- Après une courte interruption, les tirs de roquettes et d’obus de mortier de la bande de Gaza ont repris cette semaine. Un engin s’est abattu dans un terrain inhabité d’une des localités du conseil régional d’Eshkol. Trois obus de mortier ont été tirés (sciemment?) à proximité d’un rassemblement en mémoire du soldat Oren Shaul, dont le corps est détenu par le Hamas. Un des engins s’est abattu dans le secteur du conseil régional de Shaar Hanéguev et a causé des dégâts à un bâtiment. En riposte, des appareils de l’armée de l’air ont frappé deux positions du Hamas au Nord de la bande de Gaza.
- Cette semaine, les manifestations et troubles de l’ordre se sont poursuivis en Judée-Samarie, à Jérusalem et dans la bande de Gaza, en protestation contre la décision du Président américain Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël. Toutefois, la tendance à la baisse se poursuit, avec une légère diminution du nombre de participants.
- Cette semaine, il a été rapporté qu’une cellule terroriste demantelée au mois de Novembre prévoyait de commettre des attaques en Judée-Samarie sur les ordres d’un membre du Hamas de la bande de Gaza. Il s’agit d’une nouvelle expression des efforts (sans succès jusqu’à présent) du Hamas d’organiser des attentats de “qualité” en Judée-Samarie et de la réussite des forces de sécurité israéliennes de déjouer ces tentatives.
Attaques et tentatives d’attaques
- Le 1er janvier 2018 – Dans le secteur de Beit Anoun, au Nord de Kiryat Arba, un terroriste armé de deux couteaux s’est précipité en courant vers les forces de sécurité israéliennes afin de commettre une attaque à l’arme blanche. Les soldats l’ont neutralisé. Il n’y a pas eu de victimes (Porte-parole de Tsahal, 1er janvier 2018).
- Le 28 décembre 2017 – Les forces de sécurité israéliennes ont arrêté un suspect au tribunal militaire de Samarie près du village de Salam. Un tuyau piégé a été découvert sur son corps. Le suspect, âgé de 16 ans, résident du camp de réfugiés de Jénine, est arrivé au poste de contrôle et a provoqué les soupçons des forces de sécurité, lorsque détecteur de métaux a réagi à son passage. Il a été transféré pour être interrogé (Porte-parole de la police, 28 décembre 2017). C’est la seconde fois au cours des dernières semaines qu’un Palestinien tente d’entrer dans le tribunal armé d’un tuyau piégé. Un incident semblable a eu lieu le 7 décembre 2017.
- Le 27 décembre 2017 – Au terminal de Qalandia au Nord de Jérusalem, les forces de sécurité israéliennes ont arrêté une Palestinienne âgée de 18 ans résidente du village de Qatana (Nord-Ouest de Jérusalem) qui prévoyait de commettre une attaque terroriste. La Palestinienne avait tenté de pénétrer en territoire israélien et en avait été empêchée par les soldats. Elle a ensuite tenté une nouvelle fois de franchir le terminal de Qalandia en présentant le permis de sa sœur âgée de neuf ans. Les soldats l’ont une nouvelle fois empêchée d’entrer et l’ont arrêtée. Durant son interrogatoire, elle a avoué qu’elle prévoyait de commettre une attaque dans la région de Jérusalem (Porte-parole de la police, 27 décembre 2017).
Nouveaux détails sur l’attaque à l’arme blanche de Jérusalem
- Le 10 décembre 2017, un attentat à l’arme blanche a été commis à la station centrale d’autobus de Jérusalem. Un garde de sécurité a été gravement blessé. Le terroriste auteur de l’attaque est Yassin Abu Al-Qara, 37 ans, du village de Wadi Fara, près de Naplouse. Il est arrivé à Jérusalem en utilisant un permis spécial pour des besoins agricoles. Durant son interrogatoire, il a déclaré avoir planifié et réalisé l’attaque tout seul, suite à l’incitation sur Internet après la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël. L’enquête montre également qu’avant l’attaque, il a rédigé un testament faisant référence aux chahids, inspiré de l’un des ouvrages scolaires de l’Autorité Palestinienne (Services de sécurité générale, 28 décembre 2017).[1]
Démantèlement d’une cellule terroriste qui prévoyait de commettre une attaque en Judée-Samarie
- Durant une opération des forces de sécurité israéliennes au mois de Novembre, cinq Palestiniens de Judée-Samarie membres d’une cellule terroriste ont été arrêtés alors qu’ils prévoyaient de commettre des attentats sur les ordres d’un membre du Hamas de la bande de Gaza. Durant leur interrogatoire, ils ont révélé qu’il s’agissait d’Abdallah Arar, membre du Hamas impliqué dans l’enlèvement de Sasson Nuriel. [2] Il a été expulsé dans la bande de Gaza dans le cadre de l’accord Shalit et a repris ses activités terroristes. Arar est soupçonné d’avoir ordonné à Ala’a Salim, résident de Jaba’a (Nord de Jérusalem), de mettre en place une cellule et d’acquérir un fusil M-16. Il lui a transmis de l’argent à cette fin. Ala’a Salim s’est adressé à Rian Tuham, également résident de Jaba’a, lui a demandé de l’aider à acheter une arme, et lui a donné des milliers de shekels. Il s’est également adressé à Shahade Tuham et lui a demandé de l’aider à recruter des membres. Il a demandé à Mahmoud Abu Arqub membre du Hamas résident d’A-Ram de rejoindre la cellule (Services de sécurité générale, 1er janvier 2018).
Manifestations, affrontements et troubles de l’ordre
- Au cours de la semaine, les manifestations et les affrontements se sont poursuivis en Judée-Samarie, à Jérusalem et dans la bande de Gaza suite à la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël par le Président américain Donald Trump, mais dans une moindre mesure. En Judée-Samarie et à Jérusalem, plusieurs incidents ont été signalés après la prière du vendredi. Seuls quelques milliers de personnes ont manifesté et plusieurs Palestiniens ont été blessés dans des affrontements avec les forces de sécurité israéliennes.
- Dans la bande de Gaza, plusieurs milliers de personnes ont manifesté à une vingtaine d’endroits près de la frontière avec Israël. Les manifestants ont lancé des pierres et des cocktails Molotov et ont incendié des pneus. Tsahal a riposté par des tirs et des mesures anti-émeutes. Ashraf al-Qadra, porte-parole du ministère de la Santé dans la bande de Gaza a déclaré que cinq Palestiniens ont été blessés dans les incidents (Page Facebook d’Ashraf Qadra, 29 décembre 2017). Dans les émeutes près de la frontière avec Israël, à l’Est du camp de réfugiés d’al-Bureij, Jamal Mohammad Masliah, a été blessé et est décédé le 30 décembre des suites de ses blessures. Masliah était apparemment membre du Fatah (Page Facebook Qudsn, 30 décembre 2017).
Le Hamas critique Mahmoud Abbas pour son activité contre la décision de
Trump : “Résistance pacifique à la décision de Trump”
(Felesteen, site Internet proche du Hamas, 29 décembre 2017)
- En parallèle, les tirs de pierres et de cocktails Molotov contre les forces de sécurité et des cibles civiles se sont poursuivis. Durant des activités de contreterrorisme effectuées par les forces de sécurité israéliennes en Judée-Samarie, des suspects ont été arrêtés et des armes ont été saisies. Ci-après les principaux incidents :
- Le 30 décembre 2017 – Des pierres ont été lancées sur les forces de sécurité israéliennes à Issawiya (Est de Jérusalem). Un garde-frontière a été légèrement blessé et a été transféré à l’hôpital (Page Facebook Red Alert, 30 décembre 2017).
- Le 30 décembre 2017 – Un engin piégé a été lancé sur les forces de sécurité à al-Bireh (près de Ramallah), sans faire de blessés (Page Facebook Red Alert, 30 décembre 2017).
- Le 29 décembre 2017 – Deux Palestiniens qui avaient lancé des pierres sur les forces de sécurité israéliennes à al-Aroub (Gush Etzion) ont été blessés par des tirs des forces de sécurité israéliennes (Page Facebook Red Alert, 29 décembre 2017).
- Le 29 décembre 2017 – Un tuyau piégé a été lancé sur les forces de sécurité israéliennes près du village d’Aabed (Nord-Ouest de la Samarie), sans faire de blessés (Page Facebook Red Alert, 29 décembre 2017).
- Le 28 décembre 2017 – Des pierres ont été lancées sur les forces de sécurité israéliennes près de Nebi Salah, blessant légèrement un soldat de Tsahal (Page Facebook Red Alert, 28 décembre 2017).
Principales attaques de l’année écoulée [3]
Tirs de roquettes sur Israël
- Le 1er janvier 2018, une explosion a retenti dans l’une des localités du conseil régional d’Eshkol. Les forces de police arrivées sur place ont découvert les débris d’une roquette qui s’était abattue dans un terrain inhabité, sans faire ni blessés ni dégâts. En riposte, des appareils de l’armée de l’air ont frappé une installation militaire du Hamas au Sud de de la bande de Gaza. Selon la presse palestinienne, une position de la force navale du Hamas à l’Ouest de Khan Yunes a été visée (Chaîne al-Quds, 2 janvier 2018).
- Le 29 décembre 2017, trois obus de mortier ont été tirés sur Israël. La salve visait un rassemblement en mémoire du soldat Oron Shaul, dont le corps est détenu par le Hamas. Deux obus ont été interceptés par le système de défense Dôme de Fer. Un autre engin s’est abattu dans le secteur du conseil régional de Shaar Hanéguev et a causé des dégâts à un bâtiment.
Droite : Civils israéliens couchés au sol au moment du tir d’obus de mortier durant une cérémonie en mémoire d’un soldat disparu (Youtube, 29 décembre 2017). Gauche : Dégâts causés à un bâtiment par l’un des obus (Compte Twitter Palinfo, 29 décembre 2017)
- En riposte aux tirs, des appareils de l’armée de l’air ont frappé deux positions du Hamas au Nord de la bande de Gaza (Porte-parole de Tsahal, 29 décembre 2017). Selon les Palestiniens, une position de la force de retenue dans le quartier de Sajaya a été visée, sans faire de blessés (Compte Twitter Palinfo, 29 décembre 2017). Le 30 décembre 2017, une autre frappe de l’armée de l’air a visé une position d’observation du Hamas au Sud de la bande de Gaza (Porte-parole de Tsahal, 30 décembre 2017). La presse palestinienne a annoncé qu’un poste d’observation situé à l’Est de Rafah avait été visé (Compte Twitter Ajal min Felesteen, 30 décembre 2017).
Répartition mensuelle des tirs de roquettes
Six des roquettes tirées en Février ont été tirées depuis la Péninsule du Sinaï sur Eilat, apparemment par des membres de la Province du Sinaï de l’Etat islamique.
Au mois d’Avril, une roquette a été tirée de la Péninsule du Sinaï et s’est abattue en territoire israélien. L’engin a été tiré par des membres de la Province du Sinaï de l’Etat islamique.
Au mois d’Octobre 2017, deux roquettes ont été tirées du Nord de la Péninsule du Sinaï par la branche de l’Etat islamique dans le Sinaï. Les engins se sont abattus dans le secteur du Conseil régional d’Eshkol.
Répartition annuelle des tirs de roquettes
Le processus de transfert des pouvoirs au gouvernement de consensus
- La réconciliation palestinienne interne reste bloquée. Le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum a blâmé Mahmoud Abbas, le Président de l’Autorité Palestinienne (AP), et le gouvernement de consensus national pour la situation. Il a affirmé qu’à la suite d’un dysfonctionnement du gouvernement consensus national et des sanctions qu’il a imposées à la bande de Gaza, la situation sur le terrain était sur le point de s’effondrer (Site Internet du Hamas, 27 décembre 2017). Fayez Abu ‘Itta, secrétaire adjoint du Conseil révolutionnaire du Fatah, a affirmé que le Fatah continuerait à plébisciter la réconciliation malgré les difficultés, et qu’il n’y avait aucune raison d’annuler les accords signés au cours des pourparlers du Caire (Télévision palestinienne, 30 décembre 2017).
- Selon des sources palestiniennes, Yahya al-Sinwar, chef du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza, aurait convenu avec Azzam al-Ahmed, membre du Comité central du Fatah, d’organiser une réunion commune entre Mahmoud Abbas, le Président de l’AP, et Ismaïl Haniyeh, le chef du bureau politique du Hamas, afin de promouvoir la réconciliation nationale (al-Hayat, 29 décembre 2017). Azzam al-Ahmed, qui détient le portefeuille de la “réconciliation” du Fatah, a confirmé que le Hamas avait effectivement appelé à la tenue d’une réunion et a déclaré qu’elle aurait bientôt lieu (almayadeen.net et palsawa, 29 décembre 2017).
- Les Egyptiens font des efforts avec l’Autorité palestinienne et le Hamas pour sauver et relancer le processus de réconciliation. À cette fin, la direction des renseignements généraux égyptiens a contacté de hauts responsables du Hamas, ainsi que Mahmoud Abbas et Azzam al-Ahmed. Selon ces hauts responsables des renseignements égyptiens, ils ont l’intention de continuer d’investir des efforts pour résoudre les conflits entre le Hamas et le Fatah (al-Sharq al-Awsat, 26 décembre 2017). Une délégation dirigée par Azzam al-Ahmed du Fatah s’est rendue en Egypte afin de rencontrer des responsables de la sécurité égyptienne, afin de débattre des difficultés retardant la mise en œuvre de la réconciliation. Une délégation du Hamas est aussi censée arriver au Caire (al-Hayat, 27 décembre 2017).
- Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, a révélé s’être récemment entretenu au téléphone avec des agents des renseignements égyptiens et avoir discuté de la réconciliation. Haniyeh a déclaré que l’Égypte doit intervenir pour supprimer les obstacles à la réconciliation. Il a également précisé qu’une option autre que la réconciliation aurait des conséquences négatives, non désirées par le Hamas (Paltoday, 26 décembre 2017).
- Selon Rami Hamdallah, Premier ministre du gouvernement de consensus national, les obstacles à la réconciliation portent notamment sur les questions de transfert de l’autorité de la bande de Gaza au gouvernement de consensus national, la perception des impôts et le fait de permettre aux ministres du gouvernement d’agir. Il a précisé que Mahmoud Abbas et la direction palestinienne ont décidé que le processus de réconciliation doit continuer (Dunia al-Watan, 1er janvier 2018).
Caricature prédisant l’avenir de la réconciliation palestinienne interne
en 2018 (Compte Twitter Palinfo, 31 décembre 2017)
La situation humanitaire
- Après plusieurs jours au cours desquels le terminal de Rafah a été ouvert, il a été de nouveau fermé au passage des piétons. Le 28 décembre 2017, le côté égyptien du terminal a ouvert pour le passage de camions citernes égyptiens. Selon la direction du terminal, dix camions l’ont emprunté (Majal, 28 décembre 2017). La direction du terminal de Rafah a signalé que, le 30 décembre 2017, six camions de carburant sont entrés dans la bande de Gaza d’Égypte (Emad, 30 décembre 2017).
- Selon Jamal al-Khudari, président du Comité populaire contre le siège et député du Hamas au Conseil législatif palestinien, 2017 a appelé la pire année dans la bande de Gaza en termes économiques et humanitaires. Il a affirmé que 80 % des Gazaouites vivent en dessous du seuil de pauvreté, le chômage atteint 50 %, et pour les jeunes et les diplômés d’université, 60 % (un quart de million de chômeurs). Il a ajouté que 40 % des maisons détruites durant l’Opération Bordure Protectrice n’ont pas encore été reconstruites, et des milliers de familles vivent dans des appartements loués inadaptés à leurs besoins. Il a précisé que 80 % des usines de la bande de Gaza sont soit complètement ou partiellement fermées, et les dommages directs et indirects de ces deux dernières années sont estimés à 250 millions de dollars (Page Facebook de Jamal al-Khudari, 20 décembre 2017).
- Le 30 décembre 2017, les propriétaires de magasins dans le district de Khan Yunis ont organisé une grève générale pour protester contre la situation économique. Ils ont dit qu’ils faisaient grève pour montrer que la situation est sans précédent et insupportable. Ils ont aussi dit que la crise des salaires dans le secteur public a conduit à une baisse de la clientèle dans les marchés locaux (Safa, 30 décembre 2017).
Magasins fermés à Khan Yunis (al-Ra’i, 30 décembre 2017).
Rassemblement pour la libération de prisonniers
- En parallèle à un rassemblement organisé en mémoire du soldat de Tsahal Oron Shaul (qui a été visé par des tirs d’obus de mortier), les parents de terroristes dans les prisons israéliennes se sont rassemblés à l’Est de Gaza, près de l’endroit où Oron Shaul a été tué. Des pancartes en hébreu ont été brandies demandant la libération des prisonniers en échange de son corps. Une affiche du Hamas montrait la photo du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’inscription en hébreu, “Vos soldats sont encore dans la bande de Gaza” (Palinfo, 29 décembre 2017).
Autres rassemblements
- Des rassemblements et des manifestations ont eu lieu tout au long de la bande de Gaza suite à la déclaration de Donald Trump et ont été mises à profit par des hauts responsables du Hamas et des autres organisations terroristes pour condamner Israël et les États-Unis et saluer la “résistance” :
- Le haut responsable du Hamas Musheir al-Masri a déclaré que Jérusalem serait toujours l’étincelle qui a déclenché l’intifada. Il a affirmé que les Palestiniens sont les propriétaires de toutes les terres de Palestine de la Méditerranée à la Jordanie et que le peuple palestinien a un droit exclusif sur Jérusalem. Il a précisé que le Hamas allait investir des efforts pour libérer Jérusalem de “l’occupation” (Télévision al-Aqsa, 29 décembre 2017).
- Mahmoud al-Zahar, membre du bureau politique du Hamas, interviewé par une chaîne de télévision turque, a déclaré que les accords d’Oslo ont été signés il y a 24 ans et que jusqu’à présent, ils n’ont apporté que la destruction. Par conséquent, selon lui, un “certificat de décès” devrait être signé pour les accords d’Oslo, parce qu’ils n’ont rien apporté à la réalisation des objectifs des Palestiniens. Il a ajouté que les Palestiniens ont besoin de compter sur une résistance populaire armée, qui représente la meilleure voie pour le peuple palestinien (Chaîne 9, Turquie, 28 décembre 2017).
- Oussama Hamdan, chargé des relations publiques du Hamas, a prononcé un discours à Sidon, au Liban. Il a salué les chahids et a dit que les enfants doivent être élevés dans l’esprit des martyrs héroïques. Il a déclaré que Jérusalem continue d’être le cœur de la lutte contre Israël et que la seule façon de la récupérer passe par le jihad et la “résistance” [cf., le terrorisme], parce que tout autre moyen est une illusion. En ce qui concerne la déclaration de Trump, il a précisé que le Président américain a pris cette mesure afin de détruire la cause palestinienne. Il a accusé le Président des États-Unis de transformer un conflit régional en un conflit religieux, sectaire et ethnique (al-Quds, 30 décembre 2017).
- Selon le haut responsable du JIP Khaled al-Batash, la seule façon de répondre à la déclaration de Trump est de poursuivre l’Intifada de Jérusalem et d’affronter “l’occupant sioniste” jusqu’à ce que les Etats-Unis se rétractent au sujet de la déclaration. Il a dit que les Palestiniens pourraient poursuivre la voie du jihad jusqu’à ce que Jérusalem soit libérée. Il a appelé l’Autorité Palestinienne à revenir sur sa reconnaissance d’Israël, à laisser de côté le processus politique et à rétablir la paix interne palestinienne (al-Mayadeen, 29 décembre 2017).
Relations Hamas-Iran
- Les responsables du Hamas ont récemment fait référence à plusieurs reprises aux relations entre le Hamas et l’Iran et au soutien militaire iranien fournit au Hamas. La semaine dernière, Saleh al-Arouri, chef adjoint du bureau politique du Hamas, a abordé les relations Hamas-Iran dans un entretien avec la chaîne al-Quds. Il a affirmé que les relations politiques du Hamas avec l’Iran avaient été endommagées par le Printemps arabe, mais que même au sommet de leurs désaccords, le soutien militaire iranien n’avait pas été suspendu. Il a affirmé que, malgré la rupture des relations diplomatiques, l’Iran reste le principal fournisseur de services à la “résistance.” Al-Arouri a déclaré que les liens avec l’Iran sont fondés sur le fait que l’Iran est le seul pays qualifiant Israël d’entité “satanique” qui doit être coupée du Moyen-Orient, et le seul pays prêt à fournir un soutien matériel – militaire – à la résistance palestinienne. Il a déclaré que l’appui de l’Iran n’était pas que symbolique, mais véritable, central et essentiel à l’existence de la “résistance” et à la poursuite de son activité (Chaîne Youtube al-Quds et site Internet du Hamas, 30 décembre ; Sama, 31 décembre 2017).
Saleh al-Arouri, chef adjoint du bureau politique du Hamas, au cours d’un
entretien (Chaîne al-Quds, 30 décembre 2017)
- La chaîne de télévision iranienne Al-Ayam a signalé que Qasem Soleimani, commandant de la Force Qods des Gardiens de la révolution iranienne, avait publié sur son compte Instagram une vidéo d’enfants palestiniens de Gaza debout près de la frontière israélienne brandissant des drapeaux palestiniens et des photos de Qasem Soleimani, remerciant l’Iran pour son soutien (Chaîne al-Alam, 27 décembre 2017).
Activités de l’AP sur la scène internationale
- Sur fond des protestations contre la déclaration de Trump, l’AP a intensifié son activité dans l’arène internationale. Selon Fayez Abu ‘Itta, secrétaire adjoint du Conseil révolutionnaire du Fatah, toutes les options sont ouvertes à la direction palestinienne, “du tir de pierres au tir de missiles.” Cependant, selon lui, le leadership prévoit d’œuvrer à deux niveaux : au niveau politique et au niveau de la “résistance” [cf., le terrorisme]. Il a affirmé que les Accords d’Oslo sont insignifiants et sans importance, et qu’une déclaration de résiliation ne changerait rien (Télévision palestinienne, 30 décembre 2017).
- Ci-après les principales activités de l’AP :
- Riyad al-Maliki, le ministre palestinien des Affaires étrangères, a annoncé que Mahmoud Abbas avait décidé de signer 22 accords internationaux rendant l’AP membre d’organisations internationales, et que le gouvernement considère ces mesures comme le principal moyen pour la fin de l’occupation et la réalisation de droits des Palestiniens. Il a appelé la communauté internationale à endosser la responsabilité de l’occupation israélienne par l’application des résolutions de l’ONU et des décisions des institutions internationales légitimes (Dunia al-Watan, 28 décembre 2017). Il a également convoqué Husam Zomlot, le représentant de l’AP aux Etats-Unis, à Ramallah pour des consultations (Safa, 31 décembre 2017).
- Jamal Nizal, porte-parole du Fatah en Europe, a invité les pays du monde arabo-musulman à rompre les relations avec les pays qui ont reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël, ou ceux qui comptent transférer leur ambassade à Jérusalem. Il a dit que chaque pays qui déplacera son ambassade à Jérusalem nuit au statut des Palestiniens et paiera un prix élevé (al-Quds, 26 décembre 2017).
- Issa Qaraqe, président du comité des prisonniers de l’AP, a exigé que les parlements des pays arabes et internationaux boycottent les ministres du gouvernement israélien et adoptent une politique de boycott d’Israël dans tous les domaines. Il a ajouté que les pays arabes qui abritent des ambassades américaines doivent adopter une position ferme contre l’administration américaine (Safa, 27 décembre 2017).
Prochaine réunion du conseil exécutif de l’OLP
- Le 31 décembre 2017, Salim Zaanoun, président du conseil national palestinien, a annoncé qu’une réunion du conseil exécutif de l’OLP aura lieu les 14 et 15 janvier 2018 sous le thème “Jérusalem est la capitale exclusive de la Palestine.” Il a déclaré que la réunion, qu’il a qualifiée de très importante, aura lieu à l’ombre de la lutte du peuple palestinien. Il a dit que dans les jours à venir, tous les membres du conseil recevront des invitations, dont des représentants du Hamas et du JIP (Wafa, 23 décembre 2017).
- Le haut responsable du JIP Khader Habib a affirmé que son organisation n’avait pas encore formulé de position concernant la participation à la réunion du conseil exécutif. Il a déclaré que le leadership de l’organisation débattra de la question et rendrait une décision finale (Ma’an, 1er janvier 2018). Selon Azzam al-Ahmed, membre du comité central du Fatah, malgré le fait que le Hamas a exprimé sa volonté de participer à la réunion, il n’a pas encore confirmé sa participation (al-Mayadeen, 28 décembre 2017).
Réactions au vote du Likoud au sujet de l’annexe de la Judée-Samarie
- Le 31 décembre 2017, les membres du comité central du Likoud ont voté en faveur de l’instauration du régime israélien en Judée-Samarie et dans la vallée du Jourdain. La décision a provoqué les réactions de responsables palestiniens, qui ont affirmé qu’elle viole les résolutions des Nations Unies et met un terme au processus de paix. Ci-après les principales réactions :
- Mahmoud Abbas a condamné la décision, affirmant qu’elle s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle stratégie du gouvernement israélien de mettre fin à la présence palestinienne et de priver les Palestiniens de leurs droits. Il a déclaré qu’Israël n’a pas pris une telle décision sans l’appui des Etats-Unis. Il a exigé de la communauté internationale d’intervenir immédiatement (Wafa, 1er janvier 2018).
- Le Fatah a déclaré dans un communiqué que le vote de l’ONU déshonore publiquement les membres du Likoud et les résolutions du Conseil de sécurité, et représente une provocation qui ne peut être passée sous silence. Il a dit que cette décision détruit unilatéralement ce qui reste du processus de paix (Wafa, 31 décembre 2017).
- Saeb Erekat, secrétaire du comité exécutif de l’OLP, a déclaré que la décision fait partie d’un plan américano-israélien débuté par Trump avec sa déclaration au sujet de Jérusalem (Télévision palestinienne, 1er janvier 2018).
53ème anniversaire de la fondation du Fatah
- Le 1er janvier 2018 a marqué le 53ème anniversaire de la fondation du Fatah. Pour marquer la journée, le Fatah a déclaré 2018 “Année de l’affrontement et de la défense des lieux saints.” En l’honneur de la journée, des défilés aux flambeaux et des rassemblements ont été organisés dans les centres villes. Le principal rassemblement a eu lieu à Ramallah place al-Shuhadaa, où Mahmoud Abbas a prononcé un discours. Il a commencé en disant qu’il espérait que 2018 serait l’année de la libération. Il a dit que malgré le fait que la révolution a entraîné la mort de dizaines de milliers de Palestiniens et les blessures de centaines de milliers, la révolution existe toujours et continuera jusqu’à ce que le peuple palestinien établisse un Etat indépendant avec Jérusalem comme capitale. Il a insisté sur le fait que Jérusalem est la capitale éternelle de l’Etat de Palestine et a salué l’attitude du peuple palestinien et sa lutte pour établir l’État de Palestine (Télévision palestinienne, 31 décembre 2017).
- Pour marquer le 53ème anniversaire de la fondation du Fatah, la page Facebook officielle du mouvement a publié des affiches glorifiant les terroristes femmes du Fatah, dont Dalal al-Mughrabi, qui a procédé à l’attaque d’un bus en 1978 sur la route côtière au cours de laquelle 35 Israéliens ont été tués, dont 12 enfants ; Zaynab Abu Salem, qui a mené une attaque sur la Colline française à Jérusalem le 22 septembre 2004, tuant deux Israéliens ; Andalib al-Taqatqa, qui a mené une attaque suicide au marché Mahane Yehuda à Jérusalem le 12 avril 2002, tuant six Israéliens ; et Wafa Idriss, qui a mené une attaque suicide rue Jaffa à Jérusalem le 27 janvier 2002, tuant un Israélien.
Les affiches publiées sur la page Facebook officielle du Fatah pour le 53ème anniversaire
de la fondation de l’organisation. Elles glorifient les terroristes du Fatah
(Page Facebook officielle du Fatah, 30 décembre 2017)
- Le Hezbollah a organisé une manifestation le long de la frontière israélo-libanaise, près de la porte de Fatima sous le slogan “Jérusalem est la capitale éternelle de la Palestine”, condamnant la déclaration du Trump. Plusieurs maires des villes et villages du Sud du Liban ont participé. Les manifestants agitaient des drapeaux libanais, du Hezbollah et des drapeaux palestiniens et scandaient des slogans anti-américains. L’armée libanaise et la FINUL ont augmenté le nombre de leurs forces dans la région. Au cours de la démonstration, un discours a été prononcé par Hassan Izz al-Din, en charge des relations extérieures du Hezbollah. Il a envoyé sa bénédiction à tous ceux qui s’opposent à l’ennemi sioniste” et aux “chahids de l’intifada”. Il a qualifié Jérusalem de “capitale éternelle de la Palestine” (Agence de presse libanaise, 29 décembre 2017).
Défilé du Hezbollah près de la frontière israélienne en solidarité avec
Jérusalem (Télévision al-Manar, 29 décembre 2017)
[1] A ce sujet, voir notre article du 2 janvier 2018 (en anglais) intitulé "The Palestinian shaheed culture and its Influence on terrorism: a stabbing attack in the central bus station in Jerusalem as a case study", à l'adresse http://www.terrorism-info.org.il/en/palestinian-shaheed-culture-influence-terrorism-stabbing-attack-central-bus-station-jerusalem-case-study/ ↑
[2] Le 21 septembre 2005, dans le cadre de leur travail dans une usine de Mishor Adumim, deux membres du Hamas, Abdallah Arar et Ali Qaadi ont invité Sasson Nuriel à se rendre avec eux à A-Ram (Nord de Jérusalem) pour y acheter une machine à café. Nuriel a été enlevé sous la menace d'une arme et transféré à Ramallah dans une cache où il a été filmé avec ses ravisseurs et a été contraint de déclarer qu'il avait été kidnappé par le Hamas et que sa libération était conditionnée à celle de prisonniers palestiniens. Les preneurs d'otage, qui craignaient d'être découverts par les forces de sécurité s'ils tentaient de le garder en vie, l'ont conduit à une décharge à Beitunia. Là, Said Shalade l'a tué à coups de couteau. Son corps a été enterré sur place. ↑
[3] Les principales attaques consistent en des fusillades, des attaques à l'arme blanche, à la voiture bélier et la pose d'engins piégés et ne comprennent pas les tirs de pierres et de cocktails Molotov. ↑