP Da’ud Shehab a blâmé Israël et a affirmé que la “résistance” avait le droit de se défendre et de répondre (Filastin al-Yawm, 30 novembre 2017). A une autre occasion, il a dit qu’Israël ne leur avait “pas laissé d’autre choix que de répondre de manière appropriée.” Il a affirmé que les obus de mortier ayant visé Israël étaient une réponse à ce qui s’est passé dans le village de Qusra et que le JIP mène “une guerre ouverte contre l’occupation” (al-Mayadeen, 30 novembre 2017).
Le porte-parole du JIP Da’ud Shehab interviewé par la chaîne libanaise al-Mayadeen (al-Mayadeen, 3 décembre 2017)
- Selon Khaled al-Batash, haut responsable du JIP, la “résistance” doit être prête en tout temps pour toute attaque israélienne. Pour cette raison, le JIP a de nombreux plans en place pour attaquer Israël. Il a aussi déclaré qu’il était toujours possible de passer de la défense à l’attaque, que “les comptes avec Israël n’ont pas encore été réglés,” et la mort de chahids n’aura pas été vaine (al-Quds, 2 décembre 2017).
Répartition mensuelle des tirs de roquettes
Six des roquettes tirées en Février ont été tirées depuis la Péninsule du Sinaï sur Eilat, apparemment par des membres de la Province du Sinaï de l’Etat islamique.
Au mois d’Avril, une roquette a été tirée de la Péninsule du Sinaï et s’est abattue en territoire israélien. L’engin a été tiré par des membres de la Province du Sinaï de l’Etat islamique.
Au mois d’Octobre 2017, deux roquettes ont été tirées du Nord de la Péninsule du Sinaï par la branche de l’Etat islamique dans le Sinaï. Les engins se sont abattus dans le secteur du Conseil régional d’Eshkol.
Répartition annuelle des tirs de roquettes
Affrontements près de la barrière de sécurité
- Le 1er décembre 2017, des confrontations ont opposé des forces de Tsahal à de jeunes palestiniens près de la frontière entre Israël et la bande de Gaza, à l’Est du camp de réfugiés d’al-Bureij, au Centre de la bande de Gaza, et à l’Est du camp de réfugiés de Jabaliya, au Nord. Le porte-parole du ministère de la Santé de la bande de Gaza a annoncé qu’un Palestinien âgé de 16 ans a été légèrement blessé à l’Est de Jabaliya par une balle à la jambe, et a été transféré à l’hôpital (Ma’an, Al-Resalah.net, 1er décembre 2017).
Difficultés liées au transfert de pouvoirs au gouvernement de consensus
Le processus de transfert d’autorité de la bande de Gaza au gouvernement de consensus national palestinien fait face à de nombreuses difficultés et conduit à des tensions entre les parties. Compte tenu des difficultés, lors d’une réunion organisée le 29 novembre 2017, il a été décidé de reporter la date d’achèvement du transfert de la pleine autorité sur la bande de Gaza au gouvernement de consensus national du 1er décembre 2017 au 10 décembre 2017 (Wafa et alresala.net, 29 novembre 2017). Azzam al-Ahmed, membre du comité central du Fatah, a déclaré que la délégation égyptienne chargée de superviser la mise en œuvre de l’accord restera dans la bande de Gaza jusqu’au 10 décembre 2017, afin de supprimer les obstacles qui se dressent sur le chemin de la réconciliation palestinienne interne et de transférer l’autorité au gouvernement de consensus (Dunia al-Watan, 30 novembre 2017). Les deux côtés s’accusent mutuellement de l’absence de progrès.
Les positions des deux parties
- Azzam al-Ahmed a fortement critiqué le Hamas, disant qu’il s’était engagé par écrit à transférer le contrôle de la bande de Gaza à l’Autorité Palestinienne, mais qu’il ne fait rien dans les faits. Il a dit que jusqu’à présent, seule une petite fraction de ce transfert a été effectuée (al-Jazeera, 29 novembre 2017). A une autre occasion, il a déclaré que depuis le début du processus, des obstacles ont été placés sur la route du gouvernement de consensus national. Il a également indiqué que le comité administratif du Hamas n’a pas encore été dissous (al-Najah, 30 novembre 2017).
Azzam al-Ahmed accuse le Hamas de compliquer le transférer de l’autorité de la bande de Gaza au gouvernement de consensus national (al-Jazeera, 29 novembre 2017)
- Selon Salah al-Bardawil, membre du bureau politique du Hamas, toutes les organisations palestiniennes ont convenu que la date doit être reportée au 10 décembre 2017. Il a souligné qu’il y avait des différences d’opinion au sujet du libellé de l’annonce. Il a affirmé que le Hamas est intéressé par la réconciliation et que malgré les différences d’opinion et les accusations, il continuera à œuvrer dans sa direction (al-Jazeera, 2 décembre 2017).
Principaux points de divergence
- L’un des désaccords entre les parties est le fait que le gouvernement de consensus national n’a pas encore annoncé son intention de lever les sanctions imposées par Mahmoud Abbas sur la bande de Gaza. Le Hamas a publié une déclaration exigeant que le gouvernement de consensus national lève les sanctions, et démissionne en cas contraire et nomme “un gouvernement national de sauvetage.” Selon la déclaration, le gouvernement de consensus national a reçu les pleins pouvoirs sur tous les ministères de la bande de Gaza mais continue les sanctions. La déclaration a également affirmé que le gouvernement avait fait preuve de négligence dans la défense de la “résistance” du peuple palestinien face à la politique israélienne, et empêche la “résistance” de remplir sa fonction (Site Internet du Hamas, 2 décembre 2017). En réponse, un porte-parole du gouvernement de consensus national a affirmé que la déclaration du Hamas était mensongère et que le gouvernement n’avait pas reçu toute l’autorité sur la bande de Gaza, voire “pas plus de 5 %” (Wafa, 2 décembre 2017).
- Un autre point de désaccord persistant est le réengagement des employés de l’Autorité Palestinienne dont le travail a pris fin en 2007 lorsque le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza. Le 28 novembre 2017, le gouvernement de consensus national a décidé que tous les employés du secteur public qui avaient été démis de leur fonction depuis 2007 reprendraient leur travail (Wafa, 28 novembre 2017). Le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum a affirmé que le Hamas considère cette décision comme une violation de l’accord du Caire de 2011, et comme un moyen de contourner d’accord sur les missions du comité juridico-administratif, selon lequel le retour des employés sera effectué en vertu d’un mécanisme recommandé par le comité (Site Internet du Hamas, 28 novembre 2017).
- Salah al-Bardawil, membre du bureau politique du Hamas, a affirmé que la décision de l’Autorité Palestinienne de réembaucher ses employés dans la bande de Gaza était une provocation, et a demandé au gouvernement de revenir sur sa décision (Dunia al-Watan, 28 novembre 2017).
Caricature du Hamas critiquant la décision du gouvernement de consensus national palestinien de renvoyer ses anciens employés dans la bande de Gaza (alresalah.net, 30 novembre 2017)
Réunion des délégations au Caire
- A la lumière des divergences d’opinion et des retards dans la mise en œuvre de l’accord, les Égyptiens s’efforcent de sauver la réconciliation nationale et, à cette fin, ont appelé des délégations du Hamas et du Fatah au Caire pour des pourparlers. Une délégation du Hamas dirigée par Yahya al-Sinwar, chef du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza, s’est rendue au Caire à l’assignation des Égyptiens afin d’examiner la question de la réconciliation (Site Internet du Hamas, 2 décembre 2017). La délégation du Fatah était dirigée par Azzam al-Ahmed et Majed Faraj, chef des renseignements palestiniens. Les délégations ont rencontré Khaled Fawzy, chef des renseignements égyptiens (al-Watan Dunia, 2 décembre 2017).
- A son retour à la bande de Gaza, la délégation du Hamas a publié une déclaration selon laquelle toutes les questions importantes ont été discutées lors des réunions au Caire et précisant que d’autres réunions seraient organisées pour mettre en œuvre les accords signés. Le Hamas a déclaré qu’il était engagé dans le processus de réconciliation et a souligné la nécessité pour le gouvernement de consensus national de s’acquitter de son obligation envers le “peuple palestinien” (Site Internet du Hamas, 3 décembre 2017).
- Azzam al-Ahmed a affirmé que selon lui, la résolution de tous les différends relatifs aux transferts des prérogatives au gouvernement de consensus national avait été décidée à la réunion. Il a affirmé qu’à la lumière des longues réunions qui ont eu lieu l’une après l’autre, il espère que d’ici le 10 décembre 2017, tous les obstacles seront retirés et que le gouvernement de consensus national pourra commencer ses travaux, avec la supervision et l’appui de l’Égypte. Il a également affirmé que l’Égypte souhaite augmenter le nombre de membres de la délégation sécuritaire actuellement présente dans la bande de Gaza (Wafa, 3 décembre 2017). En conséquence, le 4 décembre 2017, le général Ali Lotfi Nabil, responsable des affaires palestiniennes au sein des renseignements égyptiens, est arrivé dans la bande de Gaza pour rejoindre la délégation égyptienne (Palinfo, 4 décembre 2017).
La situation humanitaire dans la bande de Gaza
- Le terminal de Rafah reste fermé pour le passage des Palestiniens vers et hors de la bande de Gaza. Toutefois, l’Égypte a renouvelé la fourniture de carburant à la bande de Gaza : des camions égyptiens sont entrés dans la bande de Gaza par le terminal de Rafah transportant du carburant pour faire fonctionner la centrale électrique (Filastin al-Yawm, 1er décembre 2017).
Les forces de sécurité du Hamas continuent de protéger la frontière avec l’Egypte
- Les forces de sécurité nationale du Hamas dans la bande de Gaza (et non les forces de sécurité nationale de l’Autorité Palestinienne) continuent de protéger la frontière avec l’Egypte. Elles ont arrêté quatre contrebandiers qui avaient essayé de s’infiltrer du côté égyptien de Rafah dans la péninsule du Sinaï. Avant leur arrestation, deux d’entre eux ont été blessés par des tirs des forces de sécurité égyptiennes (Page Facebook des forces de sécurité nationale dans la bande de Gaza, 28 novembre 2017).
Na’im al-Ghoul, commandant des forces de sécurité nationale dans la bande de Gaza, à la frontière après une autre tentative d’infiltration (Page Facebook des forces de sécurité nationale dans la bande de Gaza, 28 novembre 2017)
- En attendant, les travaux visant à compléter la sécurité de la frontière entre Rafah et l’Egypte se poursuivent. Les forces de sécurité nationale du Hamas ont érigé plusieurs postes le long de la frontière après avoir installé des barbelés (Page Facebook des forces de sécurité nationale dans la bande de Gaza, 29 novembre 2017).
Réactions palestiniennes à l’intention des Etats-Unis de déclarer Jérusalem capitale d’Israël et d’y transférer leur ambassade
- Cette semaine, les médias américains ont rapporté que le Président américain avait l’intention de déclarer Jérusalem capitale d’Israël et de déplacer l’ambassade américaine. Si Trump décide effectivement de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, cela signifie un changement de la politique américaine, puisque jusqu’à présent, elle prévoyait que l’avenir de Jérusalem sera décidé dans les négociations entre Israël et les Palestiniens. Le 4 décembre 2017, un porte-parole de la Maison Blanche a annoncé que le Président avait retardé la date de la décision à propos de l’ambassade et qu’il prendrait sa décision dans les prochains jours. Au sujet de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, aucune décision n’a encore été publiée.
- Afin de faire pression sur les États-Unis, le Président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas a eu des entretiens avec les dirigeants de la région. Il s’est entretenu avec le Roi Abdallah de Jordanie, avec les Présidents de la Turquie et de l’Egypte, l’Emir du Qatar et le Prince d’Arabie saoudite le prince, et leur a demandé d’agir (Wafa, 2 décembre 2017). Il a affirmé qu’aucune position ne doit être prise qui pourrait détruire les négociations politiques et que le statu quo ne peut être modifié (Wafa, 2 décembre 2017). Il s’est également entretenu avec Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas.
- Sur ordre de Mahmoud Abbas, Riyad al-Maliki, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement de consensus national, s’est entretenu avec les dirigeants de la Ligue arabe, de l’Organisation de la coopération islamique et avec le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe. Il a affirmé que si les États-Unis prennent des mesures concernant Jérusalem, ils perdront leur rôle de médiateur dans le processus de paix (Wafa, 3 décembre 2017). Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, a également lancé un appel à Ahmed Abu Gheit, secrétaire général de la Ligue arabe, appelant à une réunion d’urgence car “la question de Jérusalem est une question pour l’ensemble de la nation arabe” (Filastin al-Yawm, 3 décembre 2017).
- Mahmoud Abbas a envoyé Majed Faraj, chef des renseignements palestiniens, à Washington pour participer à des contacts avec l’administration américaine, avec Husam Zomlot, le représentant de l’OLP aux Etats-Unis et Saeb Erekat (al-Ghad et PNN, 1er décembre 017). Selon Husam Zomlot, lors d’une réunion d’urgence organisée à la Maison Blanche, les Palestiniens ont fait savoir à l’administration américaine que tout changement de la politique américaine concernant Jérusalem pourrait empêcher les États-Unis de continuer en tant que médiateur dans le processus de paix, détruire l’espoir de parvenir à une paix juste et globale, et accroître l’instabilité régionale et l’extrémisme (Wafa, 4 décembre 2017).
- En parallèle aux contacts à Washington, Ziyad Abou Amro, vice-premier ministre de l’AP, parlant au nom de Mahmoud Abbas, a rencontré le consul américain à Jérusalem. Il lui a affirmé que le déplacement de l’ambassade américaine à Jérusalem ou la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël pourrait être dangereuse et largement protestée dans les territoires palestiniens et dans le monde arabo-musulman. Selon lui, Jérusalem n’est pas seulement la capitale de la “Palestine”, mais aussi un problème arabo-musulman. Abu Amro a appelé le gouvernement américain à revoir sa position afin de préserver les chances de parvenir à la paix, et à ne prendre aucune mesure qui pourrait menacer les chances (Wafa, 4 décembre 2017).
- Le ministère palestinien de l’Information a appelé à marquer le mercredi 6 décembre 2017 Journée internationale de soutien à Jérusalem (Télévision palestinienne, 4 décembre 2017). Le ministère palestinien de l’Education a déclaré une “journée de la colère” dans toutes les écoles de l’AP pour exprimer leur opposition à la position américaine (Safa, 4 décembre 2017).
Droite : Annonce publiée par les secrétaires des branches du Fatah en Judée-Samarie, appelant les membres du Fatah à suivre le plan de lutte publié par le mouvement si le discours de Trump du 6 décembre comprend une décision de déménager l’ambassade américaine à Jérusalem ou de reconnaître la ville comme la capitale d’Israël (Page Facebook du Fatah, 4 décembre 2017). Gauche : Circulaire de l’OLP appelant les syndicats et les associations à se joindre à ses protestations le 6 décembre si Trump annonce le déménagement de l’ambassade américaine à Jérusalem (Compte Twitter Qudsn, 5 décembre 2017)
- Ci-après d’autres réactions :
- Nabil Abu Rudeina, porte-parole de Mahmoud Abbas, a déclaré que la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël et le déplacement de l’ambassade étaient potentiellement dangereux pour l’avenir du processus de paix et la sécurité régionale (Wafa, 2 décembre 2017).
- Saeb Erekat, secrétaire du comité exécutif de l’OLP, a déclaré que si les États-Unis appliquent leur décision, cela mettra fin au processus de paix (Dunia al-Watan, 23 décembre 2017). Il a dit qu’un État palestinien n’aurait aucune importance sans Jérusalem Est comme capitale. Il a déclaré que Jérusalem était l’une des questions les plus importantes et a été laissée pour les négociations finales, et donc il était impensable qu’un côté modifie irréversiblement la situation (al-Jazeera, 1er décembre 2017). Dans une autre interview, il a affirmé que l’arrêt des négociations avec Israël en réponse au déplacement de l’ambassade américaine serait la réponse proportionnelle demandée par le peuple palestinien et les pays arabes (al-Arabiya al-Hadath, 1er décembre 2017).
- Nabil Shaath, conseiller de Mahmoud Abbas pour les affaires étrangères et les relations internationales, a condamné la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et a ajouté que si les États-Unis agissaient ainsi, ils mettraient fin à leur rôle de médiateur dans le processus de paix. Il a précisé que les Palestiniens ne coopéreront pas avec des acteurs qui agissent contre les décisions des organismes internationaux ou qui reconnaissent Jérusalem comme capitale d’Israël.
- Le Hamas a déclaré dans un communiqué qu’il avait des préoccupations au sujet de la décision qui, selon lui, exprime une “grave agression américaine envers Jérusalem.” Selon la déclaration, aucune décision ne changera le fait que Jérusalem est une terre appartenant au peuple palestinien. Le Hamas a demandé aux Palestiniens d’adopter une position ferme contre la décision et de réveiller l’Intifada de Jérusalem [cf., le terrorisme populaire] pour empêcher la mise en œuvre de la décision (Site internet du Hamas, 2 décembre 2017).
- Salah al-Bardawil, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré que les menaces des Etats-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël était une “nouvelle Déclaration Balfour.” Il a affirmé que les États-Unis ne peuvent pas déterminer l’identité de Jérusalem parce que son identité est liée aux musulmans à travers le monde et à la nation arabo-musulmane. Il a prévenu que les conséquences seraient très dangereuses (Safa, 2 décembre 2017).
Droite : Le Président américain donne au Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, le Mont du Temple au-dessus de la tête des musulmans. En arabe on peut lire : “Orientation des prières musulmanes !..” (Compte Twitter Palinfo, 3 décembre 2017). Gauche : Trump comme un épouvantail aux mains des Juifs, tandis que les régimes arabes se cachent la tête dans le sable (Page Facebook d’Isma’il al-Bazam, 3 décembre 2017)
[1] Les principales attaques consistent en des fusillades, des attaques à l'arme blanche, à la voiture bélier et la pose d'engins piégés et ne comprennent pas les tirs de pierres et de cocktails Molotov. ↑
[2] A ce sujet, voir notre article intitulé "Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien – 25-31 octobre 2017". ↑