Pleins feux sur le jihad mondial (10-16 novembre 2016)

Pleins feux sur le jihad mondial

Pleins feux sur le jihad mondial

Le terroriste en route vers sa destination (Aamaq, 9 novembre 2016)

Le terroriste en route vers sa destination (Aamaq, 9 novembre 2016)

Le terroriste Abu Haydara le Syrien, près d'une voiture piégée.

Le terroriste Abu Haydara le Syrien, près d'une voiture piégée.

Le terroriste Abu al-Baraa le Syrien près d'une voiture piégée (Google Drive, 8 novembre 2016)

Le terroriste Abu al-Baraa le Syrien près d'une voiture piégée (Google Drive, 8 novembre 2016)

Destruction des antiquités dans la ville de Nimrud après sa conquête par l'Etat islamique  (Haqq, 11 avril 2015)

Destruction des antiquités dans la ville de Nimrud après sa conquête par l'Etat islamique (Haqq, 11 avril 2015)

Barils d'explosifs placés par l'Etat islamique avant la destruction du site archéologique de Nimrud.

Barils d'explosifs placés par l'Etat islamique avant la destruction du site archéologique de Nimrud.

La vie continue normalement à Mossoul, selon l'Etat islamique (Haqq, 9 novembre 2016)

La vie continue normalement à Mossoul, selon l'Etat islamique (Haqq, 9 novembre 2016)

Le terroriste de l'Etat islamique Abu Abdel Rahman le Syrien encourage les combattants du jihad à porter des ceintures explosives et à conduire des voitures piégées (Google Drive, 8 novembre 2016)

Le terroriste de l'Etat islamique Abu Abdel Rahman le Syrien encourage les combattants du jihad à porter des ceintures explosives et à conduire des voitures piégées (Google Drive, 8 novembre 2016)

Abid Abdel Rahman al-Qunaytari, membre de l'Etat islamique, notant que la campagne de Mossoul est une guerre religieuse contre les chiites (Google Drive, 8 novembre 2016)

Abid Abdel Rahman al-Qunaytari, membre de l'Etat islamique, notant que la campagne de Mossoul est une guerre religieuse contre les chiites (Google Drive, 8 novembre 2016)

Des camions transportant des armes antiaériennes de l'armée syrienne font route vers Al-Bab (Compte Twitter, 13 novembre 2016)

Des camions transportant des armes antiaériennes de l'armée syrienne font route vers Al-Bab (Compte Twitter, 13 novembre 2016)

Corps de combattants kurdes tués par l'Etat islamique à l'Ouest d'Al-Bab.

Corps de combattants kurdes tués par l'Etat islamique à l'Ouest d'Al-Bab.

Armes saisies par l'Etat islamique dans les affrontements avec les forces kurdes (compte Twitter, 12 novembre 2016)

Armes saisies par l'Etat islamique dans les affrontements avec les forces kurdes (compte Twitter, 12 novembre 2016)


 Principaux événements

  • Environ un mois après le début de la campagne de reprise de Mossoul, la situation sur le terrain est la suivante :
  • L'armée irakienne a repris certains quartiers de l'Est de la ville. Les forces irakiennes sont confrontées à une vive résistance de la part de l'Etat islamique, qui utilise des terroristes suicide pour faire exploser des voitures piégées.
  • L'armée irakienne nettoie la zone rurale au Sud de Mossoul (la ville historique de Nimrud a également été libérée, entre autres) et s'approche de l'aéroport au Sud de la ville.
  • Les milices chiites continuent à avancer vers Tal Afar, à l'Ouest de Mossoul, et sont actuellement à une distance de 25 km au Sud-Est de la ville. La route principale entre Mossoul et Tal Afar aurait été coupée.
  • L'Etat islamique continue ses attaques terroristes contre les villes irakiennes, en particulier contre les chiites et le régime irakien. Cette semaine, des attentats suicide à grande échelle ont été commis à Bagdad, Karbala et Falloujah. L'organisation s'efforce de remonter le moral et la motivation des habitants de Mossoul et des combattants présents dans la ville.
  • A Alep, les forces syriennes, avec le soutien aérien russe, ont réussi à reprendre la plupart des quartiers occidentaux conquis par les rebelles au cours des dernières semaines. 24 heures ont été données aux organisations rebelles pour quitter l'Est d'Alep avant le début d'une "attaque stratégique".
  • Le 15 novembre 2016, le ministre russe de la Défense, M. Shoigu, a annoncé que la Russie avait lancé une opération militaire à grande échelle en Syrie, dans le cadre de laquelle des positions de l'Etat islamique et du Front Al-Nusra sont massivement attaqués dans les régions d'Idlib et de Homs (TASS, 15 novembre 2016).

 

La campagne de Mossoul

Principaux points
L'effort de guerri e à l'Est
  • La campagne de reprise de Mossoul dure depuis un mois. L'armée irakienne, en particulier sa force de contre-terrorisme, continue à progresser lentement dans l'Est de la ville, avec le soutien aérien des pays de la coalition. La force a annoncé avoir repris plusieurs quartiers dans l'Est de Mossoul (voir carte). Le porte-parole du ministère irakien de l'Intérieur a rapporté que les forces irakiennes auraient nettoyé plus d'un tiers de la rive Est de Mossoul (Reuters, 15 novembre 2016). Les territoires libérés ont été remis aux forces de sécurité locales (Anatolie, 15 novembre 2016).
  • L'Etat islamique fait preuve d'une résistance obstinéedans les quartiers orientaux de Mossoul. Il envoie des terroristes suicide faire exploser des voitures et des camions piégés. Ainsi, par exemple, le 7 novembre 2016, l'organisation a annoncé avoir utilisé un camion dans un attentat suicide dans le quartier d'Al-Intisar. Le 9 novembre 2016, l'Etat islamique a publié la vidéo d'une attaque suicide à l'Est de la ville. Le 12 novembre 2016, l'organisation a annoncé une série d'attentats suicide à l'Est de la ville et a également demandé aux résidents de l'Est des quartiers de Mossoul de rester chez eux (Agence de presse Anatolie, 14 novembre 2016).
L'effort de guerre dans le Sud
  • Dans la ville de Hammam al-Aloul, à environ 30 km au Sud de Mossoul, qui a été libérée par l'armée irakienne la semaine dernière, la vie est revenue à la normale après que la zone ait été purifiée des membres de l'Etat islamique (Al-Mayadeen, 11 novembre 2016). Suite à la reprise de la ville, les forces irakiennes avancent vers Mossoul depuis le Sud, dans l'intention de reprendre l'aéroport de la ville.
  • Le 13 novembre 2016, l'armée irakienne a libéré la ville historique de Nimrud, à l'Ouest de Hammam al-Aloul. L'ancienne ville de Nimrud avait été la capitale du Royaume d'Assyrie. Après avoir conquis la ville, l'Etat islamique en a détruit les antiquités. Actuellement, on ignore si elles peuvent être restaurées.
L'effort de guerre à l'Ouest
  • Les milices chiites poursuivent leur lente progression vers la ville de Tal Afar, à l'Ouest de Mossoul. Selon une source militaire irakienne, les milices sont actuellement au Sud-Est de Tal Afar, à une distance d'environ 25 km de la ville (Anatolie, 14 novembre 2016). Les milices ont coupé la route principale menant de l'Ouest de Mossoul à Tal Afar (Al-Mayadeen, 13 novembre 2016).
  • Le porte-parole de la milice chiite Ahmad Al-Assadia annoncé le 14 novembre 2016, le début de la "troisième étape" de libération de la ville de Tal Afar des mains de l'Etat islamique. Cette étape comprend la reprise de l'aéroport au Sud de la ville. Le porte-parole a exprimé sa consternation face à l'augmentation de la présence des forces turques dans la ville (La plupart des habitants de la ville sont turkmènes, considérés par la Turquie comme ses protégés).
Tactiques de combat de l'Etat islamique à Mossoul
  • Les membres de l'Etat islamique emploient la guérilla urbaine à Mossoul, en utilisant une variété de tactiques de combat. La plus remarquable estl'utilisation de voitures et de camions piégés conduits par des terroristes suicide. Ce modus operandi est à l'origine de plusieurs des pertes.
  • Les autres tactiques de combat utilisées par les membres de l'Etat islamique : tirs de missiles, embuscades, pose de bombes sur les routes, mines et voitures piégées, tirs de snipers, utilisation de tunnels d'assaut, blocage de routes et des rues de la ville et ses environs et utilisation des civils comme boucliers humains. En outre, l'Etat islamique serait en train de stocker des quantités d'ammoniac et de soufre à utiliser comme armes chimiques (Kurdistan 24, 11 novembre 2016).
  • En parallèle aux combats à Mossoul, l'Etat islamique a effectué des attentats suicide visant principalement des sites chiites et irakiens. Parmi les attentats terroristes : des attentats suicide au Sud et à l'Ouest de Bagdad, l'assassinat de dizaines de personnes, un attentat suicide dans la ville chiite de Karbala, tuant 11 personnes et la détonation de deux voitures piégées dans la ville de Falloujah, tuant 15 personnes.
La réponse de propagande de l'Etat islamique
  • La machine de propagande de l'Etat islamique continue d'affirmer à tort que la vie se poursuit normalement à Mossoul. À l'appui de ce message, l'organisation a publié une vidéo cette semaine (Haqq, 9 novembre 2016). Il n'est pas clair où et quand la vidéo a été filmée.
  • Le 8 novembre 2016, la Province de Deir al-Zor de l'Etat islamique (province d'Al-Khayr) a publié une vidéo destinée à relever le moral et à accroître la motivation parmi les résidents de Mossoul (8 novembre 2016). La vidéo est intitulée "La citadelle rebelle". Ci-après les principaux messages :
  • La coalition prenant part à la campagne contre Mossoul est fragile, composée de pays et d'organisations hostiles les uns aux autres (la direction est composée de "croisés-sionistes", et les armées de combat incluent des "infidèles" kurdes, avec le soutien de la "Turquie séculière").
  • Les musulmans sunnites, "nos frères de Mossoul", sont appelés à participer au jihad pour Allah. Quiconque n'accomplira pas le jihad n'aura pas la chance de rencontrer les 72 vierges du ciel et sera soumis au châtiment divin. La vidéo met en garde contre la fuite du champ de bataille et invite les sunnites à porter des ceintures explosives, à conduire des voitures piégées et à commettre des attentats suicide.
  • La campagne de Mossoul est une guerre religieuse sunnite contre les chiites. Un destin amer attend les habitants sunnites de Mossoul si la ville tombe entre les mains des chiites. La conquête de Mossoul s'accompagnera de massacres et de viols perpétrés par les membres du Hezbollah à Homs, en Syrie.
  • Appel aux musulmans du monde entier à aider à lutter contre les "infidèles". L'aide peut être rendue à bien des égards : rejoindre les rangs des combattants, tuer des "infidèles" et participer à la campagne médiatique.

Relations américano-russes au sujet du régime syrien

Décision américain d'exécuter des membres du Front Fatah al-Sham
  • Les responsables de l'administration américaine ont signalé que le Président Obama avait demandé au Pentagone d'éliminer des responsables du Front Fatah al-Sham (anciennement le Front Al-Nusra), en raison des liens de l'organisation avec Al-Qaida. Pour la mise en œuvre de cette mission, l'administration américaine aurait l'intention d'allouer d'autres sources de renseignement, y compris des drones (Washington Post, 10 novembre 2016). Se référant à ces rapports, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergey Ryabkov a affirmé que la Russie n'a reçu aucune confirmation à ce sujet. Il a noté, cependant, que si les rapports sont exacts, la Russie est favorable (TASS, 1er  novembre 2016).
Propos de Donald Trump au sujet de la campagne de Mossoul
  • Dans une interview accordée au Wall Street Journal, le Président élu américain Donald Trump a notamment fait référence à la crise en Syrie. Trump a suggéré de se concentrer sur les combats contre l'Etat islamique au lieu d'aider les organisations rebelles à évincer le Président syrien Bachar Assad (Wall Street Journal, 12 novembre 2016). Selon nous, cette déclaration indique que le Président élu pourrait modifier la stratégie américaine envers la crise syrienne. Les faits saillants d'un tel changement, exprimé dans l'interview de Trump témoignent de la volonté de coopérer avec la Russie dans la campagne contre I'Etat islamique (et contre le Front Fatah al-Sham?), de modifier l'attitude hostile contre le Président syrien et le régime syrien et d'une plus grande volonté de coopérer avec la Russie dans les efforts pour régler la crise syrienne.

Principaux développements en Syrie

La campagne d'Alep et de ses environs
  • Cette semaine, les forces syriennes, avec le soutien aérien russe, ont réussi à reprendre la plupart des quartiers de l'Ouest et du Sud-Ouest d'Alep conquis par les organisations rebelles au cours des dernières semaines. Ensuite, les forces syriennes ont donné aux forces 24 heures pour quitter l'Est d'Alep, avant le lancement d'une "attaque stratégique".
  • L'armée syrienne a réussi, entre autres, à prendre le contrôle du quartier d'Al-Assad au Sud d'Alep. La télévision syrienne a rapporté que Jaysh Al-Fateh, à la tête de plusieurs organisations rebelles, a subi de nombreuses pertes dans ce quartier et a perdu beaucoup d'équipement. En outre, les forces syriennes ont repris d'autres sites dans l'Ouest d'Alep, y compris la zone de Minian, la zone industrielle à l'Ouest, le projet 1070, et le complexe de bureaux à l'Ouest d'Alep. Selon les informations reçues, plus de vingt membres du Front Jaysh al-Fateh sont morts dans la bataille dans l'Ouest Alep et des dizaines ont été blessés. Les autres membres de Jaysh al-Fateh se sont retirés vers le village d'Al-Mansoura, à un kilomètre et demi au Nord-Ouest du quartier d'Al-Assad, et vers les régions rurales (Al-Hadath, 12 novembre 2016, Al-Mayadeen, 13 novembre 2016).
  • Suite à ses réalisations dans l'Ouest d'Alep, le régime a appelé les organisations rebelles à se retirer des quartiers Est de la ville dans les 24 heures. Après cette période, une "attaque stratégique" commencera, dans laquelle des armes de précision seront employées. Nasr al-Hariri, membre de la Coalition nationale syrienne (organe politique d'organisations rebelles qui a été établi au Qatar) a déclaré en réponse que les organisations rebelles n'abandonneront pas Alep et ne la remettront pas au régime syrien et ses alliés le Hezbollah, l'Iran et la Russie (Al-Arabiya, Akhbar al-Aan, 13 novembre 2016).
La campagne pour libérer Al-Raqqah
  • Les Forces démocratiques syriennes (FDS) continuent de progresser depuis la ville d'Ain Issa vers le Sud, vers la ville d'Al-Raqqah, la "capitale" de l'Etat islamique en Syrie. Cette semaine, des heurts ont été signalés entre les FDS et les membres de l'Etat islamique dans la zone de Tell Al-Saman, à environ 26 km au Nord d'Al-Raqqah. Depuis le début de la campagne de reprise d'Al-Raqqah (Opération Colère de l'Euphrate), les forces des FDS ont repris 29 fermes, villages et positions dans la zone rurale du Nord d'Al-Raqqah (Observatoire syrien des droits de l'homme, 13 novembre 2016).
  • L'Etat islamique essaie de stopper l'avancée des forces des FDS en détonant des engins piégés et en commettant des attaques suicide. Le 12 novembre 2016, l'organisation a annoncé que 12 combattants kurdes sont morts suite à l'explosion de trois engins piégés dans le village de Laqta, à 35 km au Sud-Est d'Ain Issa (Aamaq, 12 novembre 2016). Le 14 novembre 2016, l'organisation a revendiqué une attaque suicide dans la ville d'Ain Issa. Selon l'annonce, les forces kurdes ont subi 30 morts.
Avancée des organisations rebelles vers Al-Bab
  • Les forces de l'armée syrienne libre et d'autres organisations rebelles soutenues par la Turquie ont annoncé cette semaine le début de la campagne pour libérer la ville d'Al-Bab. Les forces ont repris cinq villages et villes au Nord-Ouest d'Al-Bab, et se trouvent maintenant dans les environs de la ville (selon une version, à environ deux kilomètres de la ville).Des dizaines de chars turcs participent à l'opération de reprise d'Al-Bab. Les médias syriens ont rapporté que des chars turcs ont attaqué les périphéries de la ville et l'artillerie turque a bombardé des cibles au Nord de la ville. En outre, des avions turcs auraient effectué plusieurs frappes aériennes contre des cibles de l'Etat islamique dans la zone d'Al-Bab (Al-Durar al-Shamiya, 14 novembre 2016).
  • En même temps, les forces kurdes ont également tenté de progresser vers Al-Bab. Le 12 novembre 2016, la Province d'Alep de l'Etat islamique a annoncé la mort de 15 combattants kurdes qui essayaient d'avancer vers le village d'Umm al-Amad, à environ 12 km à l'Ouest d'Al-Bab. Les membres de l'Etat islamique auraient détruit un APC des forces kurdes et saisi des armes.
Le Nord du Plateau du Golan
  • Les organisations rebelles, et en particulier le Front Fatah al-Sham, Ahrar al- Sham, et Ajnad Al-Sham, ont annoncé le 9 novembre 2016 le début d'une opération militaire baptisée Campagne de la Flamme du Mont Hermon. L'opération aurait pour but d'alléger la pression sur le camp de réfugiés de Khan al-Sheikh, assiégé depuis plus de quarante jours (les comités locaux de coordination ont rapporté cette semaine que les forces du régime syrien ont attaqué la périphérie du camp avec du chlore gazeux), de lever le siège sur Bet Jan et de traverser les zones sous contrôle des rebelles dans la zone rurale de Quneitra et la ville de Jabata al-Khashab (Observatoire syrien des droits de l'homme, 11 novembre 2016).
  • L'opération est dirigée contre les forces du régime syrien dans la région des localités druzes de Khadr et Harfa, dans le Nord du Golan syrien. Les organisations rebelles ont attaqué ces villes et ont tenté de pénétrer dans les bases de l'armée syrienne à Khadr et ses environs. Selon les rapports, les combattants des milices affiliées au régime syrien dans la ville de Khadr ont repoussé l'attaque avec le soutien de l'artillerie lourde des forces arméessyriennes (Observatoire syrien des droits de l'homme, 1er novembre 2016).

Le jihad mondial dans les autres pays

Libye
  • Le quartier marin de Syrte, le dernier bastion de l'Etat islamique, n'a pas encore été repris par les forces du gouvernement libyen de consensus national. Ces derniers jours, la zone de combat dans le quartier est relativement calme, avec des échanges de tirs sporadiques (Portail Al-Wasat, 12 novembre 2016). Le porte-parole des forces du gouvernement libyen de consensus national a proposé plusieurs explications : les membres de l'Etat islamique font preuve d'habiletés de combat supérieures, ils ont des tireurs d'élite compétents, ils utilisent les civils comme boucliers humains, ils se battent jusqu'à leur dernier souffle, et se tuent avant d'être faits prisonniers. Selon l'un des porte-parole, plus de 650 soldats des forces du gouvernement de consensus national sont morts aux combats à ce jour, et 1800 à 2000 membres de l'Etat islamique (AFP, 11 novembre 2016, Alarabiya.net, 12 novembre 2016).
  • Des responsables de l'administration américaine ont affirmé que le Pentagone dispose de renseignements selon lesquels plusieurs centaines membres de l'Etat islamique auraient fui la zone de combat à Syrte. Apparemment, ils n'étaient pas des membres de haut rang. Selon ces responsables, le Pentagone a commencé à formuler des programmes visant à accroître la portée des attaques aériennes en Libye pour empêcher ces membres de s'établir dans d'autres régions et de mener des attaques de vengeance contre les forces du gouvernement de consensus national. Cependant, ils ont affirmé que des activités de collecte et d'analyse des renseignements sont encore nécessaires pour s'assurer que la multiplication des attaques ne causera pas de victimes civiles, ce qui pourrait entraîner l'arrêt du soutien libyen à ces offensives (The Washington Post, 11 novembre 2016).
Pakistan
  • Cette semaine, une autre attaque a été menée par la Province du Khorasan de l'Etat islamique contre la population chiite (qui est parmi les cibles privilégiées de l'Etat islamique). Le 12 novembre 2016, 43 personnes ont été tuées et plus d'une centaine ont été blessées lors d'un attentat-suicide perpétré par l'Etat islamique dans le temple chiite deShah Noorani, dans la province du Baloutchistan (à environ 100 km au Nord de Karachi, dans le Sud du Pakistan). Des centaines de personnes étaient présentes dans le sanctuaire au moment de l'attaque (Reuters, 12 novembre 2016).
  • La Province du Khorasan de l'Etat islamique a annoncé qu'un terroriste appelé Abu Abdallah al-Khorasani a fait exploser sa veste piégée parmi un rassemblement de chiites à Hub, dans le Baloutchistan. Selon l'annonce, 35 personnes ont été tuées dans l'explosion, et 95 autres ont été blessées (Compte Twitter, 12 novembre 2016).

Activités de contre-terrorisme

Projet d'attaque de l'Etat islamique contre un stade de football en Albanie où devait jouer l'équipe d'Israël
  • Les médias albanais et israéliens ont révélé cette semaine que l'Etat islamique avait prévu d'effectuer un attentat suicide à l'occasion d'un match de football entre les équipes albanaise et israélienne dans la ville de Shkodra. L'attaque était censée être effectuée par quatre terroristes, qui prévoyaient de faire exploser des explosifs dans le stade et d'ouvrir le feu pendant le match (albaniannews.com, 12 et 14 novembre 2016). Les quatre suspects ont été arrêtés sur la base de renseignements recueillis le 5 novembre 2016, près de la frontière avec le Kosovo (Quotidien israélien Haaretz, 8 novembre 2016). En outre, sept personnes ont été arrêtées dans trois villes du Kosovo, soupçonnées d'avoir planifié des attentats terroristes en Albanie et en Macédoine (Haaretz, 8 novembre 2016).
  • Selon les médias albanais, une attaque supplémentaire était prévue contre un bâtiment de la capitale de Tirana, où des imams sont arrêtés pour avoir appelé les musulmans à se battre en Syrie.[1] 150 personnes soupçonnées d'activité radicale ont également été arrêtées, dont des individus rentrés de Syrie. La police soupçonne qu'ils se battaient dans les rangs de l'Etat islamique et du Front Al-Nusra (albaniannews.com, 14 novembre 2016)
  • Le match de football a été déplacé vers un stade près de la capitale Tirana. Le 8 novembre 2016, le bureau israélien du contre-terrorisme a publié une alerte de voyage pour les Israéliens en Albanie, leur conseillant de ne pas assister au match qualificatif de la Coupe du monde (Haaretz, 8 novembre 2016).
Russie
  • Le Service fédéral russe de sécurité (FSB) aarrêté un groupe d'activistes de dix pays d'Asie centrale affiliés à l'Etat islamique. Les membres du réseau sont soupçonnés d'avoir prévu de mener des attaques dans des lieux publics à Moscou et Saint-Pétersbourg. Le FSB a confisqué des armes, des munitions, quatre charges explosives et du matériel de communication (Spoutnik, 12 novembre 2016).

[1]Deux des individus arrêtés sont les disciples d'un imam radical de Tirana. Cet imam a été accusé d'avoir recruté plus de soixante personnes pour aider l'Etat islamique dans la guerre en Syrie (Haaretz, 8 novembre 2016).