Des diplomates étrangers, notamment européens, prennent part aux activités de “résistance populaire” en Judée-Samarie

Représentants européens à la huitième conférence internationale de Bil'in sur la

Représentants européens à la huitième conférence internationale de Bil'in sur la "résistance populaire" : (troisième à droite) le consul britannique à Jérusalem Sir Vincent Fean, (premier à gauche) John Gatt-Rutter, le représentant de l'UE auprès de l'AP (Agence de presse Wafa, 2 octobre 2013)

Luisa Morgantini prend la parole lors de la septième conférence de Bil'in organisée dans le quartier de Silwan à Jérusalem Est (Site Internet Silwanic.net, 12 avril 2012).

Luisa Morgantini prend la parole lors de la septième conférence de Bil'in organisée dans le quartier de Silwan à Jérusalem Est (Site Internet Silwanic.net, 12 avril 2012).

Des militants étrangers arborent des drapeaux, y compris le drapeau bleu de l'UE, lors d'un événement organisé au cours de la septième conférence de Bil'in (Site Internet Arabs48, 11 avril 2012)

Des militants étrangers arborent des drapeaux, y compris le drapeau bleu de l'UE, lors d'un événement organisé au cours de la septième conférence de Bil'in (Site Internet Arabs48, 11 avril 2012)

Manifestants palestiniens opposés aux forces de Tsahal (Wafa, 20 septembre 2013).

Manifestants palestiniens opposés aux forces de Tsahal (Wafa, 20 septembre 2013).

Luisa Morgantini, députée du Parlement européen, lors de l'événement près de Beit Jala (PNN TV, 11 octobre 2013).

Luisa Morgantini, députée du Parlement européen, lors de l'événement près de Beit Jala (PNN TV, 11 octobre 2013).

Militants de la

Militants de la "résistance populaire" vandalisant la clôture de sécurité autour de Har Gilo (Wafa, 11 octobre 2013).

Panneau à l'entrée du village de Nabi Saleh, symbole de la résistance populaire. En arabe il est écrit

Panneau à l'entrée du village de Nabi Saleh, symbole de la résistance populaire. En arabe il est écrit "résistance" (Page Facebook du consulat britannique à Jérusalem, 13 juin 2013)

Naji al-Tamimi, activiste de terrain de la

Naji al-Tamimi, activiste de terrain de la "résistance populaire" interviewé durant un défilé de soutien à la terroriste Hanaa Shalbi (YouTube, 3 mars 2013)


Aperçu général

1.   Des ressortissants étrangers prennent part aux activités organisées dans le cadre de la "résistance populaire" en Judée-Samarie aux côtés des Palestiniens. Dans la plupart des cas, il s'agit de militants et de représentants d'ONG occidentales pro-palestiniennes participant à la campagne de délégitimation d'Israël. Dans certains cas, des diplomates et des parlementaires, principalement des pays européens, ont participé à des conférences sur la résistance populaire organisées à Bil'in.[1] Dans des cas isolés, ils participent également à des activités de provocation anti-israélienne sur le terrain. À une occasion, une diplomate française a été filmée alors qu'elle attaquait un garde-frontière israélien lors d'une tentative de militants palestiniens de construire un avant-poste illégal au Nord de la vallée du Jourdain.

2.   La "résistance populaire" est une stratégie soutenue par l'Autorité Palestinienne et le Fatah. Elle comprend des actes de violence tels que la destruction de clôtures, des affrontements avec les soldats de Tsahal, des tirs de pierres et de cocktails Molotov et, dans certains cas, des attaques au véhicule et des attaques à l'arme blanche.[2] John Gatt-Rutter, le représentant de l'UE auprès de l'Autorité Palestinienne et Sir Vincent Fean, le consul général britannique à Jérusalem, ont assisté à la huitième conférence internationale de Bil'in sur la résistance populaire, qui a eu lieu récemment et au cours de laquelle les moyens d'encourager la "résistance populaire" ont été abordés. Luisa Morgantini, députée du Parlement européen et lauréate du prix Nobel de la paix, hostile à Israël, avait participé à la précédente conférence de Bil'in.

3.   L'Autorité Palestinienne et le Fatah encouragent les diplomates européens et les militants étrangers anti-israéliens à participer aux manifestations de résistance populaire.Ils considèrent leur participation comme un outil pour renforcer la légitimité de la résistance populaire, comme un moyen de compliquer la tâche des forces de sécurité israéliennes de réagir aux activités illégales et comme un moyen de faire pression au niveau diplomatique sur Israël, en particulier de la part des pays européens. Selon nous, la participation des représentants étrangers est limitée et ne reflète pas la conduite générale des diplomates européens en Israël ou dans l'Autorité Palestinienne. Toutefois, dans les cas où ils participent à des manifestations de "résistance populaire" dans le cadre des conférences de Bil'in ou sur le terrain, cette participation représente un comportement exceptionnel dans le domaine de la diplomatie. Cette participation peut placer Tsahal face à des situations problématiques sur le terrain (comme l'incident au Nord de la vallée du Jourdain) et montrer Israël sous un mauvais jour sur la scène internationale, en particulier dans les pays européens.

Participation de représentants étrangers, dont de diplomates européens, aux conférences de soutien à la "résistance populaire" de Bil'in

4.   Chaque année, une conférence internationale sur la résistance populaire est organisée dans le village de Bil'in(Ouest de Ramallah). La conférence est une manifestation des efforts de l'Autorité Palestinienne, du Fatah et des activistes de la "résistance populaire" sur le terrain de placer la question à l'ordre du jour national-palestinien et international. Des représentants de l'Autorité Palestinienne, du Fatah et d'autres organisations ainsi que les militants de terrain œuvrant à la promotion de la "résistance populaire" participent aux conférences (organisées à Bil'in, mais aussi ailleurs en Judée-Samarie). En outre, des ressortissants étrangers, y compris des diplomates (principalement de pays européens et de l'UE) et des représentants d'ONG pro-palestiniennes membres de la campagne internationale de délégitimation d'Israël y participent également. Les conférences de Bil'in sont l'occasion de débattre des moyens de développer la "résistance populaire", de la rendre plus efficace, d'obtenir un soutien plus large aux Palestiniens et de l'étendre à l'arène internationale.

5.   Des diplomates et des parlementaires étrangers ont participé aux précédentes conférences de Bil'in. Par exemple, des députés ont participé la cinquième conférence (21-23 avril 2010) et ont même prononcé des discours et des lettres de Desmond Tutu et deJimmy Carter ont été lues. Parmi les participants figuraient notamment Robert Serry, le représentant du secrétaire général de l'ONU, et Luisa Morgantini, une députée italienne au Parlement européen, qui a également participé à la septième conférence (10-13 avril 2012), lors de laquelle ont été adoptées des résolutions demandant le renforcement de la résistance populaire et la consolidation de la coordination entre les institutions palestiniennes et les organismes juridiques aux États-Unis et en Europe.

6.   Luisa Morgantini, qui a participé aux conférences de Bil'in, est une députée italienne au Parlement européen, dont elle était dans le passé la vice-présidente. Elle est lauréate du prix Nobel de la paix. Elle est membre de la délégation de l'UE dans les territoires palestiniens et se rend fréquemment en Judée-Samarie. Ses positions sont systématiquement anti-israéliennes. Dans les années 1970, elle a exprimé sa solidarité avec l'OLP. Elle organise des réunions au Parlement européen avec la participation de groupes critiques de la politique israélienne et qui présentent Israël sous un jour négatif.

7.   Deux diplomates européensont participé à la huitième conférence internationale de Bil'in sur la résistance populaire, qui a eu lieu entre le 2 et le 4 octobre 2013 :

1) John Gatt-Rutter, le représentant de l'UE auprès de l'Autorité Palestinienne, dont le bureau est situé sur la Colline française à Jérusalem. Rutter est originaire de Malte. Il a débuté sa carrière diplomatique en tant que représentant de Malte à l'Union européenne. En 2011, il a occupé les fonctions de vice-représentant de l'UE auprès de l'AP et a été nommé en Décembre 2011 par Catherine Ashton, la ministre des Affaires étrangères de l'UE, au poste de représentant de l'UE auprès de l'AP. Dans le cadre de ses fonctions, il est chargé de promouvoir et de financer des projets de l'UE en Judée-Samarie et dans la bande de Gaza, y compris des projets en zone C palestinienne. Il rencontre souvent des responsables de l'AP et des représentants d'organisations palestiniennes. Il condamne la construction israélienne en Judée-Samarie, qui, selon lui, ne sert pas l'intérêt de la paix régionale. Il soutient le boycott européen des produits fabriqués dans les implantations et le marquage de leur lieu d'origine.

Gauche : John Gatt-Rutter, le représentant de l'UE auprès de l'AP, lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Maliki (Télévision Al-Watan, 23 avril 2013). Droite: John Gatt-Rutter (portant des lunettes de soleil) lors de la huitième conférence de Bil'in sur la résistance populaire. À sa droite, Rami Hamdallah, le  Premier ministre palestinien (Télévision Paltoday, 3 octobre 2013)
Gauche : John Gatt-Rutter, le représentant de l'UE auprès de l'AP, lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Maliki (Télévision Al-Watan, 23 avril 2013). Droite: John Gatt-Rutter (portant des lunettes de soleil) lors de la huitième conférence de Bil'in sur la résistance populaire. À sa droite, Rami Hamdallah, le  Premier ministre palestinien (Télévision Paltoday, 3 octobre 2013)

2) Sir Vincent Fean, le consul général britannique à Jérusalem œuvrant face aux Palestiniens en Judée-Samarie. Son bureau est situé dans le quartier de cheikh Jarrah à Jérusalem Est. Il a rejoint le ministère des Affaires étrangères en 1975 et a précédemment servi comme ambassadeur à Tripoli en Libye entre 2006 et 2010. Avant cela, il a été haut-commissaire britannique à Malte de 2002 à 2006. Le 5 mars 2013, il a été attaqué par des étudiants palestiniens en colère à Beir Zeit (près de Ramallah) quand il est venu parler de la politique britannique au Moyen-Orient et du processus de paix, et a été contraint de quitter les lieux. En Juin 2013, il a effectué une visite au village de Nabi Saleh, un point focal de la résistance populaire, en signe de solidarité. (Voir ci-dessous) Début Octobre 2013, il participé à la huitième conférence internationale de Bil'in sur la résistance populaire.

Participation de diplomates dans des événements de propagande sur le terrain
Aperçu général

8.   Dans plusieurs cas, des diplomates étrangers, notamment de pays européens, ont participé à diverses manifestations de "résistance populaire", dont des conférences et des événements sur le terrain, dont certains ont impliqué la violence. Selon nous, leur participation était principalement le résultat de l'initiative de l'Autorité Palestinienne, du Fatah ou d'activistes de la "résistance populaire" désireux de renforcer la légitimité internationale de la "résistance populaire" et de fournir à ceux qui participent aux activités illégales une sorte de "défense" face aux forces de sécurité israéliennes.

Participation active d'une diplomate française dans un événement de propagande dans la vallée du Jourdain

9.   Le 20 septembre 2013, des dizaines de manifestants palestiniens, de ressortissants étrangers, de militants de gauche et de diplomates se sont rassemblés près de la localité israélienne de Hemdat dans la vallée du Jourdain. Les manifestants avaient apporté des tentes et ont essayé d'ériger un avant-poste.[3] Ils ont lancé des pierres sur les forces de sécurité israéliennes qui sont arrivées sur place pour les disperser (Agence de presse Tazpit, 20 septembre 2013). Durant l'évacuation des manifestants, l'agence de presse Reuters a filmé une confrontation entre une diplomate française et les forces de sécurité israéliennes, au cours de laquelle la femme a attaqué un garde-frontière israélien. Selon les médias, Israël a déposé plainte, et la femme, attachée culturelle au consulat de France à Jérusalem, devrait quitter Israël à la fin de l'année (Israël Hayom, 21 septembre 2013).

Participation de diplomates étrangers à une manifestation du Fatah

10. Nabil Shaath, membre du comité central du Fatah et responsable des relations extérieures du Fatah, a récemment organisé une réunion conjointe avec les comités populaires contre la barrière dans la région de Beit Jala (près de Bethléem). Les médias palestiniens ont signalé la présence d'ambassadeurs et de consuls européens. Les activités comprenaient une visite de solidarité à Beit Jala et la participation à la récolte des olives, au cours de laquelle Nabil Shaath a appelé à la "résistance populaire contre l'occupation israélienne" (Agence de presse Quds, 11 octobre ; Radio Mawtini, 12 octobre 2013). Lors de cet événement, plusieurs Palestiniens ont saccagé la barrière de sécurité de la localité juive de Har Gilo, construite selon eux sur les terres occupées de Beit Jala (PNN TV, 11 octobre 2013).

Visite de soutien du consul britannique dans le village de Nabi Saleh, un des symboles de la "résistance populaire"
11. Le 14 juin 2013, Sir Vincent Fean, le consul général britannique à Jérusalem, et Alistair Burt, le ministre britannique pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, ont  effectué une visite dans le village de Nabi Saleh (Nord-Ouest de Ramallah) en signe  de solidarité. Le village, qui a commencé à accueillir des manifestations hebdomadaires en 2009, est devenu l'un des symboles de la "résistance populaire". Les deux dignitaires ont rencontré Naji al-Tamimi, le coordinateur des comités populaires contre la barrière et les implantations à Nabi Saleh, qui dans le passé a été arrêté par les forces de sécurité israéliennes pour avoir participé à des émeutes dans la région de Ni'lin. Ils ont visité le village et ont inauguré un bâtiment rénové par le consulat britannique à Jérusalem. Après la visite, Alistair Burt a déclaré qu'il se sentait "fier" de revenir à Nabi Saleh et a ajouté que le village était très important pour lui. Il a dit qu'il s'agissait de sa troisième visite et qu'à chaque fois, il était surpris de la détermination des villageois. Il a dit que la famille al-Tamimi représentait des milliers de familles palestiniennes dans les territoires occupés souffrant directement de l'occupation (Page Facebook en arabe du consulat britannique à Jérusalem, 13 juin 2013).

Gauche : Le consul général britannique, Sir Vincent Fean, et le ministre britannique Alistair Burt visitent le village de Nabi Saleh. Droite : Sir Vincent Fean et Alistair Burt rencontrent Naji al-Tamimi, le coordinateur des comités populaires contre la barrière et les implantations à Nabi Saleh (Page Facebook du consulat britannique à Jérusalem, 13 juin 2013)
Gauche : Le consul général britannique, Sir Vincent Fean, et le ministre britannique Alistair Burt visitent le village de Nabi Saleh. Droite : Sir Vincent Fean et Alistair Burt rencontrent Naji al-Tamimi, le coordinateur des comités populaires contre la barrière et les implantations à Nabi Saleh (Page Facebook du consulat britannique à Jérusalem, 13 juin 2013)

[1]Au sujet de la huitième conférence de Bil'in et des précédentes, voir notre article du 13 octobre 2013 (en anglais) intitulé "PA-Sponsored Eighth International Conference for Popular Resistance Held in Bil'in to Discuss Broadening It and Increasing Its Effectiveness", à l'adressehttp://www.terrorism-info.org.il/en/article/20582
[2]Sur le caractère violent de la "résistance populaire", voir notre étude du 20 mai 2013 intitulée "La résistance populaire palestinienne et la violence employée dans ce cadre", à l'adresse http://www.terrorism-info.org.il/fr/article/20515
[3]En 2012 et 2013, des militants palestiniens ont érigé une série d'avant-postes en Judée-Samarie dans le but  d'établir les faits sur le terrain et de défier Israël. Pour plus d'informations, voir notre étude du 20 mai 2013 intitulée "La résistance populaire palestinienne et la violence employée dans ce cadre", à l'adresse http://www.terrorism-info.org.il/fr/article/20515
[4]Hanaa Shalbi est une terroriste palestinienne du Jihad Islamique Palestinien, qui a passé deux ans en détention administrative et a été libérée dans le cadre de l'accord Shalit. Elle a été de nouveau arrêtée en Février 2012, après avoir repris des activités terroristes. Elle a été expulsée vers la bande de Gaza  dans le cadre de négociations avec le bureau du procureur militaire.