Nouvelles du terrorisme et du conflit israélo-palestinien (17-23 juillet 2013)

Rencontre en Jordanie entre Mahmoud Abbas et le secrétaire d'Etat américain John Kerry dans le cadre des réunions en vue de la reprise des négociations entre Israël et les Palestiniens (Agence de presse Wafa, 17 juillet 2013)

Rencontre en Jordanie entre Mahmoud Abbas et le secrétaire d'Etat américain John Kerry dans le cadre des réunions en vue de la reprise des négociations entre Israël et les Palestiniens (Agence de presse Wafa, 17 juillet 2013)

Activistes bloquant la route 60 dans le secteur de Bethléem (PNN, 15 juillet 2013)

Activistes bloquant la route 60 dans le secteur de Bethléem (PNN, 15 juillet 2013)

Musulmans sur l'Esplanade des Mosquées arborant des affiches de soutien au Président égyptien déchu Mohamed Morsi (Shihab, 19 juillet 2013)

Musulmans sur l'Esplanade des Mosquées arborant des affiches de soutien au Président égyptien déchu Mohamed Morsi (Shihab, 19 juillet 2013)

Ouvriers des tunnels de Rafah au repos suite à la baisse des activités de contrebande (Filastin al-A'an, 20 juillet 2013)

Ouvriers des tunnels de Rafah au repos suite à la baisse des activités de contrebande (Filastin al-A'an, 20 juillet 2013)

Défilé de protestation à Ramallah contre l'application du plan Prawer dans le Néguev (Chaîne al-Watan, 15 juillet 2013)

Défilé de protestation à Ramallah contre l'application du plan Prawer dans le Néguev (Chaîne al-Watan, 15 juillet 2013)

  • Après un mois de calme, trois roquettes se sont abattues cette semaine au Sud d'Israël. En Judée-Samarie, les affrontements violents se sont poursuivis entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes dans le cadre de la "résistance populaire". A Jérusalem, un ultra-orthodoxe a été poignardé près de la Porte de Naplouse et légèrement blessé.
  • La semaine a été marquée par l'annonce du secrétaire d'Etat américain John Kerry sur un accord entre Israël et les Palestiniens servant de base aux négociations. Selon lui, l'accord se trouve dans ses étapes finales de formulation et son contenu n'a pas été dévoilé. Des représentants israéliens et palestiniens devraient prochainement se rencontrer à Washington pour en étudier les dispositions.
  • Mahmoud Abbas et d'autres responsables de l'AP ont réagi à l'accord de manière pragmatique et pondérée. La plupart des porte-parole palestiniens ont insisté sur les positions palestiniennes et ont affirmé que plusieurs points devaient encore être résolus. Le Hamas s'est déclaré opposé à l'accord et a affirmé qu'il était un écart à la "position nationale" palestinienne.
Tirs de roquettes
  • Durant la semaine, trois roquettes se sont abattues au Sud d'Israël. On ignore encore l'identité des auteurs des tirs :
  • Le 18 juillet 2013– Deux roquettes se sont abattues dans un terrain vague du Conseil régional d'Eshkol sans faire ni blessés ni dégâts.
  • Le 21 juillet 2013 – Une roquette a été trouvée dans le Conseil régional d'Eshkol et n'a fait ni blessés ni dégâts.

Tirs de roquettes

Un civil israélien attaqué à Jérusalem
  • Le 16 juillet 2013, un ultra-orthodoxe père de quatre enfants résident de Jérusalem a été poignardé par deux Palestiniens près de la porte de Naplouse alors qu'il revenait de prier sur le Mont du Temple. Il a été légèrement blessé et transféré à l'hôpital. Les deux assaillants se sont enfuis des lieux. Les forces de sécurité se sont lancées à leur poursuite mais n'ont pas pu les rattraper (Ynet, 16 juillet 2013).
Arrestation d'un Palestinien impliqué dans des attentats de "résistance populaire"
  • Dans le cadre d'opérations de contre-terrorisme, les forces de sécurité israéliennes ont arrêté plusieurs individus suspectés de tirs de pierres et de cocktails Molotov. Un des individus interpellés a avoué avoir lancé un cocktail Molotov ayant blessé quatre soldats de Tsahal en Mai 2013. Durant son interrogatoire, il a avoué avoir été impliqué dans d'autres attaques commises dans le cadre de la "résistance populaire", notamment des tirs de cocktails Molotov (Porte-parole de Tsahal, 21 juillet 2013).
Poursuite des activités violentes
  • Cette semaine encore, les affrontements entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes se sont poursuivis aux points de friction habituels dans le cadre des activités de "résistance populaire" :
  • Le 17 juillet 2013, des journalistes et des personnalités des médias palestiniens ont organisé une protestation au passage de Qalandiya en réaction aux "mesures israéliennes à leur encontre en Judée-Samarie". Les émeutiers ont arboré des pancartes, scandé des slogans anti-israéliens et ont affronté les forces de Tsahal et de la police sur place (Paltoday, chaîne Al-Watan, 17 juillet 2013).

Manifestation de journalistes au passage de Qalandiya (Qudsnet, 17 juillet 2013)
Manifestation de journalistes au passage de Qalandiya (Qudsnet, 17 juillet 2013)

  • Le 15 juillet 2013, des membres des "comités populaires" et des ressortissants étrangers ont bloqué la route 60 dans la région de Bethléem au passage des véhicules israéliens afin de protester contre l'intention israélienne d'appliquer le programme Prawerau sujet de la réglementation des terrains de la population bédouine dans le Néguev. Les émeutiers ont été dispersés par les forces de sécurité israéliennes (PNN, 15 juillet 2013). (Voir ci-après pour d'autres activités à ce sujet).
Expression de soutien au Président égyptien déchu après les prières du vendredi sur l'Esplanade des mosquées
  • Après les prières du vendredi (19 juillet 2013) sur l'Esplanade des Mosquées, plusieurs dizaines de Palestiniens ont arboré des drapeaux verts des Frères Musulmans et des pancartes de soutien au Président égyptien déchu Mohamed Morsi (Qudsnet, 20 juillet 2013). Selon nous, des activistes du Hamas sont responsables de l'événement.
Situation au terminal de Rafah
  • Les activités au terminal de Rafahn'ont pas encore repris. Maher Abu Subha, responsable de la direction générale des terminaux et des frontières dans l'administration de facto du Hamas, a annoncé le 20 juillet 2013 la reprise des activités au terminal de Rafah de manière réduite uniquement pour les cas humanitaires (après la fermeture du terminal le 19 juillet 2013). Le ministre de la Santé de l'administration de facto du Hamas a déclaré que la fermeture du terminal portait atteinte à tous les aspects sanitaires : la sortie des malades de la bande de Gaza, l'obstacle à la livraison de médicaments et l'entrée de délégations médicales, en plus des complications de l'approvisionnement en essence des hôpitaux en raison de la destruction des tunnels (Safa, 18 juillet 2013).
Destruction des tunnels
  • Des responsables du Hamas se sont déclarés inquiets de la poursuite des activités égyptiennes de destruction des tunnels dans le secteur de Rafah. Ihab al Ghussin, porte-parole du bureau d'information de l'administration de facto du Hamas, a déclaré qu'une solution intermédiaire adaptée à l'entrée de marchandises et de produits de base dans la bande de Gaza devait être trouvée, ces activités pouvant avoir des conséquences sévères sur les systèmes de santé vitaux de la bande de Gaza. Sami Abu Zuhri, porte-parole du Hamas, a insisté sur l'opposition du Hamas à la destruction des tunnels, déclarant que cette mesure conduirait à l'étranglement de la bande de Gaza et au renforcement du "blocus" imposé à ses habitants (Filastin al-Yom, 20 juillet 2013).
  • Ismail Haniya, le chef de l'administration de facto du Hamas, a déclaré que le Hamas était conscient des "considérations sécuritaires égyptiennes" mais a ajouté que les résidents de la bande de Gaza avaient également des "considérations humanitaires et des besoins". Selon lui, l'administration du Hamas est en contact à ce sujet avec la direction égyptienne. Haniya a appelé les autorités égyptiennes à ouvrir le terminal de Rafah aux besoins commerciaux (Filastin al-Yom, 17 juillet 2013).

L'armée égyptienne détruit des tunnels du côté égyptien de Rafah (Palpress, 17 juillet 2013)
L'armée égyptienne détruit des tunnels du côté égyptien de Rafah (Palpress, 17 juillet 2013)

  • Suite aux activités égyptiennes, des ouvriers des tunnels ont fait état d'un arrêt quasi-total des activités de contrebande. Selon des responsables dans la bande de Gaza, la destruction des tunnels aurait porté atteinte aux revenus et la poursuite des activités pourrait conduire à une pénurie financière sévère en quelques mois (Al-Ayam, 20 juillet 2013). Alaa al-Rafati, le ministre de l'Economie du Hamas, a estimé que la fermeture des tunnels depuis le 30 juin 2013 avait causé à l'administration du Hamas des dégâts estimés à près de 230 millions (Al-Ayam, 22 juillet 2013).
Le Hamas continue de faire l'objet de critiques égyptiennes
  • Le Hamas continue de faire l'objet de critiques de la part de diverses sources égyptiennes, qui accusent le Hamas d'agir contre le régime égyptien. Ghazi  Hamad, le vice-ministre des Affaires étrangères de l'administration de facto du Hamas, a déclaré qu'Ismail Haniya s'était entretenu à ce sujet avec les chefs des services égyptiens de sécurité générale et avait exprimé la vive opposition du Hamas à la campagne d'incitation dans la presse égyptienne (Safa, 17 juillet 2013).
  • Dans un discours prononcé à l'occasion d'une cérémonie en l'honneur des organisateurs des camps de vacances, Ismail Haniya a vilipendé la campagne d'incitation menée selon lui contre le Hamas dans la presse égyptienne, la qualifiant de "démonisation de Gaza et du Hamas et de tout membre de l'opposition". Il a souligné que le Hamas concentrait tous ses efforts militaires contre Israël et n'était aucunement ingéré en Egypte et dans le Sinaï (Safa, 19 juillet 2013).
  • Sami Abu Zuhri, porte-parole du Hamas, a appelé à la fin de la campagne égyptienne d'incitation contre le Hamas et a démenti les propos d'un responsable de l'armée égyptienne selon lequel l'armée aurait découvert 19 roquettes Grad, semblables à celles utilisées par le Hamas et destinées à être utilisées contre des cibles égyptiennes. Selon lui, le Hamas n'a aucun lien avec les roquettes et il s'agit d'engins utilisés par les nombreux groupes palestiniens de la Péninsule du Sinaï dans des quantités plus importantes qu'à Gaza (Sama, 18 juillet 2013).
Accord sur la reprise des négociations entre Palestiniens et Israël
Aperçu général
  • Après plusieurs rencontres entre Mahmoud Abbas et le secrétaire d'Etat américain John Kerry à Amman et à Ramallah, Kerry a annoncé le 19 juillet 2013 dans une conférence de presse à Amman qu'Israël et les Palestiniens étaient arrivés à un accord servant de base aux négociations. Selon lui, l'accord se trouve dans ses dernières étapes de formulation et son contenu n'a pas été dévoilé (AFP, 19 juillet 2013). Il a été ajouté que dans le cadre de l'accord, les représentants d'Israël - la ministrede la Justice Tsipi Livni et le conseiller du Premier ministre Itzhak Molcho - et Saeb Erekat, membre du comité exécutif de l'OLP et principal responsable de l'équipe de négociations palestinienne, devraient se rencontrer à Washington. Il devrait s'agir d'une rencontre préliminaire dédiée à la concrétisation des dispositions qui représentent une base à la reprise des négociations.
  • L'accord palestinien à la reprise des négociations fait suite à une série de rencontres de la direction palestinienne organisées par le comité central du Fatah et le comité exécutif de l'OLP. Selon la presse palestinienne, les débats ont été houleux et tendus et les responsables du Fatah ont demandé des garanties claires internationales avant la reprise des négociations (Ma'an, 18 juillet 2013). Mahmoud Abbas aurait nommé Yassed Abd Rabbo et Nabil Abu Rudeina pour rendre les communiqués officiels au nom de l'Autorité Palestinienne puisque le contenu des discussions américaines, sur lesquelles les négociations seront basées, n'a été dévoilé à aucun membre de la direction palestinienne (Al-Quds al-Arabi, 22 juillet 2013).
  • En dépit du fait que les détails de l'accord n'ont pas été rendus publics, les médias israéliens et palestiniens ont annoncé que dans le cadre de l'accord, Israël avait promis de libérer 82 prisonniers palestiniens condamnés à de longues peines de prison avant les Accords d'Oslo en 4 étapes. Issa Qaraqa, le ministre palestinien des Affaires des prisonniers, a appelé les familles des prisonniers à ne pas se laisser influencer par les rumeurs. Le club du prisonnier palestinien et le mouvement national des prisonniers ont menacé de lancer une campagne de protestation populaire si les détenus ne sont pas libérés avant toute rencontre de négociation (Ma'an, 20 juillet 2013).

Droite : Le secrétaire d'Etat américain John Kerry nettoie la table des négociations entre Israël et les Palestiniens après un arrêt de trois ans (Page Facebook Ajnad, 22 juillet 2013). Gauche : La libération des prisonniers palestiniens est nécessaire à la colombe de la paix (Al-Istaqal, 21 juillet 2013)
Droite : Le secrétaire d'Etat américain John Kerry nettoie la table des négociations entre Israël et les Palestiniens après un arrêt de trois ans (Page Facebook Ajnad, 22 juillet 2013). Gauche : La libération des prisonniers palestiniens est nécessaire à la colombe de la paix (Al-Istaqal, 21 juillet 2013)

Réactions israéliennes
  • Le Premier ministre Binyamin Netanyahu a remercié le secrétaire d'Etat américain John Kerry pour les efforts investis dans la reprise du processus, déclarant voir dans le renouvellement des négociations un intérêt stratégique vital pour l'Etat d'Israël. Selon lui, l'accord est important pour tenter de parvenir à la fin du conflit entre Israël et les Palestiniens et il est important face aux enjeux auxquels est confronté Israël, notamment de la part de l'Iran et de la Syrie. Netanyahu a souligné que la reprise du processus est gênée par deux objectifs principaux : empêcher la création d'un Etat binational entre la Mer et la Jordanie mettant en danger le futur de l'Etat juif et empêcher la création d'un Etat terroriste supplémentaire sous l'égide de l'Iran dans les frontières d'Israël (Site Internet du cabinet du Premier ministre, 20 juillet 2013).
Réactions de l'AP
  • Les premières réactions des responsables de l'Autorité Palestinienne à l'annonce de l'accord atteint ont été caractérisées par un ton pragmatique et pondéré. La plupart des porte-parole ont souligné que de nombreux points devaient être résolus et ont insisté sur les positions palestiniennes :
  • Nabil Abu Rudeina, porte-parole de la présidence, a déclaré que la série de rencontres entre Abu Mazen et John Kerry avait permis une avancée pouvant mener à un accord de principe sur la reprise des négociations. Il a ajouté qu'il y avait encore des détails devant être éclaircis (Al-Hayat al-Jadeeda, 19 juillet 2013).
  • Mahmoud al-Alul, membre du comité central du Fatah, a déclaré que "la balle est dans le camp du gouvernement israélien". Il a ajouté que les négociations ne pouvaient reprendre sans la libération de tous les prisonniers arrêtés avant les Accords d'Oslo et la reconnaissance d'Israël des frontières de 1967 (Radio Voix de la Palestine, 21 juillet 2013).
  • Taysir Khaled, membre du comité central de l'OLP, a souligné que les négociations ne pouvaient pas reprendre sans base d'autorité claire. Il a ajouté que le gouvernement israélien n'avait pas encore forgé de position claire au sujet de la base des négociations et de la source d'autorité politique et juridique (Al-Hayat al-Jadeeda, 19 juillet 2013).
  • Nabil Shaat, membre du comité central du Fatah, a déclaré que la reprise des discussions directes avec Israël était conditionnée à l'application des demandes palestiniennes aux Etats-Unis et aux négociations préliminaires organisées après à Washington dans le but de débattre des principes des négociations et de leurs sources d'autorité (Ma'an, 22 juillet 2013).
  • Mahmoud Abbas et ses porte-parole ont souligné leur position sur l'accord :
  • Mahmoud Abbas a déclaré que les Etats-Unis étaient sérieux dans leurs tentatives de trouver une solution politique à la question palestinienne par le biais de la création d'un Etat palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem Est comme capitale. Il a ajouté que le débat autour de la question des réfugiés serait étudiée en fonction de l'initiative arabe pour la paix, ainsi que l'accord sur la sécurité, les frontières et les prisonniers (Ma'an, 22 juillet 2013).
  • Dans une interview à un journal jordanien, Mahmoud Abbas a déclaré que le sort de la reprise des négociations serait scellé dans les prochains jours et que tout accord atteint avec Israël ferait l'objet d'un referendum palestinien. Selon lui, si aucun accord n'est atteint sur la reprise du processus de paix, toutes les options seront ouvertes car "nous sommes un pays observateur à l'ONU" (Al-Raï, 22 juillet 2013).
  • Nabil Abu Rudeina, le porte-parole de Mahmoud Abbas, a déclaré que ce dernier avait accepté la demande de Kerry d'envoyer Saeb Erekat à Washington pour compléter les discussions et franchir les obstacles en vue de la reprise des négociations. Il a jouté que l'accord exigeait une réponse aux demandes de base des Palestiniens (Al-Ayam, 22 juillet 2013).
Réactions du Hamas
  • Les responsables du Hamas ont critiqué Mahmoud Abbas et l'AP et ont exprimé leur opposition à un accord qualifié de masque aux actes "de judaïsation et d'implantation" d'Israël:
  • Khaled Mashal, le chef du bureau politique du Hamas, a déclaré qu'Israël utilisait le processus de paix pour"tromper les gens et gagner du temps et redorer son blason dans le monde". Il a ajouté que les Etats-Unis de leur côté n'étaient pas intéressés à faire pression sur Israël (Rotana Khalijia, 20 juillet 2013).
  • Sami Abu Zuhri, porte-parole du Hamas, a déclaré que la reprise des négociations représentait un écart de la "position nationale" et qu'elle desservait uniquement Israël, qui s'en sert pour "couvrir les crimes des implantations et de judaïsation" (Filastin al-A'an, 18 juillet 2013).
  • Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas, a accusé les Etats-Unis de vendre des illusions aux Palestiniens et de détourner l'opinion palestinienne et mondiale des aspects positifs des négociations pour les Palestiniens (Ma'an, 20 juillet 2013).
  • Ahmed Baher, le vice-président du conseil législatif du Hamas, a qualifié la reprise des négociations de "suicide national" et d'abnégation totale à la position américaine.
Réactions dans le monde arabo-musulman
  • La Ligue Arabe  a publié un communiqué de soutien à la position palestinienne et a exprimé sa foi dans le sérieux du processus américain de renouvellement du processus de paix. Elle a émis des doutes sur les intentions israéliennes au sujet des négociations. La Ligue Arabe a promis d'être un "filet de sécurité" pour les Palestiniens (Wafa, 21 juillet 2013).
  • Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, a déclaré que compte tenu des liens avec Israël, l'Iran n'st pas prêt à faire face aux conséquences de la paix puisque l'essence même d'Israël est d'inciter en secret à la guerre (Isna, 21 juillet 2013).
Réactions palestiniennes à la décision de l'UE
  • L'Union Européenne a publié une décision interdisant à tous ses pays membres de coopérer ou d'accorder des bourses à des acteurs se trouvant au-delà des frontières de 1967. Par ailleurs, elle a décrété que tout accord futur signé avec Israël devrait comprendre un paragraphe selon lequel les implantations ne font pas partie d'Israël souverain et l'accord ne les concerne pas. Les directives seront mises en œuvre le 1er janvier 2014 (Site Internet du conseil de l'UE, 19 juillet 2013).
  • Les Palestiniens ont salué la décision européenne :

 

  • L'Autorité Palestiniennea salué la décision de l'EU. Selon le gouvernement, la décision est une "introduction obligée" au gel des implantations et à la fin de la colonisation. Elle a appelé à prendre des mesures supplémentaires pour mettre un terme aux "violations israéliennes et aux obstacles posés par le gouvernement israélien" aux tentatives de renouvellement du processus de paix (Wafa, 16 juillet 2013).
  • Le comité exécutif de l'OLP  a annoncé que la décision de l'UE corroborait la décision du Tribunal pénal de la Haye sur l'illégalité des implantations et la reconnaissance par l'Assemblée de l'ONU de l'Etat palestinien comme Etat non-membre observateur en Novembre 2012 (Al-Hayat al-Jadeeda, 19 juillet 2013).
  • Riyad al-Maliki, ministre des Affaires étrangères de l'AP, a envoyé une lettre à Catherine Ashton, la responsable des Affaires étrangères de l'UE, appelant l'UE à adopter une politique de mise en œuvre de ses décisions concernant les implantations israéliennes (Wafa, 18 juillet 2013).
Réactions contre le "plan Prawer"
  • En Judée-Samarie et dans la bande de Gaza, le plan Prawer sur le statut des localités bédouines non reconnues dans le Néguev[3]a été critiqué. Le Hamas a ainsi averti contre des mesures prises par Israël pour "s'approprierles terres et expulser des milliers de Palestiniens" et a appelé le peuple palestinien à s'unir pour s'y opposer (Al-Rai, 16 juillet 2013). Ahmed al-Mudallal, haut responsable du Jihad Islamique Palestinien, a déclaré que face aux actions d'Israël contre les terres du Néguev et les Bédouins, il n'était pas possible que l'arme de la "résistance" reste inutilisée (Filastin al-Yom, 17 juillet 2013). Plusieurs manifestations ont été organisées en signe de protestation, mais dans une moindre mesure.
  • Le 15 juillet 2013, un défilé de protestation contre le plan Prawer a été organisé à Ramallah, mené par Omar al-Barghouti, secrétaire de l'Initiative nationale palestinienne et impliqué dans la campagne BDS de l'AP. Durant la manifestation, des heurts violents ont opposé les forces de police palestinienne aux émeutiers (Chaîne al-Watan, 15 juillet 2013).
  • Le Hezbollah  a publié un communiqué selon lequel le plan fait partie d'une conspiration israélienne de judaïser complètement la terre de Palestine et d'expulser ses résidents (Al-Adar, 17 juillet 2013).
Glorification de la "résistance populaire" et incitation à la violence par le Fatah
  • Cette semaine encore, des appels ont été lancés sur les sites Internet du Fatah incitant à la violence,même après l'accord de renouvellement des négociations avec Israël. Ainsi :

Droite : Affiche sur laquelle on peut lire "Ma patrie m'a appris que le sang des martyrs marque ses frontières" (Page Facebook officielle du Fatah, 21 juillet 2013). Gauche : "Quelques 'like' pour l'âme du martyr ?, le roi des engins piégés Fadj Kaficha". Sur la photo, Fadj Kaficha   prépare une ceinture piégée (Page Facebook officielle du Fatah, 22 juillet 2013)
Droite : Affiche sur laquelle on peut lire "Ma patrie m'a appris que le sang des martyrs marque ses frontières" (Page Facebook officielle du Fatah, 21 juillet 2013). Gauche : "Quelques 'like' pour l'âme du martyr ?, le roi des engins piégés Fadj Kaficha". Sur la photo, Fadj Kaficha [4]prépare une ceinture piégée (Page Facebook officielle du Fatah, 22 juillet 2013)

La branche armée du Hezbollah reconnue organisation terroriste par l'UE[5]
  • Le 22 juillet 2013, le conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE a annoncé sa décision d'inscrire la branche armée du Hezbollah sur sa liste des organisations terroristes. Selon le texte du communiqué, cette mesure ne devrait pas déranger la poursuite du dialogue avec tous les partis politiques au Liban ni le transfert de soutien et de fonds légal de l'UE au Liban. La position sera réétudiée d'ici six mois (Communiqué officiel n° A 395/13 du conseil des ministres des affaires étrangères de l'UE, 22 juillet 2013).
  • Israël a salué la décision :
  • Le Premier ministre Binyamin Netanyahu  a remercié les chefs de gouvernement européens ayant plébiscité la décision et a souligné que ces dernières années, Israël avait investi d'importantes ressources pour prouver au monde que le Hezbollah est une organisation terroriste mondiale (Cabinet du Premier ministre 22 juillet 2013).
  • Le Président Peres a envoyé une missive spéciale aux responsables de l'UE soulignant la gratification de l'Etat d'Israël envers la mesure, qualifiée de "mesure nécessaire et pondérée visant à empêcher le développement du terrorisme dans le monde" (Site du Président, 22 juillet 2013).
  • Le ministre de la Défense Moshé Yaalon a déclaré que la décision de l'UE allait améliorer la lutte contre l'organisation puisqu'il est possible d'accroître la coopération au niveau des renseignements entre les pays au sujet du Hezbollah (Radio Reshet Bet,22 juillet 2013).
  • Dans un communiqué, le Hezbollah a repoussé la décision de l'UE affirmant qu'il s'agit d'une décision "hostile et non basée sur des preuves". Selon le Hezbollah, la décision est le résultat de la soumission de l'UE aux pressions des Etats-Unis et d'Israël et a été "dictée par une main américain et l'encre sioniste". Le communiqué précise que la décision ne représente pas les intérêts des peuples européens et leurs valeurs basées sur l'indépendance et la liberté (Al-Manar, 22 juillet 2013).  
Le Hezbollah publie une vidéo sur la chaîne Al-Manar montrant l'enlèvement des soldats Eldad Regev et Ehud Goldwasser
  • Le 12 juillet 2013, date anniversaire du début de la seconde guerre du Liban, le Hezbollah a publié sur la chaîne Al-Manar une vidéo montrant l'enlèvement des soldats de Tsahal Eldad Regev et Ehud Goldwasser (Juillet 2006). Dans la vidéo, le Hezbollah explique comment a été choisi le point frontière 105 en tant que cible de l'attaque et montre une simulation des événements de l'enlèvement. Le film montre également pour la première fois Khaled al-Baza (Al-Haj Qassem), commandant de l'opération d'enlèvement, sous les ordres d'Ahmed Mougnieh et tué durant la seconde guerre du Liban (Chaîne Al-Manar, 21 juillet 2013).
 

[1]Exact à la date du 23 juillet 2013. Ces données ne comprennent pas les tirs d'obus de mortier.
[2]Ces données ne comprennent pas les tirs d'obus de mortier.
[3]Le PlanPrawer-Begin est une mesure de résolution du statut des villages bédouins non reconnus du Néguev à l'égard de la propriété des terres, sur la base d'une loi spécifique promue par le gouvernement israélien. Le plan met en œuvre les recommandations de la Commission Goldberg, qui a examiné la question des colonies bédouines et a suggéré des solutions. Le Plan Prawer-Begin recommande d'accorder des dédommagements aux personnes revendiquant la propriété de la terre, soit sous forme d'argent ou d'autres terres, ou, si possible, de reconnaître les implantations non reconnues, mais seulement dans le territoire qui leur est assigné selon le plan directeur régional.
[4]FadiQapisha, membre du Fatah de Naplouse a été tué le 31 août 2006 dans une opération de Tsahal à Naplouse. Il était impliqué dans la préparation de dizaines de ceintures d'explosifs et d'attaques terroristes en Israël à l'aide de voitures piégées.
[5]A ce sujet, voir notre article (en anglais) du 23 juillet 2013 intitule “The EU Designates Hezbollah's Military Wing as a Terrorist Organization.”