- En Judée-Samarie et dans la bande de Gaza, les manifestations et les émeutes violentes se sont poursuivies, en protestation contre la déclaration de Trump et la décision américaine de réduire les fonds versés à l’UNRWA. Une roquette a été tirée de la bande de Gaza, pour la première fois depuis quatre semaines.
- Deux incidents ont été signalés en Samarie : l’arrestation d’un Palestinien revêtu d’un uniforme qui avait tenté de pénétrer dans la localité d’Itamar et la découverte de 11 engins piégés au Nord de Tulkarem par une patrouille de la police palestinienne. La fabrication et la pose d’engins piégés est un acte singulier qui requiert des compétences et un travail d’équipe, ce qui tend à prouver selon nous l’implication d’une organisation terroriste.
- Dans la bande de Gaza, les difficultés de la population s’accroissent alors qu’à l’hôpital de Beit Hanun, les services ont été interrompus en raison d’une pénurie d’essence. Les activités de deux autres hôpitaux devraient cesser prochainement pour la même raison. La pénurie d’essence menace également les travaux municipaux, notamment le fonctionnement des pompes d’égouts et des puits d’approvisionnement en eau aux résidents. Des manifestations sont prévues à Gaza en protestation contre les coupures à l’UNRWA, ainsi qu’une grève de 13000 employés.
Attaques et tentatives d’attaques
- Le 28 janvier 2018 – Les forces de sécurité israéliennes ont arrêté Bassam Abd al-Aziz al-Hajj Muhammad, 42 ans, de Beit Furik (région de Naplouse), qui avait tenté de pénétrer dans la localité d’Itamar (Samarie) revêtu d’un uniforme (pas de Tsahal). Il a été arrêté et transféré pour être interrogé. Un autre Palestinien qui se trouvait avec lui s’est enfui. Plusieurs cocktails Molotov prêts à l’emploi ont été trouvés sur place. Les forces de Tsahal sont entrées dans le village de Beit Furik pour retrouver le Palestinien en fuite. Durant les activités des forces de sécurité, des cocktails Molotov et divers objets ont été lancés dans leur direction, sans faire de blessés (Page Facebook Red Alert, 28 janvier 2018).
Point d’observation de Tsahal à Itamar, qui a permis de déjouer une
tentative d’infiltration (Porte-parole de Tsahal, 27 janvier 2018)
- Le 27 janvier 2018 – Des coups de feu ont été tirés d’un véhicule en marche sur un poste de garde de Tsahal près de Jb’aa (Nord de la Samarie), sans faire de blessés. Les auteurs des tirs se sont enfuis (Page Facebook Red Alert, 27 janvier 2018).
Découverte d’une cache d’engins piégés par la police de l’AP
- Le 26 janvier 2018, une patrouille de la police palestinienne a découvert plusieurs objets suspects dissimulés sur le côté d’une route reliant les villages d’A’llar à A’til, au Nord de Tulkarem (Wafa, Palinfo, 27 janvier 2018). Les démineurs dépêchés sur place ont conclu qu’il s’agissait de 11 engins piégés de 20-30 kg chacun, ayant émergé suite aux fortes pluies des derniers jours (Wafa, 26 janvier 2018 ; page Facebook du porte-parole de la police palestinienne en Judée-Samarie, 27 janvier 2018). Pour l’heure, on ignore qui a planté ces engins et quelle était la cible de l’attaque. La route est empruntée par des véhicules palestiniens et parfois par des véhicules militaires israéliens.
- Adnan al-Damari, porte-parole des services de sécurité de l’Autorité Palestinienne, a déclaré que la manière dont les engins ont été trouvés dessert les résidents de Judée-Samarie. Selon lui, grâce aux récentes pluies, il a été possible de découvrir les engins et de déjouer une atteinte aux résidents palestiniens. Il a précisé ignorer l’identité des responsables et a précisé qu’une enquête allait être ouverte à ce sujet (Page Facebook d’Adnan al-Damari, 26 janvier 2018 ; Dunia al-Watan, 28 janvier 2018).
La préparation et la pose d’engins est un acte singulier qui nécessite des compétences et un travail d’équipe qui ne sont pas à la portée des terroristes solitaires qui effectuent des actes de terrorisme populaire. De ce fait, ces engins témoignent selon nous de l’implication d’une organisation terroriste.

Droite : Les services de sécurité de l’AP neutralisent les engins piégés sur la route entre A’llar et A’til (Shihab, 27 janvier 2018). Gauche : Un des engins découverts sur place (Page Facebook du porte-parole de la police palestinienne, 27 janvier 2018)
Arrestation d’un Palestinien qui avait tenté d’activer une charge contre une force de Tsahal
- La police israélienne a arrêté un Palestinien résident d’Al-Khader (près de Bethléem) qui avait déposé un engin sur la route contournant Husam (région du Gush Etzion), en Juin 2017. La charge a été identifiée avant d’exploser. Les forces de Tsahal ont dépêché des démineurs. L’enquête a permis d’arrêter le suspect, qui a avoué avoir posé l’engin dans le but de porter atteinte à des soldats de Tsahal. Un acte d’accusation a été déposé contre le Palestinien (Page Facebook Red Alert, 28 janvier 2018).
Manifestations, émeutes et troubles de l’ordre
- Au cours de la semaine, les manifestations et les émeutes violentes se sont poursuivies en Judée-Samarie, à Jérusalem et dans la bande de Gaza en protestation contre la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël par Trump et contre les pressions américaines exercées contre l’UNRWA et la décision de réduire les fonds alloués à l’agence. Les manifestations se sont principalement déroulées dans les camps de réfugiés en présence d’enfants et d’adolescents des écoles de l’UNRWA. A Naplouse, les émeutiers ont fermé les bureaux de l’UNRWA en protestation contre les coupures budgétaires.

Droite : Manifestation dans le camp de réfugiés d’al-Amari à Ramallah en présence d’élèves des écoles de l’UNRWA (Page Facebook Anata Mubasher, 28 janvier 2018). Gauche : Manifestation dans le camp de réfugiés de Balata à Naplouse (Page Facebook du conseil populaire des services du camp de Balata, 29 janvier 2018)
- Durant une organisation organisée dans le camp de réfugiés d’Al-Aida à Bethléem le 27 janvier 2018, le “procès” du Président américain Donald Trump et du vice-Président a été organisé pour “juger” leur “politique biaisée en faveur d’Israël”. Les émeutiers ont arboré des mannequins à l’effigie des deux dirigeants, les ont pendues et les ont incendiées (Ma’an, Palinfo, 27 janvier 2018). L’évènement a été organisé en présence de Mohammad al-Masri, le secrétaire du Fatah à Bethléem et de Mohammed al-Laham, membre du conseil révolutionnaire du Fatah, qui a publié des images de la manifestation sur sa page Facebook (Page Facebook de Mohammad al-Laham, 27 janvier 2018). Une autre manifestation a été organisée face à l’entrée du bureau du commerce palestinien à Bethléem en protestation contre la visite d’une délégation américaine (Ma’an, 29 janvier 2019).

Droite : Manifestations de Palestiniens à l’entrée du bureau du commerce palestinien à Bethléem suite à la visite d’une délégation américaine sur place. Les affiches critiquent les Etats-Unis et Israël (Ma’an, 29 janvier 2018). Gauche : Policiers palestiniens dispersant les émeutiers (Ma’an, 29 janvier 2018)
- En parallèle, les tirs de pierres et de cocktails Molotov se sont poursuivis contre les forces de sécurité et des cibles civiles. Les forces de sécurité israéliennes ont arrêté des individus suspectés d’activités terroristes et ont saisi des armes. Ci-après les principaux incidents :
- Le 28 janvier 2018 – Des Palestiniens ont lancé des pierres sur un véhicule près de Tekoa (région du Gush Etzion), sans faire de blessés. Des dégâts ont été causés au véhicule (Page Facebook Red Alert, 28 janvier 2018).
- Le 27 janvier 2018 – Les forces de sécurité israéliennes impliquées dans une activité à Jérusalem-Est ont été attaquées avec des pierres. Un garde-frontière a été blessé (Page Facebook Red Alert, 27 janvier 2018).
- Le 27 janvier 2018 – Les forces de sécurité israéliennes opérant à Bethléem et Hébron ont saisi des armes, y compris une mitrailleuse de type MAG (Page Facebook Red Alert, 27 janvier 2018).
- Le 27 janvier 2018 – Des pierres ont été lancées sur des véhicules sur la route près du village d’al-Mugheir (Nord-Ouest de Beit El). Aucun blessé ni dégât n’a été signalé (Page Facebook Red Alert, 27 janvier 2018).
- Le 26 janvier 2018 – Un véhicule militaire a calé près du camp de réfugiés d’al-Fuar (région de Hébron). Les Palestiniens se sont attroupés et ont lancé des pierres et des cocktails Molotov. Aucune victime n’a été signalée (Page Facebook Red Alert, 26 janvier 2018).
Principaux attentats de l’année écoulée [1]
- Une roquette s’est abattue dans le secteur du conseil régional de Shaar Hanéguev, sans faire ni blessé ni victime. On ignore pour l’heure l’identité de l’auteur du tir.
Réparation mensuelle des tirs de roquettes
Six des roquettes tirées en Février ont été tirées depuis la Péninsule du Sinaï sur Eilat, apparemment par des membres de la Province du Sinaï de l’Etat islamique.
Au mois d’Avril, une roquette a été tirée de la Péninsule du Sinaï et s’est abattue en territoire israélien. L’engin a été tiré par des membres de la Province du Sinaï de l’Etat islamique.
Au mois d’Octobre 2017, deux roquettes ont été tirées du Nord de la Péninsule du Sinaï par la branche de l’Etat islamique dans le Sinaï. Les engins se sont abattus dans le secteur du Conseil régional d’Eshkol.
Répartition annuelle des tirs de roquettes
Affrontement avec Tsahal le long de frontière avec la bande de Gaza
- Le 26 janvier 2018, lors d’affrontements près de la barrière de sécurité à l’Est de Gaza, 9 palestiniens ont été blessés par des tirs de Tsahal : trois à l’Est de Jabalia, trois à l’Est de la ville de Gaza et trois à l’Est de Khan Yunis (Ma’an et compte Twitter du ministère de la Santé du Hamas dans la bande de Gaza, 26 janvier 2018).
Approvisionnement en électricité et en eau
- La direction du terminal de Rafah a annoncé qu’au cours de la semaine écoulée, des camions transportant du carburant pour la centrale électrique sont entrés dans la bande de Gaza (quds.net, 24 janvier 2018). Selon des rapports, l’électricité est actuellement fournie par des cycles de quatre heures avec et 12 à 16 heures sans (Compte Twitter Amana, 27 janvier 2018). Auparavant, l’électricité était fournie par des cycles de six heures. La réduction est apparemment le résultat de la tempête, qui a conduit à une augmentation de la demande d’électricité.
- Mazen Ghanim, président de l’autorité palestinienne de l’eau, a déclaré que des efforts sont faits pour mettre en œuvre le programme de dessalement pour résoudre la crise de l’eau dans la bande de Gaza. Il a précisé que 600 millions de dollars sont nécessaires pour le programme. Il a ajouté que l’autorité de l’eau espère recueillir 200 millions de dollars au cours de la conférence des Etats donateurs qui se tiendra à Bruxelles en Mars (quds.net, 27 janvier 2018).
Difficultés de fonctionnement des hôpitaux de la bande de Gaza
Ashraf al-Qidra, porte-parole du ministère de la Santé dans la bande de Gaza, a déclaré qu’en raison de la pénurie de carburant destiné au fonctionnement des générateurs fournissant de l’électricité dans les hôpitaux, dans les jours à venir, deux hôpitaux de la bande de Gaza, dont un hôpital pour enfants, doivent fermer leurs portes (Compte Twitter d’Ashraf al-Qidra, 28 janvier 2018). Le 29 janvier 2018, il a annoncé que l’hôpital de Beit Hanoun allait fermer en raison d’un manque de carburant (Compte Twitter d’Ashraf al-Qidra, 29 janvier 2018). Le vice-ministre de la Santé dans la bande de Gaza a déclaré que les hôpitaux dans la bande de Gaza ne possèdent plus que 45 % des médicaments de base (Agence al-Rai, 29 janvier 2018).
- Le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum a déclaré que le mépris du gouvernement de consensus national palestinien pour les besoins des hôpitaux dans la bande de Gaza était de nature à provoquer une catastrophe (Site Internet du Hamas, 28 janvier 2018). Les médecins et les employés de l’hôpital Yusuf al-Najar à Rafah ont protesté contre la détérioration des conditions médicales (Shehab, 29 janvier 2018).

L’hôpital de Beit Hanoun qui a fermé ses portes suite à la pénurie de carburant (Page Facebook de l’hôpital de Beit Hanoun, 30 janvier 2018)
- Les chefs des municipalités locales dans la bande de Gaza se sont aussi plaints de l’absence de carburant. Le maire de Deir el-Balah a déclaré que les institutions internationales qui fournissent sa municipalité avec du carburant ont annoncé leur intention d’arrêter leur approvisionnement début Février. Il a ajouté que l’arrêt de la fourniture de carburant inclut l’ensemble des municipalités de la bande de Gaza, et menace leur travail, en particulier en ce qui concerne le pompage des égouts et de l’eau des puits qui approvisionne les habitants (Radio Sawt al-Aqsa et Palinfo, 29 janvier 2018). Au cours d’une manifestation pour protester contre la situation économique, le maire de Rafah a également averti que les services fournis par la municipalité pourraient s’arrêter en raison de l’absence de carburant (Page Facebook de la municipalité de Rafah, 28 janvier 2018).
Protestation face à la situation économique
- Face à la détérioration de la situation économique dans la bande de Gaza, le Hamas a lancé une campagne sur les réseaux sociaux sous le slogan “Sauver Gaza.” La campagne devrait inclure des activités de protestation parrainées par divers organismes. Tout au long de la bande de Gaza, et en particulier dans les camps de réfugiés, des rassemblements et manifestations de protestation ont eu lieu (Shehab, 29 janvier 2018).
- L’UNRWA dans la bande de Gaza a publié une déclaration concernant la réduction du financement et un planning d’activités pour protester contre la politique des États-Unis (quds.net, 27 janvier 2018). Le 29 janvier 2018, les employés de l’UNRWA ont organisé des grèves et ont fermé toutes les écoles de l’agence dans la bande de Gaza. Ils ont également organisé un défilé qui s’est terminé par un rassemblement devant le siège de l’UNESCO. Amir al-Meshal, président du syndicat des employés de l’UNRWA dans la bande de Gaza, a déclaré à la manifestation qu’il ne permettra à personne de porter atteinte aux droits des salariés (Palinfo, 29 janvier 2018). Le porte-parole de l’UNRWA Adnan Abu Hasna a déclaré que l’agence avait besoin de 500 millions de dollars pour poursuivre l’aide qu’elle fournit et qu’il espérait que les pays occidentaux allaient augmenter leurs dons (Compte Twitter Palinfo, 26 janvier 2018).
- A Khan Yunis, le Hamas a organisé un défilé dans la ville de Bani Suheila. Musheir al-Masri, haut responsable du Hamas et membre du Conseil législatif palestinien, a prononcé un discours soulignant que l’Autorité Palestinienne n’avait que l’option de la “résistance” [cf., le terrorisme] pour libérer la terre et les lieux saints. Il a dit que la “résistance” œuvre jour et nuit pour planifier la destruction d’Israël. Il a appelé à la fin de la reconnaissance d’Israël et à annuler tous les accords signés, en particulier les Accords d’Oslo. Il a appelé l’Autorité Palestinienne à arrêter le “crime de coordination en matière de sécurité” parce qu’il continue à empêcher le déclenchement de “l’intifada de Jérusalem” (Site Internet du Hamas, 26 janvier 2018).

Gauche : Manifestation du Hamas à Khan Yunis. Gauche : Musheir al-Masri prononce
un discours (Site Internet du Hamas, 26 janvier 2018)
Le Hamas rejette les accusations d’Israël au sujet de l’établissement d’une présence militaire au Sud Liban et sur le plateau du Golan
- Moussa Abu Marzouq, membre du bureau politique du Hamas et chef du bureau des relations internationales et politiques, a réagi à des rapports d’Israël selon lesquels le Hamas, agissant sur ordre direct de l’Iran, met en place une infrastructure militaire sur les hauteurs du Golan et au Liban. Il a affirmé que les accusations selon lesquelles le Hamas reçoit ses ordres de l’Iran et a placé des lance-roquettes sur les hauteurs du Golan et une infrastructure militaire au Liban sont une forme d’incitation, parce que la présence du Hamas au Liban est publique et politique parmi les Palestiniens dans les camps de réfugiés.
- Moussa Abu Marzouq a également affirmé que la politique du Hamas était la résistance à “l’occupation israélienne à l’intérieur du territoire de la “Palestine” et que c’est Israël qui voulait déplacer la campagne au-delà des frontières de la Palestine.” Il a affirmé que les meilleures preuves sont les tentatives d’Israël de tuer de hauts responsables du Hamas à l’étranger, comme Khaled Mashaal en Jordanie, Izz al-Din al-Cheikh Khalil à Damas, Mahmoud al-Mabhuh à Dubaï et Muhammad Hamdan au Liban. Abu Marzouq a souligné que le Hamas avait le droit de répondre en temps et en heure (al-Quds, 27 janvier 2018).
Lutte du Hamas contre l’Etat islamique et les salafistes dans la bande de Gaza
- En réponse à une vidéo publiée par la Province du Sinaï de l’Etat islamique le 3 janvier 2018, vilipendant le Hamas et montrant ses membres fuyant la bande de Gaza pour rejoindre les rangs de l’organisation, l’agence de sécurité interne du Hamas dans la bande de Gaza a publié une vidéo intitulée “l’Etat islamique, la nouvelle mission.”
- La vidéo accuse la Province du Sinaï de l’organisation d’imposer un “siège” sur le Sud de la bande de Gaza et d’aider Israël. Dans la vidéo, deux membres de l’organisation rentrés dans la bande de Gaza de la péninsule du Sinaï expliquent comment l’Etat islamique répartit les marchandises qui entrent dans la bande de Gaza par les tunnels en trois catégories : les marchandises interdites, telles que les cigarettes, les marchandises générales et les marchandises destinées aux organisations militaires, y compris le Hamas. L’organisation avait initialement autorisé le passage de marchandises générales, mais détruisait les marchandises interdites et confisqué des marchandises militaires. Cependant, plus tard, l’organisation a empêché toute marchandise d’entrer dans la bande de Gaza. L’un d’entre eux a précisé avoir travaillé pour la police islamique de l’Etat islamique dans la région de Rafah, et qu’une partie de son travail consistait à empêcher le passage de marchandises et d’armes vers la bande de Gaza (Page Facebook des forces de sécurité intérieure dans la bande de Gaza, 25 janvier ; al-Anadolu News, 26 janvier ; et al-Ayam, 28 janvier 2018).

Images de la vidéo. Droite : L’Etat islamique bloque la bande de Gaza par le Sud et Israël l’entoure de l’autre côté. Gauche : Un membre de l’Etat islamique détenu par le Hamas détaille les activités de l’organisation le long de la frontière entre la bande et l’Egypte (Page Facebook des forces de sécurité intérieure dans la bande de Gaza, 25 janvier 2018)
Enregistrement de salafistes de Gaza appelant à commettre des attaques
- L’institution al-Raya media a publié l’enregistrement d’un réseau qui se fait appeler “l’armée de la nation salafiste à Jérusalem“[2] avec la voie de “Cheikh Hazifa.” L’enregistrement a été intitulé “Message pour notre peuple en Cisjordanie et à l’intérieur de l’occupation.” Cheikh Hazifa a encouragé les habitants de Judée-Samarie ainsi que les Arabes israéliens à attaquer les forces de Tsahal et des civils israéliens. Il leur a conseillé de ne pas utiliser de pierres, mais plutôt des couteaux, des poignards, des pistolets et des fusils de précision. Il a appelé les Palestiniens à mener des attaques dans les “villes occupées” de Tel Aviv, Haïfa, Jaffa et Jérusalem, dans “leurs maisons, leurs lieux de travail et de divertissement.”
Discours d’Abbas au sommet de l’Union africaine
- Mahmoud Abbas est arrivé à la tête d’une délégation de hauts responsables de l’AP à Addis-Abeba pour participer au sommet de l’Union africaine. Dans un discours, il a dit qu’il était important que tous les pays africains s’engagent à ne pas envoyer de délégations diplomatiques à Jérusalem et ne prennent aucune mesure concernant Jérusalem et la cause palestinienne qui violent les résolutions du Conseil de sécurité. Il a affirmé qu’Israël porte “cruellement” atteinte à Jérusalem et s’emploie à modifier sa nature spirituelle et sa place dans l’histoire, et porte atteinte aux lieux saints chrétiens et musulmans.
- Mahmoud Abbas a également affirmé que la décision de Trump concernant Jérusalem avait transformé les États-Unis en un pays identifié à Israël. Il a déclaré qu’un nouveau mécanisme est nécessaire pour promouvoir la paix, comprenant de nombreux participants et parrainé par l’ONU. Il a appelé à la création d’un comité international, parrainé par l’ONU et a également appelé l’Union africaine à envoyer des délégations au comité une fois qu’il sera créé (al-Jazeera, 28 janvier 2018).
Relations entre l’AP et les Etats-Unis
- Les relations entre les États-Unis et l’Autorité Palestinienne ont adopté un caractère tendu lorsque Donald Trump a déclaré à Davos qu’en reconnaissant Jérusalem comme capitale d’Israël, les Etats-Unis avaient “retiré le sujet de Jérusalem de la table des négociations.” Trump a ajouté que le refus des Palestiniens de rencontrer le vice-président Mike Pence a été irrespectueux, et que l’aide américaine aux Palestiniens cessera jusqu’à leur retour à la table des négociations. En réponse, Nabil Abu Rudeina, porte-parole de Mahmoud Abbas, a déclaré que si les États-Unis ne reviennent pas sur leur décision concernant Jérusalem, ils ne joueraient aucun rôle dans les négociations de paix. Saeb Erekat, secrétaire du comité exécutif de l’OLP, a déclaré que la déclaration empêche les États-Unis de jouer un rôle actif dans les efforts de paix, et les exclut du consensus international. Il a qualifié les menaces d’arrêter l’aide de “chantage” et a déclaré que Trump pourrait acheter beaucoup de choses avec son argent mais pas l’honneur des Palestiniens.
Déclarations de responsables de l’AP au sujet des activités internationales
- Compte tenu de la tension entre l’Autorité Palestinienne et les États-Unis, l’AP augmente ses efforts face à l’ONU et l’Europe. Riyad al-Maliki, le ministre des Affaires étrangères du le gouvernement de consensus national palestinien, a déclaré 2018 “Année de la reconnaissance internationale de la Palestine.” Il a affirmé que fin Février 2018, le Conseil de sécurité de l’ONU débattra de l’adhésion de “l’État de Palestine” en tant que membre des Nations Unies à part entière, de la question de la protection internationale pour le peuple palestinien et de la mise en œuvre des résolutions des Nations Unies concernant les implantations (Dunia al-Watan, 29 janvier 2018).
- Ci-après d’autres déclarations de responsables de l’OLP et de l’AP :
- Saeb Erekat, secrétaire du comité exécutif de l’OLP, a déclaré dans une interview que l’Autorité Palestinienne avait l’intention de déposer une plainte à la Cour pénale internationale (CPI) de la Haye contre la déclaration de Trump reconnaissant Jérusalem comme capitale d’Israël. Il n’a pas précisé de date mais a ajouté que l’AP avait un plan complet pour répondre à la décision du Président américain. Il a également dit que l’AP allait essayer d’adhérer à des organismes professionnels et de demander au Conseil de sécurité de l’ONU de la reconnaître comme membre à part entière. Il a souligné que les Palestiniens ne renonceraient pas, même si les Etats-Unis imposent leur veto.
- Saeb Erekat a rappelé que les Palestiniens ne considèrent pas les États-Unis comme un négociateur dans le processus de paix mais ne veulent pas remplacer les États-Unis par l’Union européenne car l’UE est un allié des Américains. Par conséquent, ils s’adressent à l’ONU, qui adhère à la légitimité internationale. Erekat a également demandé à tous les États arabes de couper leurs liens diplomatiques avec les États-Unis. Il a fondé sa demande sur la décision des Etats arabes et islamiques qui les engage à couper les relations avec tout pays qui reconnait Jérusalem comme capitale d’Israël et qui déplace son ambassade (al-Anadolu News, 29 janvier 2018).
- Taysir Jaradat, vice-ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de consensus national, a déclaré qu’un certain nombre de pays européens envisagent sérieusement la possibilité de reconnaître l’État de Palestine. Il a affirmé que des discussions avaient lieu à ce sujet avec le Luxembourg, l’Irlande, le Portugal et la Belgique, et a déclaré que la Slovénie était sur le point de décider dans un avenir très proche de la reconnaitre la Palestine. Il a dit que des contacts ont également lieu avec les grands pays, tels que la France, l’Allemagne et l’Espagne. Il a également déclaré que, récemment, la possibilité s’est présentée que l’UE prenne une décision collective de reconnaître la Palestine, et que chaque membre puisse ensuite voter à un moment approprié (Dunia al-Watan, 24 janvier 2018).
Les résultats d’un sondage palestinien témoignent de la baisse de la confiance dans le processus de paix
- Le 25 janvier 2018, le centre Khalil Shqaqi de recherche politique a publié les résultats d’un sondage d’opinion israélo-palestinien qui se concentre principalement sur le processus politique. Le sondage a eu lieu en Décembre 2017 et 1270 personnes de Judée-Samarie et de la bande de Gaza y ont participé. Le sondage a examiné principalement l’influence de la reconnaissance par Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël. Par rapport à l’enquête de Juin 2017, les résultats indiquent une diminution de la confiance du public palestinien dans le processus de paix et une augmentation du nombre de personnes qui appuient la lutte armée.
- Ci-après les résultats du sondage (Site Internet PSR, 25 janvier 2018) :
- Le soutien à la solution à deux Etats : 48 % des habitants de Judée-Samarie soutiennent la solution à deux Etats (comme en Juin 2017). Dans la bande de Gaza, 44 % appuient la solution à deux Etats, contre 61 % en Juin 2017. Au sein des partisans du Fatah, 67 % supportent la solution à deux États et au sein des partisans du Hamas, seulement 30 %.
- Le caractère pratique de la solution à deux Etats : 60 % des Palestiniens interrogés (62 % de Judée-Samarie et 56 % dans la bande de Gaza) pensent que la solution à deux Etats n’est pas praticable (contre 52 % dans le dernier sondage). 37 % pensent qu’elle l’est. Cependant, 75 % des Palestiniens interrogés n’envisagent pas la création d’un État palestinien dans les cinq prochaines années.
- A quel point les implantations israéliennes rendent la solution à deux Etats impossible ? : 62 % des personnes interrogées en Judée-Samarie et 65 % dans la bande de Gaza ont répondu oui.
- Le choix du processus de paix comme option préférable : 26 % ont répondu oui, contre 45 % en Juin 2017.
- Le choix de la lutte armée en option : 38 % ont répondu oui, contre 21 % en Juin 2017.

Manifestation organisée par le Hezbollah pour protester contre la déclaration de Trump, près de la frontière israélo-libanaise (Compte Twitter Palinfo, 28 janvier 2018)
[1] Les principales attaques consistent en des fusillades, des attaques à l'arme blanche, à la voiture bélier et la pose d'engins piégés et ne comprennent pas les tirs de pierres et de cocktails Molotov. ↑
[2] L'armée de la nation salafiste à Jérusalem est un réseau jihadiste salafiste dans la bande de Gaza dirigé par Isma'il Hamid, alias Abu Hafez al-Maqdisi. Al-Maqdisi a été détenu dans le passé à plusieurs reprises par le Hamas. Les membres de l'organisation ont tiré des roquettes en territoire israélien à plusieurs occasions. Le réseau collabore avec les organisations du jihad dans la péninsule du Sinaï. ↑