- Cette semaine, un niveau élevé de violence a été signalé le vendredi et les jours suivants. Des manifestants, y compris des enfants, qui se trouvaient sur la ligne de front ont affronté les soldats de Tsahal, ont lancé des cocktails Molotov et des grenades et ont grimpé sur la barrière de sécurité. Des actions violentes au cours des jours (et des nuits) qui ont suivi la marche du vendredi ont été notées, ainsi que la reprise des lancers de ballons incendiaires sur Israël. Dans le même temps, la rhétorique déchaînée du Hamas, qui inclut des menaces pour élever le niveau de violence, se poursuit.
- Une chaîne de télévision arabo-iranienne a diffusé un programme traitant des capacités militaires du Jihad islamique palestinien (organisation terroriste palestinienne soutenue par l’Iran). Le programme indiquait que l’organisation avait réussi à développer des “missiles de précision” et qu’elle pouvait lancer des roquettes et des missiles sur Tel Aviv, Netanya et Jérusalem.
- Les Palestiniens continuent de réagir avec colère à la déduction de fonds des recettes fiscales collectées par Israël pour l’Autorité palestinienne : Mahmoud Abbas a clairement indiqué que l’Autorité Palestinienne n’accepterait pas de fonds d’Israël après la compensation, ferait appel aux tribunaux internationaux, y compris à la Cour pénale internationale ; ferait appel au Président français dans le contexte des liens de la France avec le Protocole de Paris et boycotterait les produits israéliens. Un haut responsable de l’Autorité palestinienne a également menacé de suspendre les paiements aux employés de l’administration du Hamas, ce qui pourrait conduire à une série de combats avec Israël.
“La marche du retour”
- Le 22 février 2019 a eu lieu la 48ème “marche du retour”, marquée par “la loyauté envers les martyrs du massacre du Tombeau des patriarches” (marquant le 25e anniversaire du massacre du Tombeau des patriarches par Baruch Goldstein). Quelque 8 000 manifestants ont pris part à la “marche du retour”, un peu moins que la semaine dernière, dont certains ont affronté les forces de sécurité israéliennes. Les manifestants ont lancé des cocktails Molotov et des grenades, ainsi que des pierres sur les forces de sécurité, qui ont réagi par des mesures anti-émeute et des balles réelles. Des sources palestiniennes ont signalé que plusieurs manifestants ont réussi à escalader la barrière de sécurité à plusieurs reprises à l’Est de la ville de Gaza et à arborer le drapeau palestinien (Palinfo, 22 février 2019).
Droite : Manifestants de la “marche du retour” près de la barrière de sécurité. Gauche : Enfants grimpant à la clôture (Page Facebook de l’Autorité nationale de la marche du retour, 22 mars 2019)
Enfants lançant des pierres près de la barrière de sécurité pendant la “marche du retour”
(Page Facebook de l’Autorité nationale de la marche du retour, 23 mars 2019)
- Le ministère palestinien de la Santé a annoncé que durant les événements, un adolescent de 15 ans a été tué et 41 personnes ont été blessées. Selon les rapports palestiniens, la victime Yussuf Said Hussein Al-Daya (Compte twitter d’Ashraf el Kader, 22 février 2019). Une source de la salle de guerre conjointe des organisations palestiniennes a accusé Israël de l’entière responsabilité de la mort d’un enfant palestinien. Elle a également averti que les “crimes” commis par Israël contre les Palestiniens risquaient d’incendier la situation dans les localités environnantes de la bande de Gaza. Selon cette source, les forces de la “résistance” ont appelé à débattre de la réponse à la mort de l’adolescent et la salle des opérations entretient des contacts intensifs avec les médiateurs des Nations Unies et avec les responsables égyptiens. Elle a en outre noté que les forces de la “résistance” sont en état d’alerte permanente en vue de toute escalade ou d’une confrontation avec l’armée israélienne (Dunia Al-Watan, 22 février 2019).
- Comme chaque semaine, des personnalités du Hamas et d’autres organisations ont assisté aux événements. Dans leurs discours, de nombreux orateurs ont évoqué les événements survenus au mont du Temple (voir ci-dessous). Ci-après certaines déclarations faisant état de menaces contre Israël :
- Fathi Hamad, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré que les événements de la mosquée Al-Aqsa étaient de bon augure et prouvaient que le peuple palestinien adhérait à ses droits et à sa “résistance”. Il a appelé le peuple palestinien à s’unir et à continuer de combattre Israël. Il a ajouté que les jeunes Palestiniens attendaient un signal leur permettant de franchir la barrière de sécurité dans l’Est de la bande de Gaza (Al-Watan, 22 février 2019).
- Da’ud Shehab, porte-parole du Jihad Islamique Palestinien, a déclaré que la lutte du peuple palestinien à la mosquée Al-Aqsa s’était intensifiée (Télévision Al-Aqsa, 22 février 2019).
- Ismail Radwan, haut responsable du Hamas et porte-parole de l’Autorité nationale palestinienne pour la marche du retour, a appelé la résistance palestinienne à rester en alerte afin de réagir à toute agression contre la mosquée Al-Aqsa. Il a appelé le public palestinien à se mobiliser afin de protéger la mosquée (Denya Al-Watan, 22 février 2019).
- L’Autorité nationale suprême pour la marche du retour a appelé le public palestinien à participer à la “marche du retour” le vendredi 1er mars 2019, sous le slogan “Porte de la Miséricorde”. Selon eux, cette journée sera déclarée “journée de colère” pour les dégâts causés aux mosquées et aux lieux saints. Il a également appelé les Palestiniens à se préparer aux événements marquant le premier anniversaire de la marche du 30 mars 2019 (Télévision Al-Aqsa, 22 février 2019).
Les événements de la flottille
- Le 19 février 2019 a eu lieu la 25ème mini-flottille, à laquelle ont participé environ 12 petits bateaux. La mini-flottille avait son propre thème: “la poursuite du siège provoquera une explosion”. Au cours de la flottille, environ 1 500 Palestiniens ont provoqué une émeute sur le rivage (Shehab, 19 février 2019). Selon des informations, environ 20 Palestiniens ont été blessés (Compte Twitter d’Ashraf al-Qidra, 19 février 2019). Fathi Hamad, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré que le peuple palestinien était “au bord d’une explosion”. Il a souligné que si Israël ne mettait pas en œuvre les accords conclus, les Palestiniens intensifieraient les activités de l’unité de harcèlement de nuit jusqu’à ce qu’ils franchissent les frontières (al-Aqsa, 19 février 2019).
Mini-flottilles organisées en mer et à terre (Page Facebook de l’Autorité nationale suprême, 19 février 2019)
- L’Autorité nationale suprême a annoncé que la prochaine mini-flottille se tiendrait le 26 février 2019 sous le thème “La bande de Gaza surmonte ceux qui l’entourent” (al-Aqsa, 25 février 2019). Elle a ensuite été annoncé que la mini-flottille avait été annulée, apparemment à cause des conditions météorologiques.
Les ballons incendiaires
- L’unité des “fils d’Al Zouari” a annoncé le renouvellement du lancer de ballons incendiaires en Israël (Page Facebook “Les fils d’Al Zouari”, 22 février 2019). Le 19 février 2019, deux incendies ont éclaté dans la forêt de Kissufim, près de la bande de Gaza, à l’aide de ballons incendiaires. Des explosifs ont été trouvés attachés à un ballon qui a atterri dans le Néguev occidental. Ce sont les premiers incendies qui ont éclaté depuis Octobre 2018. Le lendemain, le 20 février 2019, plusieurs ballons incendiaires ont été lancés en territoire israélien depuis la bande de Gaza. Certains d’entre eux ont explosé dans les airs. Un groupe de ballons a été retrouvé dans une zone dégagée du Néguev occidental (Porte-parole du conseil régional du Néguev occidental local, 20 février 2019). En réponse, des avions de l’armée de l’air israélienne ont attaqué un poste du Hamas dans le Sud de la bande de Gaza (Porte-parole de Tsahal, 20 février 2019). Les médias palestiniens ont rapporté qu’il n’y avait pas de victimes.
Préparation et lancement d’un groupe de ballons munis d’un dispositif incendiaire en territoire israélien à l’Est d’al-Bureij (Page Facebook “les fils d’Al-Zouari à Rafah” , 20 février 2019)
Activités violentes entre les marches du vendredi
- Entre les marches du vendredi, les activités de violence se poursuivent, menées par les unités de harcèlement de nuit et les unités d’incendie de pneus à plusieurs endroits le long de la frontière, près de la barrière de sécurité. Des Palestiniens auraient tenté de franchir la clôture à plusieurs endroits le long de la frontière (Shehab, 21 février 2019). Les Palestiniens ont également signalé que les forces de Tsahal avaient blessé un certain nombre de personnes au cours de ces activités (Shabakat Quds, 20 février 2019).
- Le 23 février 2019, les activités des unités de harcèlement de nuit auraient été annulées en raison de “la situation de sécurité à la frontière” (Page Facebook des “Fils d’al-Zouari”, 23 février 2019). Le lendemain, ils ont annoncé le renouvellement de leurs activités (Amama, 24 février 2019). Un responsable du JIP, Ahmed al-Mudallal, a déclaré que l’objectif des unités de harcèlement de nuit était de faire ressentir aux Israéliens vivant près de la bande de Gaza la même inquiétude que les résidents de la bande de Gaza en raison de la situation sécuritaire causée par Israël (Al-Aqsa TV, 23 février 2019).
- Zouari”, 23 février 2019). Le lendemain, ils ont annoncé le renouvellement de leurs activités (Amama, 24 février 2019). Un responsable du JIP, Ahmed al-Mudallal, a déclaré que l’objectif des unités de harcèlement de nuit était de faire ressentir aux Israéliens vivant près de la bande de Gaza la même inquiétude que les résidents de la bande de Gaza en raison de la situation sécuritaire causée par Israël (Al-Aqsa TV, 23 février 2019
Matériel du groupe de harcèlement de nuit des “fils d’al-Zouari à Rafah” (Page Facebook des “fils d’al-Zouari à Rafah”, 21-24 février 2019)
Tirs de roquettes en territoire israélien
- La semaine dernière, aucune roquette n’a été tirée en territoire israélien.
Tirs de roquettes et d’obus de mortier de l’année écoulée
Répartition annuelle des tirs
Prévention de la contrebande d’équipements militaires dans la bande de Gaza
- Israël a empêché le passage clandestin d’équipements dans la bande de Gaza pouvant être utilisés à des fins militaires. L’équipement a été découvert au terminal d’Erez au moment du passage de dix sacs de courrier en provenance d’Israël contenant onze colis d’objets suspects désignés comme “à double usage”. Le matériel avait été commandé sur Internet et comprenait deux microscopes numériques, des lunettes de vue, un équipement biométrique, des téléphones de terrain, des lampes de poche sous-marines, deux ensembles de composants électroniques, des câbles à fibres optiques, des adaptateurs électroniques et des soudeurs. Le responsable de l’Autorité de coordination et de liaison dans la bande de Gaza a déclaré qu’il considérait que la tentative d’exploitation du service postal israélien pour la bande de Gaza était un événement très grave. Il a ajouté que les organisations terroristes pourraient utiliser la marchandise lors d’attaques contre Israël (Unité du porte-parole du coordonnateur israélien des activités du gouvernement dans les territoires, 20 février 2019).
Certains équipements à double usage saisis au terminal d’Erez (Compte Twitter du coordinateur israélien des activités du gouvernement dans les territoires, 20 février 2019)
Poursuite des tensions à la Porte d’Or à Jérusalem
- La semaine dernière, la tension a continué sur le mont du Temple après que le waqf ait ouvert l’enceinte près de la Porte d’or (“Bab al-Rahma” en arabe). Celle-ci avait été fermée par une ordonnance du tribunal en 2003 après que des activités aient été organisées par une association illégale affiliée au Hamas. Les groupes palestiniens ont vivement protesté contre la décision israélienne de fermer la Porte d’or et ont appelé le public palestinien à manifester en masse pour défendre la mosquée.
- Des forces de police israéliennes accrues ont été déployées sur le site mais la zone de prière n’a pas été fermée. Pour empêcher les émeutes, dans la nuit du 21 février 2019 avant la prière, la police a arrêté environ 60 Palestiniens soupçonnés d’incitation à l’émeute, la plupart d’entre eux résidant à Jérusalem-Est (en plus des 34 Palestiniens arrêtés la veille). Parmi les détenus figurait Cheikh Abd al-Azeem Salhab, président du waqf jordanien, qui a appelé les Palestiniens à se rendre à al-Aqsa vendredi à midi pour la prière (Dunia al-Watan, 22 février 2019). Le ministre des Dotations et le porte-parole du ministère jordanien des Affaires étrangères ont condamné la détention de Salhab et demandé sa libération. Le ministre des Dotations a qualifié l’incident de “grave escalade et de jeu avec le feu.” La direction du waqf, dans un acte exceptionnel, a fait appel au procureur général du gouvernement israélien, lui demandant d’intervenir dans la décision de fermer la structure de la Porte d’Or. Salhab a été libéré le 24 février 2019. La police lui a demandé de signer un ordre lui interdisant d’entrer dans l’enceinte du mont du Temple pendant une semaine, mais il a refusé (Haaretz, 25 février 2019).
Gauche : Musulmans pénétrant dans l’enceinte de la Porte d’Or (Ma’an, 23 février 2019). Droite : Le président du conseil du waqf Azeem Salhab, s’introduit dans l’enceinte de la porte d’or, avec la foule (Compte Twitter Palinfo, 22 février 2019)
- Les médias palestiniens et les réseaux sociaux ont présenté l’événement comme une victoire palestinienne après une lutte déterminée menée la semaine dernière. Selon nous, le fait de présenter les événements comme une “victoire” palestinienne du cheikh Ikrima Sabri a contribué à calmer la situation. D’autre part, le Hamas a poursuivi sa campagne d’incitation à la violence et a appelé le public palestinien à continuer de manifester. Ci-après les principales déclarations :
- Nabil Sha’ath, conseiller de Mahmoud Abbas pour les affaires étrangères et les relations internationales, a déclaré que les Palestiniens avaient réussi à descendre dans la rue, comme ils l’avaient fait par le passé pour empêcher Israël d’installer des caméras de sécurité aux entrées de la mosquée Al-Aqsa. Cette fois encore, a-t-il affirmé, le peuple palestinien avait résisté avec succès au plan israélien de prise de contrôle de la Porte d’Or (Wafa, 22 février 2019).
- Le porte-parole du Fatah, Usama Qawasmeh, a déclaré qu’Israël “jouait avec le feu” et serait responsable des conséquences de ses “prétendus” crimes. Le bureau de Mahmoud Abbas a affirmé que les activités et les décisions d’Israël détruisaient les accords signés dans le passé et violaient le droit international.
- Cheikh Ikrima Sabri, président du Conseil suprême des musulmans et qui donne des sermons dans la mosquée Al-Aqsa, a affirmé que la Porte d’Or faisait partie intégrante de la mosquée Al-Aqsa. Il a affirmé qu’Israël avait un plan pour transformer la zone en synagogue et que les fidèles musulmans l’avaient déjoué et l’avait déjoué en pénétrant dans l’enceinte. Il a ajouté que l’enceinte avait besoin de travaux de rénovation et d’entretien et qu’ils étaient sur le point de les entreprendre (Page Facebook d’Al-Ghad TV, 22 février 2019).
- Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, a déclaré que la fermeture de la Porte d’Or et d’autres mesures prises par Israël à Jérusalem indiquaient son intention de diviser et de prendre progressivement le contrôle du site. Il a appelé les Palestiniens de tous les territoires à envisager le vendredi 22 février 2019 comme une journée pour se rebeller et prendre une position ferme au nom de la mosquée Al-Aqsa et contrecarrer les mesures prises par Israël.
- Husam Badran, membre du bureau politique du Hamas, a critiqué la détention du président du conseil du waqf Abd al-Azeem Salhab, affirmant que de telles détentions augmenteraient la résistance des Palestiniens à Jérusalem (Site Internet du Hamas, 24 février 2019).
Droite : Dessin d’Al-Quds: “Vers la Porte d’or …” (Al-Quds, 23 février 2019). Gauche : Entrée dans l’enceinte de la Porte d’Or (Page Facebook d’Alaa ‘al-Laqta, 22 février 2019)
Autres incidents
- Les Palestiniens ont continué à lancer des pierres et des cocktails Molotov sur les forces de sécurité israéliennes et des cibles civiles. Les forces de sécurité israéliennes ont mené des activités de lutte contre le terrorisme dans toute la Judée-Samarie, arrêtant des Palestiniens soupçonnés d’activités terroristes, saisissant des armes et confisquant des fonds utilisés pour financer leurs activités. Certains événements importants ont été les suivants :
- Le 26 février 2019 – Lors de perquisitions effectuées par les forces de sécurité israéliennes sur plusieurs sites de Judée-Samarie, plusieurs milliers de shekels destinés à des fins terroristes ont été confisqués (Porte-parole de Tsahal, 26 février 2019).
- Le 25 février 2019 – Au cours d’une activité des forces de sécurité israéliennes à Bayt Umar (Nord-Ouest d’Hébron), un fusil d’assaut improvisé Carlo a été saisi (Porte-parole de Tsahal, 25 février 2019).
- Le 22 février 2019 – Un cocktail Molotov a été lancé sur un véhicule de la sécurité israélienne transportant plusieurs passagers dans le quartier de Silwan à Jérusalem-Est. Le véhicule a brûlé. Aucune victime n’a été signalée parmi les passagers. Les forces de police israéliennes ont ouvert une enquête pour rechercher les coupables (Unité du porte-parole de la force de police israélienne, 22 février 2019).
- Le 21 février 2019 – Au cours d’une activité des forces de sécurité israéliennes dans le village de Luban al-Sharqia (près de Ramallah), cinq Palestiniens soupçonnés d’avoir jeté des pierres ont été arrêtés (Porte-parole de Tsahal, 21 février 2019).
Principales attaques de l’année écoulée en Judée-Samarie [1]
Le Hamas s’établit du côté palestinien du terminal de Kerem Shalom
- Les forces de sécurité du Hamas encerclent toujours la zone entourant le terminal de Kerem Shalom et lui ont imposé leur plein contrôle après l’avoir déclaré zone de sécurité militaire fermée. Les employés du ministère du Trésor de la bande de Gaza employés par le Hamas supervisent la circulation des marchandises à travers le passage. Des membres du Hamas ont également modifié le parcours des camions. Depuis que l’Autorité Palestinienne a reçu la gestion du terminal (Novembre 2017, à la suite de l’accord de réconciliation signé au Caire), 82 employés de l’autorité du contrôle des terminaux de l’Autorité Palestinienne y travaillent (al-Jazeera, 21 février 2019).
Manifestations dans la bande de Gaza contre Mahmoud Abbas
- Une campagne médiatique a été lancée pour exiger la démission de Mahmoud Abbas afin de protester contre sa punition de la bande de Gaza. Les réseaux sociaux ont affiché des messages réclamant sa démission, et des milliers de Palestiniens ont organisé une manifestation place Al-Saraya à Gaza. Ils ont appelé Mahmoud Abbas à démissionner, ont agité des pancartes indiquant “#démissionne” et ont agité des drapeaux palestiniens. Un groupe se faisant appeler “le mouvement populaire pour le sauvetage national”, qui a organisé la manifestation, a déclaré que son objectif était d’appeler à la destitution de Mahmoud Abbas “qui porte préjudice au peuple palestinien et mine la cause nationale palestinienne”. Selon nous, le Hamas est derrière la campagne de protestation. Musheir al-Masri, porte-parole de la faction du Hamas au Conseil législatif palestinien, a déclaré que Mahmoud Abbas constituait un danger clair et présent pour la cause palestinienne et un ennemi du peuple palestinien (al-Aqsa, 23 février 2019). Cependant, des milliers de Palestiniens ont pris part à des rassemblements de soutien à Mahmoud Abbas en Judée-Samarie et des événements ont eu lieu dans plusieurs villes, notamment Hébron, Tubas, Jénine et Tulkarem (Wafa, 23 février 2019).
Le JIP présente ses capacités militaires à la presse iranienne
- La chaîne de télévision iranienne Al-Alam a diffusé un programme sur les capacités militaires de la branche armée du JIP. Le porte-parole des Brigades de Jérusalem, Abu Hamza, et d’autres personnalités ont révélé des informations sur le fonctionnement de la branche armée, les armes dans son arsenal et ses intentions.
- Au cours du programme, Abu Hamza a affirmé qu’ils avaient développé avec succès des “missiles précis” et qu’ils pourraient lancer des missiles/roquettes sur Tel Aviv, Netanya et Jérusalem. Le programme a également montré des tunnels du JIP qui, selon les affirmations, soutiendraient des actions visant à emprisonner des soldats israéliens pour les échanger contre des prisonniers palestiniens. Une fusée fabriquée par le JIP récemment révélée a été montrée, baptisée “l’enfer pour Ashqelon” (al-Alam, 24 février 2019).
Un site des Brigades de Jérusalem pour la fabrication de roquettes (Télévision Al-Alam, Iran, 24 février 2019)
Israa ‘al-Bhiesi, une journaliste de la télévision al-Alam dans la bande de Gaza, se rend dans un tunnel terroriste du JIP (Télévision Al-Alam, Iran, 24 février 2019)
Réactions à la loi israélienne sur la déduction des recettes fiscales palestiniennes
- De hauts responsables palestiniens continuent de protester contre la loi israélienne déduisant de l’argent des fonds fiscaux transférés par Israël aux Palestiniens. Les fonds déduits sont utilisés par l’Autorité Palestinienne pour payer les salaires des familles de chahids et de prisonniers. Selon Shukri Bshara, ministre du Trésor de l’AP, la décision israélienne va influencer le budget 2019, qui devrait être considérablement réduit, ce qui aura un impact direct sur la croissance économique. Cependant, il a dit que la perte [mensuelle] de 40 millions de shekels (environ 11 millions de dollars) ne briserait pas les Palestiniens. Le gouvernement, a-t-il affirmé, n’a pas l’intention d’augmenter les impôts et cherchera des moyens de les réduire. Il a également déclaré que les prisonniers libérés recevraient 100% de leurs pensions et salaires (Télévision palestinienne, 21 février 2019).
- Mahmoud Abbas a déclaré qu’ils n’accepteraient pas les fonds d’Israël après les déductions. Il a également déclaré que les familles des prisonniers et des chahids étaient leur priorité absolue et qu’elles recevraient la totalité de leurs sommes (Télévision palestinienne, 20 février 2019). Selon le ministre des Affaires étrangères Riyad al-Maliki, les Palestiniens avaient décidé d’envoyer une lettre officielle à Israël refusant de recevoir toute somme d’argent sur laquelle des fonds avaient été déduits. Il a ajouté qu’Israël avait déjà reçu la lettre (Télévision palestinienne, 21 février 2019). La réunion hebdomadaire du gouvernement intérimaire palestinien a vivement critiqué la décision israélienne et annoncé qu’elle examinerait tous les moyens possibles pour y faire face (Wafa, 19 février 2019).
- L’Autorité palestinienne a l’intention de prendre un certain nombre de mesures, notamment les suivantes :
- Un appel aux groupes internationaux :
- Mahmoud Abbas a abordé la question en détail lors de son discours à la réunion au sommet Union européenne – Ligue arabe qui s’est tenue à Charm el-Cheikh. Il envisage également de discuter de la question avec les dirigeants chinois et russes.
- Riyad al-Maliki, ministre des Affaires étrangères, a déclaré qu’ils envisageaient de faire appel des tribunaux internationaux et qu’ils discutaient pour le moment des arguments juridiques qu’ils allaient présenter. Il a également déclaré que son bureau avait lancé un appel aux pays européens pour qu’ils assument leurs responsabilités et décident de la suite à donner à la décision israélienne, qui serait en violation de la loi (Télévision palestinienne, 21 février 2019).
- Mahmoud al-‘Alul, président adjoint du Fatah, a déclaré qu’ils avaient décidé de rencontrer des représentants européens et d’envoyer un message au Président français Emanuel Macron, compte tenu de la relation entre la France et le Protocole de Paris. Ils avaient également décidé, a-t-il affirmé, de faire appel à la Cour pénale internationale (Dunia al-Watan, 21 février 2019).
- Exercer des pressions sur Israël : Une “personnalité influente” de l’AP a déclaré qu’après le vote de la loi, le gouvernement de Rami Hamdallah utiliserait la bande de Gaza pour “faire pression” sur Israël afin de l’abroger. La source a ajouté que le gouvernement de l’Autorité Palestinienne arrêterait de payer les salaires des employés de la bande de Gaza, ce qui aggraverait la situation humanitaire et pourrait entraîner une nouvelle escalade avec Israël (al-Akhbar, 22 février 2019).
- Boycott des produits israéliens : Le ministre du Trésor de l’Autorité Palestinienne a déclaré qu’une des mesures serait de boycotter les produits israéliens. Ils seraient remplacés, a-t-il affirmé, par des produits locaux ou importés (Télévision palestinienne, 21 février 2019). Selon certaines informations, le gouvernement aurait nommé une équipe chargée de boycotter les produits israéliens et de les empêcher de pénétrer sur le marché palestinien (Dunia al-Watan, 21 février 2019).
- Un appel aux groupes internationaux :
Le sommet de Charm el-Cheikh
- Mahmoud Abbas était à la tête de la délégation palestinienne au Sommet Union européenne – Ligue des États arabes à Charm el-Cheikh (Wafa, 23 février 2019). Devant les participants au sommet, il a longuement parlé de la loi israélienne sur la déduction de fonds des recettes fiscales transférées aux Palestiniens. Il a critiqué les mesures israéliennes qui, a-t-il dit, violaient les accords avec l’Autorité Palestinienne et volaient de l’argent appartenant aux Palestiniens. Il a appelé à un arbitrage international et à ce que et à ce que les pays européens mettent en place un filet de sécurité économique pour le budget de l’Autorité Palestinienne, afin qu’elle puisse faire face aux mesures prises par Israël contre les Palestiniens (Télévision palestinienne, 24 février 1918).
- Mahmoud Abbas a déclaré que les États-Unis avaient exceptionnellement encouragé Israël à se comporter comme un pays au-dessus des lois et qu’ils n’étaient pas qualifiés pour jouer un rôle de médiateur dans le processus de paix. Il a ajouté que “l’accord du siècle” ou tout autre programme non basé sur des décisions prises par des agences internationales légitimes n’aboutirait pas tant qu’ils ne conduiraient pas à un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale. Il a appelé à une conférence de paix internationale euro-arabe et à la mise en place d’un mécanisme international chargé de superviser les négociations avec Israël (Télévision palestinienne, 24 février 2019).
Mahmoud Abbas et le Président égyptien Abdel Fattah el-Sisi en marge du sommet de Charm al-Cheikh (Wafa, 24 février 2019)
[1] Les principales attaques comprennent des fusillades, des attaques à l'arme blanche, des attaques à la voiture bélier et des poses d'engins piégés. Les tirs de pierres et de cocktails Molotov ne sont pas compris. ↑