- Les événements de la semaine dernière ont été centrés sur des attaques combinées (arme blanche et fusillade) à deux endroits près d’Ariel, en Samarie. Un soldat de Tsahal et un civil israélien ont été tués et un autre soldat a été grièvement blessé. Les forces de Tsahal recherchent le terroriste. L’Autorité Palestinienne n’a pas officiellement réagi à l’attaque mais, à titre exceptionnel, deux responsables l’ont condamnée. Le Hamas et le Jihad Islamique Palestinien (JIP) se sont empressés de féliciter l’attaque terroriste et, dans la bande de Gaza, des bonbons et des pâtisseries ont été distribués aux passants.
- Le 15 mars 2019, deux roquettes Fajr M-75 de fabrication iranienne ont été lancées depuis la bande de Gaza dans la région de Tel Aviv, dans le centre d’Israël. Une roquette a explosé dans les airs et l’autre est tombée en mer. Le Hamas et le JIP ont nié toute implication dans le tir qui a eu lieu lors de discussions avec la délégation de négociation égyptienne (qui a rapidement quitté la bande de Gaza). Selon le porte-parole de Tsahal, les roquettes ont été tirées par des membres du Hamas, non pas délibérément, mais par erreur. À la suite des tirs de roquettes, des avions de l’armée de l’air israélienne ont attaqué une centaine de cibles terroristes dans la bande de Gaza, notamment les bureaux du siège du Hamas de Cisjordanie à Gaza et un site souterrain destiné à la fabrication de roquettes. Exceptionnellement, le Hamas a annulé la “marche du retour” du vendredi 15 mars 2019.
- Cependant, au cours des derniers jours, le Hamas a accru le niveau de violence dans la bande de Gaza, après plus d’une semaine de calme relatif. L’augmentation s’est manifestée par des pénétrations en territoire israélien, la reprise des activités de l’unité de harcèlement de nuit et le lancer de ballons incendiaires. Dans l’intervalle, les préparatifs se poursuivent en vue de la marche de masse qui se déroulera le 30 mars 2019 (appelée “la marche du million”), qui risque de s’accompagner d’un niveau élevé de violence. Des “sources palestiniennes” ont menacé que si des Palestiniens étaient tués et blessés au cours de la marche, les organisations terroristes défendraient les manifestants avec “les fusils de la résistance”. L’augmentation possible du niveau de violence et les menaces palestiniennes pourraient entraîner une détérioration de la situation sur le terrain (peu de temps avant les élections générales en Israël du 9 avril 2019).
Attaque à l’arme blanche et fusillade dans la région d’Ariel
- Le 17 mars 2019, un attentat terroriste combiné a été perpétré à deux endroits proches de la ville d’Ariel à Samarie. Un Palestinien s’est rendu du village de Salfit à l’arrêt de bus d’Ariel. Deux soldats de Tsahal étaient postés à l’arrêt de bus pour le sécuriser. Le terroriste a poignardé et tué l’un d’entre eux, saisi son arme et poursuivi sa route vers le Nord. En marchant, il a tiré sur trois véhicules civils conduisant sur la route. Les coups de feu tirés sur le premier véhicule ont blessé mortellement un civil décédé le lendemain.
- Le terroriste a volé l’un des véhicules et s’est dirigé vers le carrefour voisin de Gitai Avisar, continuant de tirer avec le pistolet sans discernement pendant qu’il conduisait. À l’intersection, il a tiré sur un soldat de Tsahal et a continué à conduire. Il a abandonné le véhicule près du village de Burqin (Sud-Ouest d’Ariel). Les forces de Tsahal ont appelé des renforts et sont à la recherche du terroriste (Porte-parole de Tsahal, 19 mars 2019). Un soldat de Tsahal et un civil israélien ont été tués dans l’attaque. Un autre soldat a été grièvement blessé.
Droite : La scène de l’attaque à l’arme blanche. Gauche : L’autre arène de l’attaque terroriste combinée près d’Ariel (Compte Twitter Palinfo, 17 mars 2019)
- Les médias israéliens ont rapporté que le terroriste qui avait perpétré l’attaque était Omar Amin Abu Layla, 19 ans, du village d’Al Zawiya, à l’Ouest de Salfit (Arabs48, 18 mars 2019). Les utilisateurs des réseaux sociaux ont posté des photos d’Abu Layla, louant l’attaque et son “héros”.
Omar Abu Layla, auteur de l’attaque (Arabs48, 18 mars 2019)
- Jusqu’à présent, Mahmoud Abbas ou l’Autorité Palestinienne n’ont formulé aucune réponse officielle à l’attaque. L’Agence de presse palestinienne Wafa (qui est directement subordonnée au bureau du président de l’AP) a rapporté que les forces de Tsahal avaient renforcé la fermeture de la région de Salfit-Naplouse après l’assassinat d’un soldat de Tsahal près de Salfit (Wafa, 17 mars 2019). Hassan al Sheikh, membre du Comité central du Fatah et ministre des Affaires civiles, a condamné cet attentat, estimant que les forces de sécurité de l’Autorité Palestinienne devraient tout faire pour en révéler les auteurs. Adnan al-Dameiri, porte-parole des forces de sécurité de l’AP, a déclaré que l’attaque était un complot du Hamas visant à détourner l’attention des manifestations protestant contre le coût de la vie élevé dans la bande de Gaza.
- Le Hamas et le JIP se sont précipités pour faire l’éloge de l’attaque. Le Hamas a vilipendé une réponse aux “violations et crimes” [allégués] par Israël, affirmant que toutes les formes de “résistance” constituaient la meilleure solution pour la lutte contre Israël. Dans la bande de Gaza, des friandises et des pâtisseries ont été distribuées aux passants. Dans un certain nombre de lieux, des marches et des manifestations joyeuses ont été organisées pour célébrer l’attaque (al-Aqsa, 17 mars 2019). Lors d’une des marches, Salah al-Bardawil, membre du bureau politique du Hamas, a loué la “résistance”. Il a ajouté que les attaques avaient été menées à titre de représailles pour les torts causés par Israël aux Palestiniens (al-Aqsa, 17 mars 2019). Khaled al-Batash, membre du bureau politique du JIP, a salué l’attaque, affirmant que la Palestine ne serait rétablie que par la “résistance” et non par un arrangement politique ou une normalisation (al-Aqsa, 18 mars 2019). Le porte-parole du JIP Da’ud Shehab a salué l’attaque, affirmant qu’elle avait transféré la bataille sur “son véritable territoire naturel” [c’est-à-dire la Judée-Samarie].
Le Hamas distribue des pâtisseries et des bonbons dans la ville de Gaza pour célébrer l’attaque terroriste (Compte Twitter Palinfo, 17 mars 2019)
Droite : Marche organisée par le Hamas dans la ville de Gaza pour célébrer l’attaque terroriste (Page Facebook de Shehab, 17 mars 2019). Gauche : Avis général du Hamas célébrant l’attaque terroriste (Compte Twitter Palinfo, 17 mars 2019)
Fusillade
- Le 14 mars 2019, des coups de feu ont été tirés depuis la direction de Jilazoun en direction de la localité de Beit El (Nord de Ramallah). Une maison a été touchée. Aucune victime n’a été signalée (Porte-parole de Tsahal, 14 mars 2019).
Incidents sur le terrain
- En Judée-Samarie, les Palestiniens ont continué à lancer des pierres et des cocktails Molotov sur les forces de sécurité israéliennes et des cibles civiles. Les forces de sécurité israéliennes ont mené des activités de lutte contre le terrorisme dans toute la Judée-Samarie, arrêtant des Palestiniens soupçonnés d’activités terroristes et s’emparant d’armes de qualité militaire et d’armes improvisées. Les événements les plus importants ont été les suivants :
- Le 19 mars 2019 – Les forces de sécurité israéliennes ont effectué des perquisitions à Naplouse et dans le village voisin d’Azmut. Elles ont saisi une mitrailleuse Carlo improvisée et deux autres armes (Porte-parole de Tsahal, 19 mars 2019).
- Le 18 mars 2019 – Un Palestinien a été arrêté à l’entrée de la Grotte des patriarches à Hébron armé d’un couteau (Rescue Without Borders en Judée-Samarie, 18 mars 2019).
- Le 18 mars 2019 – Des pierres ont été lancées sur un véhicule sur la route 5 près du barrage routier d’Ornit. Aucune victime n’a été signalée. Le véhicule a été endommagé (Rescue Without Borders en Judée-Samarie, 18 mars 2019).
- Le 17 mars 2019 – Au cours d’une activité de l’armée israélienne à Jénine, deux engins piégés ont été lancés sur les forces. Aucune victime ni dommage n’a été signalé (Porte-parole de Tsahal, 18 mars 2019).
- Le 17 mars 2019 – Un cocktail Molotov a été lancé sur un bus israélien sur la route reliant le Gush Etzion à Hébron. Le cocktail Molotov a provoqué un incendie. Aucune victime n’a été signalée (United Hatzalah, 17 mars 2019).
- Le 17 mars 2019 – Des pierres ont été lancées sur un autobus israélien au Nord de Maaleh Amos (Gush Etzion Est). Un homme a été légèrement blessé (United Hatzalah, 17 mars 2019).
- Le 17 mars 2019 – Une Palestinienne arrivée à un poste de contrôle à l’entrée de la Grotte des Patriarches à Hébron a suscité la suspicion des forces de sécurité israéliennes. Une perquisition a révélé qu’elle avait un couteau caché qu’elle prévoyait d’emporter avec elle dans l’enceinte (Médias israéliens, 17 mars 2019).
Principales attaques en Judée-Samarie [1]
Tirs de roquettes sur Israël
- Dans la soirée du 15 mars 2019, deux roquettes Fajr M-75 de fabrication iranienne ont été lancées dans la région de Tel Aviv, dans le centre d’Israël. L’une est tombée en mer. Les restes de l’autre, qui ont explosé dans les airs, ont été retrouvés le lendemain près de l’école d’agriculture de Miqveh Israël (près de Holon). Les roquettes ont été lancées alors que des pourparlers en vue d’un accord étaient en cours dans la bande de Gaza avec la délégation de médiateurs égyptiens.
- Le JIP, la branche armée du Hamas et les Comités de résistance populaire se sont précipités pour nier les informations faisant état de leur responsabilité dans les tirs de roquettes. Le Hamas et le JIP ont déclaré aux membres de la délégation égyptienne qu’ils n’étaient pas responsables (Compte Twitter al-Hadath, 15 mars 2018). Les forces de Tsahal ont signalé que les roquettes avaient été lancées par des membres du Hamas, non pas délibérément, mais par erreur (Porte-parole de Tsahal, 15 mars 2019). Immédiatement après le tir de roquette, le Hamas a évacué toutes ses positions (Compte Twitter al-Hadath, 14 mars 2019). La délégation de sécurité égyptienne a quitté la bande de Gaza à la suite d’une demande d’Israël (al-Arabiya, 15 mars 2019).
- Comment les tirs de roquettes ont-ils été reçus par le public palestinien? L’agence de presse Ma’an (considérée comme l’un des organes de presse palestiniens les plus populaires; ses bureaux sont situés à Bethléem) a organisé une enquête Internet sur les roquettes lancées dans la région de Tel Aviv. L’enquête se poursuivra jusqu’au 22 mars 2019. Les résultats intermédiaires ont été publiés le 18 mars 2019 :
- 52,2% sont d’avis que le lancer de roquettes a été “héroïque” et constitue une réponse appropriée aux “prétendus” crimes d’Israël.
- 37,3% sont d’avis que c’est une réponse spontanée qui nuit à l’intérêt national.
- 10,4% n’avaient pas d’opinion.
Résultats intermédiaires du sondage auprès des internautes (Ma’an, 18 mars 2019)
Réactions de Tsahal
- Quelques heures après le lancer des roquettes, des avions de l’armée de l’air israélienne ont attaqué des cibles militaires dans la bande de Gaza. Selon le porte-parole de Tsahal, une centaine d’attaques terroristes du Hamas ont été touchées. Elles comprenaient l’enceinte du siège du Hamas de Cisjordanie dans le quartier de Rimal à Gaza, et un site souterrain de fabrication de roquettes. En outre, plusieurs complexes militaires ont été attaqués, notamment un poste de la force navale du Hamas servant de lieu de fabrication d’armes; un complexe d’entraînement au service du système d’UAV du Hamas; des positions et des infrastructures souterraines (Porte-parole de Tsahal, 15 mars 2019).
Cibles dans la bande de Gaza attaquées par des forces aériennes après le lancer des roquettes (Porte-parole de Tsahal, 15 mars 2019)
Le siège du Hamas de Cisjordanie dans le quartier de Rimal à Gaza, où sont manipulés des terroristes en Judée-Samarie (Porte-parole de Tsahal, 17 mars 2019)
Droite : Site souterrain de fabrication de fusées. Gauche : Poste de la force navale du Hamas utilisée pour la fabrication d’armes (Porte-parole de Tsahal, 17 mars 2019)
- Les médias palestiniens ont annoncé l’attaque du nouveau port de Khan Yunis (Compte Twitter Shabakat Quds, 15 mars 2019); une position des forces de Badr (Compte Twitter Paldf, 15 mars 2019); un poste de police navale dans la partie Sud de la ville de Gaza (Dunia al-Watan, 15 mars 2019); des positions dans la région de Beit Lahia (Compte Twitter Paldf, 15 mars 2019); et un poste à Rafah (Dunia al-Watan, 15 mars 2019). Selon les rapports, les attaques ont causé beaucoup de dégâts. Aucune victime n’a été signalée.
Tirs de roquettes et d’obus de mortier en réponse aux tirs de Tsahal
- En réponse aux attaques de l’armée de l’air israélienne, un certain nombre de roquettes et d’obus de mortier ont été tirés sur les localités israéliennes proches de la bande de Gaza. Six roquettes ont été tirées sur les localités et sur la ville de Sderot, dans le Sud d’Israël. Le système de défense aérienne Dôme de Fer a intercepté cinq des roquettes (Porte-parole de Tsahal, 15 mars 2019). La situation est calme sur le terrain depuis le vendredi matin 15 mars 2019. Après les événements, l’Autorité nationale de la marche du retour a annoncé, sans précédent, l’annulation de la “marche du retour” prévue pour l’après-midi (Sawt al-Aqsa, 15 mars 2019). Cependant, selon un rapport, un certain nombre de Palestiniens se seraient rendus à la barrière de sécurité à l’Est de la ville de Gaza et auraient incendié des pneus (Palinfo, 15 mars 2019).
Tirs de roquettes et d’obus de mortier de l’année écoulée
Distribution annuelle des tirs de roquettes
Après environ dix jours de calme relatif, le niveau de violence dans la bande de Gaza a augmenté : il y a eu une reprise des activités le long de la frontière, y compris l’infiltration de Palestiniens en territoire israélien, la reprise des activités des unités de harcèlement de nuit, le lancer de ballons incendiaires et le renouvellement des mini-flottilles. L’activité violente s’est accompagnée de menaces contre Israël qui, selon les Palestiniens, ne répond pas à leurs demandes (Haaretz, 19 mars 2019).
Tentatives de pénétration
- Cette semaine, les forces de Tsahal ont arrêté un certain nombre de Palestiniens qui avaient tenté de franchir la barrière de sécurité à la frontière de la bande de Gaza et d’atteindre le territoire israélien. Le 14 mars 2019, un Palestinien a été arrêté près de la barrière de sécurité dans le Sud de la bande de Gaza. Il était armé d’un couteau et a été emmené pour interrogatoire (Porte-parole de Tsahal, 14 mars 2019). Le 17 mars 2019, les forces de défense israéliennes ont arrêté un certain nombre de Palestiniens qui avaient tenté de franchir la clôture des forces de sécurité (Ynet, 18 mars 2019).
Lancer de ballons incendiaires
- Après une interruption d’environ une semaine, l’unité “Fils d’Al-Zouari”, qui lance des ballons incendiaires et engins piégés en territoire israélien, a repris ses activités. Le 17 mars 2019, les “fils d’Al Zouari à Rafah” ont posté une vidéo montrant un membre de l’unité en train de préparer un ballon pour le lancement. On le voit attacher le détonateur d’un engin piégé au ballon.
- Voici quelques-uns des lancers de ballons de la semaine précédente :
- Le 18 mars 2019, des experts en démolition de la police israélienne ont été appelés pour s’occuper de ballons trouvés dans une zone dégagée du Néguev occidental. Des objets suspects étaient attachés aux ballons (Porte-parole de l’unité de police du Néguev occidental, 19 mars 2019).
- Le 17 mars 2019, un avion en polystyrène auquel était attachée une grenade improvisée a été retrouvé sur l’une des routes du Néguev occidental. Un expert en démolitions de la police israélienne a été convoqué (Unité du porte-parole du Néguev occidental, 17 mars 2019). Dans le nord du Néguev, deux groupes de ballons ont été découverts. On soupçonne qu’ils avaient été attachés à des engins piégés (Ynet, 18 mars 2019).
Activités de l’unité de harcèlement nocturne
- L’unité de harcèlement de nuit a repris ses activités le 18 mars 2019 à plusieurs endroits le long de la frontière avec la bande de Gaza. Ses membres ont brûlé des pneus, allumé des feux d’artifice et utilisé des rayons laser pour harceler les forces de sécurité israéliennes.
Evènements de la mini-flottille
- e L’Autorité nationale suprême a tenu une conférence de presse au cours de laquelle elle avait annoncé que la 25e mini-flottille se tiendrait le mardi 25 mars 2019. Son slogan sera “Gaza sera victorieuse de ceux qui lui imposent une fermeture” (Page Facebook de l’Autorité nationale suprême, 18 mars 2019). Au cours des dernières semaines, les événements des mini-flottilles ont été irréguliers, à cause des pourparlers avec les médiateurs égyptiens qui tentent de créer une accalmie dans la bande de Gaza. Remarque: une mini-flottille a eu lieu le 19 mars 2019.
Préparatifs de la marche du 30 mars
- L’Autorité nationale suprême a tenu une conférence de presse au cours de laquelle Khaled al-Batash, haut responsable du JIP, a annoncé les programmes de la “marche du million”, qui se tiendra le 30 mars 2019. Il a déclaré que les événements auraient lieu à cinq endroits le long de la frontière avec la bande de Gaza. Il a appelé le public à participer à la marche “pacifique” et à se rendre sur les sites de friction afin d’affronter des soldats de Tsahal. Il a également appelé à une grève générale dans la bande de Gaza et en Judée-Samarie le 30 mars 2019 et a appelé les Arabes israéliens à manifester contre Israël (Ma’an, 14 mars 2019). Le responsable du JIP, Ahmed al-Mudallal, a déclaré que la marche du 30 mars était la plus importante et a appelé tous les Palestiniens à participer activement à la deuxième année des “marches du retour” (Télévision al-Aqsa, 14 mars 2019).
- “Des sources palestiniennes bien informées” ont déclaré qu’il était possible que de nombreux Palestiniens soient tués et blessés lors de la Journée de la Terre dans la bande de Gaza. Selon les sources, des décisions ont été prises pour protéger les “marches du retour” avec “les fusils de la résistance”. Ainsi, si les forces de Tsahal procèdent à un “bain de sang” palestinien et en cas de décès, la “résistance” répondra avec force (Dunia al-Watan, 12 mars 2019). L’intention d’augmenter le niveau de violence à la marche du 30 mars et la menace de réagir à une intervention de Tsahal pourraient conduire à une détérioration de la situation sur le terrain.
Activités du Hamas contre les organisations des manifestations et la presse
- Compte tenu de la situation économique, des manifestations ont eu lieu la semaine dernière contre le Hamas dans toute la bande de Gaza. Les manifestants ont protesté contre le coût de la vie élevé, le chômage et les taxes imposées par le Hamas. Leur slogan était “Nous voulons vivre”. Les forces de sécurité du Hamas ont eu recours à une violence extrême pour réprimer brutalement les manifestations[3]. Le 19 mars 2019, les militants de l’initiative populaire “Nous voulons vivre” ont déclaré une grève générale dans la bande de Gaza du 20 au 22 mars 2019. Ils se également invité le public à se rassembler sur les places et les rues à partir de 16 heures. Ils ont publié un communiqué de presse indiquant que la campagne se poursuivrait jusqu’à ce que le Hamas réponde à leurs demandes (Wafa, 19 mars 2019).
- Les forces de sécurité du Hamas ont eu recours à des détentions massives pour réprimer les manifestations. Parmi les personnes arrêtées figuraient des militants des droits de l’homme et des journalistes qui couvraient les manifestations, ainsi que des militants du Fatah que le Hamas soupçonne d’être à l’origine de ces manifestations. Des témoins oculaires ont rapporté que des membres armés et masqués du Hamas avaient pénétré par effraction dans des dizaines de bâtiments du quartier de Jabaliya à Gaza, Khan Yunis et Rafah, et détenu des militants du réseau “Nous voulons vivre”. Les détenus ont été emmenés en prison pour y être interrogés. Des témoins oculaires ont également rapporté que le Hamas avait pénétré par effraction chez des personnalités du Fatah et les avaient arrêtées. Le Hamas a également érigé des barrages routiers et ses membres ont fouillé chaque véhicule et interrogé les passants (Wafa, 17 mars 2019).
- Les forces de sécurité du Hamas ont également arrêté Rifa’t al-Qidra, directeur général de la radio et de la télévision de l’Autorité Palestinienne dans la bande de Gaza. Il a été enlevé à son domicile à Deir al-Balah. Saeb Erekat, secrétaire du comité exécutif de l’OLP et Tawfiq al-Tirawi, membre du Comité central du Fatah, ont condamné les détentions du Hamas (Dunia al-Watan, 17 mars 2019). L’Autorité Palestinienne a publié une annonce demandant la libération d’Al Qidra. Selon l’AP, le Hamas l’empêche de “remplir son devoir journalistique de couvrir les souffrances du peuple palestinien dans la bande de Gaza” (Shabakat Quds, 16 mars 2019). Il a également été signalé qu’une dizaine de membres des forces de sécurité du Hamas avaient attaqué ‘Atef Abu Sayif, porte-parole du Fatah dans la région de Beit Lahia, le blessant grièvement. Ils ont également pris sa voiture et son téléphone portable (Wafa et al-Hadath, 11 mars 2019).
Le porte-parole du Fatah, Atef Abu Sayif, à l’hôpital de Beit Hanoun après son attaque (Page officielle Facebook du Fatah, 18 mars 2019)
Fermeture du magazine Al-Risalah du Hamas
- Pour la première fois en 22 ans, la direction du magazine al-Risalah du Hamas a annoncé qu’en raison de contraintes financières, elle ne publierait plus la version imprimée du magazine. Le jeudi 14 mars 2019, al-Risalah a publié son dernier numéro imprimé, annonçant qu’il se concentrerait désormais sur les médias numériques. Le titre final du dernier numéro était “Les journaux ont séché … le message final.” Selon nous, la crise financière à laquelle sont confrontés le Hamas et la bande de Gaza pourrait être à l’origine de la fermeture du journal. Al-Risalah se joint maintenant aux autres médias du Hamas récemment fermés.
Consultations pour la formation d’un nouveau gouvernement
- Au cours de la semaine, le Dr Muhammad Ashtiya, nommé pour former le nouveau gouvernement palestinien qu’il dirigera, a tenu une série de réunions et de consultations en vue de la formation du nouveau gouvernement. Il a rencontré des représentants du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP) et d’autres groupes de gauche, ainsi qu’une délégation d’indépendants (Wafa, Ma’an, page Facebook du Dr. Muhammad Ashtiya, 16 et 18 mars 2019). Il a déclaré qu’il rencontrerait des représentants de toutes les organisations palestiniennes, y compris celles qui avaient annoncé leur non-participation au gouvernement. Il a ajouté que le gouvernement comprendrait des représentants des différentes organisations, civils, hommes et femmes d’affaires de la bande de Gaza et de la Cisjordanie (Télévision palestinienne, 14 mars 2019).
Droite : Muhammad Ashtiya rencontre des représentants du FDLP (Page Facebook du Dr Muhammad Ashtiya, 16 mars 2019). Gauche : Le Premier ministre par intérim, Rami Hamdallah, fait ses adieux aux différentes délégations à la veille de son départ du gouvernement (Wafa, 18 mars 2019)
[1] Les principales attaques comprennent des fusillades, des attaques à l'arme blanche, des attaques à la voiture bélier et des poses d'engins piégés. Les tirs de pierres et de cocktails Molotov ne sont pas compris. ↑
[2] https://twitter.com/PalinfoAr ↑
[3] A ce sujet, voir notre article (en anglais) du 17 mars 2019 intitulé : "Protest Demonstrations against Hamas in the Gaza Strip because of Economic Distress." ↑