- Le calme a régné cette semaine au Sud d'Israël, tandis que les événements violents dans la Péninsule du Sinaïopposant les forces de sécurité du régime égyptien à ses adversaires n'ont pas "débordé" en territoire israélien.
- En Judée-Samarie, les activitésviolentes se poursuivent dans le cadre de la "résistance populaire", même si dans une moindre mesure par rapports aux mois précédents. Cette semaine, la barrière de sécurité dans le secteur d'Abu Dis a été percée et un axe routier central a été bloqué à l'Ouest de Ramallah.
- Le terminal de Rafah a été rouvert à la circulation limitée après avoir été fermé de manière intermittente pendant plusieurs jours. Par ailleurs, les activités des tunnels de contrebande ont repris de manière partielle (après des opérations de l'armée égyptiennes contre les tunnels).
- Le Hamas fait l'objet d'une campagne de presse en Egypte et au sein du Fatah et est accusé d''exporter" le terrorisme dans le Sinaï et de s'aligner sur le mouvement des Frères Musulmans. Des responsables du Hamas ont été prompts à démentir les accusations.
Tirs de roquettes
- Le calme a régné cette semaine à la frontière Sud d'Israël alors qu'aucune roquette et aucun obus de mortier n'ont été tirés en territoire israélien. Dans la Péninsule du Sinaï, des heurts ont opposé les forces de sécurité du régime égyptien à ses adversaires mais n'ont pas encore "débordé" en Israël.
Tirs à proximité de la frontière égypto-israélienne
- Le 14 juillet, une fusillade a été signalée du côté égyptien de la frontière près de la localité israélienne de Kadesh Barnea. Il semble que des coups de feu ont été échangés dans le Sinaï sans viser le territoire israélien. Selon le journal égyptien Al-Yom Al-Sabah, les tirs auraient visé une patrouille israélienne mais ces suppositions ont été démenties par des sources officielles égyptiennes (ONA, 14 juillet 2013).
Tirs de roquettes sur Eilat (suite)
- Suite aux rapports d'un citoyen israélien, un détachement de Tsahal a trouvé le 9 juillet 2013 des débris de roquette dans un terrain vague à 15 kilomètres au Nord d'Eilat. Selon l'expertise des forces de sécurité, il s'agirait apparemment de la roquette tirée sur Eilat cinq jours plus tôt (Ynet, 9 juillet 2013).
Poursuite des activités violentes
- Cette semaine encore, les affrontements entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes se sont poursuivis aux points de friction habituels dans le cadre des activités de "résistance populaire". Une hausse des événements d'incitation anti-israélienne a récemment été enregistrée. Dans ce cadre :
- Le 9 juillet 2013, plusieurs activistes des "comités populaires de lutte contre la barrière et les implantations" ont creusé une brèche avec des marteaux du côté palestinien de la barrière de sécurité dans la région d'Abu Dis (Est de Jérusalem). Les émeutiers ont tenté de passer du côté israélien de la barrière. Les forces de sécurité israéliennes les ont dispersés[3].
- Le 10 juillet 2013, des activistes des "comités populaires" ont bloqué un axe routier central à l'Ouest de Ramallah et se sont opposés aux forces de Tsahal et à la police. Durant l'incident, Salah al-Khawaja, un des principaux activistes des "comités populaires", a déclaré qu'ils avaient commencé à appliquer un programme d'escalade des activités de "résistance populaire", ce alors que la communauté internationale ne fait rien dans les faits pour appliquer la décision de la Cour de la Haye au sujet de la barrière (Chaîne de télévision EREM, 10 juillet 2013).
Glorification de la "résistance populaire" et incitation à la violence par le Fatah
"Héros des pierres. Nos pierres sont plus fortes que leurs balles" (Page Facebook officielle du Fatah, 11 juillet 2013)
Situation aux terminaux
- Le 13 juillet 2013, le terminal de Rafah a été rouvert après avoir fermé puis rouvert à plusieurs reprises entre le 10 et 12 juillet. Selon Abu Subha, responsable de la direction générale des terminaux et des frontières au ministère de l'Intérieur de l'administration de facto du Hamas, le terminal opérera de manière partielle durant les prochains jours. D'après lui, les autorités égyptiennes ont décidé que certains groupes se verraient attribuer l'autorisation de franchir le terminal, dont les malades, les détenteurs de passeports étrangers et les citoyens égyptiens. Les autorisations seront accordées graduellement jusqu'à ce que la sortie de tous soit autorisée (Site Internet du ministère de l'Intérieur de l'administration de facto du Hamas, 11 juillet 2013).
Contrebande entre l'Egypte et la bande de Gaza
- Selon plusieurs rapports, ces derniers jours, l'activité des tunnels de contrebande aurait repris de manière partielle. Selon les rapports, près de 20 tunnels sur 250 seraient en œuvre partiellement, en fonction des opérations des forces de sécurité égyptiennes. La plupart des tunnels en œuvre sont destinés à la contrebande d'essence et de matériel de construction (Agence de presse Safa, 10 juillet 2013).
Activités de l'armée égyptienne contre les tunnels de contrebande d'essence du côté égyptien de Rafah (Shihab, 14 juillet 2013)
- Le 11 juillet 2013, Abu Obeida al-Jarrah, le commandant des services de sécurité nationale du ministère de l'Intérieur de l'administration de facto du Hamas, a effectué une visite le long de la frontière entre Gaza et l'Egypte. Il a examiné le déploiement des forces de sécurité nationale et leurs activités de prévention de la contrebande (Site Internet des services de sécurité nationale de l'administration du Hamas, 11 juillet 2013).
Nouvelles réactions à Gaza suite aux événements égyptiens
- Après le renversement du régime des Frères Musulmans en Egypte, le Hamas se retrouve accusé publiquement par des groupes en Égypte et par le Fatah. Des articles dans les journaux égyptiens ont affirmé que le Hamas était impliqué dans le terrorisme dans la péninsule du Sinaï, ont condamné sa position sur les événements en Egypte et ont exigé la prise de mesures drastiques par les autorités égyptiennes dans la péninsule du Sinaï contre les terroristes. Al-Ahram et d'autres médias égyptiens ont affirmé que les terroristes utilisaient les tunnels pour s'infiltrer dans la péninsule du Sinaï depuis la bande de Gaza (Al-Ahram, 12 juillet 2013).
- Yasser Abd Rabbo, le secrétaire du comité exécutif de l'OLP, a appelé le Hamas à faire son examen de conscience maintenant que son allié, le Président égyptien Mohamed Morsi, a été évincé. Il a affirmé que l'opinion publique égyptienne avait une image négative du Hamas. Auparavant, le porte-parole du Fatah Ahmed Assaf a attaqué le Hamas et l'a accusé d'être impliqué dans les événements en Egypte, "sur les ordres des Frères Musulmans", sans prendre le peuple palestinien en considération (Agence de presse Wafa, 7 juillet 2013).
- Ci-après les principales réactions du Hamas aux accusations :
- Dans son sermon du vendredi, Ismail Haniya a déclaré que la "résistance palestinienne" [cf., les organisations terroristes] comptait sur elle-même pour faire face aux défis auxquels elle est confrontée. Il a ajouté qu'il ne pensait pas que les circonstances politiques auraient une influence sur le mouvement du Hamas et a déclaré que les tentatives de nuire à l'image du Hamas n'atteindraient ni sa position ni sa dignité, et finiraient par disparaître (Al-Ra'i online, 10 juillet 2013). Il a également nié les accusations portées contre la branche armée du Hamas, les qualifiant de "pure fabrication" (Site Internet Palinfo, 12 juillet 2013).
- Salah al-Bardawila déclaré que les accusations égyptiennes contre le Hamas étaient de fausses allégations, ajoutant que le Hamas n'était pas influencé par les événements en Egypte. Il a vilipendé les responsables du Fatah qui ont été prompts selon lui à jubiler après ce qui s'est passé en Égypte. Il a dit que le Hamas était fort et que les événements actuels allaient le renforcer (Site Internet Alresala.net, 13 juillet 2013).
- Abu Obeida, porte-parole des Brigades Izz al-Din al-Qassam, la branche armée du Hamas, a nié son implication dans les affaires internes de l'Egypte. Il a affirmé que l'affiche, apparemment distribuée, sur laquelle la branche armée place ses membres en état d'alerte et les appelle à soutenir les Frères Musulmans était fausse et incompatible avec la position de la branche armée (Agence de presse Safa, 15 juillet 2013).
- Le porte-parole du Hamas Sami Abu Zuhri a rejeté les allégations d'un haut responsable égyptien selon lequel les forces de sécurité égyptiennes auraient désarmé des cellules militaires du Hamas dans la péninsule du Sinaï (Filastin al-A'an, 12 juillet 2013).
- Officieusement, le Hamas continue de critiquer le nouveau régime égyptien et d'exprimer son soutien aux Frères Musulmans et au Président déchoué Mohamed Morsi. Son soutien se retrouve dans des articles de journaux, des caricatures, des panneaux publicitaires et des manifestations de solidarité. Cependant, au sein du Hamas, des appels ont été entendus, conseillant de ne pas s'impliquer dans les événements en Egypte. Yahya Mousa, membre de la faction du Hamas au Conseil Législatif Palestinien, a déclaré que le Hamas et la bande de Gaza paieraient le prix fort en cas d'ingérence dans les événements en Egypte. De graves conséquences pourraient en découler, a-t-il précisé, comme la fermeture des terminaux et des tunnels, qui sont des axes vitaux pour les Gazaouites (Watan, 9 juillet 2013).
Affiche publiée à Gaza en soutien à Mohamed Morsi (Page Palpress, 13 juillet 2013)
Reprise des négociations avec Israël
- En vue de la prochaine visite du Secrétaire d'Etat américain John Kerry au Moyen-Orient pour une nouvelle série de discussions, de hauts responsables de l'AP ont tenu les propos suivants :
- Saeb Erekat, membre du comité exécutif de l'OLP et chef de l'équipe des négociateurs, a déclaré que le respect des engagements des deux parties est le point de départ pour la reprise des négociations. Il a ajouté que la partie palestinienne s'engageait à s'acquitter de toutes ses obligations et qu'Israël devait arrêter la construction dans les implantations, libérer les prisonniers et accepter le principe d'une solution à deux Etats dans les frontières de 1967 (Al-Hayat Al-Jadeeda, 14 juillet 2013).
- Saleh Rafat, également membre du comité exécutif de l'OLP, a déclaré que jusqu'à présent, Kerry n'avait pas présenté de plan ou d'initiative politique, ajoutant que l'AP était opposée à sa proposition précédente de mettre un terme à la construction dans les implantations tout en la poursuivant dans les grands blocs. Il a ajouté que l'OLP avait l'intention de faire appel à la communauté internationale sur la question, en particulier aux agences des Nations Unies et à la Cour internationale de Justice à La Haye (Radio Voix de la Palestine, 14 juillet 2013).
- Wael Abu Yussuf, autre membre du comité exécutif de l'OLP, a déclaré que si Israël sabotait les efforts de Kerry de renouveler les négociations, l'Autorité Palestinienne demanderait à rejoindre les institutions internationales afin "d'intensifier la résistance populaire non-violente contre l'occupation" (Radio Voix de la Palestine, 14 juillet 2013).
La question des prisonniers palestiniens
- Issa al-Qaraqa, le ministre palestinien des Affaires des prisonniers, a fait état d'une aggravation de l'état de santé d'Abdallah al-Barghouti[4], haut responsable de la branche armée du Hamas, qui observe une grève de la faim depuis 75 jours. Al-Qaraqa a affirmé qu'il pouvait mourir à tout moment. Il a lancé un appel au Secrétaire général de l'ONU, au Roi de Jordanie, au Président de la Croix-Rouge internationale et au responsable de l'Organisation mondiale de la santé en leur demandant d'intervenir pour sauver la vie d'al-Barghouti et celle des autres prisonniers palestiniens en grève de la faim (Al-Hayat Al-Jadeeda, 14 juillet 2013). Al-Qaraqa a ajouté que 2013 serait un tournant décisif dans la question des prisonniers, devenu une question politique et une partie intégrante de tout accord avec Israël (Al-Hayat Al-Jadeeda, 14 juillet 2013).
Annonce sur la page Facebook officielle du Fatah : Abdallah al-Barghouti (actuellement en grève de la faim) déclare : "Ni la mort ni la prison ne me font peur. Je suis Palestinien. Cassez la tête de mes geôliers"
[1] Exact à la date du 16 juillet 2013. Ces données ne comprennent pas les tirs d'obus de mortier.
[2] Ces données ne comprennent pas les tirs d'obus de mortier.
[3] A ce sujet, voir notre article (en anglais) du 7 juillet 2013 intitulé : “Popular Committees Activists in Judea and Samaria Plan a New Wave of Popular Resistance Anti-Israel Activity Using 'Creative New Tactics.'"
[4] Le terroristeAbdallah al-Barghouti, ingénieur de formation, était l'un des commandants de la branche armée du Hamas en Judée-Samarie. Il est responsable dedizaines d'attaques terroristes contre Israël, dont l'attentat suicide au restaurant Sbarro à Jérusalem (Août 2001), le double attentat suicide de la rue piétonne Ben Yehuda à Jérusalem (Décembre 2001), le bombardement ducafé Moment au centre-ville de Jérusalem (Mars 2002), etc. Plus de 66personnes ont été tuées et plus de 500 ont été blessées dans les attaques. Al-Barghouti a été arrêté en Mars 2003, jugé en Israël, reconnu coupable et condamnéà 67 peines consécutives de prison à perpétuité. Il est considéré comme un résident de Jordanie, et observe une grève de la faim en signe de protestation contre les autorités jordaniennes qui n'ont pas autorisé ses proches à lui rendre visite dans la prison israélienne. Suite à l'affaiblissement de son état après qu'il a cesséde s'alimenter, il a été hospitalisé pour prévenir toute aggravation de son état.