- Le cessez-le-feu conclu à la fin de l'Opération Pilier de Défense il ya trois mois perdure toujours dans la bande de Gaza. En Judée-Samarie et à Gaza, les manifestations et les rassemblements contre la grève de la faim des prisonniers palestiniens se sont poursuivis alors que des affrontements ont éclaté en Judée-Samarie entre manifestants et forces de sécurité israéliennes.
- Dans un discours, Hassan Nasrallah, le responsable du Hezbollah, a envoyé un nouveau message de dissuasion à Israël. Il a affirmé que le Hezbollah pouvait frapper Israël "de Kiryat Shemonah à Eilat" et que les aéroports, les ports et les centrales électriques d'Israël se trouvaient à portée des roquettes du Hezbollah ("Il suffit de quelques missiles...pour qu'Israël se retrouve dans les ténèbres").
- Le Hamas et les autres organisations terroristes de Gaza continuent d'honorer l'accord conclu à la fin de l'Opération Pilier de Défense. Depuis le 21 novembre 2012 à 23h, aucune roquette ni aucun mortier n'ont été tirés en territoire israélien.
Evénements de protestation en Judée-Samarie et à Gaza
- La semaine a été marquée par une série de rassemblements et de manifestations organisés dans toute la Judée-Samarie et dans la bande de Gaza en solidarité avec les prisonniers palestiniens détenus dans des prisons israéliennes. Les événements de protestation s'inscrivent dans le cadre de la grève de la faim observée par quatre prisonniers palestiniens, dont deux ont été libérés en échange de Gilad Shalit et ré-arrêtés après leur libération. Issa Qaraqa, le ministre palestinien des Affaires des prisonniers, a déclaré que si la grève des prisonniers continue, le peuple palestinien "marchera vers une intifada de liberté". Il a ajouté qu'Israël était l'objet de pressions internationales et régionales et que Mahmoud Abbas suivait personnellement les événements (Agence de presse Ma'an, 18 février 2013).
- Le point culminant des manifestations a été le vendredi 15 février 2013, lorsque des Palestiniens ont organisé des événements de solidarité avec les prisonniers palestiniens en plusieurs endroits. En Judée-Samarie, plusieurs manifestations ont dégénéré en affrontements entre manifestants et forces de sécurité israéliennes. La manifestation principale a eu lieu près de la prison Ofer. Un soldat de Tsahal a été légèrement blessé par des pierres. Plusieurs manifestants palestiniens ont également été blessés (Ynet, 15 février 2013).
- Dans la bande de Gaza, des manifestations et des rassemblements de solidarité ont été organisés. Certaines des organisations de la bande de Gaza ont essayé de conditionner la question des prisonniers à la poursuite de l'accalmie et ont averti qu'elles renonceraient à l'accord de trêve s'il arrivait quoi que ce soit à l'un des prisonniers en grève de faim. Khaled Mashaal, le chef du bureau politique du Hamas, a appelé la famille du prisonnier observant la grève de la faimSamer al-Issawi et a parlé avec ses parents et sa sœur. Mashaal a déclaré que le peuple palestinien tout entier s'identifiait à lui et aux prisonniers en grève de la faim. Il a affirmé être en contact avec le responsable du renseignement égyptien général pour faire pression sur Israël pour qu'il le libère (Site Internet du bureau d'information du Hamas, 14 février 2013).
- Le 18 février, lesPalestiniens de Judée-Samarie et de la bande de Gaza ont de nouveau manifesté. Le principal événement s'est déroulé à Hébron où une marche a été organisée par le Club des prisonniers palestiniens. Les participants ont arboré des photos de détenus et des pancartes avec des slogans saluant la position ferme des prisonniers et condamnant le silence de la communauté internationale.
Autres événements
- Ci-après d'autres événements notables en Judée et Samarie :
- Le 15 février 2013- Neuf jeunes palestiniens ont été arrêtés pour avoir lancé des pierres sur des véhicules israéliens dans la région de Karnei Shomron et pour avoir causé des blessures (Porte-parole de Tsahal, 15 février 2013).
- Le 14 février, 2013- Un Palestinien a franchi un barrage près de Karnei Shomron et a tenté d'écraser un policier. Le policier a tiré en direction des pneus du véhicule dans lequel il se trouvait mais il a continué à rouler. Le policier a alors tiré sur le véhicule. Le conducteur a été blessé et transporté à l'hôpital (Ynet, 14 février 2013). A noter que la région de Karnei Shomron (Centre de la Samarie), est récemment devenue l'objet de jets de pierres et de cocktails Molotov.
Arrestation de terroristes ayant attaqué un soldat et volé son arme
- Les forces de sécurité ont démantelé une cellule terroriste de cinq membres des Tanzim résidents de Qalandia et d'a-Ram, qui le 21 décembre 2012 étaient entrés dans une base de l'armée au Nord de Jérusalem. Les membres de la cellule étaient entrés dans la base, deux d'entre eux avaient grimpé sur la tour de guet, armés d'un pistolet en plastique et de matériel d'extinction d'incendie. L'un des terroristes a réussi à asphyxier le soldat qui se trouvait sur place et le second lui a volé son arme M-16. Le soldat a été blessé. Selon l'acte d'accusation, les membres ont vendu l'arme volée (Porte-parole de Tsahal, 12 février 2013).
Lutte de l'Egypte contre les tunnels du secteur de Rafah
- Islam Shahwan, porte-parole du ministère de l'Intérieur de l'administration de facto du Hamas, a annoncé que les forces de sécurité égyptiennes œuvraient depuis dix jours à la fermeture des tunnels à la frontière égyptienne de Rafah en les inondant. Il a affirmé que le gouvernement du Hamas n'avait pas été averti à l'avance de cette activité. Shawan a souligné que l'activité des forces de sécurité égyptiennes menace la bande de Gaza, dont l'économie repose sur les tunnels, et a noté que le Hamas répondra concrètement à cette mesure (Filastin al-Yawm, 17 février 2013).
- Des sources égyptiennes ont déclaré que, en vertu de la décision du ministre égyptien de la Défense, il avait décidé de transformer la région de Rafah en zone stratégique militaire. Par conséquent, une unité du génie égyptien a creusé des puits le long de la frontière pour inonder les tunnels (Al-Yom Al-Sabaa, 15 février 2013). Sidqi Sobhi, chef d'état major de l'armée égyptienne, a déclaré que les tunnels étaient un moyen de transférer de l'équipement de base et qu'ils sontégalement utilisés pour la contrebande d'armes qui menacent la sécurité de l'Egypte et que leur destruction continuera (Al-Arabiya, 18 février 2013).
- Khalil al-Hayya, membre du comité exécutif du Hamas, a critiqué l'action égyptienne,en disant que la fermeture des tunnels à un moment où il y a un "siège" de la bande de Gaza est une décision arabe soutenant l'oppression du peuple palestinien (Palestine-Info, 16 février 2013). Un haut responsable de la sécurité égyptienne a réagi en disant que l'Egypte était déterminée à agir contre les tunnels de Rafah notant que les tunnels sont devenus un instrument économique qui sert un certain nombre de négociants et qui n'ont aucun lien avec l'allègement de la souffrance des résidents, ce, compte tenu du fait que les terminaux fonctionnent régulièrement. Le responsable de la sécurité égyptienne estime que le nombre de tunnels est de 225 et que chacun possède plusieurs ouvertures, situées à l'intérieur de maisons, de sorte qu'il s'agit environ de 550 entrées (Palpress, 16 février 2013).
Expulsion d'une délégation du Hamas de Bulgarie – Coup politique au Hamas
- Une délégation de députés du Hamas a quitté la bande de Gaza pour se rendre en Bulgarie afin d'assister à une réunion politique. Parmi les délégués figuraient Ismail al-Ashqar, vice-président de la faction du Hamas au Conseil législatif, Salah al-Bardawil et Musheir al-Masri, membres du Conseil législatif (également porte-parole). A leur arrivée, les membres de la délégation ont été reçus par Muhammad Abu Aassi, le responsable du Centre d'études du Moyen-Orient en Bulgarie (Resalah.net, 14 février 2013). A l'arrivée en Bulgarie, Salah al-Bardawil a annoncé que la délégation rencontrerait également des responsables bulgares (Filastin al-Yom, 13 février 2013).
- Tandis que le Hamas espérait donner à cette visite une connotation politique officielle, le ministère bulgare des Affaires étrangères a souligné que la délégation du Hamas se trouvait en Bulgarie à l'invitation d'une ONG et que ce n'était pas une visite officielle. Les membres de la délégation ont été invités à quitter le pays et ont été expulsés vers la Turquie. En réponse à leur expulsion, les membres de la délégation ont déclaré que cette mesure violait les conventions diplomatiques et que la Bulgarie avait cédé aux pressions du "lobby sioniste" (Agence de presse Ma'an, 15 février 2013).
Droite : Les membres de la délégation du Hamas en Bulgarie (de droite à gauche) Ismail al-Ashqar, Salah al-Bardawil et Musheir al-Masri (Shihab, 13 février 2013). Gauche : Conférence de presse des membres de la délégation du Hamas au terminal de Rafah à leur retour à Gaza (Filastin, 17 février 2013)
Réactions
- Salah al-Bardawil, membre de la délégation et porte-parole du Hamas, a déclaré que la décision d'expulsion était une décision politique prise sous la pression d'Israël (Alresala.net, 15 février 2013). A l'occasion d'une conférence de presse organisée au terminal de Rafah au retour de la délégation à Gaza, il a appelé Arabes et Palestiniens à condamner l'incident et à adopter une position claire à ce sujet puisque l'expulsion est "contraire à toutes les règles et conventions diplomatiques", puisqu'elle a été adoptée contre des députés qui jouissent de l'immunité diplomatique et qui sont entrés en Bulgarie avec des visas officiels (Agence de presse Ma'an, 16 février 2013). Ahmed Bahar, vice-président du Conseil législatif du Hamas, a déclaré : "Cet événement est une humiliation pour le peuple palestinien et une reddition face aux pressions sionistes subies par la Bulgarie" (Dunia Al-Watan, Al-Fajar Al-Jadeed, 16 février 2013).
- Faisant référence à l'expulsion de la délégation du Hamas de Bulgarie, Riyadh al-Maliki, le ministre des Affaires étrangères de l'Autorité Palestinienne, a déclaré que la visite de la délégation du Hamas en Bulgarie avait été une surprise (pour l'AP) et que leur visite n'avait pas été coordonnée avec la représentation palestinienne ni avec des fonctionnaires palestiniens officiels (Radio Voix de la Palestine, 17 février 2013).
Conclusion
- Du point de vue du Hamas, la visite en Bulgarie, pays aujourd'hui membre de l'Union européenne, devait poser un précédent permettant d'établir des relations formelles entre le Hamas et l'Union européenne, sans le Hamas ne remplisse les conditions du Quartet. La visite aurait également porté un coup diplomatique à l'Autorité Palestinienne, qui n'était pas au courant de sa tenue (dans le cadre des visites de dirigeants étrangers dans la bande de Gaza). L'expulsion de la délégation porte, selon nous, un coup politique et de propagande aux efforts du Hamas.
Construction d'un hôpital par la Turquie
- Jemal al-Khadiri, membre du Conseil législatif du Hamas, également président du conseil d'administration de l'Université Islamique de Gaza, s'est rendu le 13 février 2013 sur le chantier de construction d'un nouvel hôpital. La construction de l'hôpital, situé sur les ruines de la localité de Netzarim, est financée par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. Il a été noté que Premier ministre turc doit se rendre dans la bande de Gaza vers la fin de l'année pour inaugurer l'hôpital. L'hôpital comprendra 170 lits, et des médecins palestiniens y travailleront aux côtés de médecins turcs (Agence de presse Ma'an, Filastin al-A'an, 16 février 2013).
Rapport sur des salafistes-jihadistes de Gaza luttant aux côtés des rebelles en Syrie
- Selon Abu al-Inaa' al-Ansari, responsable d'un groupe salafiste-jihadiste de la bande de Gaza, quelque 20 à 30 jeunes membres de ces groupes dans la bande de Gaza se sontrécemment rendus en Syrie afin de prendre part aux combats avec des groupes du jihad mondial comme Jabhat al-Nusra, aux côtés des rebelles. Des sources palestiniennes ont rapporté qu'il avait récemment eu une augmentation du nombre de jeunes ayant quitté la bande de Gaza pour la Syrie. Il s'agit surtout de jeunes membres des groupes salafistes persécutés par les forces de sécurité du Hamas. Il a également été rapporté que deux jeunes de la bande de Gaza ont été tués il y a plusieurs mois dans des combats en Syrie et que plusieurs autres ont été blessés (Al-Quds, 17 février 2013).
Propos iraniens sur le soutien militaire au Hamas
- Ali Larijani, le président du parlement iranien, a reconnu que l'Iran équipait les Palestiniens avec des armes et œuvrait à la défense du Hamas et du Hezbollah. Selon lui, contrairement aux autres, l'Iran ne fait pas de secret sur l'aide accordée aux Palestiniens (Agence de presse Sama, 13 février 2013).
Travaux de reconstruction de la bande de Gaza
- Yasser Abd al-Rahman al-Shanti, sous-ministre du Logement et des Travaux publics de l'administration de facto du Hamas, a déclaré que le 21 février le Pont Wadi Gaza serait officiellement ouvert et relierait le nord de la bande de Gaza au Sud, après l'achèvement des travaux de réhabilitation et de construction faits sur le pont, qui a été endommagé en Novembre 2012 lors de l'Opération Pilier de Défense. Les travaux de réhabilitation ont été financés par l'organisation Human Appeal International.[3]
Droite : Le Pont Wadi Gaza après l'Opération Pilier de Défense (Filastin, 27 novembre 2012). Gauche : Travaux de rénovation du Pont Wadi Gaza (Paltoday, 17 février 2013)
- Le 10 février 2013, les activités de la branche principale de la Banque Nationale Islamique ont repris dans le quartier de Rimal à Gaza, après que l'institution a été gravement endommagée lors de l'Opération Pilier de Défense. La cérémonie d'ouverture officielle s'est déroulée en présence de Ziyad al-Zaza le chef adjoint de l'administration de facto du Hamas (Forum du Hamas, Filastin al-A'an, site Internet de la Banque Nationale Islamique à Gaza, 10 février 2013). La Banque Nationale Islamique a été créée par le gouvernement du Hamas en Mars 2009. Elle possède deux succursales dans la ville de Gaza et une à Khan Yunis. Le directeur de la banque est Hazem Al-Masri et le président Ibrahim Jabber (Site Internet de la Banque Nationale Islamique à Gaza, 10 février 2013).
Préparatifs en vue de la visite d'Obama
- Dans le cadre des préparatifs de la visite du Président américain dans l'AP, une délégation officielle s'est rendue à Washington afin d'informer les responsables américains de la position palestinienne concernant les négociations avec Israël. Parmi les membres de la délégation figuraient Saeb Erekat, membre du comité exécutif de l'OLP et chef de l'équipe de négociation avec Israël et Muhammad Ashtiya, membre du comité central du Fatah. Les membres de la délégation présenteront la position palestinienne concernant la cessation de la construction dans les implantations, la libération des détenus et la source d'autorité pour le processus de négociations futures (Palpress, 17 février 2013).
Visite de Mahmoud Abbas au Pakistan
- Mahmoud Abbas s'est rendu cette semaine au Pakistan, où il a rencontré le Président pakistanais et d'autres responsables de l'administration. Il a également participé à la cérémonie de pose de la première pierre de l'ambassade palestinienne au Pakistan. Lors de sa visite, Mahmoud Abbas a exprimé son espoir de voir le Président pakistanais "à Jérusalem, la capitale de l'Etat palestinien" et de prier avec lui à la mosquée al-Aqsa (Al-Hayat Al-Jadeeda, 18 février 2013).
Discours de Hassan Nasrallah
- Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, a prononcé un discours le 16 février lors d'une cérémonie marquant l'anniversaire de la mort de dirigeants du Hezbollah (Abbas Musawi, Ragheb Kharb, Imad Mughnieh. Dans un discours diffusé sur un écran, Nasrallah a abordé les défis auxquels fait face l'organisation à la lumière des développements récents (Radio Al-Nur, 16 février 2013).
- Dans son discours, il aenvoyé un nouveau message de dissuasion à Israël. Nasrallah a déclaré que le Hezbollah pourrait frapper Israël "de Kiryat Shemonah à Eilat" et que les aéroports, les ports et les centrales électriques d'Israël seraient à la portée des roquettes du Hezbollah : "Il ne faut que quelques missiles .. pour qu'Israël se retrouve dans l'obscurité ... Israël pourra-t-il supporter six mois dans l'obscurité ? ...L'économie en Israël et le peuple d'Israël ... "
- Ci-après les autres sujets abordés par Nasrallah dans son discours :
- L'attaque en Bulgarie– Certains ont été prompts à mettre le blâme sur le Hezbollah et ont émis un jugement au nom de l'Union européenne. Apparemment il était prévu que face à ces accusations, Israël lance une guerre contre le Liban. Cependant, l'expérience montre que si Israël veut lancer une guerre, il n'a pas besoin d'excuse ni d'attendre les résultats d'une enquête, mais il lancera une guerre pour ses propres raisons.
- Préparatifs du Hezbollah- Le Hezbollah est bien équipé. Aujourd'hui, il possède les armes dont il a besoin pour une éventuelle guerre avec Israël. Le Hezbollah n'a pas besoin de transferts d'armes en provenance de Syrie ou d'Iran.
- Soutien du Hezbollah aux Palestiniens– Le Hezbollah a soutenu l'intifada palestinienne et les organisations [terroristes] palestiniennesmatériellement et moralement et l'organisation les soutient toujours aujourd'hui. Les Palestiniens doivent prendre exemple de la "résistance" libanaise qui a permis de libérer en 2000 (l'année où l'armée israélienne a quitté le Liban) Cette expérience a également réussi à libérer la bande de Gaza (désengagement) et il n'y a donc aucune raison de ne pas continuer à réussir.
[1] Exact à la date du 19 février 2013. Ces données ne comprennent pas les tirs d'obus de mortier.
[2] Ces données ne comprennent pas les tirs d'obus de mortier.
[3] Human Appeal International est un organisme de charité fondé en 1984 et dirigé par le souverain d'Oman, cheikh Hamid bin Rashad al-Naimi. Il possède des succursales dans de nombreux pays arabes et en Inde, ainsi qu'au Danemark, en Australie et en Grande-Bretagne. Il a été interdit en Israël par le ministre de la Défense.