- Les tirs sporadiques de roquettes et d'obus de mortier de la bande de Gaza en territoire israélien continuent. Un Palestinien armé d'un fusil d'assaut Kalachnikov a été tué par un détachement de Tsahal près de la barrière de sécurité entourant la bande de Gaza.
- Les événements du 30 mars se sont déroulés dans un calme relatif, sans provocations médiatiques significatives censées embarrasser Israël. Des rassemblements ont été organisés près de la frontière au Liban et en Jordanie et ont été contenus par les forces de sécurité locales. En Judée-Samarie et dans la bande de Gaza, les événements organisés ont également été contrôlés. Les manifestations organisées au Moyen-Orient et dans le monde ont bénéficié d'une couverture médiatique limitée.
Tirs de roquettes
- Au cours de la semaine, une roquette a été tirée de la bande de Gaza en territoire israélien et s'est abattue dans un terrain vague. De plus, deux obus de mortier ont été tirés en territoire israélien, sans faire ni blessés ni dégâts.
Attaque terroriste à la barrière de sécurité déjouée
- Le 31 mars, un détachement de Tsahal a identifié un terroriste palestinien creusant près de la barrière de sécurité au Centre de la bande de Gaza. L'individu a été tué. Les recherches effectuées le lendemain matin ont permis de découvrir qu'il était armé d'un fusil d'assaut Kalachnikov, de munitions, d'un couteau et d'une pelle (Porte-parole de Tsahal, 1er avril 2012).
Tirs de roquettes sur les localités du Néguev occidental [1]
Note : Le décompte du mois de Mars inclut 50 roquettes tirées de la bande de Gaza interceptées et détruites par le système de défense aérienne Dôme de Fer pendant la dernière escalade.
Judée-Samarie
Situation sur le terrain
- Le 2 avril au matin, un juif ultra-orthodoxe de 65 ans a été attaqué par un jeune arabe armé d'une hache. L'attaque a eu lieu près de la Porte de Damas à Jérusalem. La victime, qui était en route pour le Mur Occidental pour prier, a été légèrement blessée et a été évacuée à l'hôpital.
- Dans la soirée du 2 avril, des pierres ont été lancées sur un bus près de Beit Horon, un village israélien au Nord-Ouest de Jérusalem. Deux femmes ont été légèrement blessées et ont été évacuées à l'hôpital.
- Pour les événements du 30 mars en Judée-Samarie, voir ci-après.
Arrestation de terroristes palestiniens impliqués dans une fusillade contre un véhicule de Tsahal
- Ces dernières semaines, des opérations conjointes des forces de sécurité israéliennes ont abouti à la détention de 13 Palestiniens, tous résidents du camp de réfugiés d'Amari (près d'Al-Bireh), soupçonnés d'être impliqués dans une fusillade contre un véhicule de Tsahal à Ramallah le 25 janvier 2012.[2] Parmi les détenus figurent Salah Barael, le gardien de but de l'équipe de football olympique palestinienne ; des employés du Croissant-rouge palestinien et Mansour Abbas, officier des renseignements palestiniens à Ramallah et marchand d'armes.
- Leur interrogatoire a permis de révéler que l'attaque a été effectuée par Barael et un autre homme, qui travaillait pour le Croissant-rouge palestinien. Les deux hommes ont utilisé des fusils d'assaut Kalachnikov reçus de Mansour Abbas. L'interrogatoire a également révélé qu'ils planifiaient une autre fusillade contre des forces de Tsahal (Site Internet des services israéliens de sécurité générale, 2 avril 2012).
Expulsion de la terroriste Hana Shalabi
- Suite à un accord entre Israël et l'Autorité Palestinienne au sujet de la détention administrative de Hana Shalabi, cette dernière a été libérée et expulsée dans la bande de Gaza pour une durée de trois ans en échange de l'arrêt de sa grève de la faim (Agence de presse Ma'an, 31 mars 2012). Hana Shalabi est une terroriste du Jihad Islamique Palestinien qui, selon les conclusions du tribunal basées sur des renseignements fiables, a étéimpliquée dans les préparatifs d'une attaque terroriste.
- Des sources du Hamas et du JIP ont critiqué l'accord, qualifiant l'expulsion de prisonniers de "crime" et d'une violation brutale de la loi internationale. Cependant, le porte-parole du JIP Daoud Shihab a déclaré que Shalabi avait réussi, comme Khader Adnan avait elle, à "briser les détentions administratives" (Agence de presse Safa, 1er avril 2012).
Boycott de produits israéliens
- Le Fatah a annoncé à l'occasion d'une conférence de presse le 1er avril sa décision de lancer une campagne à Ramallah "en soutien aux produits nationaux". Mahmoud al-A'alul, membre du comité central du Fatah, a déclaré que la campagne s'inscrivait dans le cadre d'unestratégie globale de boycott des produits israéliens. Il a ajouté que la campagne comprendrait plusieurs étapes et serait accompagnée "d'explications" vastes sur les marchés, aux domiciles et dans les écoles (Agence de presse Wafa, 1er avril 2012).
Poursuite de la crise de l'énergie
- Trois enfants âgés de deux à six ans sont morts dans un incendie dans le camp de réfugiés de Deir al-Balah. L'incendie a été causé par des bougies, utilisées pour lutter contre la crise de l'énergie qui frappe la bande de Gaza. Après leurs morts, la critique publique du fonctionnement de l'administration de facto du Hamas a augmenté. Des sources du Hamas ont pointé du doigt "ceux imposant un blocus à la bande de Gaza" et ont appelé l'Egypte à accepter la responsabilité et à fournir du carburant à la bande de Gaza immédiatement. Le haut responsable du Hamas Salah al-Bardawil a déclaré que la crise de l'énergie était comparable à un "crime de guerre et à un crime contre l'humanité" (Filastin al-'Aan, 1er avril 2012).
Evénements du 30 mars (Résumé préliminaire)
Aperçu général
- Les événements du 30 mars qui ont eu lieu dans les pays avoisinant l'État Israël, aussi bien qu'en Judée-Samarie et dans la bande de Gaza, se sont déroulés dans un calme relatif, avec seulement des troubles mineurs et aucune couverture médiatique significative. Les événements divers n'ont pas échappé au contrôle, selon nous pour les raisons suivantes : les appareils gouvernementaux et sécuritaires des pays voisins ont agi, dans leur propre intérêt, afin de contenir les événements et d'empêcher des manifestants de franchir la frontière et ont tenu les manifestants à distance des forces de Tsahal ; le déploiement précoce et efficace de Tsahal et l'activité politique préventive ; et le fait que l'attention régionale et mondiale était alors focalisée sur d'autres questions considérées comme plus primordiales pour le Moyen-Orient, particulièrement les événements en Syrie.
-
Les organisateurs la marche mondiale sur Jérusalem n'ont ainsi pas réussi à embarrasser l'État Israël et ont donc raté leur objectif principal. Selon nous, les organisateurs ont été déçus et cette déception se retrouve dans les remarques de deux activistes du Hamas en Grande-Bretagne, actifs dans l'organisation des événements :
- Zaher al-Birawi, le porte-parole de la marche, a déclaré dans un entretien que même si les activités avaient été une réussite à un certain degré, les organisateurs étaient "réalistes". Il a affirmé qu'ils étaient conscients que sans des "points faibles dans certains pays arabo-musulmans", il y aurait eu plus de participants. Il s'est consolé en affirmant qu'il s'agissait seulement de la première étape, ajoutant qu'il y en aurait d'autres et que les marches avaient placé Israël en état d'alerte et lui avaient coûté beaucoup d'argent. Il a appelé les ressortissants divers à faire pression sur leurs gouvernements respectifs et a annoncé que les organisateurs de la marche se réuniraient dans un proche avenir afin de formuler un plan de travail en vue de la poursuite des activités (Télévision Al-Aqsa, 31 mars 2012).
- Muhammad Sawalhaa déclaré que les organisateurs étaient satisfaits jusqu'à un certain degré, mais a réaffirmé que des "points faibles ont été découverts dans certains pays, provoqués par la situation interne". Il a ajouté que les marches étaient le "début d'une nouvelle ère" dans l'activité continue pour Jérusalem (Télévision Al-Quds, 31 mars 2012).
Résumé des événements organisés aux pays frontaliers d'Israël, en Judée-Samarie et dans la bande de Gaza
-
Ci-après les principaux événements organisés :
- Jordanie: La Jordanie a répondu massivement aux appels des organisateurs des divers événements. Un rassemblement a été organisé près du pont Allenby en présence de 10 000 participants (plus, selon d'autres sources). Les forces de sécurité jordaniennes, qui ont surveillé l'événement, ont empêché les manifestants de s'approcher de la frontière. Des Palestiniens et des Jordaniens ont participé au rassemblement, notamment des responsables des Frères Musulmans (dont Hammam Said, le guide général), ainsi que 230 activistes étrangers, dont quatre membres de la secte juive ultra-orthodoxe antisioniste Neturei Karta. Les orateurs au rassemblement ont appelé à "libérer Jérusalem" et la "Palestine", et ont dénoncé l'accord de paix israélo-jordanien.
- Liban: Les événements organisés au Liban se sont déroulés dans un calme relatif, par opposition aux événements de la Journée de la Nakba de l'année dernière. Un rassemblement a eu lieu au château de Beaufort (à environ cinq kilomètres au Nord-Est de la ville israélienne de Metulla), en présence de 3000 manifestants. La plupart d'entre eux étaient des Palestiniens des camps de réfugiés du Liban. Parmi les participants se trouvaient des activistes du convoi asiatique et d'Afrique du Sud. Les drapeaux palestiniens, libanais et ceux du Hezbollah ont été arborés. L'armée libanaise a surveillé l'événement et aurait empêché plusieurs manifestants de franchir la frontière israélienne. Parmi les orateurs présents au rassemblement se trouvaient des représentants du Hamas et du Hezbollah. Nabil Qaouq, haut responsable du Hezbollah, a affirmé qu'à l'occasion de la Journée de la Terre de 2012,les roquettes de la "résistance" [cf., des organisations terroristes] menaçaient Tel-Aviv et le Centre d'Israël et a ajouté que le Hezbollah continuerait à soutenir la Palestine "à n'importe quel coût". Le dirigeant du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s'exprimant dans la soirée du 30 mars, a souligné l'importance de la Journée de la Terre, avant de vilipender le monde arabo-musulman, l'accusant de ne pas remplir ses engagements envers les Palestiniens, et citant les propos de l'ayatollah Khomeiny, selon lequel "si tous les Musulmans participaient à la guerre contre Israël, ce dernier serait anéanti".
- Judée-Samarie: Des groupes de Palestiniens et d'activistes de gauche se sont réunis à divers emplacements en Judée-Samarie et à Jérusalem Est, notamment à Qalandia, au Tombeau de Rachel et à la Porte de Damas à Jérusalem. Ils ont lancé des pierres et des cocktails Molotov sur les forces de Tsahal, qui ont riposté par des mesures anti-émeute. Au barrage routier de Qalandia, un point de friction traditionnel, plusieurs centaines de jeunes palestiniens se sont révoltés et ont affronté les forces de Tsahal. Les prières sur le Mont du Temple, limitées aux hommes de plus de 40 ans détenteurs de cartes d'identité israéliennes, se sont déroulées sans incident particulier. Les heurts divers ont provoqué des douzaines de blessés parmi les Palestiniens, la plupart après avoir inhalé du gaz lacrymogène. Deux gardes-frontières israéliens ont également été blessés. Le représentant palestinien à l'ONU a envoyé un communiqué au Secrétaire-général de l'organisation, se plaignant du fait que Tsahal avait utilisé une force excessive contre les manifestants.
- Bande de Gaza: Plusieurs milliers de Palestiniens ont manifesté au Nord de la bande de Gaza (à Beit Hanoun et près du terminal d'Erez). Une délégation parlementaire égyptienne de 25 représentants et des activistes de l'étranger (incluant l'Irlande, l'Indonésie et la Turquie) étaient aussi présents. Ahmed Abu Halabia, le président du comité de Jérusalem au Conseil Législatif Palestinien, a appelé Israël à se retirer de Jérusalem et à "rendre" la ville aux Palestiniens. L'administration de facto du Hamas a publiquement soutenu la manifestation, cependant, sur le terrain, ses forces de sécurité ont contenu les événements. Les médias palestiniens ont fait état de confrontations entre les forces et de jeunes Palestiniens qui ont tenté de s'approcher du terminal d'Erez (le Hamas a démenti ces informations). Quand les manifestants se sont approchés du terminal, les forces de Tsahal ont riposté par des mesures anti-émeute, aboutissant à la mort d'un Palestinien et en blessant 35 autres. Un proche du Palestinien mort a déclaré qu'il avait tenté de franchir le terminal d'Erez pour retirer le drapeau israélien et l'échanger par un drapeau palestinien (Agence de presse Safa, 31 mars 2012).
Autres centres d'activités au Moyen-Orient et ailleurs
- Des événements de soutien aux Palestiniens ont été organisés dans des douzaines de villes au Moyen-Orient et dans le monde entier, accompagnés par des appels à boycotter Israël.[3] Certains des événements ont été organisés devant des ambassades et des consulats d'Israël, tandis que d'autres se sont déroulés dans des lieux centraux dans des villes diverses. Les événements ont été organisés par des groupes et des activistes anti-israéliens, particulièrement des islamistes affiliés aux Frères Musulmans. La participation aux événements a été relativement faible et ils ont joui d'une couverture médiatique limitée.
- Le principal foyer des activités était la manifestation organisée devant l'ambassade israélienne à Londres. Cependant, seules quelques centaines de manifestants ont participé à l'événement, qui a bénéficié d'une couverture médiatique limitée. Parmi les manifestants se trouvaient des activistes de deux organisations anti-israéliennes qui jouent un rôle important en Grande-Bretagne dans la campagne de délégitimation d'Israël : PSC (Palestine Solidarity Campaign - la Campagne de Solidarité Palestinienne, une organisation britannique anti-israélienne affiliée à la gauche radicale, qui joue un rôle important dans la campagne BDS de boycott d'Israël) et BMI (British Muslim Initiative - l'Initiative Musulmane Britannique, une organisation affiliée aux Frères Musulmans dont le président est Muhammad Sawalha, un activiste du Hamas basé à Londres qui a été impliqué dans l'organisation des événements du 30 mars).
Préparatifs en vue d'une arrive massive à l'aéroport Ben-Gourion
- Le 15 avril 2012 (aux alentours de Pâques et à la date anniversaire de la mort du journaliste italien Vittorio Arrigoni, assassiné par des Palestiniens dans la bande de Gaza), des activistes anti-israéliens prévoient une arrivée massive à l'aéroport international Ben-Gourion. De là, ils ont l'intention de se rendre en Judée-Samarie. Dès la fin des événements du 30 mars, Salah al-Khawaja, un membre du comité de coordination de la marche mondiale sur Jérusalem en Judée-Samarie, a annoncé que les préparatifs avaient commencé pour l'arrivée massive par voie aérienne (Télévision Al-Quds, 31 mars 2012).
- Un porte-parole du ministère français des Affaires étrangèresa déconseillé aux ressortissants français planifiant de participer à l'événement d'y prendre part, "eu égard aux risques de détention dont pourrait faire l'objet certains voyageurs en cas de refus d’expulsion. Les autorités israéliennes ont déjà indiqué qu'elles ne laisseraient pas entrer sur leur territoire les personnes qui pourraient représenter, selon elles, un trouble pour l'ordre public". Le représentant du ministère français des Affaires étrangères a aussi rencontré les organisateurs de l'événement pour les avertir des dangers encourus (Site Internet du ministère français des Affaires étrangères, 2 avril 2012).
[1] Les statistiques n'incluent pas les roquettes qui se sont abattues dans la bande de Gaza. Exact au 3 avril 2012.
[2] Le 25 janvier 2012, un véhicule de Tsahal a été attaqué par des tirs d'arme automatique. Les soldats effectuaient des activités opérationnelles dans la rue principale de Ramallah quand ils ont été visés par des assaillants utilisant des armes automatiques. Cinq balles ont frappé l'arrière du véhicule. Il n'y a eu aucun blessé mais le véhicule a été endommagé (Porte-parole de Tsahal, 25 janvier 2012).
[2] BDS, la campagne anti-israélienne Boycott, Désinvestissement et Sanctions.