- Le calme perdure dans la bande de Gaza. Au cours de la semaine, les Gazaouites ont organisé des activités de solidarité avec les terroristes palestiniens emprisonnés en Israël, en érigeant notamment une "tente de solidarité" près du terminal d'Erez. Des responsables du Hamas et du Jihad Islamique Palestinien ont appelé à enlever des soldats israéliens afin de les échanger contre des prisonniers palestiniens.
- La bataille palestinienne pour les cœurs et les esprits de Judée-Samarie se poursuit. Un nouvel avant-poste palestinien a été érigé au sud de Hébron baptisé Kfar Knaan, pour protester contre l'appropriation des terres par les résidents locaux. L'avant-poste a été détruit par les forces de sécurité israéliennes.
- Le Hamas et les autres organisations terroristes de Gaza continuent d'honorer l'accord conclu à la fin de l'Opération Pilier de Défense. Depuis le 21 novembre 2012 à 23h, aucune roquette ni aucun mortier n'ont été tirés en territoire israélien.
Incidents sur le terrain
- Dans la matinée du 10 février 2013, un Palestinien de 20 ans a été appréhendé alors qu'il tentait de s'infiltrer en territoire israélien. Il a été arrêté tandis qu'il creusait sous la barrière de sécurité à proximité d'un des kibboutz du conseil régional de Shaar Haneguev. L'un des habitants qui passait par là l'a arrêté et a alerté les forces de sécurité. Selon l'enquête préliminaire, le Palestinien n'était pas armé et ne prévoyait pas de commettre d'attaque terroriste. Le but de son infiltration était vraisemblablement de recueillir des informations sur les activités et le déploiement de Tsahal près de la barrière de sécurité (Ynet, 10 février 2013).
Poursuite des violences
- Au cours de la semaine écoulée, les confrontations et les heurts ont continué entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes à divers endroits en Judée-Samarie. Les forces de Tsahal ont continué à procéder à des arrestations de terroristes (Porte-parole de Tsahal, 7 février 2013).
Acte d'accusation déposé contre deux Palestiniens ayant tiré sur une base de Tsahal
- Deux Palestiniens ont été inculpés par le tribunal militaire de Judée pour avoir tiré sur une base de l'armée israélienne en Samarie au cours de l'Opération Pilier de Défense (Novembre 2012). Ils ont tiré près de 30 balles en direction de la base. Plusieurs ont frappé l'infrastructure et certaines ont pénétré dans des bureaux où se trouvaient des soldats. L'enquête initiale a indiqué que l'attaque avait été planifiée et réalisée avec l'aide de Zakaria Zubeidi,[1]qui a procuré aux terroristes l'arme et un véhicule (Porte-parole de Tsahal, 7 février 2013).
Identification avec les détenus palestiniens en Israël
- Des activités de solidarité avec les Palestiniens emprisonnés en Israël, notamment ceux observant une grève de la faim, ont été organisées cette semaine dans la bande de Gaza. Dans ce cadre, des membres du Jihad Islamique Palestinien (JIP) ont érigé une tente de solidarité près du terminal d'Erez et ont accueilli des responsables du mouvement qui ont appelé à la libération des terroristes emprisonnés (Agence de presse Ma'an, 5 février 2013). L'emplacement de la tente a été choisi pour attirer l'attention des ressortissants étrangers entrant dans la bande de Gaza par le terminal d'Erez.
- Parmi les Palestiniens présents, certains ont appelé à enlever des soldats israéliens : Ahmed al-Mudallal, haut responsable du JIP, a déclaré qu'il fallait enlever des soldats israéliens afin de les échanger contre des prisonniers palestiniens (Agence de presse Ma'an, 5 février 2013). Rawhi Mushtaha, membre du bureau politique du Hamas et l'un des terroristes libérés en échange de Gilad Shalit, a déclaré que l'objectif final du Hamas était de faire libérer tous les Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes et que cela se ferait grâce à l'enlèvement de soldats [israéliens]. Il a ajouté que l'enlèvement de soldats était une option qui était toujours valable et que le Hamas cherchait à l'utiliser (Shihab, 10 février 2013). Khaled Abu Riala, activiste du Hamas de Gaza libéré d'une prison israélienne la semaine dernière après avoir purgé une peine de 20 ans, a appelé les branches armées de toutes les organisations à accroître leurs efforts pour enlever des soldats [israéliens] et les échanger contre des prisonniers palestiniens (Felesteen, 11 février 2013).
- Le 7 février 2013, Israël a libéré le terroriste du Hamas Akram Rikhawi après une grève de la faim de 120 jours et neuf ans de prison. Il a été transféré dans la bande de Gaza. Après sa libération, Abdallah Abu al-Sabah, ministre des Affaires des prisonniers de l'administration de facto du Hamas, a qualifié sa libération de victoire due à sa "position ferme", qui est, selon lui, un exemple pour tous les prisonniers (Agence de presse Safa, 6 février 2013).
Interview de Khaled Mashaal
- Khaled Mashaal, le chef du comité exécutif du Hamas, a été interviewé par lanchaîne BBC en anglais le 7 février 2013 et a parlé des sujets suivants :
- L'Opération Pilier de Défense -Khaled Mashaal a admis que le Hamas n'avait pas gagné contre Israël de façon claire et écrasante mais que l'Opération Pilier de Défense était une étape importante. Malgré le fait qu'Israël a commencé la guerre, il a affirmé que la réponse des "organisations" palestiniennes et leurs capacités militaires ont été une surprise pour Israël. Le fait que les combats n'ont pris fin qu'après qu'Israël ait accepté les exigences de la "résistance" est un autre accomplissement.
- Solution au conflit- Khaled Mashaal a nié les informations selon lesquelles lors d'une rencontre avec le roi Abdallah de Jordanie, il aurait déclaré être prêt à accepter la solution à deux Etats. Il dit que le Hamas n'avait jamais donné son accord à une telle solution.
- Le Hamas et l'Iran- Khaled Mashaal a critiqué les relations de l'Iran avec la Syrie et Bachar el-Assad mais a néanmoins souligné que le Hamas n'avait pas l'intention de rompre ses relations avec l'Iran. A la question de savoir où le Hamas compte acquérir des armes si l'Iran cesse de lui en fournir, il a déclaré que le Hamas possédait désormais les connaissances nécessaires, y compris la capacité de fabriquer des armes lui-même, et n'avait pas à compter sur une autre source pour acquérir des munitions.
Deux membres du JIP blessés
- Deux membres de la branche armée du JIP ont été grièvement blessés par l'explosion d'un engin piégé dans le secteur de Khan Yunis (Sud de la bande de Gaza). Selon les médias palestiniens, les deux étaient engagés dans une "activité du jihad" (Site Internet PalPress, 8 février 2013).
- Suite aux contacts entre le Hamas et le Fatah en vue de la réconciliation, le comité de réorganisation s'est réuni au Caire les 8 et 9 février en présence de Mahmoud Abbas, le Président de l'Autorité Palestinienne (AP), de Khaled Mashaal, le président du comité exécutif du Hamas, de Salim al-Zaanoun, le président du Conseil National Palestinien (CNP), de responsables des organisations terroristes palestiniennes et de membres du comité exécutif de l'OLP. Les participants ont discuté de l'adoption de la loi du CNP et d'autres questions de politique interne et palestinienne (Filastin al-Yawm, 9 février 2013).
- Après deux jours de délibérations, la réunion s'est terminée sans décisions importantes relatives à la réconciliation (selon des sources palestiniennes, Mahmoud Abbas n'a pas assisté à la deuxième journée de délibérations) (Filastin al-Yawm, 9 février 2013). Dans son communiqué final, le comité a souligné, entre autres, la nécessité d'organiser des élections générales et législatives à une date qui n'a pas encore été fixée et la nécessité d'entamer les contacts pour la mise en place d'un gouvernement intérimaire (Filastin al-Yawm, 9 février 2013). Le comité a également décidé d'envoyer une délégation palestinienne à Damas pour discuter de la situation des réfugiés palestiniens en Syrie.
- Des sources du Hamas ont également affirmé que lors de la réunion, Mahmoud Abbas a insisté à dénoncer la "lutte armée" et a affirmé que la "résistance populaire" était le seul moyen de rétablir les droits des Palestiniens. Le Hamas et les autres organisations terroristes, cependant, ont demandé qu'il soit précisé que toutes les formes de "résistance" apporteraient la victoire (Shihab, 11 février 2013).
Réunion du comité de réorganisation présidé par Mahmoud Abbas et Khaled Mashaal au Caire (Agence de presse Wafa, 8 février 2013)
- Malgré les pourparlers de réconciliation, le Hamas et l'Autorité Palestinienne poursuivent leurs vagues d'arrestations politiques mutuelles. Dans ce cadre, les services de sécurité de l'AP ont arrêté des membres d'une cellule du Hamas à Ramallah. Les membres de la cellule de 25 hommes ont été trouvés en possession d'armes (AFP, 7 février 2013).
- En parallèle, des sources du Fatah ont accusé les services de sécurité du ministère de l'Intérieur du Hamas d'avoir arrêté Ghassan Abou Salim, activiste du Fatah entré dans la bande de Gaza par le terminal de Rafah. Le Hamas lui avait récemment permis de revenir dans la bande de Gaza dans le cadre d'une amnistie accordée par son administration de facto aux membres du Fatah qui avaient quitté Gaza après la prise de pouvoir du Hamas en Juin 2007 (Site Internet PalPress, 8 février 2013).
Construction d'un nouvel avant-poste au Sud de Hébron
- Le 9 février 2013, des Palestiniens accompagnés de militants étrangers ont érigé un nouvel avant-poste baptisé Kfar Knaan.[3] L'avant-poste a été érigé à l'Est de Yata (Sud de Hébron). Les médias palestiniens ont annoncé que les préparatifs de construction de l'avant-poste avaient pris fin la semaine dernière. Au départ, le but était de l'ériger dans le secteur de Hawara, mais le plan a été modifié en raison de la présence massive de forces de sécurité israéliennes sur le site. Lorsque les militants sont arrivés sur place, ils ont commencé à ériger la tente principale. Elle a été détruite par les forces de sécurité israéliennes, qui ont déclaré le site zone militaire fermée. Yusuf Abu Maria, porte-parole du comité populaire de Beit Umar, a déclaré que les forces de Tsahal avaient blessé plusieurs activistes ainsi que trois journalistes, et que dix militants ont été arrêtés, dont quatre ressortissants étrangers (Agence de presse Ma'an, site Internet Alresala.net et Quds News, 9 février 2013).
L'avant-poste de Kfar Knaan (Site Internet qassam.ps, 11 février 2013)
- Mazen Qumsia, porte-parole de l'avant-poste et militant de la campagne BDS, a déclaré que les activistes avaient érigé la tente en soutien aux résidents de Yata dont les terres ont été appropriées, et que d'autres avant-postes seraient érigés à divers endroits (Télévision palestinienne, 10 février 2013). Le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum a lancé un appel aux habitants de Judée-Samarie à poursuivre leurs efforts de faire face à Israël et de "libérer" toutes les terres palestiniennes (Page Facebook de Fawzi Barhoum).
Visite en France de Shawan Jabarin, terroriste et activiste des droits de l'homme
- Le 1er février 2013, Shawan Jabarin, responsable d'une organisation palestinienne des droits de l'homme appelée Al-Hak[4] a effectué une visite en France. Il lui était interdit de voyager à l'étranger depuis plusieurs années. Son voyage faisait partie d'une campagne organisée par son organisation contre les détentions administratives d'Israël. Au cours de la visite, il a rencontré des diplomates français et des membres du Parlement français. Interviewé en arabe par la chaîne de télévision France 24, il a fait référence à plusieurs questions soulevées au cours de ses rencontres en France (France 24, 1er février 2013) :
- L'adhésion de la Palestine à la Cour pénale internationale (CPI) -Jabarin a affirmé qu'alors que tout pays européen désireux de rejoindre l'Union européenne est également tenu d'adhérer à la CPI, la Palestine n'est pas autorisée à la rejoindre. Cela signifie selon lui que malgré le fait que les Palestiniens souffrent de la "violation de leurs droits" et de "crimes", la CPI ne peut pas leur fournir de défense. Il a exigé des Français qu'ils soutiennent l'adhésion palestinienne à la CPI, ou du moins ne s'y opposent pas.
- Le boycott des produits israéliens- Jabarin a affirmé que selon le droit international, les biens fabriqués dans les implantations ne peuvent pas être commercialisés car cela encourage ce qu'il a appelé le "crime des colonies."
- Les détentions administratives- Jabarin a affirmé que les députés français lui avaient promis de relayer la question des détentions administratives au ministre français des Affaires étrangères afin qu'il puisse faire pression sur Israël et faire libérer les députés palestiniens détenus en Israël.
- La place de la France, selon Jabarin, dans les négociations– Tout processus politique dans lequel la France sera impliquée devra être fondé sur le droit international et non sur le principe de négociations directes. Jabarin a demandé à la France de mettre ses paroles en actes et d'imposer des sanctions à Israël.
- Shawan Rathab Abdallah Jabarin est né dans le village de Sayeir, dans la région de Hébron, en 1960. Il a commencé son activité au sein d'Al-Hak en 2006 en tant que travailleur sur le terrain et en est ensuite devenu le directeur général. En Février 2011, il a également servi de conseiller à Human Rights Watch. Il a été actif au sein du Front Populaire de Libération de la Palestine, l'organisation terroriste fondée par George Habache qui a été impliquée dans le terrorisme international, y compris des détournements d'avions et des attentats. Durant ses études à l'Université de Beir Zeit, il était membre du groupuscule estudiantin du FPLP. Il a ensuite été impliqué dans le recrutement d'activistes pour des formations militaro-terroristes à l'extérieur Israël et a étéincarcéré pendant neuf mois en Israël.
- Dans le passé, en raison de considérations sécuritaires, les autorités israéliennes n'ont pas permis à Jabarin de quitter le pays. Ci-après un extrait du verdict de la Cour suprême israélienne rendu le 10 mars 2009, rejetant son appel à quitter Israël en raison de sa double identité de terroriste et de militant des droits de l'homme : "L'appelant est apparemment un Dr Jekyll et M. Hyde. Durant une partie de son temps, il dirige une organisation des droits de l'homme, et dans l'autre il est membre d'une organisation qui n'a aucun scrupule à assassiner et à tenter d'assassiner, qui n'a aucun lien avec les droits de l'homme mais bien au contraire, qui rejettent le droit le plus fondamental de tous, sans lequel il n'y a pas d'autres droits, à savoir le droit à la vie ... "
Campagne Arche de Gaza
- Un des activistes du projet Arche de Gaza, un Australien nommé Michael Coleman, est récemment arrivé dans la bande de Gaza. Il est censé y rester plusieurs semaines, au cours desquelles, avec des militants palestiniens, il aidera à restaurer le bateau qui sera utilisé dans la campagne Arche de Gaza. La campagne consiste à lancer un bateau avec une cargaison de marchandises à partir de la bande de Gaza afin de défier le "siège" israélien (Site Internet de l'Arche de Gaza, 3 février 2013). Coleman a participé à une précédente flottille qui a été arrêtée en Grèce et qui n'a pas atteint la bande de Gaza. Il était aussi l'un des militants à bord du Tahrir qui a essayé de se rendre à Gaza en Novembre 2011.
[1] Exact à la date du 12 février 2013. Ces données ne comprennent pas les tirs d'obus de mortier.
[2] Ces données ne comprennent pas les tirs d'obus de mortier.
[3] Zakaria Zubeidi est le commandant des Brigades des Martyrs d'Al-Aqsa à Jénine. Il a participé à des attaques terroristes qui ont coûté la vie à des Israéliens. Il s'est récemment tourné vers la politique.
[4] Selon les militants, le nom Knaan a été choisi comme symbole d'un nom avec "des milliers d'années d'histoire" qui "représente l'arabité et l'honneur". Selon nous, le nom a été choisi pour exprimer le soi-disant "lien étroit" des Palestiniens avoir sur la terre d'Israël, dont les racines remontent à la période cananéenne, qui a pris fin à l'âge du Bronze.
[5] Al-Hak est l'une des ONG qui a participé à la première conférence de Durban (2001) et a appelé au boycott d'Israël (dont la campagne BDS a surgi). Al-Hak est dirigée par un membre du FPLP nommé Shawan Jabarin, et l'organisation a été impliquée dans toutes les facettes de la campagne de délégitimation d'Israël depuis sa création, y compris ses aspects de propagande, économiques et juridiques. Dans le cadre de la campagne de l'organisation, qui est désormais mondiale, il accuse Israël d'avoir commis des "crimes de guerre" et des "crimes contre l'humanité".