Aperçu général
1. La huitième conférence internationale de Bil'in sur la résistance populaire s'est déroulée entre le 2 et le 4 octobre 2013 sous le titre "Renforcement, augmentation et développement de la résistance populaire en Palestine". Des responsables de l'Autorité Palestinienne et du Fatah, des activistes de terrain de la "résistance populaire" et des représentants des organisations palestiniennes y ont participé, ainsi que des représentants étrangers, dont au moins deux diplomates européens (le consul britannique à Jérusalem et le représentant de l'Union européenne auprès de l'Autorité palestinienne)[1]. Des violences ont été signalées dans les villages de Bil'in et de Walaja (Nord-Ouest de Bethléem) en marge de la conférence. Selon les médias palestiniens, Luisa Morgantini, députée du Parlement européen a participé à des activités sur le terrain dans la région de Bil'in et de Bethléem. Ci-après le détail.
Incident violent dans le village de Bil'in
2. Le 4 octobre 2013, des émeutes ont été organisées (comme chaque semaine) à proximité de la barrière de sécurité dans le village de Bil'in, devenu un symbole de la "résistance populaire". Près de 300 Palestiniens ont défilé jusqu'à la barrière à Bil'in et ont lancé des pierres sur les forces de Tsahal. Les soldats ont riposté par des mesures anti-émeutes. Il n'y a pas eu de blessés et aucune arrestation n'a été effectuée durant l'incident.
3. Un journaliste de la télévision palestinienne a rapporté que l'incident de Bil'in a clôturé la huitième conférence de Bil'in. Dans un reportage, des dizaines de participants ont été vus avançant vers les forces de Tsahal postées de l'autre côté de la barrière et les confrontant. Selon le journaliste palestinien, Luisa Morgantini, députée du Parlement européen, a participé à l'événement et aurait selon lui été blessée par des tirs de Tsahal et hospitalisée à Ramallah (Chaîne Palestine, 4 octobre 2013).
4. Dans une interview à la télévision palestinienne,Mustafa Barghouti, responsable du mouvement de l'Initiative nationale palestinienne et l'un des principaux membres de la "résistance populaire" a déclaré que "toute la terre de Palestine sera libérée par la résistance populaire et la lutte armée. De même que nous avons détruit la barrière de Walaja (voir ci-après). Actuellement, nous nous opposons à la barrière de Bil'in, d'Abu Dis et de partout ailleurs. La résistance populaire est la voie du peuple palestinien vers la liberté et l'autonomie".
Destruction de la barrière installée par Tsahal à proximité du village de Walaja
5. Selon les médias palestiniens, au deuxième jour de la huitième conférence de Bil'in, des "activités sur le terrain" ont été organisées dans la région du village de Walaja (Nord-Ouest de Bethléem, près d'Har Gilo). Près de cinquante activistes des "comités populaires de résistance à la barrière et aux implantations" sont arrivés sur les lieux, accompagnés de ressortissants étrangers anti-israéliens. Les activistes ont détruit une barrière installée sur place par Tsahal visant à empêcher le passage de véhicules palestiniens de la région de Bethléem, notamment du village de Walaja,en territoire israélien (région de Jérusalem). Le graffiti "L'occupation s'effondrera" a été inscrit sur la barrière et une étoile de David comparée à une croix gammée a été dessinée (Shihab, 3 octobre 2013 ; Chaîne Al-Chara de Tulkarem et agence de presse Ma'an, 3-4 octobre 2013 ; Chaîne Palestine et agence de presse Wafa, 3 octobre 2013).
Mustafa Barghouti, Luisa Morgantini et Abdallah Abu Rahmeh défilent après la libération d'Abu Rahmeh suite à une détention de plusieurs heures au point de contrôle de Wadi Naar (Est de Bethléem) par les gardes-frontières. Morgantini (à gauche) fait le signe de la victoire (Site Internet de l'Initiative nationale palestinienne, 3 octobre 2013
[*] Suite de notre article du 13 octobre 2013 (en anglais) intitulé "PA-Sponsored Eighth International Conference for Popular Resistance Held in Bil'in to Discuss Broadening It and Increasing Its Effectiveness", à l'adressehttp://www.terrorism-info.org.il/en/article/20582
[1] Voir notre article du 29 octobre 2013 intitulé "Des diplomates étrangers, notamment européens, prennent part aux activités de "résistance populaire" en Judée-Samarie".