Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (26 février – 3 mars 2020)

La dernière escalade^[1]

• Au cours du dernier cycle d’escalade (23-24 février 2020), 113 roquettes et obus de mortier ont été tirés depuis la bande de Gaza sur Israël, principalement contre des localités proches de la bande de Gaza et les villes du Sud d’Israël Sderot et Ashqelon. Avec le retour d’un calme relatif, Israël a annoncé la levée des sanctions imposées après l’escalade. La zone de pêche au large des côtes de Gaza a été rouverte et les terminaux ont été rouverts au passage des habitants de Gaza autorisés à entrer en Israël.
• Les hauts responsables du Jihad islamique palestinien (JIP) continuent de représenter le cycle d’escalade comme une “réussite”. Ils ont souligné à plusieurs reprises qu’ils avaient déterminé les “règles d’engagement” et que leurs membres et leurs infrastructures dans la bande de Gaza n’avaient pas été gravement touchés. Les hauts responsables du JIP ont résumé le cycle d’escalade comme suit :
• Muhammad Hamid, membre du bureau politique du JIP, a affirmé que la branche militaire de l’organisation avait mené la campagne “avec beaucoup de sagesse” et avait montré à Israël ce à quoi il pouvait s’attendre à l’avenir. Il a affirmé que pour le JIP, toutes les villes d’Israël avaient été des options d’attaque. Cependant, sur la base de “sages évaluations”, l’organisation avait choisi d’attaquer les localités proches de la bande de Gaza, mais était prête à étendre la portée et la qualité des tirs de roquettes si Israël “franchissait les lignes rouges” (Filastin al-Yawm, 2 mars, 2020).
• Ihsan Attaya, représentant du JIP au Liban, a déclaré que la dernière vague d’escalade était une question d’honneur pour le peuple palestinien, et qu’il n’y avait donc pas d’autre choix que de répondre fermement après qu’Israël avait utilisé un bulldozer pour évacuer le corps d’un membre du JIP . Il a déclaré que, selon l’équation du JIP, toute attaque israélienne, quel que soit l’endroit où elle a été menée, ferait l’objet d’une réponse sévère (al-Mayadeen, 1^er mars 2020).
• Les médias syriens ont rapporté que l’attaque d’Israël contre la Syrie (pendant l’escalade) visait six installations du JIP et du Corps des gardiens de la révolution iraniens. Parmi les cibles figurait une maison près de l’aéroport al-Mezza qui appartenait peut-être à Ikram Aghouri, membre du bureau politique du JIP. Deux terroristes du JIP et deux Iraniens ont été tués dans l’attaque (Zaman al-Wassel, 2 mars 2020). 

Tirs de roquettes et d’obus de mortier sur Israël

• Le 1^er mars 2020, un tir de roquette infructueux a été observé dans la bande de Gaza. La roquette s’est abattue à l’intérieur de la bande de Gaza (Porte-parole de Tsahal, 1^er mars 2020).

Répartition mensuelle des tirs de roquettes et d’obus de mortier

Répartition annuelle des tirs de roquettes

Marche du retour

• Le vendredi 28 février 2020, l’Autorité suprême pour les marches du retour et la lutte contre l’accord du siècle a organisé une marche près du terminal d’Erez pour protester contre le plan Trump. Avant la marche, l’Autorité a appelé le public à se rendre en masse à l’événement. Selon des informations palestiniennes, plusieurs milliers de personnes ont répondu à l’appel. Au cours de l’événement, l’Autorité a appelé la communauté internationale à mettre un terme au plan Trump et à intervenir pour protéger les Palestiniens. Le rassemblement a eu lieu avec la participation du haut responsable du Hamas Musheir al-Masri (al-Aqsa, 28 février 2020). Après les événements, l’Autorité suprême a appelé le public à participer à des événements similaires qui se tiendront le 6 mars 2020 (Sawa, 28 février 2020).

Autres événements

• Le 27 février 2020, des avions de Tsahal ont intercepté un drone qui a décollé de la bande de Gaza et a survolé la mer Méditerranée à l’Ouest (Porte-parole de Tsahal, 27 février 2020).

Confiscation d’argent iranien pour le Hamas dans la bande de Gaza

• Le 27 février 2020, le ministre israélien des Affaires étrangères Naphtali Bennet a signé un ordre de confiscation de 40 millions de dollars transféré d’Iran au Hamas. Les médias israéliens ont rapporté que l’argent avait été confisqué à la société de change al-Mutahadoun dans la bande de Gaza, détenue par un homme d’affaires de Gaza nommé Zuheir Shalmah et sa famille. L’ordonnance limitera à la fois les mouvements des propriétaires de l’entreprise dans certains pays et les activités financières de l’entreprise par les institutions financières internationales (N12, Ma’ariv, 27 février 2020).

• En réponse, la famille Shalmah et la société al-Mutahadoun ont publié une lettre ouverte déclarant que le ministre israélien des Affaires étrangères mentait parce que l’annonce de son ministère n’était pas datée et n’avait pas nommé le lieu ni la nature de la confiscation présumée. La famille Shalmah a ajouté que leur entreprise est une entreprise commerciale palestinienne qui opère conformément aux lois commerciales et financières. Par conséquent, la famille exige que les institutions financières et internationales compétentes condamnent et rejettent la déclaration du ministre de la Défense [israélienne], car elle nuit financièrement à l’économie palestinienne en général et à leur entreprise en particulier (Gaza Now, 28 février 2020).

Principaux incidents

• Le vendredi 28 février 2020, des prières de masse ont eu lieu en Judée-Samarie dans le cadre de la campagne al-Fajr de prières matinales de masse. Les prières ont eu lieu au Caveau des Patriarches, sur le Mont du Temple et dans un certain nombre de mosquées avec la participation de plusieurs milliers de Palestiniens. Dans l’intervalle, les Palestiniens de Judée-Samarie continuent de lancer des pierres et des cocktails Molotov sur les forces de sécurité israéliennes et sur des cibles israéliennes civiles. Le lundi 2 mars 2020, jour des élections en Israël, une fermeture a été imposée à la Judée-Samarie, levée le lendemain matin, mardi 3 mars (Porte-parole de Tsahal, 1^er mars 2020).
• D’autres événements ont été les suivants :
  • Le 3 mars 2020 – Des pierres ont été lancées sur un véhicule israélien au Sud de Naplouse. Aucune victime n’a été signalée. Le véhicule a été endommagé (Rescue Without Borders en Judée-Samarie, 3 mars 2020).
  • Le 2 mars 2020 – Deux cocktails Molotov ont été lancés sur la barrière de sécurité de la localité de Beit El (au Nord de Ramallah). Aucune victime n’a été signalée (Rescue Without Borders en Judée-Samarie, 2 mars 2020).
  • Le 2 mars 2020 – Des pierres ont été lancées sur un véhicule israélien en Samarie. Aucune victime n’a été signalée. Le véhicule a été endommagé (Rescue Without Borders en Judée-Samarie, 2 mars 2020).
  • Le 1^er mars 2020 – Des pierres ont été lancées sur un bus israélien sur la route Gush Etzion-Hébron. Aucune victime n’a été signalée (Rescue Without Borders en Judée-Samarie, 1^er mars 2020).
  • Le 28 février 2020 – Le Croissant-Rouge palestinien a rapporté que trois Palestiniens avaient été blessés lors d’un affrontement avec les forces de Tsahal au Sud de Naplouse (Wafa, 28 février 2018) .Les médias palestiniens ont rapporté que l’un des blessés était Khader Adnan, un haut responsable du JIP, dont le bras a été blessé (Filastin al-Yawm, 28 février 2020).
  • Le 27 février 2020 – Un cocktail Molotov a été lancé sur un véhicule israélien depuis une voiture qui passait au Sud de Naplouse. Une émeute s’est développée et des pierres ont été lancées. Aucune victime n’a été signalée. Le pare-brise avant du véhicule a été endommagé (Rescue Without Borders en Judée-Samarie, 27 février 2020).
  • Le 27 février 2020 – Des pierres ont été lancées sur la clôture de sécurité à l’Ouest d’une localité au Nord-Ouest de Jérusalem. Un cocktail Molotov a été lancé sur une force de Tsahal qui est arrivée sur les lieux. Aucune victime n’a été signalée (Rescue Without Borders en Judée-Samarie, 27 février 2020).
  • Le 27 février 2020 – Des pierres ont été lancées sur un véhicule israélien à l’Ouest de Ramallah. Aucune victime n’a été signalée. Le pare-brise avant du véhicule a été endommagé (Rescue Without Borders en Judée-Samarie, 27 février 2020).
  • Le 26 février 2020 – Des pierres ont été lancées sur un véhicule israélien à l’Est de Qalqilya. Aucune victime n’a été signalée. Le véhicule a été endommagé (Rescue Without Borders en Judée-Samarie, 26 février 2020).
  • Le 26 février 2020 – Les forces de sécurité israéliennes ont sécurisé l’entrée d’environ deux mille fidèles juifs sur la tombe de Joseph et le site archéologique de Tel Balata à Naplouse (Porte-parole de Tsahal, 26 février 2020).

Principaux attaques en Judée-Samarie^[2]

Le budget de l’UNRWA

• L’UNRWA a réduit son budget 2020 de 10%, 23 millions de dollars. La compression budgétaire aura une influence sur les services fournis par l’agence, en particulier dans l’éducation et la vie dans les camps de réfugiés de la bande de Gaza. Les syndicats et les comités populaires des réfugiés de Gaza ont mis en garde contre les conséquences des coupures (Télévision palestinienne, 29 février 2018). Le comité des réfugiés du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) a organisé un rassemblement de protestation à Gaza (Safa, 3 février 2020).
• Jamal al-Khudeiri, président du comité populaire contre le siège de la bande de Gaza et membre de la faction du Hamas au Conseil législatif palestinien, a appelé les pays donateurs et les États arabes et musulmans à respecter leurs engagements financiers envers l’UNRWA. Il a affirmé que sur les deux millions de personnes vivant dans la bande de Gaza, un million de réfugiés dépendaient de l’aide de l’UNRWA. Il a également affirmé que le taux de pauvreté dans la bande de Gaza était de 80% et le taux de chômage, plus de 60% (Dunia al-Watan, 2 mars 2020).

Reconstruction des maisons détruites dans l’Opération Bordure Protectrice

• Naji Sarhan, sous-ministre des Travaux publics et du Logement dans la bande de Gaza, a organisé une conférence de presse au cours de laquelle il a souligné les réalisations de son ministère en 2019. Il a annoncé l’achèvement de 86% des plans de construction de nouveaux des logements pour remplacer des bâtiments complètement détruits lors de l’Opération Bordure Protectrice (2014). Il a estimé que 451 millions de dollars étaient nécessaires pour mener à bien le plan, et des promesses avaient été reçues pour près de 370 millions de dollars. Par conséquent, pour terminer la construction, 81 millions de dollars sont encore nécessaires. Il a ajouté que 63% des bâtiments partiellement endommagés avaient été rénovés et que 95 millions de dollars étaient nécessaires pour rénover 74 000 logements supplémentaires (1^er mars 2020, site Internet du ministère des Travaux publics et du Logement, 1^er mars 2020; bureau d’information du gouvernement dans la bande de Gaza, 1^er mars 2020).
• Muhammad Ziyara, ministre des Travaux publics et du Logement de l’Autorité Palestinienne, a annoncé un projet de reconstruction de plus de 270 logements pour les Palestiniens dont les maisons avaient été détruites lors de l’opération Bordure protectrice. Le coût du projet sera de 10 millions de dollars et sera financé par l’Arabie saoudite par le biais du Fonds de développement saoudien (Page Facebook du ministère des Travaux publics et du Logement de l’AP, 27 février 2020).

Préparatifs pour faire face au virus Corona

• Une délégation du ministère de la Santé de l’Autorité Palestinienne est arrivée dans la bande de Gaza pour rencontrer des représentants du ministère de la Santé de Gaza afin de les informer des mesures prises pour empêcher la propagation du virus Corona (Safa, 3 mars 2020).
• Des “sources égyptiennes” ont révélé que de hauts responsables des renseignements généraux égyptiens ont exhorté les dirigeants du Hamas à envoyer une délégation au Caire afin de formuler un accord sur la coordination avec l’Égypte concernant les préparatifs médicaux pour faire face au virus Corona. Cela a été fait par crainte que le virus n’entre dans la bande de Gaza, qui ne dispose pas de services médiatiques adéquats. Selon les sources, Israël a demandé à l’Égypte de faire appel au Hamas. Il a été convenu que l’Égypte fournirait aux Gazaouis tout le soutien dont ils avaient besoin. Les sources ont également signalé que l’Égypte craignait que les Palestiniens qui ont récemment visité l’Iran passent par l’Égypte pour se rendre dans la bande de Gaza et que l’Égypte a demandé à de hauts responsables du Hamas d’empêcher les Palestiniens de se rendre en Iran (al-Arab al-Jadeed, 1^er mars 2020).

Visite d’une délégation du Hamas en Russie

• Une délégation du Hamas dirigée par Isma’il Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, a effectué une visite de deux jours en Russie. Parmi les membres de la délégation figuraient Saleh al-‘Arouri, chef adjoint du bureau politique du Hamas, Maher Saleh, responsable du Hamas à l’étranger, et Musa Abu Marzouq, chef du bureau des relations internationales du Hamas. Au cours de la visite, la délégation a rencontré Sergey Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, Mikhail Bogdanov, son adjoint et d’autres hauts fonctionnaires du ministère. La réunion a porté principalement sur le plan Trump et la réconciliation palestinienne interne (Site Internet du Hamas, al-Quds, 2 mars 2020). Lors de sa visite, le ministre russe des Affaires étrangères a souligné l’opposition de la Russie au plan Trump et la nécessité d’une unité palestinienne interne (médias israéliens).

    
Droite : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, serre la main d’Isma’il Haniyeh (Site Internet du Hamas, 2 mars 2020). Gauche : La délégation du Hamas, dirigée par Haniyeh, rencontre Lavrov (Page Facebook du ministère russe des Affaires étrangères, 2 mars 2020)

• Au cours de la visite, la délégation du Hamas a également visité la plus grande mosquée de Moscou, où ses membres ont été reçus par le vice-président du Conseil du mufti russe, Rushan Abbyasov (Site Internet et page Facebook du Conseil du mufti russe, 3 mars 2020).

     
La délégation du Hamas dans la plus grande mosquée de Moscou
(Page Facebook du Conseil du mufti russe, 3 mars 2020)

• Dans une interview accordée à Moscou, Isma’il Haniyeh a déclaré que le principal sujet discuté avec le ministre russe des Affaires étrangères était le plan Trump. Il a déclaré que les deux parties ont convenu que l’accord est unilatéral et qu’il viole le droit international. Interrogé sur la violation par le Hamas des ententes avec Israël, qui a provoqué une série d’escalades, Haniyeh a déclaré qu’Israël n’avait pas besoin de s’excuser pour avoir attaqué la bande de Gaza. C’est Israël, a-t-il affirmé, qui a continuellement défié la bande de Gaza en tuant des personnalités de haut niveau des diverses organisations [palestiniennes] et en obligeant la “résistance” à réagir. Il a dit qu’au cours des deux dernières années, Israël avait retardé la mise en œuvre des accords [pour une accalmie], ce qui montrait son manque de sérieux. Concernant les relations du Hamas avec l’Iran, il a affirmé qu’elles étaient solides et stratégiques et ne se sont pas faites au détriment des relations du Hamas avec d’autres pays de la région (RT en arabe, 2 mars 2020).
• Avant la visite de la délégation du Hamas en Russie, il a été signalé que le chef du JIP, Ziyad al-Nakhalah, avait reçu une invitation officielle du ministère russe des Affaires étrangères à visiter Moscou et qu’al-Nakhalah prévoyait d’accepter (Site Internet du JIP, 1^er mars 2020). Selon Abd al-Hafiz Nofal, représentant de l’Autorité Palestinienne en Russie, l’invitation de Ziyad al-Nakhalah à visiter faisait partie du désir des hauts responsables russes de parler à toutes les organisations palestiniennes. Il a déclaré que des préparatifs étaient en cours pour une série de discussions approfondies entre la Russie et Mahmoud Abbas sur la résistance au plan Trump (Dunia al-Watan, 2 mars 2020).

Visite d’Ismail Haniyeh en Turquie

• Avant de se rendre en Russie, Isma’il Haniyeh et une délégation de membres du bureau politique du Hamas se sont rendus en Turquie. Ils ont rencontré des Palestiniens blessés qui avaient été transférés en Turquie pour recevoir des soins médicaux. Haniyeh a salué leur moral élevé et le sacrifice qu’ils avaient fait pour la restauration des droits des Palestiniens (Site Internet du Hamas, 27 février 2020).

    
Isma’il Haniyeh rencontre des Gazaouis blessés en Turquie
(Site Internet du Hamas, 27 février 2020)

• Pendant son séjour en Turquie, Haniyeh a également rencontré des représentants de KUTAD, l’association turque “Jérusalem et notre histoire” (Kudüs ve Tarihimiz Derneği), dirigée par le représentant du Hamas en Turquie, Jihad Yaghmour (Compte Twitter de KUTAD, 26 février 2020)^[3].
•  Isma’il Haniyeh, au centre du podium, à la réunion. Gauche : Jihad Yaghmour, représentant du Hamas en Turquie (Photo de droite, compte Twitter de KUTAD, 26 février 2020; photo de gauche, compte Twitter d’Abdullah Ceylan, 26 février 2020)

   
Ismail Haniyeh retourne dans la bande de Gaza

• Isma’il Haniyeh, qui a passé plusieurs mois à l’étranger, a démenti les informations selon lesquelles il ne prévoyait pas de retourner dans la bande de Gaza et s’est plutôt installé en Turquie ou au Qatar. Il a déclaré que dans le cadre de son rôle de chef du Hamas, il s’était rendu dans les succursales du mouvement à l’étranger mais que son pays d’origine était la Palestine et qu’il vivait dans la bande de Gaza. Il a affirmé que parmi les objectifs importants de ses visites dans d’autres pays figuraient la discussion des développements liés à la cause palestinienne et le renforcement des liens avec les différents pays (Spoutnik, 25 février 2020). Taher al-Nunu, conseiller aux médias d’Isma’il Haniyeh, a déclaré que la délégation palestinienne dirigée par Isma’il Haniyeh prévoyait de se rendre en Afrique du Sud en Avril 2020 (al-Andalou News, 2 mars 2020).

Visite d’une délégation du Hamas en Egypte

• Le 1^er mars 2020, une délégation de hauts responsables du Hamas dirigée par Rawhi Mushtaha, membre de l’agence politique du Hamas, est arrivée au Caire pour rencontrer de hauts responsables égyptiens du renseignement général (Paldf, 2 mars 2020). Avant leur arrivée, des “sources militaires égyptiennes” ont rapporté que l’Égypte tentait d’envoyer le message à toutes les parties impliquées selon lesquelles l’Égypte était en train de faire la médiation entre Israël et les Palestiniens en raison de l’histoire et de la géographie. Des sources ont ajouté que les officiers des renseignements généraux égyptiens qui étaient responsables de la question palestinienne avaient envoyé aux dirigeants du Hamas une invitation urgente au Caire pour discuter des questions de sécurité et de la réconciliation palestinienne interne (al-Arab al-Jadeed, 25 février 2020).
• Le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, a déclaré que la visite faisait partie de la coordination en cours entre le Hamas et l’Égypte. Il a déclaré que la délégation discuterait d’un certain nombre de questions importantes, notamment l’amélioration de la crise humanitaire dans la bande de Gaza, l’arrêt [présumé] de “l’agression israélienne” contre la bande de Gaza et l’effort de sécurité conjoint des deux côtés de la bande de la frontière entre Gaza et l’Égypte (al-Andalou News, 1^er mars 2020).

Ziyad al-Nakhalah se réfère à l’implication de Qassem Soleimani dans le soutien aux Palestiniens

• Dans une interview, le secrétaire général du JIP Ziyad al-Nakhalah a fait référence à l’implication de Qassem Soleimani dans le renforcement des capacités de la “résistance palestinienne”. Il a dit que Soleimani avait toujours personnellement traité toutes les questions concernant la Palestine et qu’il était impliqué dans la formation des Palestiniens. Selon al-Nakhalah, l’implication de Soleimani était si personnelle qu’il lui arrivait parfois de former lui-même des membres (al Mayadeen, 24 février 2020).

Activité contre le plan Trump

• Avant que la délégation du Hamas ne se rende à Moscou, Hussein al-Sheikh, président de l’autorité pour les affaires civiles à l’Autorité Palestinienne, a rencontré à Moscou Sergey Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, et son adjoint. Lavrov a déclaré à al-Sheikh que la Russie était attachée à la solution à deux États dans le cadre du droit international. Il a ajouté qu’il n’y avait aucun moyen d’éviter les négociations directes israélo-palestiniennes, parrainées par le Quatuor international (Wafa, 27 février 2020). Abd al-Hafiz Nofal, représentant de l’Autorité Palestinienne en Russie, a déclaré que la Russie avait proposé de tenir une réunion en Russie avec des représentants de toutes les organisations palestiniennes. Il a également déclaré qu’étant donné la visite de la délégation du Hamas en Russie, il était possible d’examiner la question et de se distancer autant que possible du discours habituel, qui jusqu’à présent n’avait pas été bénéfique (Dunia al-Watan, 29 février, 2020).

    
Hussein al-Sheikh à Moscou avec Sergey Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères
(Page Facebook de Hussein al-Sheikh, 27 février 2020)

Réactions à l’annonce de Netanyahu de construire en zone A1

• Le 25 février 2020, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ordonné la déclaration d’un plan de construction de 3 500 logements dans la zone A1. Ce sont deux plans de construction qui ont été gelés pendant des années et qui créeraient une contiguïté territoriale israélienne entre Ma’aleh Adumim et Jérusalem (médias israéliens).
• L’ordre du Premier ministre a provoqué une vague de protestations palestiniennes. Les Palestiniens ont fermement condamné le dégel du projet. Saeb Erekat, secrétaire du comité exécutif de l’OLP, a envoyé une lettre à Joseph Borrell, responsable de la politique étrangère de l’UE, appelant à une intervention immédiate pour empêcher le gouvernement israélien de mener à bien ses projets de construction dans la zone A1 (Wafa, 26 février 2020) . Il a ajouté qu’ils avaient déposé un recours formel auprès de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye concernant le “projet de colonisation”, notant que l’Autorité Palestinienne surveillerait toutes les activités du gouvernement israélien sur la question. Il a dit qu’il espérait que dans un proche avenir une enquête criminelle s’ouvrirait sur les activités de hauts responsables israéliens concernant les colonies et les “crimes de guerre” [présumés] d’Israël contre le peuple palestinien (Dunia al-Watan, 25 février 2020).
• Les autres réactions ont été les suivantes :
  • Le ministère des Affaires étrangères de l’Autorité Palestinienne a affirmé que l’avancée de Netanyahu dans le “projet de colonisation” faisait partie de la mise en œuvre de “l’accord du siècle” et était censée créer une nouvelle situation sur le terrain avec le soutien des États-Unis. Le ministère des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne a appelé la communauté internationale à ne pas arrêter ses condamnations afin de préserver une solution à deux États conformément aux résolutions juridiques internationales (Wafa, 25 février 2020).
  • Saleh Rifat, membre du comité exécutif de l’OLP , a déclaré qu’une réunion serait tenue par le Haut Comité palestinien pour le suivi de la CPI pour traiter des “mesures colonialistes” et des questions liées au “projet de colonisation” telles que déclarées par le Premier ministre israélien et ministre de la Défense (Dunia al-Watan, 28 février 2020).

Boycott des entreprises en activités dans les implantations

• Lors d’une réunion avec une délégation du Parlement européen, le Premier ministre de l’Autorité Palestinienne, Muhammad Shtayyeh, a appelé les pays de l’UE à obliger les entreprises internationales à cesser leurs activités dans les colonies et à cesser de coopérer avec les entreprises qui y opèrent (Wafa, 26 février 2020 ).
• Une poursuite de l’activité de l’Autorité palestinienne contre Amazon, qui, selon l’*Autorité palestinienne, envoie des colis aux résidents des colonies. Sakri Bishar, ministre du Trésor de l’Autorité Palestinienne, et Khaled al-Asili, ministre de l’Economie nationale de l’Autorité Palestinienne, ont envoyé un mémorandum à Amazon avec un appel à mettre immédiatement fin à sa “politique raciste” soutenant l’activité de colonisation, qui s’opposait au droit international. Les deux ministres ont exigé qu’Amazon cesse immédiatement d’envoyer des colis et ont souligné que si Amazon ne répond pas comme souhaité, “des mesures juridiques internationales seront instituées à son encontre” (Wafa, 26 février 2020). En outre, le ministère des Communications de l’Autorité Palestinienne a envoyé des messages à Amazon et à l’Union postale universelle les informant de la gravité des actions d’Amazon, qui, selon eux, violent le droit international et les résolutions adoptées par l’Union postale universelle concernant les droits des Palestiniens de recevoir du courrier à leur adresse dans l’État de Palestine, remis par le service postal palestinien (Wafa, 26 février 2020).
• Au début de la réunion hebdomadaire du gouvernement de l’Autorité Palestinienne, le Premier ministre de l’Autorité Palestinienne, Muhammad Shtayyeh, a également évoqué la question, affirmant que le gouvernement condamnait la “mesure raciste” d’Amazon, envoyant des colis dans les colonies sans facturer des frais postaux, même si elles faisaient partie d’Israël. Il a dit que cela conférait une légitimité aux colonies et en même temps privait les Palestiniens d’un service similaire. Il a déclaré que l’entreprise devait changer sa politique immédiatement (Wafa, 24 février 2020).

• Dans le Nord du Golan, entre al-Khadr et Majdal Shams, une force de Tsahal a identifié un véhicule dont les passagers avaient apparemment été impliqués dans une tentative de fusillade en Israël. La force a attaqué le véhicule (Porte-parole de Tsahal, 20 mars 2020). Les Syriens ont affirmé que les forces israéliennes avaient attaqué un véhicule civil près de Kuneitra (Télévision syrienne, 2 mars 2020). Selon des informations provenant de la région, l’un des passagers du véhicule était un commandant du Hezbollah (Twitter, 2 mars 2020).
• L’agence de presse Khutwa a rapporté que des miliciens iraniens avaient été blessés dans l’attaque [cf., des membres des milices soutenues par l’Iran] (Khutwa, 2 mars 2020). Selon nous, le véhicule attaqué par Tsahal aurait appartenu à des membres du Hezbollah qui appartenaient au “dossier du Golan”. Le dossier du Golan est un réseau militaire que les forces de Tsahal ont exposé il y a environ un an, que le Hezbollah a commencé à mettre en place dans les hauteurs du Golan à l’été 2018 (suite à la capture par l’armée syrienne des hauteurs du Golan des forces rebelles, dans laquelle des membres du Hezbollah étaient impliqués). Le réseau était composé de dizaines de membres vivant dans les villages du Nord du Golan qui avaient reçu des armes. L’objectif de la création de la force était de donner au Hezbollah la possibilité d’attaquer Israël depuis un front du Golan. Le réseau a été soutenu de diverses manières par le “quartier général Sud” du Hezbollah dans le Sud de la Syrie, notamment avec des tirs de roquettes, de la logistique et des renseignements (Site Internet du porte-parole de Tsahal, 13 mars 2019) ^[4].